L'émotion et l'ambiance au coeur de la composition

Bonjour à tous,


Voici un sujet très peu abordé, ou trop vite bâclé lorsqu'on en parle. Pourtant qui n'a jamais entendu un morceau dont l'ambiance particulière vous retransmet une émotion précise ou vous transporte dans un monde bien spécifique. Vous êtes à même de pouvoir deviner le thème qui va être abordé sans avoir à écouter les paroles s'il y en a. Parfois vous pouvez même dire de manière précise les points que le chanteur aborde sans avoir écouté aucunes de ses paroles.

Cet aspect musical n'est pas rencontré dans tous les titres que l'on écoute. Certains arrangements aux techniques communes ont été apparentés et identifiés comme un style musical. Un style musical qui bien souvent à ses règles (même si dans l'absolu elles ne sont pas forcément stricte) qui permettent d'identifier que ce morceau est un blues, ou plutôt de la musique celtique, etc... A chaque style son ambiance, je dirais plutôt SES ambiances car il serait trop réducteur de limiter un style musical à une émotion.
La façon dont ils sont identifiés peut tenir compte des instruments utilisés, leurs techniques de jeux, les gammes utilisées, le tempo ainsi que bien d'autres paramètres...

Quelles sont les règles, s'il y en a, qui permettent de définir de manière précise comment évoquer une émotion spécifique?

Je vous propose au travers de ce sujet d'exposer le fruit de vos recherches personnelles.

Pour que ce topic puisse servir au plus grand nombre, nous allons donc réunir toutes les informations que nous récolterons par chapitre.

Ci-dessous voici une première liste des éléments que nous allons aborder. Celle ci n'est pas exhaustive, elle me parait comme une bonne base pour aborder ce vaste sujet, mais le but est de la mettre à jour ou de la recomposer au fur et à mesure de vos apports personnels.

1- L'utilisation de la tonalité, des gammes et des modes.
2- L'utilisation de la rythmique.
3- Les techniques de jeux.
4- Le timbre des instruments
5- Analyse des styles musicaux, et des émotions qui s'en dégagent.


Ci-dessous, voici ma contribution en vous exposant les informations que j'ai pu récolter.











1- L'UTILISATION DE LA TONALITE

Dans cette partie nous allons détailler les différents points de l'harmonie qui ouvrent des portes sur le sujet des émotions.

En effet, la manipulation des intervalles dans la musique permet de modifier la couleur d'une mélodie. Les intervalles sont utilisés pour fabriquer des gammes ou des modes particuliers qui vont dégager chacun des sentiments ou des ambiances spécifiques.

Le but est de recenser les connaissances dans ce domaine afin de s'appuyer sur des bases théoriques nous permettant d'aller plus loin. Le but n'est pas de tout cloisonner et de rigidifier l'utilisation des intervalles mais d'avoir à disposition des informations sur lesquelles nous pourrons nous appuyer pour que chacun puisse composer une musique sensationnelle.



EXPRESSION DES TONALITES










GRANDES FAMILLES D’EXPRESSION


Le mode majeur pris dans l’octave des notes de :

- Ut, Ré ou La convient aux chants d’allégresse et de reconnaissance.
- Fa ou Si bémol convient aux tempêtes, aux furies et aux autres sujets de cette espèce.
- Sol ou Mi convient également aux chants tendres et gais;
- Ré, La ou Mi convient encore au grand et au magnifique.


Le mode mineur pris dans l’octave des notes :

- Ré, Sol, Si, Mi convient à la douceur et à la tendresse.
- Ut ou Fa convient à la tendresse et aux plaintes.
- Fa ou Si bémol convient aux chants lugubres.


EXPRESSION DES INTERVALES





L'EXPRESSION DES MODES


mode Ionien : évidemment c'est la sonorité de la gamme majeure de notre musique occidentale que vous connaissez par cœur, joyeuse, tout ça tout ça.

Accords : Do 7M - Ré m7 - Mi m7 - Fa 7M - Sol 7 - La m7 - Si m7/5.
Ses accords générateurs sont les triades Do M, Fa M et Sol M.


mode Dorien : à la fois solennel et rapidement bluesy, "médiéval" ou celtique si l'on s'y prend bien.

Accords : Do m7 - Ré m7 - Mi 7M - Fa 7 - Sol m7 - La m7/5 - Si 7M.
Ses accords générateurs sont les triades Do m, Fa M et Sol m.


mode Phrygien : très tendu, triste et définitivement hispanisant (le " flamenco du pauvre ", en quelque sorte).

mode Lydien : parfois comique, étrange, très planant (il paraît qu'on le trouve dans le folklore polonais, mais je n'en ai jamais écouté).

Mode Mixolydien : fade ou joyeux, très difficile finalement à faire chanter, on le rencontre beaucoup dans le rock sixties, Chuck Berry en est un maître, parfois utilisé dans le jazz cubain.

Mode Aéolien : c'est le son de la gamme mineure naturelle, gentiment mélancolique (d'où son utilisation fréquente chez Santana), vous pouvez le faire sonner un peu ancien.

Mode Locrien : très étrange, et risqué. Rarement utilisé, essayez le sur un accord mineur, dans une ambiance un peu glauque ou métal.

Très beau travail de compilation et de rédaction, ce qui n'est pas peu dire...
Enfin, on n'a pas l'impression de lire une mouche polonaise s'essayant au SMS avec des gants de boxe sur un Iphone.

J'ai pas grand-chose, là comme ça, à rajouter, mais disons que les sensations suggérées par un intervalle, par exemple, vont largement dépendre du coin de la planète où on se trouve et à partir duquel on a appris à écouter.
Une seconde mineure à Petzouille-lez_Deux_Rivières risque de suggérer les camps de Roms et toute l'angoisse qui va avec, alors qu'à Calcutta, ça va plutôt évoquer le lever de quelque chose (soleil, désir, lune...)
et ça fait toujours plaisir quand on a quelque chose qui se lève, non?

Bref...
A qui s'adresse-t-on?
Un amateur de Ligeti, qui devient triste dès qu'il n'entend plus un cluster de 10 demi_tons consécutifs, auquel cas on peut dire que la musique l'aura rendu triste, toute tonale et majeure qu'elle puisse être...
ou un amateur de folk autrichien qui risque, par superstition, de s'enfouir la tête dans la neige au moindre signe de la queue d'un poil d'une quarte augmentée...

Sans parler de l'époque à partir de laquelle on écoute et qui influe sur nos tolérances (et donc nos peur in extenso), et nous ne vivons pas tous en 2010...

Pas facile, ta démarche en tout cas, mais bravo...

Tu soulève là un débat auquel je m'attendais...

Bien entendu la perception peut être différentes en fonction de l'origine culturelle ou ethnique de chacun. Quoique, lorsque j'écoute un morceau de musique traditionnelle africaine je reconnais bien si c'est pour fêter un événement ou pour un enterrement...

L'amateur de Ligeti triste, je pense qu'il est capable de différencier sa propre émotion de celle qui est exprimée par un morceau qu'il écoute...

Pour faire au plus simple sur un sujet aussi complexe il faut bien entendu le cadrer, et ton intervention en témoigne l'intérêt. Alors disons que bien qu'un rythme lent n'évoquera pas forcément le calme chez un autiste, essayons de trouver des éléments que nous avons en commun quelque soit nos goûts et nos influences musicales.

Salut KanaRoots , moi aussi je suis kana er roots , cool ton boulot sur ce sujet , l'intention est louable , mais la musique est "infinie" ...

Pour les affects des tonalités , pour ton information cela date de l'epoque ou le temperament etait inegal ( sans vouloir faire mon craneur ), maintenant ces "affects" sont obsoletes du à l'homogenité des intervals , chaque compositeur ayant ses "tonalités" , mais tu ne peux pas generaliser ca , enfin je penses

cela va être "clichesque", superficielle néanmoins pour partagé mon point du vue , ce qui me semble important dans une "bonne composition " ( ciel 10000 exemple et contre exemple )

- gros travail sur le Rythme ( boum boum tchac c'est bon pour les maquettes )
-harmonie : la voir comme un ensemble de voixs qui se melange horizontalement
- Modulation proche pour par exemple , faire evoluer une ambiance
- Theme travaillé
- multitude de sentiments à l'ecoute ( pour illustrer ca , je te met un exemple de chopin, mais chez tout les trés grands compositeurs j'ai remarqué cela , si j'essaye de mettre des mots et j'utilise souvent cette formule , gardé une unité dans la diversité )
- travail du son
- interpretation du musicien ...comme crée l'amabiance ou l'emotion si nous musicien ne sommes pas touché par ce que l'on fait
- ecouter BACH
- composer , experimenté , bref partiqué cet "art" ....



Le sentiment n'est pas monotone à l'ecoute de cette oeuvre par exemple, tristesse/nostalgie et parfois même joie se melangeant ..


arrff manque le truc le plus important : l'inspiration ..

desolé pour mon style de mouche analphabete tsigane

marrant les expression de tonalité dans les tableaux...

j'ai retenu MIm: déclaration d'amour d'une femme naïve, innocente...

si une meuf joue pour toi un morceau en Mim ---------------> tu conclu le soir même...

bien entendu, la musique est infinie...

Et je pense qu'il faut d'ailleurs aborder le sujet de cette manière.
Je m'explique, il serait bien trop réducteur de prendre pour argent comptant toutes les informations affichées comme l'expression des uniques commandements, sans concessions. En effet une tonalité bien précise peu aussi bien être utilisée pour exprimer la tristesse qu'on sentiment de joie. Tout dépends de la façon dont est amené le morceau, dont l'histoire est racontée.
Prenons donc le sujet autrement (la musique est infinie), et disons par exemple qu'une tonalité est propice à créer telle émotion ou encore telle autre qui peut être contradictoire, et encore bien d'autres encore. Partant de ce principe on ne cloisonne rien il nous reste plus qu'à piocher, et pratiquer pour modeler l'émotion... Cette manière d'aborder le sujet me semble la plus constructive et celle qui ne pose pas de limites. car la n'est pas le but

curieux cette idée d'associer une tonalité à une émotion.

n'ayant pas l'oreille absolue, je ne fait pas de différence entre un morceau joué dans une tonalité ou dans une autre.

il me semble que le choix d'une tonalité plutot qu'une autre est surtout lié à l'utilisation de tel ou tel instrument, et plus particulièrement à l'adaptation de la voix des chanteurs.

Certaines descriptions ne viennent pas de Rameau par hasard ? ça me dit quelque chose.

Bonne initiative ce sujet, mais je dois avouer que je ne suis pas d'accord avec la plupart de ces affirmations ! Les différences de caractère entre les tons n'existent plus avec notre tempérament égal, même au sens physique. Cela était valable il y a quelques siècles, mais avec l'adoption progressive de ce tempérament, ça n'a plus lieu d'être.

Désormais, seule la hauteur différencie les tonalités (plutôt que l'agencement des notes au sein de la tonalité) : il est clair qu'un morceau en Do majeur, ne sonne pas du tout de la même manière transposé en Sol.
Là ce n'est pas le caractère propre à la tonalité qui joue sont rôle, mais plutôt le fait que le morceau soit plus haut, ou plus grave, donc respectivement plus lumineux ou plus sombre (ces termes sont discutables, j'en conviens)
Mais qu'un type doté d'une oreille relative entende cette différence d'éclairage entre un morceau pour piano joué en Do et Do#, franchement j'en doute.

comme cela a ete dit , l'histoire de choix de tonalité etait en fait surtout valable à l'epoque des diffèrent tempérament...apres ca reste encore un peu valable aujourd hui car par exemple pour un violon, le fait d'avoir ou non la possibilité de jouer des cordes a vide dans une tonalité ou bien d'avoir des # plutot que des b influencera le resultat car un violoniste ne jouera souvent pas de la meme facon un do# ou un reb...d'ailleurs dans l'ecriture on dit osuvent que les cordes n'aime pas trop les bemols (ou les dieses je sais plus)...enfin bon le truc c'est que tout n'est pas egal comme sur un synthé par exemple.

topic hyper cool,ce que j ai toujours retenu,c est que les modes mineurs sont utilisés pour la tistesse,melancolie,et les modes majeurs sont plus festifs,gais. sonate au clair de lune mineur,hymne a la joie majeur.on parle d emotion,quand j entend des morceaux en power chord,j imagine souvent deux idées,majeur ,mineur,et la l emotion est differente.quant aux tonalites...je n y ai jamais reflechi,mais terrain pas ininterressant.

mais tres honnêtement je pense que c'est dangereux ce genre de topic et que ca uniformise plein de truc...c'ets comme dire qu'en peinture, le noir et blanc c'est truste et la couleur c'est gai...
perso j'adore justement plutot faire des truc tristes avec du majeur...en fait j'entend tellement tout le temps des cliché partout que je crois que là ca accentue encore le trait...on peut sortir plein d'évidence d'orchestration ou d'harmonie mais bof bof bof....ca me fait pensé au metalleux qui ouvre un bouquins et qui voit"diabolous in musica" pour un 5dim et sont comme des dingue apres ...

là au mieux on arrivera a des cliché pas trop mal fait et bien caricaturaux...imaginez l'exemple en littérature...aller....on s'amuse a toruver les champs lexicaux du triste pas triste...tu fais l'inventaire et tu finis par faire quoi?...des poèmes d'un ado boutonneux....ou pire d'un rappeur commercial...bref là un topic pour faire un raccourci de toute l'étude harmonique, de l'étude de l'orchestration etc etc...ca donnera que ce genre de truc facile.


faites des experiences les gars!!! y a que comme ca qu'on y arrive...il faut arreter de chercher des recettes, de juste vouloir etre joli etc etc

Je comprends ton inquiétude. Je dirais qu'à la base le but est juste d'afficher des informations qui pourrait aider des compositeurs à exprimer des émotions. Ce n'est pas de dire que telle tonalité ne peut être utilisée que pour telle émotion.

Le projet est d'afficher des infos utiles qui peuvent servir pour composer mais surtout pas d'en faire une théorie rigide et dictatoriale...

en plus on peut très bien jouer mineur sur une tonalité majeure... alors on est comment là?...ahah?

ben ça s'appelle style une mélancolie joyeuse... le blues quoi...

Super interessant ton article!!!
J'vais lire ça avec beaucoup d'attention

lul1 a écrit :

et ça fait toujours plaisir quand on a quelque chose qui se lève, non?

Au passage :
Je suis desolé, c'est peut etre debile, pueril, mais j'ai envie de dire lol...