LT_be-guitar a écrit :
Cela étant, je ne comprends pas bien les phrases suivantes :
a/
heptode a écrit :
Cela donne une bonne raison à mes doutes (...)
Mon doute est le suivant: est-ce utile de concevoir un nouvel ampli plus "high-gain" (avec plus de gain, et un grain plus "moderne", plus typé metal) sachant qu'avec le Jim '81 et une bonne pédale en amont, on peut obtenir le même résultat.
D'un point de vue marketing, il est certain qu'avoir plus de produits est un atout, car on touche directement plus de personnes, même si les produits sont quasiment les mêmes (comme les fabricants de lessive qui possèdent plusieurs marques pour occuper plus le marché).
Mais comme concevoir un bon ampli demande beaucoup de temps, surtout que tous mes designs sont 100% originaux, je dois gérer les priorités et mettre mon temps et mon énergie sur ce qui a le plus de sens.
LT_be-guitar a écrit :
b/
heptode a écrit :
on obtient d'excellents résultats avec la dynamique du Jim '81
en mode Leo ou en mode Jim alliée à une bonne pédale high gain.
Le Jim '81 intègre deux canaux: un canal Leo qui reprend le son d'un ampli Fender Blackface (années 60's) et un canal Jim qui reprend le son d'un ampli Marshall JCM800 2203 (quasi identique au JMP Master Volume Lead 2203 conçu en 1975. Voir historique Marshall ici:
https://drtube.com/en/library/(...)hemas
Il est toujours difficile de parler de son car il y a peu de mots qui décrivent correctement ce qu'on entend, et chacun comprend des choses différentes de ces mots.
Il est relativement facile de faire des mesures électriques d'un son, mais il est très difficile de lier ces mesures avec la perception que l'on en a en l'écoutant. C'est d'autant plus difficile que notre oreille (ou plutôt notre cerveau?) passe son temps à s'adapter en fonction du signal écouté, de l'environnement, du niveau de fatigue...
Un (bon) ampli guitare est par nature pas du tout transparent. D'abord sa réponse en fréquence n'est pas plate, les basses et les aigues étant le plus souvent plus amplifiées que les mediums. Ensuite on va souvent chercher à "saturer" l'ampli, créant des harmoniques qui vont enrichir le signal. On parle alors de "grain", qui peut avoir des caractéristiques très différentes qui font la richesse du son d'une guitare électrique, et engendrent l'éternelle quête du Graal du guitariste.
Il y a aussi ce qu'on peut appeler la dynamique. Ce terme est utilisé et compris de façons très différentes par tout le monde. Je ne prétends pas avoir la bonne définition, et d'ailleurs je n'en ai pas encore fait le tour.
Pour moi, la dynamique d'un ampli se traduit en premier lieu par la façon dont l'ampli va réagir à une attaque. Un test simple à faire avec une guitare et un ampli est d'attaquer une corde avec des intensités différentes. Sur un ampli à transistors classique (qui ne cherche pas à simuler un ampli à lampes), l'intensité du son va changer, mais pas son grain (son niveau de saturation). Sur un ampli à lampes, le son va prendre une couleur différente en fonction de l'attaque. On peut aussi faire la manip en tournant simplement le pot de volume de la guitare, et le son peut passer d'un son quasi clair à un son très saturé.
C'est un point essentiel, que l'immense majorité des amplis à modélisations sont incapables de
reproduire fidèlement.
Ce n'est pas de la magie, c'est simplement que les lampes ont des comportements non linéaires dont il peut être difficile de comprendre les tenants et les aboutissants.
Ceci n'est qu'un aspect de ce qu'on peut appeler la dynamique. Je considère qu'il y a aussi une dimension fréquentielle (si on coupe tous les aigus, la perception de la dynamique des lampes est moins perceptibles). Mais ils sont tout à fait prévisibles.
Et on peut classer aussi dans les aspects dynamiques la capacité d'un ampli à répondre immédiatement à une attaque. Cet aspect n'est pas propre aux lampes, des amplis à transistors (notamment en classe D) peuvent y exceller. La qualité de l'alimentation (que ce soit le couple transfo/condos des alims traditionnelles ou la qualité des alims à découpage pour les amplis en classe D) est un élément essentiel.
Quand on associe une bonne pédale d'overdrive/distorsion à un bon ampli, on bénéficie du grain de la pédale et de la dynamique de l'ampli.
Il y a peu de pédales à lampes, donc les pédales n'ont que très rarement une dynamique proche des lampes.
Mais une pédale peut être très bonne même si elle n'a pas la dynamique des lampes, tant qu'elle n'inhibe pas la dynamique de l'ampli en aval.
Il y a donc des pédales qui étouffent la dynamique des amplis, et qu'il faut bien sûr éviter
Et les autres, ce qu'on peut appeler les "bonnes pédales", qui vont se marier avec bonheur avec les "bons amplis".
A noter que les pédales Deep Crunch et Heavy Tone utilisent la même techno que le Jim '81 et se comportent comme des préamplis à lampes.
Si je résume:
"Bonne pédale" metal + Jim '81 = "bon ampli" metal !
Et le choix entre le canal Leo (Fender) et Jim (Marshall) est laissé au "bon guitariste"
en fonction la pédale metal et des ses goûts.
LT_be-guitar a écrit :
Merci à vous de votre patience.
Pas de soucis, les questions étaient très pertinentes!
J'espère ne pas avoir créé plus de confusion avec mon explication fleuve!