Visite du
musée d’Art moderne de Troyes qui a rouvert ses portes fin 2022 après des travaux destinés à mieux présenter sa superbe collection d’œuvres du début XIXe.
Ça mérite le détour : des fauves remarquables dont deux Derain (Hyde Park et le Port de Colioure), un buste précoce (le Fou -1906) de Picasso, un Modigliani (Jeanne Hébuterne -1918 )…
Mais, ce sont trois œuvres, intelligemment réunies, qui m’ont le plus marqué :
Deux Vuillard intitulés
L’Usine de guerre, à Oullins de 1917
et un Luce,
Les terrassier vers 1908-1912.
Ces trois œuvres nous jettent à la face la dureté du monde moderne qui vient de naître, celui de la Révolution industrielle, qui écrase les hommes et les femmes, que ce soit dans le bruit des courroies des machines qui tournent sans arrêt et dans la pénombre des usines de guerre ou sous le soleil cru des chantiers de construction parisiens avec des hommes éreintés aux visages creusés, aux corps déformés par le travail, surplombés par un monde sans vie d’immeubles qui s’élèvent et de tours d’échafaudage.
Vuillard 1
Vuillard 2
Luce