BONjour à tous.
Effectivement, il me semble utile de réunir avis et réflexions sur la manière d’armer une guitare, de nouer les cordes etc.
Tout d’abord, l’article indiqué par ViViMoA est assez correct et complet pour qu’on le prenne comme base…
J’ai quelques commentaires à ajouter.
Tout d’abord, les précautions de base :
On ne retirera pas toutes les cordes à la fois, et surtout pas en les coupant alors qu’elles sont tendues ! On détendra la première corde doucement, on montera la nouvelle, on la tendra doucement et tâchera de l’accorder, en tout cas d’être le plus proche possible de la tension finale avant de détendre la deuxième corde : une corde à la fois, processus complet : c’est indispensable pour ne pas faire subir de trop grandes variations de tension à la table (comme toujours : plus la guitare est pointue/chère, plus ce genre de détail a une répercussion spectaculaire)
On veillera à ne pas faire subir d’extensions à la matière de la corde sur sa longueur vibrante (le diapason, la partie située entre le bord du sillet de chevalet et celui du sillet de tête), ce qui est indiqué dans l’article par des "étirements qui changerait la distribution linéaire de la masse de la corde, la rendant fausse." Donc, on fait le nœud au chevalet avec précaution, on tend modérément la corde en la tenant par l’autre extrémité afin d’avoir toute la matière en tension, on pose la corde ainsi tendue dans son sillon dans le sillet de tête, on pose son pouce à cet endroit pour maintenir cette tension (très modérée) et on fait le nœud aux mécaniques et on commence à tendre avec ce qui reste de doigts… Ensuite, on ne retirera son pouce que lorsque la tension obtenue par les mécaniques est supérieure à celle que l’on avait créée (on le sent au mouvement de la corde sous le pouce)
(comme toujours : plus la guitare est pointue/chère, plus ce genre de détail a une répercussion spectaculaire)
Effectivement, le nœud aux mécaniques est tout simple pour les cordes graves :
Personnellement, je me contente de cette méthode pour les cordes en nylon lisse :
Cela suffit tout à fait et évite l’entortillement montré dans l’article : tout croisement de l’épaisseur des cordes est susceptible de créer des parasites… (comme toujours : plus la guitare est pointue/chère, plus ce genre de détail a une répercussion spectaculaire)
Ensuite, je déconseille formellement, pour exactement les mêmes raisons (éviter les parasites engendrés à ce point hautement vibrant) le dernier point de l’article ("Certains traditionalistes aiment ainsi parfaire leur travail") C’est peut-être plus propre aux yeux du dilettante… mais c’est très mauvais. Il faut de plus impérativement veiller à ce qu’aucun bout de corde ne touche la table. Moi, au montage, je fais fondre ce côté de la corde d’un coup délicat de briquet, afin d’obtenir – une fois le nœud terminé – une petite boule.
Pour le montage des cordes, je crois que tout est dit.
Mais maintenant, j’aimerais vous emmener dans les ateliers McLaren…
Je parlais hier de la surprenante importance de la pente des cordes entre leur sortie du chevalet et leur point d’angle sur le sillet.
Cet angle doit être le plus "raide" possible et, surtout, le plus… anguleux possible.
Pour une raison simple : si la corde n’est pas bien "pliée" sur le sommet du sillet, les vibrations passerons par-dessus ce point et se perdront dans le vide, créant une perte de son et des parasites.
(j’espère que tout cela est assez clair)
Voici un chevalet avec des cordes nouées normalement :
On voit bien cet angle perturbé :
Voici la même prise de vue mais du chevalet de ma Formule 1 personnelle :
Spectaculaire, non ?
(Euh… comme toujours : plus la guitare est pointue/chère, plus ce genre de détail a une répercussion spectaculaire)
Pour permettre ce nouage un peu complexe, il faut que les trous pour les cordes MI et Sol soient suffisamment larges pour que la corde puisse y passer deux fois.
C’est parfois le cas "de série". Sinon, il faut faire légèrement élargir ces trous… ou le faire soi-même (par exemple avec une corde usée que l’on fait délicatement aller et venir) Sur mon chevalet actuel, c’est le cas : gros, moyen, petit, gros, moyen, petit trou…
D’autres luthiers de pointe percent deux trous parallèles : dans le premier, on passe la corde ; on fait le nouage traditionnel autour du second. C’est très valable aussi, et le guidage des cordes est plus précis. Ce sera probablement le cas sur ma prochaine guitare.
Voici donc quelques images, sous différents angles, de mon chevalet. Je ne sais pas si c’est assez clair, ni si cela intéresse quelqu’un. Si oui, je peux donner plus de détails…
Voilà…
On pourrait aussi parler de cet angle primordial au niveau du sillet de tête et de l’indispensable pente vers l’arrière que doit avoir le sillon (un sillon parallèle à l’angle de la corde, comme c’est parfois le cas, est un gros problème…)
Mais j’aimerais réunir ici également vos avis et réflexions…
A bientôt donc !
Bien cordialement, Amidala