skynet a écrit :
Tonal: Le morceau a un vrai centre vers lequel on se dirige (une tonalité): il en sera en principe la note finale. Toutes les successions logiques d'accords qu'on va rencontrer peuvent avoir un air de déjà vu, on les appelle aussi "Cadences", puisqu'il est normal, quand on se dirige vers un point de rencontrer des chemins assez analogues.
L'exemple le plus simple: | G7 | C | le 1er accord (G7) utilise la sensible "Si" qui demande à résoudre sur la tonique "Do", fondamentale du second accord: C.
ça a l'air compliqué mais ça ne l'est pas.
Modal: On a pas affaire a une suite d'accords avec avec entre eux des liens de tonalités, mais plutôt à des couleurs qui se succèdent. L'idée Tension/résolution n'est pas présente (elle l'est toujours un peu, des notes extérieures sonnent naturellement tendues).
L'aspect "modal" a du se perdre avec le caractère tempéré.
Les modes: ionien, dorien, phrygien, lydien, mixolydien, aéolien, locrien: pour les gammes majeures...
Leur étude sera riche d'enseignement pour l'oreille et l'écoute des intervalles notamment: On entendra les multiples couleurs que peut dégager chaque note sur chaque accord. On connaitra chaque degré de l'échelle à fond (enrichissements compris).
Les erreurs:
En principe, il ne faut pas confondre "mode" et "position sur la guitare". Même s'il est facile de penser "2ème position de Do majeur" pour dorien et que c'est un système que pas mal de pédagogues pourtant très bon guitaristes utilisent: ce n'est en principe pas la même chose. tu as un Dm6 ou Dm9: tu n'es pas tenu à te cantonner à cette position.
Appliquer le jargon des modes pour les grilles tonales: si pour:
| Dm7 | G7 | C7M | Am7 |...
Autre erreur:
On préfère le jargon: "tu joues dorien, puis mixolydien, puis ionien, puis aéolien"...moi je veux bien mais c'est quand même un peu inaccessible, non?
Dire qu'on est en do majeur nous facilitera le travail (...)

oui, +1000
J'ajouterais que jouer les différents modes correspondant à chaque accord sur un morceau tonal, revient à jouer globalement dans la tonalité du morceau : il est donc, dans la majorité des cas, inutile d'avoir une approche modale sur les morceaux tonals. Par exemple sur une cadence en C : Dm7 / G7 / CM7 : jouer successivement D Dorien / G Mixolydien / C Ionien revient à jouer la tonalité de C majeur : il est beaucoup plus efficace de concentrer son attention sur le phrasé en utilisant la gamme de C majeur, que de se concentrer sur les différents modes : les modes ne servent pas à jouer tonal !
Néanmoins, si la séquence tonale est suivie d'une modulation, c'est à dire un passage temporairement dans une autre tonalité : il peut être intéressant d'avoir une « approche modale », ce qui revient à jouer le mode correspondant à l'accord qui module, avant de revenir dans la tonalité principale. Par exemple, si la cadence en C est suivie d'un accord de EbM7, il conviendra de jouer un mode de Eb Lydien sur EbM7.
L'approche modale peut donc aider pour improviser sur un morceau poli-tonal.
Sur un morceau tonal on peut aussi avoir une approche modale pour enrichir ponctuellement le phrasé, sous réserve que ça n'aille pas trop vite :
Si le "5" d'une cadence (soit le G7 en tonalité de C) dure suffisamment longtemps pour qu’il soit musicalement pertinent de phraser un peu « out », alors on peut utiliser un mode G super-locrien. Ce n’est plus une « approche tonale », c'est une « approche modale » sur un morceau qui reste quand à lui tonal (cadence).
Note : jouer G Mixolydien sur le G7 d'une cadence en C : reviendrait à rester dans la tonalité de C, inutile donc de l'appeler Mixolydien.