The Psychedelic Section

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Lao
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  • Publié par
    Lao
    le 10 Mai 2023, 21:57
"fusion avec l'univers" c'est pas mal trouvé aussi
Slyonline2
Lao a écrit :
Slyonline2 a écrit :
...
Par rapport aux psychédéliques et a la mort, j'ai entendu dire que le LSD peut provoquer une "mort" de l'égo et, dans certains cas, le sentiment de fusionner avec l'univers entier.
J’aurais plutôt utilisé des termes comme "dissolution temporaire de l'ego" quand ça se passe bien car sinon cela peut être "voyage dans la schizophrénie". Ce qui est sûr c'est que d'après les témoignages recueillis par Cohen, les personnes acceptent l'échéance de manière sereine après le voyage.
Slyonline2 a écrit :
Un livre qui a eu une grande importance a l'époque aussi c'est Le livre des morts tibétain qui explique comment passer "au mieux" cette étape inéluctable a l' humain.
Ça fait partie des livres que j'ai lus plusieurs fois (j'aime bien lire les sources ). C'est en même temps intéressant et un piège car toutes les visions et expériences que traverse le défunt sont totalement liées à la culture tibétaine qui est, le moins que l'on puisse dire très "colorée", basée sur un symbolise très présent et c'est donc, au premier abord, totalement incompréhensible pour un esprit matérialiste. Après, il y a les commentaires d'orientalistes qui peuvent aider.
Je connais deux œuvres qui s'inspirent de ce livre mais en déplaçant assez librement l'expérience dans la culture occidentale ; la première c'est, à mon avis, le chef d’œuvre de Philip K. Dick 'Ubik', et la deuxième c'est le film de Gaspar Noé 'Enter the void'. Dans les deux cas il faut un peu s'accrocher.


Tomorrow Never Knows devait a l'origine s'appeller The Void (le vide) et justement c'est peut-être ce qui différencie une vision occidentale d'une vision orientale (tibétaine).

Le vide, le néant, vu d'une manière occidentale est angoissant, c'est l'inconnu et l'absence totale, le rien.

D'un point de vue tibétain, se fondre dans le néant peut au contraire vouloir dire se fusionner a l'univers.
Devenir une partie du "grand tout" et atteindre la plénitude, le nirvana.
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Allen Ginsberg



Irwin Allen Ginsberg, (3 juin 1926 et mort le 5 avril 1997) est un poète américain, membre fondateur de la Beat Generation, du mouvement hippie et de la contre-culture américaine.

Ses prises de position homosexuelles, pacifistes et bouddhistes lui valurent de fréquents démêlés avec la justice.
Son œuvre, scandaleuse dans les années 1960, fut récompensée à partir des années 1970.

Son œuvre est marquée par le modernisme, les rythmes et cadences du jazz et de la pop, sa foi bouddhiste et hindouiste, son ascendance juive et son homosexualité.

Il est l'artisan du rapprochement idéologique entre les beatniks des années 1950 et les hippies des années 1960
, fédérant autour de lui des hommes comme Gregory Corso, Jack Kerouac, Neal Cassady, William Burroughs et plus tard Bob Dylan et John Lennon.

En 1959, il répond à l'appel de Timothy Leary afin de participer au mouvement psychédélique naissant en expérimentant les effets du LSD.
C'est le début d'une longue amitié dédiée à l'expansion de la conscience et qui trouvera en John Cunningham Lilly un autre écho favorable.

En vertu de sa personnalité charismatique, Allen Ginsberg est d'ailleurs très souvent présent lors des manifestations : pacifistes contre la guerre du Viêt Nam, sociales contre les discriminations sexuelles, politiques avec les communistes, musicales en véhiculant une spiritualité orientale stimulée par les drogues.

Bien que d'origine juive, Ginsberg s'est tourné vers les religions orientales dès 1950, en compagnie de Jack Kerouac qui s'intéressait alors au bouddhisme (cf. le livre de Kerouac Les Clochard célestes Dharma Bums).

En 1962 il fait un voyage spirituel en Inde avec le poète Gary Snyder, alors dévot bouddhiste zen.

Il visite de nombreux sites de pèlerinage bouddhiste et rencontre le dalaï-lama et son futur maître, Chögyam Trungpa Rinpoché, d'origine tibétaine (qu'il retrouvera en 1970 à New York).
Ginsberg apprend l'harmonium et le chant indien à Bénarès, et intègre la récitation de mantra dès 1964 à ses déclamations poétiques.

En 1966, Ginsberg se lie avec le chef spirituel du mouvement Hare Krishna, A.C. Bhaktivedanta Swami Prabhupada, qu'il soutiendra activement lors de ses participations aux festivals hippies.


Allen Ginsberg, Timothy Leary et John Lilly.


Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Rita Lee est morte le 8 mai 2023.

En tant que grand fan d'Os Mutantes et des débuts solo prog rock de Rita Lee (Hoje é o Primero Dia do Resto de Sua Vida en 1972 par exemple), je suis très triste.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rita_Lee

Pour aborder la prolifique carrière d'Os Mutantes (qui joue toujours, avec Sérgio Dias comme seul membre original), cette compilation - best of, assemblée par David Byrne des Talking Heads en 1999 peut être un bon début.



Os Mutantes - Everything Is Possible : The Best of Os Mutantes - 1999




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SupaDog
Howl

pour

Carl Solomon



I

J’ai vu les plus grands esprits de ma génération détruits par la folie, affamés

hystériques nus,

se traînant à l’aube dans les rues nègres à la recherche d’une furieuse piqûre,

initiés à tête d’ange brûlant pour la liaison céleste ancienne avec la dynamo

étoilée dans la mécanique nocturne,

qui pauvreté et haillons et œil creux et défoncés restèrent debout en fumant dans

l’obscurité surnaturelle des chambres bon marché flottant par-dessus le sommet

des villes en contemplant du jazz,

qui ont mis à nu leurs cerveaux aux Cieux sous le Métro Aérien et vu des anges

d’Islam titubant illuminés sur les toits des taudis,

qui ont passé à travers des universités avec des yeux radieux froids hallucinant

l’Arkansas et des tragédies à la Blake parmi les érudits de la guerre,

qui ont été expulsés des académies pour folie et pour publications d’odes obscènes

sur les fenêtres du crâne,

qui se sont blottis en sous-vêtements dans des chambres pas rasés brûlant leur argent

dans des corbeilles à papier et écoutant la Terreur à travers le mur,

qui furent arrêtés dans leurs barbes pubiennes en revenant de Laredo avec une ceinture

de marihuana pour New-York,

qui mangèrent du feu dans des hôtels à peinture ou burent de la térébenthine dans

Paradise Alley, la mort, ou leurs torses purgatoirés nuit après nuit,

avec des rêves, avec de la drogue, avec des cauchemars qui marchent, l’alcool la

queue les baisades sans fin

incomparables rues aveugles de nuage frémissant et d’éclair dans l’esprit bondissant

vers les pôles du Canada et de Paterson, illuminant tout le monde immobile du

Temps-intervalle,

solidités de peyotl des halls, aurores de jardinets arbre vert cimetière, ivresse de

vin par-dessus les toits, banlieues de vitrines de magasins de fumeurs de haschisch

de ballade en auto défoncés néon feux rouges clignotants, vibrations de soleil et lune

et arbre dans rugissants crépuscules d’hivers de Brooklyn, imprécations de poubelle

et aimable souveraine lumière de l’esprit,

qui s’enchaînèrent pleins de benzédrine sur les rames de métro pour le voyage sans fin

de Battery au Bronx sacré jusqu’à ce que le bruit des roues et des enfants les firent

redescendre tremblants débris de bouche et mornes cerveaux cognés toute brillance

écoulée dans un éclairage lugubre de Zoo,

qui sombrèrent toute la nuit dans la lumière de sous-marin de chez Bickford flottèrent

à la dérive et restèrent assis durant l’après-midi de bière plate dans le désert de Chez

Fugazzi écoutant le craquement d’apocalypse du juke-box à hydrogène,

qui parlèrent sans discontinuer pendant 70 heures du parc à la piaule au bar à l’asile

au musée au pont de Brooklyn,

un bataillon perdu de platoniques maniaques du dialogue sautant les pentes en bas

des escaliers de secours en bas des rebords de fenêtres en bas de l’Empire State

Building hors de la lune,

blablateurs hurlant vomissant murmurant des faits des souvenirs des anecdotes des

orgasmes visuels et des traumatismes des hôpitaux et des prisons et des guerres,

des intellects entiers dégorgés en mémoire intégrale pour sept jour et sept nuits avec

des yeux scintillants, viande pour la synagogue jetée sur le pavé,

qui disparurent dans le nulle-part Zen de New Jersey laissant une traînée de cartes

postales ambiguës d’Atlantic City Hall,

souffrant des sueurs de l’Est et des os sous la meule de Tanger, et des migraines de

Chine sous le repli de la drogue dans la lugubre chambre meublée de Newark

qui errèrent et errèrent en tournant à minuit dans la cour du chemin de fer en se

demandant où aller, et s’en allèrent s’en laisser de cœurs brisés,

qui allumèrent des cigarettes dans des wagons à bestiaux wagons à bestiaux wagons

à bestiaux wagons à bestiaux cahotant à travers neige vers des fermes désolées

dans la nuit de grand-père.

qui au Kansas étudièrent Plotin Poe Saint Jean de la Croix la télépathie et la

cabale bop parce que le Cosmos vibrait instinctivement à leurs pieds,

qui se sont esseulés le long des rues de l’Idaho, cherchant des anges indiens

visionnaires qui étaient des anges indiens visionnaires

qui ont pensé qu’ils étaient seulement fous quand Baltimore luisait en extase

surnaturelle,

qui ont sauté dans des limousines avec les Chinois de l’Oklahoma sous

l’impulsion de la pluie de minuit d’hiver réverbère petite-ville,

qui flânèrent affamés et tout seuls dans Houston cherchant du jazz, sexe, soupe,

suivirent l’espagnol brillant pour converser au sujet de l’Amérique et de

l’Eternité, tâche sans espoir, et ainsi embarquèrent pour l’Afrique,

qui disparurent à l’intérieur des volcans mexicains ne laissant derrière eux que

l’ombres des blue-jeans et la lave et la cendre de poésie éparpillée dans la

cheminée de Chicago,

qui réapparurent sur la Côte Ouest enquêtant sur le F.B.I. en barbe et en culottes

courtes avec de grands yeux de pacifistes sensuels dans leur peau sombre,

distribuant des tracts incompréhensibles,

qui ont brûlé des trous de cigarettes dans leurs bras en protestant contre la brume

de tabac narcotique du capitalisme,

qui distribuèrent des brochures sur-communistes à Union Square en pleurant et

en se déshabillant pendant que les sirènes de Los Alamos les rattrapèrent en

hurlant, et descendirent Wall Street en hurlant, et le ferry-boat de Staten Island

hurlait aussi,

qui s’écroulèrent en pleurant dans des gymnases blancs nus et tremblants devant

la mécanique d’autres squelettes,

qui mordirent les détectives au cou et poussèrent un cri aigu de plaisir dans les

paniers à salade pour n’avoir commis aucun crime sauf celui de leur propre

cuisine et sauvage pédérastie et de leurs intoxication,

qui hurlèrent à genoux dans le métro et furent traînés du toit en agitant parties

génitales et manuscrits,

qui se laissèrent enculer par des saints motocyclistes et hurlèrent de joie,

qui sucèrent et furent sucés par ces séraphins humains, les marins, caresses

d’amour atlantique et caraïbe,

qui baisèrent le matin et le soir dans les roseraies et sur le gazon des jardins

publics et des cimetières répandant leur semence à qui que ce soit, jouisse

qui pourra,

qui secouèrent des hoquets interminables en essayant de rigoler mais qui se

retrouvèrent en sanglots derrière la paroi du Bain Turc quand l’ange nu

et blond vint les percer avec une épée,

qui perdirent leurs boys d’amour à trois vieilles mégères du destin la mégère

borgne du dollar hétérosexuel la mégère borgne qui cligne de l’œil dans

la matrice et la mégère borgne qui ne fait rien d’autre que de rester assise

sur son cul et de couper les fils d’or intellectuels du métier à tisser de

l’artisan,

qui copulèrent en extase et insatiables avec une bouteille de bière une fiancée

un paquet de cigarettes une bougie et tombèrent du lit et continuèrent le

long du plancher et dans le couloir et s’arrêtèrent au mur évanouis avec

une vision de vagin et de jouissance suprêmes éludant la dernière éjaculation

de conscience,

qui sucèrent le con d’un million de filles tremblantes dans le soleil couchant, et

ils avaient les yeux rouges au matin mais prêts à sucer le con du soleil levant,

étincelant des fesses dans les granges et nus dans le lac,

qui sortirent draguer à travers le Colorado, dans des myriades de voiture de nuit

volées, N.C., héros secret de ces poèmes-ci, baiseur et Adonis de Denver –

joie à sa mémoire d’innombrables baisages de filles dans des terrains vagues et

dans la cour des restaurants, dans les rangées boiteuses de cinémas, au sommet

des montagnes dans des grottes ou avec des serveuses maigres dans des

soulèvements familiers de combinaison solitaire au bord de la route et joie

spécialement aux solipsismes et aux Toilettes secrètes des stations-services et

aussi dans les ruelles de la ville natale,

qui se dissolvèrent dans de vastes cinémas sordides, furent transférés en rêve, se

réveillèrent sur un brusque Manhattan, et sortirent des caves se ramassant avec

une gueule de bois de Tokay-sans-cœur et les horreurs des songes en fer de la

Troisième Avenue et trébuchèrent vers les bureaux de chômage,

qui marchèrent toute la nuit avec leurs chaussures pleines de sang le long des docks

enneigés pour attendre qu’une porte sur l’East River s’ouvre sur une chambre

pleine de chaleur vaporeuse et d’opium,

qui sur les appartements des bords de l’eau de l’Hudson River créèrent de grands

drames-suicides sous le projecteur bleu du temps de guerre de la lune et leurs têtes

seront couronnées de laurier dans l’oubli,

qui mangèrent le ragoût de mouton imaginaire ou digérèrent le crabe au fond boueux

des rivières de la Bowery,

qui sanglotèrent à la romance des rues avec leurs voitures à bras pleines d’oignons et

de mauvaises musiques,

qui restèrent assis dans des boîtes, respirant dans l’obscurité sous le pont, et se

relevèrent pour construire des harpes dans leurs greniers,

qui toussèrent au sixième étage de Harlem couronnés de feu sous le ciel tuberculeux

entourés par les caisses d’oranges de la théologie,

qui gribouillèrent toute la nuit dans un rock and roll par-dessus des incantations

éthérées qui dans le matin jaune devenaient des strophes de charabia,

qui firent cuire des poumons cœur pieds queue borsht et tortillas d’animaux pourris

en rêvant de royaume de pur légume,

qui plongèrent sous un camion à viande cherchant un œuf,

qui jetèrent leurs montres par-dessus le toit pour remplir leur bulletin de vote en

faveur de l’Eternité hors du Temps, et des réveils leur tombèrent sur la tête tous

les jours pour les dix années à suivre,

qui se tailladèrent les poignets trois fois de suite sans succès, renoncèrent et furent

obligés d’ouvrir des magasins d’antiquité, où ils crurent qu’ils devenaient vieux

et sanglotèrent,

qui furent brûlés vivant dans leurs innocents complet-vestons en flanelle sur la

Madison Avenue parmi des éclatements de vers en plomb et le fracas emmagasiné

des régiments de fer de la haute couture et les cris de nitro-glycérine des pédés

de la publicité et la suffocante moutarde des rédacteurs en chef intelligents, ou

qui furent écrasés par les taxis ivres de la Réalité Absolue,

qui se jetèrent en bas du Brooklyn Bridge ceci est vraiment arrivé et s’en allèrent à

pied inconnus et oubliés dans l’hébétement fantôme de la soupe des ruelles et des

voitures de pompier de Chinatown et pas même une bière à l’œil,

qui chantèrent de désespoir par la fenêtre, tombèrent par la fenêtre du métro, sautèrent

dans le crasseux Passaic, se jetèrent sur les nègres, pleurèrent partout dans la rue,

dansèrent nu-pieds sur des verres de vin brisés et brisèrent des disques de jazz

allemand nostalgiques de 1930 burent tout le whisky et vomirent en grognant dans

les W.C. ensanglantés, des râles dans les oreilles et l’explosion de sifflets à vapeur

géants,

qui descendirent à tombeau ouvert les autoroutes du passé voyageant à la ronde

solitude-prison Golgotha-stock-car des uns et des autres ou incarnation de jazz

à Birmingham,

qui traversèrent le pays en voiture pendant soixante-douze heures pour savoir si

j’avais une vision ou si tu avais une vision ou s’il avait une vision pour savoir

l’Eternité,

qui se rendirent à Denver, qui moururent à Denver, qui revinrent à Denver, et

attendirent en vain, qui montèrent la garde à Denver qui broyèrent du noir et

restèrent tout seul à Denver et finalement s’en allèrent pour savoir le Temps,

et combien Denver est triste et solitaire pour ses héros,

qui tombèrent à genoux dans des cathédrales sans espoir en priant pour le salut

des uns et des autres et la lumière et les poitrines, jusqu’à ce que l’âme illumine

sa chevelure pendant une seconde,

qui en prison se fracassèrent à travers leur cerveau attendant des criminels impossibles

avec des têtes d’or et le charme de la réalité dans leurs cœurs et chantèrent le doux

blues d’Alcatraz,

qui se sont retirés au Mexique pour nourrir une intoxication, ou au Rocky Mount au

tendre Boudha ou à Tanger aux garçons ou sur la ligne du Pacifique Sud à la

locomotive noire ou à Harvard ou à Narcisse ou à Woodlawn à la guirlande de

marguerites ou à la tombe,

qui exigèrent qu’un tribunal statue sur la santé mentale accusant la radio d’hypnotisme

et qui se retrouvèrent avec leur insanité et leurs mains et la décision des jurés en

suspens,

qui jetèrent de la salade de pomme de terre sur des conférenciers traitant du dadaïsme

à l’ Université de New-York et par la suite se présentèrent sur les marches en

granit de l’asile d’aliénés avec leurs têtes rasées et dans un discours d’arlequin de

suicide exigèrent une immédiate lobotomie,

et à qui fut administré en échange le vide concret de l’insuline du métrasol de

l’électricité de l’hydrothérapie de la psychothérapie de la thérapie rééducative

du ping-pong et de l’amnésie,

qui dans une protestation sans humour ne renversèrent qu’une table de ping-pong

symbolique, tombèrent brièvement en catatonie, revenant des années plus tard

vraiment chauve sauf une perruque de sang, et des larmes, et des doigts à

l’apocalypse visible du fou des dortoirs des villes de folie de l’Est,

asiles fétides de Pilgrim State de Rockland et de Greystone, se querellant avec

l’écho de l’esprit, dansant le rock and roll dans les royaumes dolmens blancs de

solitude de minuit de l’amour, rêve de vie un cauchemar, corps transformés

en pierre aussi lourde que la lune,

avec la mère*****, et le dernier livre fantastique jeté par la fenêtre du taudis, et

la dernière porte fermée à quatre heures du matin et le dernier téléphone jeté au

mur sans réponse et la dernière chambre meublée évacuée jusqu’au dernier morceau

du mobilier mental, un papier jaune se dressait tordu sur le cintre métallique dans le

placard, et même cela dans l’imagination, rien qu’un petit bout d’hallucination

encourageant –

ah ! Carl, quand tu n’es pas en sûreté je ne suis pas en sûreté, et maintenant tu es

vraiment dans la soupe totale animale du temps –

et qui traversèrent donc en courant les rues glacées obsédés par l’éclair brusque de

l’alchimie de l’usage de l’ellipse le catalogue le mètre et le plan vibratoire,

qui rêvèrent et qui pratiquèrent des brèches incarnées dans le Temps et l’Espace

par images juxtaposées, et piégèrent l’archange de l’âme entre deux images

visuelles et joignirent les verbes élémentaires et disposèrent le nom et l’ – de

conscience ensemble bondissant avec la sensation de Pater Omnipotens

Aeterna Deus

pour recréer la syntaxe et la mesure de la pauvre prose humaine et rester debout

devant vous silencieux et intelligent et tremblant de honte, rejeté et pourtant

confessant l’âme pour s’astreindre au rythme de la pensée dans sa tête nue

et infinie,

le momo fou et angélique béat dans le Temps, inconnu, et pourtant inscrivant ici

ce qui pourrait rester à dire au moment venu après la mort,

et se dressèrent réincarnés dans les vêtements fantômes du jazz à l’ombre des

trompes d’or de l’orchestre et jouèrent la souffrance de l’esprit nu de

l’Amérique pour l’amour dans un eli eli lamma lamma sabacthani cri de

saxophone qui fit trembler les villes jusqu’à leur dernière radio

avec le cœur absolu du poème de la vie arraché à leurs propres corps bon à

manger pour un millénaire.



II

Quel sphinx de ciment et d’aluminium a défoncé leurs crânes et dévoré leurs

cervelles et leur imagination ?

Moloch ! Solitude ! Saleté ! Laideur! Poubelles et dollars impossibles à obtenir!

Enfants hurlant sous les escaliers ! Garçons sanglotant sous les drapeaux !

Vieillard pleurant dans les parcs !

Moloch ! Moloch ! Cauchemar de Moloch ! Moloch le sans-amour ! Moloch

mental ! Moloch le lourd juge des hommes!

Moloch en prison incompréhensible ! Moloch les os croisés de la geôle sans

âme et du Congrès des afflictions ! Moloch dont les buildings sont jugements !

Moloch la vaste roche de la guerre ! Moloch les gouvernements hébétés !

Moloch dont la pensée est mécanique pure ! Moloch dont le sang est de l’argent

qui coule ! Moloch dont les doigts sont dix armées ! Moloch dont la poitrine

est une dynamo cannibale ! Moloch dont l’oreille est une tombe fumante !

Moloch dont les yeux sont mille fenêtres aveugles ! Moloch dont les gratte-ciel

se dressent dans les longues rues comme des Jéhovahs infinis ! Moloch dont

les usines rêvent et croassent dans la brume ! Moloch dont les cheminées et

les antennes couronnent les villes !

Moloch dont l’amour est pétrole et pierre sans fin ! Moloch dont l’âme est

électricité et banques ! Moloch dont la pauvreté est le spectre du génie ! Moloch

dont le sort est un nuage d’hydrogène asexué ! Moloch dont le nom est Pensée !

Moloch en qui je m’asseois et me sens seul ! Moloch où je rêve d’Anges ! Fou dans

Moloch ! Suceur de bite en Moloch ! Sans amour et sans homme dans Moloch !

Moloch qui me pénétra tôt ! Moloch en qui je suis une conscience sans corps !

Moloch qui me fit fuir de peur hors de mon extase naturelle ! Moloch que

j’abandonne ! Réveil dans Moloch ! lumière coulant du ciel !

Moloch ! Moloch ! Appartements robots ! banlieues invisibles ! trésors squelettiques !

capitales aveugles ! industries démoniaques ! nations spectres ! asiles invincibles !

queues de granit ! bombes monstres !

Ils se sont pliés en quatre pour soulever Moloch au Ciel ! Pavés, arbres, radios, tonnes !

soulevant la ville au Ciel qui existe et nous entoure partout !

Visons ! augures ! hallucinations ! miracles ! extases ! disparus dans le cours du

fleuve américain !

Rêves ! adorations ! illuminations ! religions ! tout le tremblement de conneries

sensibles !

Percées ! par-dessus le fleuve ! démences et crucifixions ! disparus dans la crue !

Envolées ! Epiphanies ! Détresses ! Décades des cris animaux et de suicides !

Mentalités ! Amours neuves ! Génération folle ! en bas sur les rochers du Temps !

Vrai rire sacré dans le fleuve ! ils ont vu cela ! les yeux fous ! les hurlements sacrés !

Ils ont dit adieu ! ils ont sauté du toit ! vers la solitude ! gesticulant ! portant des

fleurs ! En bas dans le fleuve ! dans la rue !



III

Carl Solomon ! je suis avec toi à Rockland

où tu es plus fou que moi

Je suis avec toi à Rockland

où tu dois te sentir très bizarre

Je suis avec toi à Rockland

où tu imites l’ombre de ma mère

Je suis avec toi à Rockland

où tu as assassiné tes douze secrétaires

Je suis avec toi à Rockland

où tu ris de cet humour invisible

Je suis avec toi à Rockland

où nous sommes de grands écrivains sur la même machine à écrire

épouvantable

Je suis avec toi à Rockland

où ton état devient grave et on en parle à la radio



Je suis avec toi à Rockland

où les facultés du crâne n’admettent plus les parasites des sens

Je suis avec toi à Rockland

où tu bois le thé au sein des vieilles filles d’Utica



Je suis avec toi à Rockland

où tu fais des calembours sur le corps de tes infirmières les harpies du

Bronx

Je suis avec toi à Rockland

où tu hurles dans une camisole de force que tu perds la partie du vrai

ping-pong de l’abîme

Je suis avec toi à Rockland

où tu tapes sur le piano catatonique l’âme est innocente et immortelle

et elle ne devrait jamais mourir sans divinité dans un asile en armes

Je suis avec toi à Rockland

où cinquante électrochocs supplémentaires ne restitueront pas ton âme

à ton corps après le pèlerinage à la croix dans le vide

Je suis avec toi à Rockland

où tu accuses de folie tes médecins et complote la révolution socialiste

hébraïque contre le Golgotha national fasciste

Je suis avec toi à Rockland

où tu couperas en deux les cieux de Long Island et où tu opéreras la

résurrection de ton Christ humain vivant hors de la tombe surhumaine

Je suis avec toi à Rockland

où il y a vingt-cinq mille camarades fous chantant tous ensemble les

dernières strophes de l’Internationale

Je suis avec toi à Rockland

où nous embrassons et caressons les Etats-Unis sous nos draps les

Etats-Unis qui toussent toute la nuit et nous empêche de dormir

Je suis avec toi à Rockland

où nous nous réveillons électrifiés du coma des avions de notre âme

vrombissant par-dessus le toit ils viennent lâcher des bombes angéliques

l’hôpital s’illumine des murs imaginaires s’écroulent Oh ! sortez frêles

légions en courant Oh ! trauma étoilé de la miséricorde la guerre éternelle

est là Oh ! victoire oublie tes sous-vêtements nous sommes libres

Je suis avec toi à Rockland

dans mes rêves tu marches ruisselant d’un voyage en mer sur l’autoroute

à travers l’Amérique en pleurs à la porte de mon cottage dans la nuit

occidentale
Slyonline2
Si je pense psychédélisme et poésie, spontanément, je pense a Arthur Rimbaud.

Après tout, n'est ce pas lui qui prônait « Le poète se faisant voyant par un long, immense et raisonné dérèglement de tous les sens ».



Son influence dans la culture populaire du XXe siècle est immense, au travers notamment de certains artistes-interprètes du rock à partir du milieu des années 1960, notamment aux États-Unis Bob Dylan, Jim Morrison et Patti Smith.

.........................

Jim Morrison se définissait d'ailleurs avant tout comme un poète, avant même d'être le chanteur des Doors.

https://www.eternels-eclairs.f(...)n.php

Le texte de The Celebration of the Lizard - Jim Morrison





Après sa mort, les membres des Doors ont adapté ses poèmes sur de la musique.

An American Prayer : Jim Morrison - Music by The Doors - 1978




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SupaDog
Je ne sais pas j'ai toujours trouvé la "poésie" de Morrisson consternante... Enfin, non pour etre plus précis j'ai adoré ado et un peu après.... En fait après avoir découvert la prose Lou Reedienne
(entre autre ou aussi Iggy avec ses 25 mots par chanson)j'ai radicalement changé d'avis et trouvé ça immature, plein d'un hubris et d'un égotisme navrant derrière des images boursouflées je dirais....Et de plus, d'une misogynie latente
En plus l'image du poète apollinien et dionysiaque déjanté j'y crois pas je trouve que ça fait plutôt ado capricieux et mal dégrossi.....Heureusement qu'il a trouvé les trois autres pour faire un écrin musical à sa mauvaise poésie! (et quel écrin!)
Slyonline2
Je suis assez d'accord avec toi.

Quand j'étais ado, j'étais un fan inconditionnel de Jim Morrison, gros fan qui ne comprenait pas grand chose a la langue anglaise.

Maintenant, avec une meilleure connaissance de la langue et après avoir lu ses poésies en traduction française (d'ailleurs est ce que ça peut fonctionner ? Même Beaudelaire s'est un peu cassé les dents avec la traduction fr d'Edgar Allan Poe), je suis beaucoup moins convaincu sur sa poésie sur le fond, qu'on peut largement trouver, comme tu dis, immature, égotique, psychanalyco - mystico adolescent ...

Mais sur la forme, quel performer !, avec l'habillage des autres, Manzarek et Krieger, c'est un théâtre génial.
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Hot Poop - Does Their Own Stuff - 1971


Une sorte de combo - album méga rare - curiosité - pochette what the fuck ? - grands malades...

Le contexte :

L'album est une rareté dont il n'y a eu que 500 exemplaires pressés.

Dans l'environnement de 1971, où hippies et lutte violente contre la guerre du Vietnam prédominent, où la musique ambiante était plutôt celle de Crosby Stills and Nash et d'une light country, des étudiants de Isla Vista fondent un groupe sous la coupe du frontman Larry Praissman.

Trouvant la scène hippie "merdique" et tuant le vrai rock'n'roll, leurs influences sont plutôt du côté de The Velvet Underground et des Mothers of Invention que de Quicksilver Messenger Service.

Face a une scène psychédélic rock boursouflée, sur le déclin, ils préfèrent les "classiques" du rock'n'roll tels que Eddie Cochran, Little Richard, Jerry Lee Lewis et Chuck Berry.

Une sorte de groupe anti hippie donc, proto punk, maniant amateurisme musical et provocations.
Au départ du groupe, la plupart des membres ne savent pas jouer d'un instrument (sauf la claviériste qui arrive par la suite), le chanteur ne sait pas chanter,... soit... il est couvert par un volume sonore qui fait qu'il ne comprend pas toujours lui même les paroles qu'il chante.

Ces psychédélic punks partagent toutefois avec les hippies un goût pour les drogues et une lutte contre l'establishment.

https://blog.wfmu.org/freeform(...).html

La pochette :


Devant :
Le leader du groupe est en train de déféquer pendant qu'un membre du groupe amène un paquet fumant aux autres membres, allongés, en train de se faire un shoot, le dernier est évanoui.

Pochette intérieure :
Les membres du groupe apparaissent dans un champ avec des ânes et dévoilent leurs parties génitales, inversées, entre la femme qui joue du clavier et les autres membres masculins.




L'arrière :
Reprend la pochette intérieure dans un avant/après.



La musique :



Une playlist de l'album :


Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
J'étais sur que ça pourrait te plaire.
Ce post est pour toi !
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Tuesday's Children - Strange Light From the East - 1966-1969


Un groupe du nord de Londres qui a commencé, sous le nom de The Prophets, a enregistrer différents singles, au départ sous la guidance de Joe Meek.

Les compositions de Phil Cordell vont d'une pop orchestrée légère, mélodique et un peu baroque a de la light psychédélia.

Ils purent enregistrer différents singles sur différents labels entre 1966 et 1969, mais échouèrent a rentrer dans les charts.





Playlist complète :

Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...

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