EXCLU FRANCE : test des pédales Walrus Lillian Phaser et Deep Six V3 Compressor

Publié le 25/01/2019 par Alexandre Criado
Bon, il semblerait à la rédaction que je sois préposé d'office aux tests du matériel de chez Walrus Audio... Je ne sais pas si c'est à cause de ma photo "morsesque" du test de la ARP-87, mais je ne vais pas m'en plaindre, après tout il s'agit d'une petite marque très dynamique, qui produit du matériel avec une vraie identité et des petites innovations à droite à gauche mine de rien, et tout ce que j'ai testé pour l'instant sonne, manifestement !

Aujourd'hui, bande de petits veinardounets, Guitariste.com vous offre en exclusivité française le test des deux toutes nouvelles machines de Walrus donc, présentées au winter NAMM 2019 : Le phaser Lillian et le compresseur Deep Six dans sa version 3. 

Briser les défenses

Pour commencer, la marque au Morse ne déroge pas à sa propre règle de coolitude : Je reçois deux jolies boîtes estampillées à l'ouverture "WALRUS OR DIE" (j'espère que ça va pas donner des idées aux autres, maman j'ai peur) et les pédales dans un joli étui de velours noir, accompagnées de goodies (médiator, autocollant) et d'un petit mode d'emploi papier, pas si inutile qu'on pourrait le croire. 

Les pédales en elles-mêmes sont fidèles à la ligne visuelle de la gamme du constructeur : couleurs acidulées, graphismes en contraste, chaque effet semble tiré de la vignette d'un roman graphique/BD d'auteur à la mode (genre "les ailes du raisin de l'amour dans l'espace, une digression fantastico-sociale du blogueur Adolfounex scénarisé par Cerise-Prune Lambert" ). On adore ou on déteste, mais ça ne passe pas inaperçu. Comme d'hab. Les boîtiers sont moulés en un aluminium léger mais solide, et l'assemblage est sans faille.

On notera que les connectiques sont toutes maintenant regroupées sur la face arrière de l'appareil, ce que j'apprécie toujours car cela permet de gagner de l'espace en largeur sur un board. 

Egalement, les switches true bypass mécaniques ont tous laissé la place à du true bypass "soft touch" à relais, ce qui offre un contact plus agréable, une fiabilité dans le temps améliorée et surtout , a permis d'implémenter la fonction de Smart Momentary switch, que j'ai trouvée assez géniale. Le principe ? Lors d'un appui rapide sur le switch de bypass, on allume ou éteint l'effet de manière tout à fait normale. Mais si on maintient la pression, le switch devient "momentané" et l'effet se désactive dès que l'on retire le pied. Cela rend l'activation temporaire d'effet très simple, naturelle et intuitive, et permet de l'intégrer dans le jeu comme on le ferait avec une pédale d'expression !

Juste un truc par contre les Walrusiens, je sais que le morse est un animal polaire qui est habitué à supporter la réverbération sur les grandes étendues de glace immaculée, mais faut faire quelque chose pour les LED blanches de vos pédales. Avec de l'angle ça va, mais quand on est juste au-dessus des machines, on perd un œil à chaque fois qu'on regarde. La luminosité est trop forte ! AAAAAAAH JEEE FFFFOOONNNDS ! hum.

Sur ce, intéressons-nous de plus près à chaque pédale.

I'm Lillian's Phaser

Lillian est donc un phaser analogique à 4 ou 6 étages, doté de contrôles complets (vitesse, profondeur et feedback) ainsi qu'un potentiomètre "D-P-V" qui fait office de blender entre le son dry et la vibe générée. Le phaser étant un effet qui, comme son nom l'indique, résulte du déphasage entre le signal d'origine et le signal modulé, c'est en réglage central que l'on obtient le son le plus caractéristique de l'effet, alors qu' en réglant tout à droite, on aura un effet plus proche du vibrato. 

Le son s'avère très agréable, avec un grain analogique, velouté sans toutefois jamais devenir sale. La Lillian me paraît facile à domestiquer, même si l'équilibre entre Rate, Width Et Feedback est toujours un peu difficile à trouver, mais c'est l'apanage de tout phaser et le pourquoi de succès de machines comme les MXR phase où tout est préréglé. A comparaison d'ailleurs de ces machines, la Lillian s'avère moins ample et granuleuse tout en restant très musicale. Elle se spécialise vraiment dans un phaser doux, presque aérien. Je lui trouve une personnalité propre, même si j'ai essayé trop peu de phasers pour pouvoir dire qu'elle ne se rapproche d'aucun.

La pression des profondeurs

Deep Six est donc la troisième itération du compresseur qui existe déjà depuis un certain temps chez Walrus. A en croire le descriptif, la machine est "inspirée du compresseur de studio 1176 avec la simplicité d'un Ross ou d'un Dynacomp" et la V3 est une version avec des composants améliorés et l'ajout d'un potentiomètre de tone. Wow, ça promet ! 

Pour ceux qui l'ignorent, le Urei/Universal Audio 1176 est un des compresseurs de studio les plus iconiques du monde depuis les années 60, réputé pour "faire sonner" à peu près tout ce qu'on passe dedans. Avec le LA2 de Teletronix, ils sont depuis des décennies dans l'arsenal de base de tous les grands studios.

Bon, pour la comparaison sur la simplicité, on repassera, le Ross et le Dynacomp n'avaient que deux boutons, là où le Deep Six est doté de l'intégralité ou presque des réglages disponibles sur un compresseur, le rendant bien moins évident à régler. Qu'on se le dise, la compression est l'une des choses les plus complexes à gérer dans le travail d'un son en général et également de guitare, notamment à cause d'une incompréhension des paramètres et, comme souvent, d'un usage à tort et à travers de la notion de dynamique...

(C'est pourquoi après ma série d'articles sur les systèmes, je vous proposerai un bon petit pavé de vulgarisation sur la dynamique et la compression.... Z'êtes impatients, hein ? ;) )

Donc à moins que vous ne soyez un pro du pifomètre et du tâtonnement, je ne conseille les compresseurs guitare à 3 boutons et plus qu'à ceux qui ont déjà assimilé les notions de la compression, afin de ne pas galérer à l'usage.

Si vous faites partie de ceux-là, eh bien... Je ne sais pas si ça vaut un 1176, mais la Deep Six V3 est tout simplement un des meilleurs compresseurs que j'ai pu essayer sur une guitare, hé OUAIS.  

Les réglages sont à la fois très réactifs et permettent d'aller très loin, soit avec une compression très subtile qui ne gomme pas les attaques par exemple, soit en passant littéralement le son au rouleau compresseur, le tout sans jamais dénaturer le grain. Les réglages de level et de tone font très bien leur travail de compensation de couleur et de volume. On notera que la pédale apporte également un "grain" subtil mais notable qui renforce encore la musicalité du tout. Moi qui ne suis pas très très friand des compresseurs en guitare, celui-ci pourrait me re-convaincre !

Conclusion

Vous l'aurez compris, les deux nouveautés Walrus de ce NAMM sont à nouveau des réussites, avec un point "waow" en plus pour le compresseur Deep Six, le phaser Lillian étant peut être trop "gentil" pour mes goûts personnels. Il trouvera toutefois sa place chez ceux qui aiment les modulations "de velours"... En tout cas je valide et suivrai avec attention les prochaines sorties de la marque aux grandes défenses !

J'ai peuuuuur !

Les plus

 - Qualité de fabrication
 - Smart Footswitches
 - Rapport qualité/prix
 - Lillian : Eventail de possibilités, grain chaleureux
 - Deep Six V3 : Qualité du son et des réglages

Les moins

 - Eventails de réglages pouvant être rédhibitoire pour certains
 - LED blanches faisant partie d'une conspiration pour rendre le monde aveugle

 

EXTRAITS AUDIO : guitare Yamaha RGX421 DL en aulne touche palissandre, micros Anderson. Ampli Yamaha DG80-112 avec simulation de HP Two Notes WOS 

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