Brigido a écrit :
Le carburant de RN il me semble que c'est surtout ses électeurs, en majorité issus des classes populaires. Si tu mets en place une économie dérégulée, tu ne réponds pas à une grande partie de la demande (services publics, augmentation du pouvoir d'achat etc.). Donc, sur le long terme, je ne vois pas comment tu maintiens ton électorat. Cette théorie me parait un peu fumeuse.
Les ralliements de certaines élites au RN (intellectuelles ou économiques), sont à mon sens, plus liée à des position culturelles qu'économiques (défense des valeurs occidentales, judéo-chrétiennes, opposition à "l'orientalisation" , à la "créolisation" de la société). C'est à mon avis la position de Bolloré (le business n'est pas la première motivation).
L'extrême droite a toujours été opportuniste. Dans les années 70, le FN était pro Europe et libéral, il est devenu anti Europe et souverainiste après Maastricht, antisémite néo pétainiste pendant la période Bruno Mégret, anti-libéral et social après la crise de 2008, en ce moment il redevient pro business pour essayer de siphonner le maximum de voix LR.
Le fond est maurassien et nationaliste raciste, et ça a toujours été la stratégie de l'extrême droite d'attirer des gens modestes, en difficulté, qui se sentent abandonnés etc... avec leurs fariboles populistes.
On pourrait trouver des passages entier dans les discours de Bardella inspirés presque mot pour mot par Maurras sur le pays réel/pays légal, la terre et les morts, la décadence à cause du manque d'autorité etc...
Et c'est pas nouveau, le boulangisme, le francisme, la pétainisme, le poujadisme (JM Le Pen plus jeune député de la IVe République sous l'étiquette poujadiste il me semble) le clientélisme aux rapatriés d'Algérie qui est à l'origine de la création du FN.
Ce sont des mouvements avec des intérêts clairement de classe, qui prospèrent sur les crises et les difficultés des plus modestes. Avec un populisme à géométrie variable, des solutions simples et évidement un ennemi bien identifié qui est responsable de tous les problèmes.
Par contre quand ils sont au pouvoir, et quand on regarde bien leurs votes dans les assemblées et leur gestion locale. Le social disparait, les augmentations de salaire ça devient aussi dangereux pour eux que l'immigration et l'insécurité.
Que les pauvres se fassent enfler par l'extrême droite, c'est pas nouveau. Le problème, c'est que ça marche toujours après bientôt 150 ans.
Pour les projections de sièges (avec des écarts de 30 sièges parfois suivant les études), les sondeurs disent eux mêmes qu'ils sont largués, c'est trop complexe, trop rapide et trop inédit pour faire des modèles sur 570 élections locales (ils s'étaient d'ailleurs déjà plantés en 2022 dans un contexte moins chaotique)
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021