Ce type est vraiment impressionnant.
Non seulement il maîtrise parfaitement la culture musicale américaine de la première moitié du XXème siècle, blues pre-war, country, et tout l'old time en général, mais en plus il en joue avec une facilité déconcertante sans que ça sonne cliché une seconde. Vu ses qualités techniques, il pourrait en coller partout, mais il évite le piège d'en faire trop, toujours en finesse et laisse de la place aux autres musiciens.
Bien sûr, les gens retiennent surtout son jeu au bottleneck, mais c'est la fameuse partie émergée de l'iceberg qui cache le reste de la forêt (!): il se balade à l'électrique, à la mandoline, à l'acoustique (ado il a été l'élève du Reverend Gary Davis, qui était aveugle mais pas manchot) et ses divers variantes sud-américaines, que ce soit au médiator ou en picking.
Outre ses débuts avec Taj Mahal puis son passage chez le Captain, il a beaucoup bossé en studio avec une foule de gens très divers, notamment les Stones à la mandoline (Love In Vain), au bottleneck (Sister Morphine et aussi sa fameuse partie sur Memo From Turner). Bien qu'il l'ait sans doute connu avant, Richards s'intéressera de près à l'open G au contact de Ry.
Pour découvrir, il y a les quatre premiers albums:
- Ry Cooder '70: 99% de reprises de folk, blues, country/hillbilly
- Into The Purple Valley '72: toujours des reprises entre country, rythm'n'blues et traditionnels
- Boomer's Story '72: encore des reprises avec toujours ses arrangements soignés (et Sleepy John Estes sur titre)
- Paradise & Lunch '74: dans la même veine que Boomer
Beaucoup de reprises donc, mais l'intérêt réside dans sa façon de les retravailler, de les arranger.
Pour ses rencontres:
- Talking Timbuktu '94 avec Ali Farka Touré : blues malien
- Buena Vista Social Club '97 avec Compay Segundo et d'autres pointures: musique cubaine
Et récemment sa trilogie californienne: Chavez Ravine '05, My Name Is Buddy '07 et I, Flathead '08.
Ca peut faire chéros pour le porte-monnaie, mais il y a les médiathèques, et il doit bien exister quelques compiles à peu près potables (quoique vu la diversité de son travail...).
"My baby wants to rock'n'roll..."