Pourquoi utiliser (ou pas !) une DI...
Lorsqu'on joue à la maison, bien souvent le pedalboard ou l'ampli qu'on vient repiquer se trouve à quelques centimètres voir 1 ou 2 mètres de l'interface audio. Mais lorsqu'on doit envoyer un signal asymétrique (jack standard) vers l'ingénieur du son qui se trouve au mieux sur le côté de la scène ou au pire tout au fond de la salle (en même temps c'est mieux ça veut dire que vous jouez dans une salle plus grande avec potentiellement plus de public), le signal perd en qualité en même temps que la distance augmente. Des interférences et autres bruits parasites apparaissent alors. Cela ne concerne que les signaux asymétriques d'instruments tels qu'une guitare acoustique, un synthé, un ampli guitare ou un simulateur qui n'aurait pas donc de sortie XLR, ces dernières étant symétriques et donc offrant une meilleure restitution du signal.
Et avec l'essor des solutions d'amplis format pédale telle que la Walrus Audio ACS-1 ou la Strymon Iridium par exemple, beaucoup envisageaient de voyager léger de concert en répétition avant de rencontrer ce type de problème. Raison pour laquelle Walrus Audio propose aujourd'hui sa boite de direct Walrus Canvas DI & Line Isolator en 2 versions Mono ou Stereo. Comme on le comprend dans le nom du produit, 2 modes d'utilisation sont proposés : le mode DI qui vient capter le signal asymétrique haute impédance (>1k) de l'instrument (guitare électrique, acoustique, basse, etc.), le réduire de 20dB ou -35dB si nécessaire via le bouton PAD, pour le rendre symétrique grâce au transformateur interne et lui permettre de voyager jusqu'à destination sans interférence via la ou les sorties XLR. On ajustera ensuite le niveau de gain sur la console ou le DAW. La différence entre une bonne et une moins bonne DI ? C'est la qualité des composants et notamment de ce transfo et de son isolation qui détermineront la qualité finale.
Le second mode LI pour Line Isolator procède de façon similaire avec un signal asymétrique de faible impédance (<1k) comme par exemple celui d'un ampli ou de l'ACS1 qui conserve ainsi tout son volume avant d'être converti par le transfo puis de sortir en XLR. On aura donc besoin de moins d'ajustement de gain en console. Vous l'avez compris, il faudra donc bien évaluer vos besoins et lire les fiches techniques de vos produits pour 1) vérifier si le signal est asymétrique (Jack standard) ou symétrique (XLR) et 2) son niveau d'impédance. La perte de fréquences aiguës en mode LI indique qu'il faut basculer en mode DI. On notera également que le PAD d'atténuation de -15dB ne fonctionne qu'en mode DI. Le bouton GND Lift vient isoler la broche de mise à la terre pour éliminer les éventuels bruits de fond.
L'un des atouts de ces Walrus Audio Canvas c'est qu'elles font la taille d'une pédale compacte standard. Donc elles ne prendront pas beaucoup de place sur le pedalboard avec à la tête les entrées jack IN et THRU qui permettent d'envoyer le signal à la fois vers la console d'un côté et vers un ampli de l'autre. Le bouton SUM vient transformer l'entrée THRU en 2nde entrée et de faire ressortir les 2 signaux en XLR. Bien entendu la version stereo compte 2 entrées et 2 sorties IN et THRU. Dans les ce cas le bouton SUM permet d'envoyer les signaux des 2 entrées Thru vers un seul ampli. Enfin les sorties XLR se situent sur le flanc gauche des pédales pour laisser les larges fixes XLR déborder sur le côté du pedalboard qu'on assemble la plupart du temps de droite à gauche.
Comptez 159€ pour la Walrus Canvas Mono et 265€ pour la Walrus Canvas Stereo qui sont toutes 2 passives, et ne nécessitent ni alimentation externe, ni pile, ni alimentation fantôme. Donc le budget est relativement dans le haut du panier, mais c'est le prix du niveau de qualité qu'on associe à la marque Walrus. Et ça vous évitera de mauvaises surprises en arrivant le jour J du concert et de devoir dépendre de ce qui est dispo ou pas sur place…
Plus d'informations sur le site de Walrus Audio.