Le premier point positif est à noter dès le déballage puisque la marque nous propose un fly-case léger, robuste, compact et bien pensé jusqu'à l'intérieur : une cavité vous permet de laisser la barre du chevalet sur la guitare et un compartiment (pour vos clefs allen, cordes, médiators) a été creusé dans la caisse du fly, ce qui permet d'empêcher le matos de se balader dans l'étui. Pas révolutionnaire, mais bien utile !
La lutherie
Dès le déballage, on sent que l'on a affaire à un instrument pensé et fini jusqu'au moindre détail. Il faut dire que la table en érable flammé, avec sa finition redburst et le binding crème, force le respect. Le corps en tilleul d'Amérique est constitué d'une partie centrale en acajou entourée de cavités qui, non content d'alléger l'instrument, permettent de créer une meilleure résonance.
Le manche vissé (cinq points) en érable a été pensé de telle façon que le toucher est doux et lisse, nous donnant irrésistiblement l'envie de faire courir nos mimines velues à toute allure... L'accès aux aiguës est impeccable. La touche palissandre, qui dispose de 22 frettes agrémentées de beaux repères dot nacrés, a un profil parfait ! Ni trop rond, ni trop plat. L'accès au truss-rod, typique de la marque, est direct, on détend les cordes sans les enlever. La tête de manche est aussi dans la tradition MusicMan : petite et compacte avec un sillet compensé qui permet une meilleure tenue de l'accordage. Les mécaniques sont des Schallers M6 ind bloquantes avec une jolie finition nacrée. Les micros customs de chez DiMarzio ont été conçus avec des aimants Alnico V recouverts d'un joli cache chromé. La cavité accueillant l'électronique est blindée avec une résine acrylique/graphite, le tout recouvert d'une feuille d'aluminium, parfait pour éviter les parasites.
L'accastillage
La guitare est chaussée en cordes 9-46 de chez Ernie Ball. Le vibrato est de type vintage donc ici on n'aura pas la possibilité de tirer les cordes vers le haut, ce qui décevra les fans de hurlements guitaristiques « Darelliens » (R.I.P Dime). Attention à ne pas lâcher le vibrato trop fort car le retour s'accompagne d'un léger bruit lorsqu'il revient dans son logement.
Le petit luxe en plus : la hauteur des micros est réglable par trois vis ce qui donne un alignement avec les cordes parfait. Le tout est accompagné de deux potards de volume et de tonalité eux aussi chromés. La partie sélecteur propose cinq positions : manche, bobine interne, manche et chevalet, bobine externe, chevalet. Must supplémentaire, le switch montage série/parallèle permet à la 25th Anniversary de proposer cinq positions supplémentaires, soit un total de dix sons sans même avoir à toucher aux potards !
Prise en main
L'heure est arrivée de brancher la belle. Elle vient se positionner près du corps en position assise et le manche glisse encore et encore.... On atteint une sorte d'orgasme guitaristique...
Première étape, le son clair. Dans ce registre, les dix positions de la 25th Anniversary font mouche : la palette de position du sélecteur se montre d'une grande efficacité, on passe joyeusement du son clair typé Les Paul, grâce aux différentes positions utilisant les doubles bobinages, à celui typé Strat lorsque l'on se sert du split des bobines internes ou externes. Le switch de câblage parallèle/série joue remarquablement son rôle : les dix sons sont bien distincts et autorisent des possibilités quasi infinies pour peu que l'on joue avec les potards volumes/tonalités. Le mode parallèle sonne de façon plus veloutée et lisse que le mode série qui est quant lui plus précis et sec. Le micro manche est assez gras et le micro chevalet plutôt tranchant.
Que ce soit en crunch ou en distorsion, La nous révèle encore d'autres aspects de sa personnalités. Elle sait se faire douce ou puissante, transparente ou rageuse. A vous de voir, mais cette guitare atteint un degré de polyvalence rare. Le sustain est long et chargé d'harmoniques, ce qui ne gâche rien. Pour les guitaristes jouant sur scène, notez que la guitare n'est pas touchée par l'effet concorde une fois debout ; elle reste parfaitement en place, et les 3,4 kilos de la ne vous forceront pas à prendre un abonnement chez le kiné, mais plutôt un rendez-vous chez votre banquier car la belle ne sera vôtre qu'au prix de 3 855€ !
Conclusion
Difficile de trouver quoi que ce soit à redire sur la 25th Anniversary, à part le prix qui reste celui d'une guitare de rêve. MusicMan s'est intégré dans le champ lexical du luxe et de la beauté à tous niveaux.
Ce modèle est destiné aux plus expérimentés d'entre vous qui sauront tirer le meilleur de cet objet d'art extrêmement polyvalent. Il est disponible avec les options suivantes : touche érable ou chevalet fixe (dommage qu'il n'y ait pas de version Floyd), uniquement couleur sunburst vénitien. Le gros point noir, c'est qu'elle n'est pas fabriquée pour nos amis gauchers (qui eux aussi ont de l'argent).
Prix public :
3855 euros
Les plus :
La polyvalence du son
Le confort de jeu
La finition
L'étui
La stabilité d'accordage
La lutherie
Les moins :
Le prix
Non disponible en gaucher
Pas de version avec chevalet « aller-retour »
www.musicman.fr
Récapitulatif technique :
Type : Solid body avec chambre
Nombre de cordes : 6
Manche :
Type : Vissé
Bois : Érable
Finition : Huilée
Largeur au sillet (mm) : 41
Largeur à la dernière frette (mm) : 57
Type de sillet : Compensé
Touche :
Bois : Érable ou palissandre
Type de frettes : Moyennes
Nombre de frettes : 22
Diapason (mm) : 648
Repères : Dot
Caisse :
Bois : Basswood "chambered", tone block acajou
Table : Érable
Finition : Polyester
Accessoires:
Marque des mécaniques : Schaller
Type de mécaniques : M6-IND
Type de chevalet : Vibrato vintage
Marque du chevalet : MusicMan
Finition : Chrome
Électronique:
Marque des micros : DiMarzio
Type de micro : Humbucker
Modèles des micros : DiMarzio custom
Sélecteur : 5 positions
Contrôles : Volume
Tonalité
Sélecteur parallèle/série
Blindage : Oui, peinture au nickel
Divers :
Poids (Kg) : 3,4
Livrées avec housse/étui : Étui
Cordes : Ernie Ball RPS2240
(10p-13p-17p-26w-36w-46w)
Lieu de fabrication : Etats-Unis