DrAlexH a écrit :
@Gromousse : Tu as fait des modifications au cours de la fabrication ? au début tu évoquais une teinte orange "type Gretsch", une plaque gravée... c'est des choix perso ou en collaboration avec T.Girault ?
Et comment ils marchent tous ces micros et ces switch ?
Oui, j’ai laissé tomber la plaque et la teinte orange sur conseil de Tony qui la trouvait vraiment belle au naturel. Avec les trois micros et le chevalet Stetsbar, ça forme une travée en métal qui se suffit à elle-même. Une plaque aurait été de trop. Quant à la teinte, c’est vrai que j’ai longtemps hésité mais elle est vraiment jolie comme ça et sur scène on la voit bien, elle n’a pas besoin de couleur. Ça fait une guitare sobre, classe et intemporelle, comme les autres Girault en fait. Bon j’avoue que le orange Gretsch me fait toujours craquer… mais je l’aime beaucoup comme ça, on voit mieux le bois et je me serais peut-être lassé du orange…
Pour les micros, on a donc :
- un P90 à deux niveaux en grave, un qui sonne P90, un qui sonne comme un micro simple de strat un peu épicé (piloté par un mini switch)
- un micro central simple de strat
- un micro aigu Trinity télécaster / Jazzmaster / humbucker. Le Télécaster sonne bien simple, il est mordant et nerveux ; le Jazzmaster sonne plus aigu encore (je l’utilise peu), le humbucker sonne comme un PAF vitaminé. Il est piloté par le deuxième switch.
- le switch principal à 5 positions donne accès aux positions d’une strat
- il y a un push pull sur le bouton de tonalité pour ajouter le micro grave ce qui permet d’avoir les extrêmes ensemble voire les trois micros ensemble
On a donc tous les mondes sous les doigts… le P90 sonne super bien, il est plus fin qu’un humbucker mais il sonne bien rond et prend super bien les crunch et les saturations ; sur sa position faiblement bobinée ont retrouve les sonorités d’un simple y compris sur la position n4. Le simple aigu sonne super aussi ; quel bonheur de retrouver un vrai simple en aigu et une vraie position n2 ! Et d’avoir aussi un super humbucker sous la main…
Un autre truc sur lequel j’ai laissé toute latitude à Tony : le manche. Je savais de source sûre que Tony faisait l’un des meilleurs manches du marché et j’ai préféré sciemment ne lui donner aucune indication parce que je n’aurais pas su trop quoi demander. Eh bien j’ai bien fait : le manche est génial. Suffisamment rond et épais, il tient bien dans la main ; pas trop large, je passe facilement le pouce par-dessus et je suis confortable en barrés, en accords hendrixiens et en solo. Le bonheur total ! Et la finition huilée satinée est top !
Bref je suis ravi. La guitare a sa propre personnalité et du caractère mais pour autant on a une position crédible pour jouer tout ce qu’on veut. C’est ma guitare number one ; elle est géniale !
Je suis allé la chercher à l’atelier de Tony. Je ne me suis pas trop éternisé car j’avais de la route à faire et un autre rendez-vous mais c’était quand même très sympathique de le rencontrer et de discuter. Il m’a dit qu’il avait apprécié que je lui laisse de la liberté dans le process. D’un autre côté moi je voulais une Girault avec sa personnalité, pas juste une guitare commandée de A à Z par moi et juste Tony comme maître d’œuvre. Je crois qu’on est arrivés à une véritable collaboration qui a donné un modèle de Girault qui me convient parfaitement. Je serais très fier s’il inscrivait cette Louisiane DC à son catalogue ou si quelqu’un en voulait une, avec ou sans les mêmes micros. Avec la polyvalence et la qualité de la lutherie, on peut faire quasiment tout ce qu’on veut avec ce modèle ; et l’accès aux aigus est incroyable…
Et si un jour tu t’retrouves dans Casimir... c’est pas normal, faut en sortir !