J'ai ma Rocket depuis deux jours, j'ai du mal à la lâcher mais on m'a demandé un test, le voici.
D'abord, j'ai toujours rêvé d'une Flying V mais celles que j'avais essayé jusqu'ici (y compris une Gibson Reissue '58 gentiment prêtée plusieurs semaines par un pote) ne m'avaient pas totalement satisfait. Mon rêve était une V qui puisse à la fois concourir en tête des styles blues, boogie et métal, sans upgrade.
Vous l'avez deviné: je l'ai trouvée et c'est la Rocket I ("I" parce qu'elle n'est plus produite, remplacée - sur insistance Gibson? - par un modèle à l'esthétique bien moins réussie - ce n'est que mon avis).
C'est donc l'interprétation toute Duesenberg de la Flying V (et un hommage appuyé, par la finition, aux frères Michael et Rudolf Schenker - UFO, MSG, Scorpions ...). Le corps est en aulne avec une table en érable , le manche est en érable avec une touche palissandre. Ce manche est très gros (petites mains s'abstenir) et néanmoins très facile, et n'est certainement pas pour rien dans le gros son et le très long sustain. L'acastillage est, comme toujours chez Duesenberg, de premier choix, avec le Grand Vintage au manche et le Crunchbucker (plus hot) au chevalet, un stopbar en alu, des mécaniques impeccables (c'est simple: je l'ai accordée une fois à la réception et depuis je n'ai pas dû y retoucher ). Un potard de volume (qui ne fait pas perdre d'aigues quand on le baisse!) et un potard de tone avec cran central : tourné vers l'arrière, il agit comme un tone normal, tourné vers l'avant il transforme progressivement les micros en simple bobinages. Bien vu! Le poids est moyen (merci l'aulne). Un défaut? (puisqu'il en faut un ): elle pique un peu du nez, mais l'ajout d'un attache-courroie en-dessous de la corne supérieure devrait arranger ça.
A vide, le son a énormément de profondeur (je m'attendais à quelque chose de plus "léger", comme une SG, mais non, c'est à la LP que ça me fait penser). L'action est excellente et il n'y a absolument aucune firse, le fretage est parfait.
Une fois branchée, les promesses du son unplugged sont décuplées: puissante et précise, c'est clairement une guitare destinée aux velus/couillus (pardon pour ces critères définitivement machistes ), mais surprise, en utilisant le tone et son split progressif, on obtient des sons plus subtils permettant de se la jouer bluesy sansle moindre complexe.
Pour mettre cette polyvalence en évidence, j'ai enregistré trois clips:
- le premier, enregistré hier soir (en tenue du soir ) montre la face bluesy:
- le deuxième est du pur boogie hard rock, pour mettre ses qualités de soliste en évidence (dans la mesure de mes capacités of course):
- enfin, je me suis amusé à compiler quelques riffs métalloïdes (mais mon apn digère assez mal ce type de sonorités, donc c'est un peu brouillon):
Tous les enregistrements ont été faits avec mon rack Marshall: JMP-1, JFX-1 et EL84 20/20, et deux baffles 1x12" (un avec un V30, l'autre avec un G12H30).
Enjoy!
In rod we truss.
"Quelle opulence" - themidnighter
"It's sink or swim - shut up!"