A chacun son chemin et ses balises en somme.
On peut acheter une guitare pour sa marque, son histoire, sa lignée, ce qu’elle véhicule et ce qu’on y projette en fonction de nos totems.
Je l’ai fait, le referai.
Gibson, Fender, Gretsh, Martin etc… sont des emblèmes, des étendard qui drainent tellement d’imaginaires et de références pour les contemporains que nous sommes des idoles qui ont propulsé ces instruments sur les panthéons de tellement de genres (rock, jazz, blues, pop, punk…).
Yamaha, Ibanez, Washburn… agitent aussi tellement de sons légendaires.
Taylor, PRS, Steinberg et tant d’autres ont agité le microcosme à leur arrivée. Tantôt encensés, tantôt rejetés, pas simple de trouver sa place tant le conservatisme affrontera toujours l’envie de nouveautés.
Avec l’avènement de notre époque numérique, du partage qui ouvre toutes les opinions à toutes les contradictions, l’histoire de Maybach s’étant bâtie sur ce que Rustedcan rappelle plus haut dans le fil du topic, le dilemme reste inévitable : la référence ou sa copie, l’icône ou son avatar.
Tokai, Edwards, Greco, Burny… le débat avec Maybach reste et restera sans fin.
On peut aussi choisir une guitare comme l’instrument de ses mains, de ses oreilles, de ses vibrations internes.
Ça ne fait rien disparaître de ce que notre cerveau projette, anticipe, confronte.
Ça ne présume simplement plus d’un logo sur une tête, du montant à acquitter sur l’etiquette, du regard des copains quand ils verront ta nouvelle venue.
Dans ce cas, si elle rebat les cartes, s’installe d’emblée comme une évidence, pas pour quelques semaines avec la petite voix qui chuchote qu’elle ne sera que de passage, qu’elle servira de strapontin avant une autre ‘plus’ ceci ou cela, les critères deviennent différents.
Compliqué sans se connaître, sans points de comparaison, sans passés, sans rencontres, sans bagages.
Compliqué de fondre avec un instrument mal réglé, façonné au bois de cagette, animé par des micros bobinés au plomb … en tout cas si l’objectif est de jouer de la guitare :-)
Dans cette optique donc, « copie » ou non, quand la lutherie, le choix des essences, le respect des règles de l’art (car la lutherie d’une guitare en est un) l’électronique, la déontologie et le positionnement croisent justement cette satanée et improbable magie faites de vibrations internes, de ce que les mains et le bide ressentent et de ce que les oreilles perçoivent, il peut y avoir une histoire à écrire entre un musicien et son instrument.
Maybach fait visiblement de son mieux pour ne duper personne, pour offrir ce que l’ADN de leur boss a tracé comme trajectoire à son business.
Et franchement, mettre sur le marché des guitares fabriquée en Europe d’un tel rapport qualité/prix en permettant à tous les maillons d’une chaîne de faire du profit pour les amener jusqu’à nous est une gageure.
J’ai écumé des 100aines de pelles. Industrielles, de luthier…
Je suis un maniaque obsessionnel qu’un micro défaut cosmétique, une fréquence mal maîtrisée ou un couinement dans une mécanique peut rendre débile.
Alors probablement boomer comme le disent mes gamins mais je n avais jamais croisé une single cut en diapason 24 3/4 en semi hollow comme la petite Little Wing que j’ai kidnappé avec l’ambition de ne pas réclamer de rançon … honte à moi vu que ce n’est même pas une Les Paul ES Memphis, une Nighthawk, une ‘vraie’ Gibson quoi … ça aurait pu mais je n’ai pas eu cette rencontre.
C’est juste une copie de rien… juste une pelle faite de bois, de colle, de ferraille et de quelques soudures…
C’est juste une fantastique guitare à ce moment de mon chemin qui ne plaira pas davantage à un voisin que sa nana à mes phantasmes (euh… nan j’suis sur et pourtant elle est bien tapée vintage, relic et historique la voisine) :-)
Guitar Addict sans aucune volonté de guérison