"Traduction" de l'autobiographie de Slash

Rappel du dernier message de la page précédente :
Percevalle
Chapitre 12

On m'a ordonné d'arrêter de tourner : on m'a dit d'arrêter quelque chose que j'aimais. J'étais réticent de faire ça. Je voulais que la tournée continue au-delà du Japon, je voulais aller en Australie, je voulais finir ce que j'avais prévu de faire. Cela pouvait sembler aberrant, parce que Snakepit était vu comme un side-projet et comme un groupe juste pour le plaisir, mais j'étais ambitieux concernant ce groupe. Quand je me mets en tête de faire quelque chose, je mets des oeillères, je plonge la tête, et je fonce jusqu'à ce que je j'obtienne ce que je veux. Et je n'ai pas eu ce que je m'étais fixé comme objectif pour ce projet.
J'étais ferme et déterminé lorsque j'ai apporté l'album à Geffen. Je ne me suis pas soucié et je n'ai pas réalisé ce qui se tramait avec le label en 1994 lorsque je me suis pointé pour le rendez-vous. L'ensemble de l'industrie du disque était à l'aube d'un profond changement : toutes les majors avaient soit fusionné ou étaient vendues ou dissoutes et ceci en quelques années. A l'époque je ne savais pas ou je ne m'en souciais pas. J'ai fait écouter Snakepit à Zutaut, ils ont été d'accord pour le sortir, et c'est tout ce que je voulais entendre. Je n'ai pas senti la confusion qui régnait chez Geffen ou ailleurs et je n'avais pas connaissance de la très grande inquiétude qui circulait concernant le prochain album de Guns N' Roses. Je ne savais pas que David Geffen était sur le point de vendre son entreprise et que la perspective d'un nouvel album des Guns pouvait tout changer, mais même si j'en avais eu connaissance, je ne pouvais pas faire grand chose pour livrer cet album "dans les temps".
Si je regarde en arrière, je réalise qu'ils pensaient que je mettais la vie de Guns en danger en poursuivant Snakepit, ils ont décidé qu'il était préférable de jouer avec moi, alors ils sont allés jusqu'à me retirer de mon projet. Ils étaient en train de se ronger les ongles pendant toute cette période mais si Zutaut ou un autre avaient exprimé leurs inquiétudes, je leur aurait dit la vérité : je n'avais pas l'intention de quitter Guns N' Roses. Et même dans l'état de colère o๠je me trouvais, j'ai toujours pensé que je serais rentré, après une pause, quand le moment serait venu.
Donc Geffen a sorti et financé "It's Five O' Clock Somewhere". Ils ont fait la promotion et nous ont donné l'argent pour la tournée... Et puis ils ont arrêté. Comme je l'ai mentionné, une fois qu'Axl a informé le label (d'après ce qu'on m'a dit) qu'il était prêt à commencer l'écriture du nouvel album de Guns, mes crédits se sont arrêtés et on m'a ordonné de rentrer parce que les concernants j'avais vendu un million d'album, ils étaient rentrés dans leurs frais et ne voyaient donc plus la nécessité de continuer à me financer. La chose amusante concernant tout ça après toutes ces années, c'est que je n'ai jamais cherché à promouvoir un album en tournant, pour moi c'était juste une excuse pour jouer.

(...) (il rentre à L.A, retrouve ses serpents, Renee, ses flippers...)

Donc je suis rentré en répugnant ce que j'allais devoir faire parce que dans ma tête je savais qu'il y aurait beaucoup de choses et certaines ne seraient pas faciles. Doug nous avait réservé un studio appelé Le Complex. Je suis arrivé là -bas et Axl avait déjà investi les lieux. Le lieu avait une grande salle de répétition et un tas insensé de matériel, littéralement une pièce remplie de synthé, mais aussi un arsenal d'éléments d'enregistrement Pro Tools qu'Axl avait loué. Axl et moi, nous ne nous étions pas parler directement depuis mon retour, que se soit par téléphone ou en face à face : je recevais les ordres via Doug. Je me suis pointé à l'heure prévue et j'ai trouvé mon technicien, Adam Day, le technicien de Duff, McBob, Duff, Dizzy Reed, Matt et Paul Huge. Axl n'était pas là .
Ce qui m'est venu immédiatement en tête en voyant cette scène, en voyant ce qui était supposé être notre groupe, c'est l'enregistrement de Dangerous de Michael Jackson. Quand j'ai enregistré pour lui, j'étais abasourdi par l'argent jeté par les fenètres : il louait des studios partout, on m'avait dit qu'il avait de multiples studios équipés de façon identique à travers le pays, et réservés dans le cas o๠il serait inspiré pour enregistrer là -bas à n'importe quel moment.
Je suis un mec simple, donc ce genre de chose ne me plaisait pas du tout. Je pensais que ce genre d'environnement d'enregistrement était du gâchis et j'avais trouvé l'endroit de Michael hors de proportion. Quand je me suis pointé pour enregistrer, j'ai trouvé que l'équipe était aussi accueillante et robotique qu'un lot de garçons d'étage dans un hà´tel de cinq étoiles.
je me souviens qu'un mec m'a demandé " Sur quoi tu veux jouer ?"
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Nous avons une large sélection de guitares ici" le gars a répondu "Laquelle tu veux utiliser ?"
"J'ai apporté la mienne" je lui ai répondu "je veux jouer sur celle là ".
Tout était comme dans un scénario froid et décousu. Le dernier endroit o๠je me serais attendu à rencontrer ce genre d'ambiance était avec mon groupe pour l'écriture, répétition, enregistrement. Je peux faire avec des millions de choses, mais si il y a une chose que je ne peux avaler, c'est le manque d'intégrité. A la première bouffée de conneries, j'étais circonspect. Et ce dont quoi je mettais les pieds me rendait inquiet.
Il y avait des rangées et des rangées de serveurs Pro Tools et de matériel. Ce qui était une indication claire sur la conception très différente qu'Axl et moi avions sur la fabrication de cet album. J'étais pas contre le fait d'utiliser Pro Tools pour essayer de nouvelles choses, mais tout le monde doit être dans le même esprit et au même endroit pour explorer de nouvelles idées. Le groupe a entrepris de commencer à faire quelques jams et quelques trucs ont pris forme. Quelques idées que j'avais eu, transmises à Axl et qui lui avait apparemment plu, furent enregistrées sur Pro Tools et stockées pour lui pour qu'il puisse y travailler dessus plus tard.

Nous arrivions à différents moments dans la soirée, mais à huit heures du soir généralement tout le groupe était présent. Et puis nous attendions Axl, qui, lorsqu'il venait, arrivait beaucoup, beaucoup plus tard. C'était comme ça : c'était une ambiance sombre et misérable qui manquait de direction à tous les niveaux. Je trainais un peu : mais après quelques jours j'ai choisi de passer mes soirées dans un strip bar juste au coin en donnant l'ordre aux ingénieurs de m'appeler si Axl était décidé à arriver.

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Près d'une dizaine d'années après avoir réuni le groupe, pour moi, chaque petite chose qui représentait Guns N' Roses avait changé. Nous avions perdu Steven, Izzy et nous avions Matt, nous avions Gilby et nous l'avons perdu. Duff était le seul élément original qui restait le même; c'était mon pote, le seul sur qui je pouvais compter. Mais il était sobre maintenant, en mai 1994, il a souffert d'un épisode qui aurait pu lui être fatal quand son pancréas a presque explosé. Il paya les années de fortes consommations d'alcool et si Duff n'était pas devenu sobre, il serait mort. Nous étions toujours aussi proche, et les choses restèrent les mêmes, mais nous ne faisions plus tinter les bouteilles ensemble. Il s'efforçait de garder un lien entre nous à sa façon, gardant Matt dans le coup parce qu'après tout, Matt n'était pas sà»r de la manière dont fonctionnait le processus d'écritures à l'enregistrement dans GN'R. Duff était le seul à cimenter le tout à cette époque, alors que moi j'effilochais les coutures.
Boire pour moi était toujours un plaisir, une récréation chaque jour, bien que j'ai commencé à boire pour tenir le coup plus que pour le plaisir. Bref, il n'y avait pas beaucoup de vie sociale dans Guns à l'extérieur des studios, alors à partir du moment o๠j'ai réintégré le groupe, j'étais finalement assez seul.
Ma consommation était excessive, mais je continuais à fonctionner comme une personne normale, une personne normale avec un niveau d'alcool dilué dans son sang. J'ai travaillé longtemps et dur pour me garder en forme. Et je le devais, parce que boire était la seule chose qui me satisfaisait et diluaient tous les problèmes auxquels je devais faire face que se soit avec le groupe ou dans ma vie.

Toutes les préoccupations furent d'essayer de retravailler à nouveau. Au milieu de la plus mauvaise ambiance de travail que j'ai vécu dans l'histoire du groupe, nous avons réussi je ne sais pas comment à continuer. Mes souvenirs sont au mieux brumeux parce que j'ai fait tout ce que j'ai pu pour oublier. Je me rappelle d'être aller au studio et de répéter sans rien de concret. Trop d'animosité avait bloqué ma créativité. Une de ses fois j'ai réellement parlé à Axl de la manière dont les choses se passaient, et il était clair que nous ne vivions pas sur la même planète.
J'ai essayé de lui parler une fois encore de la façon de bosser avec Huge, que c'était une corvée et la mort de notre créativité selon moi.
"Vous n'avez pas besoin d'être amis pour faire un album" Axl m'a dit
"Peut-etre pas" je lui ai répondu " mais toi, tu as besoin d'avoir un minimum de respect mutuel, tu vois"
Nous étions également en train de parler de nous deux. La négativité était si énorme que je ne pouvais plus me concentrer et que je ne pouvais plus me focaliser sur l'écriture. Il y avait tellement d'amertume que rester calme et tranquille pour prendre du plaisir à jouer était quasiment impossible. Donc je me suis employé à être bourré tout le temps et d'essayer de balayer tout ce qui était en train de se passer.

Axl a demandé à Zakk Wylde de venir répéter avec nous ainsi qu'à Paul Huge. Il pensait probablement que j'aimerais l'idée parce que Zakk était un de mes amis et que je le respectais en tant que guitariste, mais ça n'était pas la solution pour moi. J'ai émis l'idée de réembaucher Gilby et l'idée a été catégoriquement rejetée. Il y eut quantités de messages envoyés ça et là , via Doug Goldstein, sur ce qu'Axl voulait, avait besoin, et sur ce que nous devrions faire. La seule manière dont je communiquais avec Axl était via Doug à ce moment. Des fois j'appelais Axl mais la plupart du temps, il ne décrochait pas ou ne me rappelait pas. Et lorsqu'il venait aux répétitions il ne chantait pas. Mes souvenirs sont vagues, faut dire qu'il n'y eut que de petits "boeufs". Je dois dire, que le matériel était bien installé. Tout bien considéré, ces sessions ont coà»té beaucoup trop d'argent comparé au peu d'évènement et à la situation déprimante qui se tramait.
Aussi énervé que je l'étais d'avoir été rappelé à la maison pour ne rien faire, mon cà´té responsable a parlé et j'étais déterminé à sortir quelque chose malgré le fait que j'avais le moral dans les chaussettes. Je n'étais pas sà»r de ce que je devais attendre de Zakk Wylde mais je souhaitais le meilleur. C'est un mec super ; je me rappelle l'avoir rencontré au Sunset Marquis la nuit o๠il a été embauché pour être le guitariste d'Ozzy des années plus tà´t. Nous avons squatté sa piole pour célébrer l'évènement jusqu'à ce que je le laisse agonisant dans sa baignoire. La personnalité de Zakk est comme celle de Steven multipliée par 10 : il ne machait pas ses mots et n'avait pas peur d'en découdre. Je ne voyais pas Axl et Zakk tenir ensemble plus d'une semaine. Mais à part ça, lorsque nous avons jammé ensemble au Complex, ça ne collait pas du tout pour moi. Ca n'était pas l'équipe des deux guitaristes qu'était GN'R. Nous étions deux guitaristes solistes qui jouaient les chansons du cà´té opposé de la scène et c'était impérieux. J'avais eu l'habitude de travailler et de jouer avec un guitariste rythmique plus fermé. Si Zakk et moi faisions ça, ça serait un trip complètement différent... plus comme Judas Priest ou autres. Même lui savait que ça ne pouvait pas coller.
"C'était cool" je lui ai dit après avoir jammer un petit peu. "C'était différent".
"Ecoutes" il a dit "C'était pas mal. Nous pourrions faire un truc ensemble, putain, c'était cool. Mais Axl et toi vous devez faire aller ce putain de groupe de l'avant. Rapprochez-vous et putain essayez d'aller de l'avant à nouveau"

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A partir de là , toutes les décisions concernant le groupe étaient prises par Axl et Doug Goldstein. Duff, moi et les autres membres du groupe étions prévenus de ce qu'ils avaient décidé par téléphone et par fax - Guns N' Roses était officiellement devenu une dictature. C'est la vérité écrasante de ce qui était en train de se passer : nous étions comme dans des sables mouvants. Je n'avais plus de point d'appui pour me sortir de là . Pourtant ce que nous étions supposer faire était simple : trouver un nouveau guitariste et faire ce nouvel album. Mais tout était dicté par Axl, et tout en sachant qu'il voulait ma contribution, j'étais étouffée par les tensions et je ne pouvais plus penser correctement. Je pense qu'à la fin, il y eut une lutte acharnée entre lui et moi, lui qui voulait tout contrà´ler et moi qui voulait que se soit plus gérer dans l'esprit d'un groupe. La plupart du temps l'attention du public était centrée sur Axl et moi comme étant le noyau dur de Guns N' Roses, et je pense qu'Axl était d'accord avec ça, mais le succès que GN'R avait généré jusqu'alors provenait des cinq gars qui bossaient ensemble, o๠personne n'était plus important qu'un autre, en tout cas en ce qui me concerne. Mais cette conception était du passé et il n'y avait rien que je puisse faire pour changer ça.

Bien que je le voyais venir depuis longtemps, quand la vérité m'a sauté aux yeux, j'ai continué à refuser d'y croire. Axl était un élément d'une équipe- au moins dans nos esprits même lorsqu'il n'était pas là en personne. Au plus profond de nous, et même lorsqu'il était étrange, le reste du groupe savait qu'il faisait parti du collectif. Maintenant, et soudainement, il n'en faisait plus parti. Nous aurions pu l'ignorer jusqu'à ce moment mais il a fait en sorte que se soit claire que dorénavant nous étions "son" groupe et qu'il avait l'intention de nous tordre et de nous torturer quand il le jugeait utile, en nous gardant à son entière disposition. C'était comme si il croyait que nous apprécierions l'idée.

A ce moment, nous trainions, et dans nos grands temps morts, nous déblatérions. Ca craignait. Après ça, je pouvais à peine me pointer parce que l'animosité était devenu écrasante. Nous passions peut-etre toutes les nuits à écrire ou jammer... La plupart des nuits, nous restions là , frustré à attendre de voir si Axl se montrerait - ce qu'il faisait, habituellement après que la plupart d'entre nous soit parti dormir- selon toute vraisemblance nous étions en train d'écrire la musique pour le nouvel album de GN'R. Par dessus tout ça, un nouveau problème de contrat a perturbé un peu plus le fonctionnement dans une situation déjà fragile.

A suivre
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 12 (encore)

Cette fois, le contrat concernait Duff et moi, les deux membres originaux restants de Guns N' Roses. Et il était vraiment stratégiquement présenté : le contrat disait qu'Axl détiendrait les droits du nom du groupe et qu'il était autorisé à engager un nouveau groupe qu'il pourrait appeler Guns N' Roses. Bien sur Duff et moi pouvions en faire parti... mais seulement selon ses conditions, et nous avons ressenti ça comme si nous étions défini comme des personnes en location. Axl avait embauché un avocat pour écrire ça noir sur blanc, donc Duff et moi, nous avons fait de même, et tous les trois nous avons commencé notre marchandage, avec la farandole d'avocats qui ne faisaient rien que de prendre l'argent de leurs clients. Doug Goldstein était là aussi pour aider à "faciliter" les choses.
Cette situation m'a fragilisé d'avantage ; ma patience, mon dévouement, ma détermination - tout ça commençait à s'évanouïr. Quel serait l'impact pour Guns N' Roses ? Est-ce que ça serait différent sur le plan artistique ? Etait-ce un problème d'ego de Slash ? Etait-ce en rapport avec le comportement d'Axl ?". En fait c'était parce qu'Axl voulait nous contrà´ler au point que nous serions muselés.

Je ne savais vraiment pas quoi faire après qu'Axl ait envoyé une lettre le 31 Aoà»t 1995, disant qu'il quittait le groupe et qu'il prenait le nom du groupe avec lui selon les termes du contrat. Après ça nous avons essayé d'arranger les choses ensembles. Il nous avait tellement mis la pression à propos de ce contrat que Duff et moi avons abdiqué. Nous avons signé des documents sur lesquels nous étions tombé d'accord de faire un dépà´t judiciaire pour un certains temps pour voir si nous pouvions retravailler à nouveau. Mais si nous n'étions pas d'accord d'accepter la mise en route des termes du contrat à un certain moment, le contrat serait nul et non avenu, alors j'ai signé et laissé faire. Je voulais aller juste de l'avant si il y avait quelque part o๠aller encore ensemble.

Pas besoin de préciser que la confiance que j'avais en Axl avait disparu. Le contrat était l'antithèse de Guns N' Roses dans mon esprit. J'étais forcé à tenir le second rà´le, alors qu'Axl maintenant était officiellement le patron si je décidais de laisser le dépà´t judiciaire devenir effectif. Une fois, il m'a appelé pour une rencontre privée dans son restaurant Italien favori à Brentwood. Je me suis pointé et il n'était pas là , alors je me suis assis au bar en l'attendant. Dès qu'il fà»t arrivé, nous nous sommes assis dans une cabine sombre comme si nous étions de la mafia. Aussi loin que je me rappelle, cette rencontre n'avait pour but que de me convaincre d'accepter l'arrangement que lui et ses avocats avaient rédigés, mais d'une manière moins brutale. Axl a évoqué la situation comme si lui et moi étions les deux plus importants acteurs dans cette affaire. Il a essayé de me convaincre que tout était bien, que c'était quelque chose que nous devions faire lui et moi en tant que partenaire.
Là , il essayait de m'embarquer dans son monde, de me montrer sa version des choses à sa façon, d'une très belle façon certes, mais je ne voulais entrer là -dedans. Je me suis assis là et j'ai écouté en ne répondant pas trop. Il y avait beaucoup trop de tensions et beaucoup trop de problèmes sous-jacents. C'est devenu de plus en plus évident pour moi qu'il n'y avait rien que j'aurais pu dire qui le fasse changer d'avis. Et il le savait déjà . Lui et moi avons continué jusqu'à ce que ça chauffe encore plus un peu plus tard.
Ca n'était plus fun. C'est devenu déprimant. C'était presque étonnant pour moi que ce groupe ait pris ce virage, le groupe, avait donné la liberté à Axl, après toutes ces années, de transformer ce que nous avions dans une réalité morbide qui existe seulement dans sa tête. Il y eut d'autres rencontres comme celle dans le bureau de Doug Goldstein. Et puis bien sà»r, il y eut quantités innombrables rencontres entre nos avocats pour gérer ce truc. C'était épuisant. Je ne comprenais même plus ce que je foutais là . Peu importe ce que nous aurions pu sortir avec ce nouvel album, rien de tout ça n'en valait la peine.

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Les Stones étaient en ville pendant cette période ; ils étaient au Sunset Marquis et enregistraient au Don Was's house, bossant sur "Bridges to Babylon". Je suis allé là -bas et j'ai assisté à quelques sessions, les regardant bosser, les regardant faire et ça m'a fait me sentir encore plus mal. Ils avaient une alchimie qui surpassait toutes leurs personnalités vraiment très différentes mais sans manque de respect. Keith paradait et harcelait Ronnie implacablement mais Ronnie est un mec gentil alors tout se passait bien. Il avait plutà´t intérêt à l'être, parce que Keith est un mec plutà´t sinistre et profondément narcissique qui avait besoin de le montrer à quelqu'un. Il ne pouvait pas le faire avec Mick ou Charlie... bien qu'il ait du essayer. Ils sont si résistants que ça ne marchait pas, donc c'est sur Ronnie que ça tombait. Comme dirait Ronnie " Keith a ses périodes tyranniques". Mais aussi cruel que ça pouvait le devenir, il n'y avait jamais de manque de respect mutuel.
Un soir, après qu'ils aient eu terminé leur journée, je suis allé dans la chambre d'hà´tel de Ronnie et je suis resté là -bas un moment. Il m'a demandé si je connaissais Keith. Je lui ai répondu que non et que je ne l'avais jamais rencontré en tête à tête, alors alors il m'a embarqué dans sa chambre, nous a présenté et m'a laissé là . La pièce était sombre, quelques vieux morceaux de blues passaient sur la stéréo. Il y avait qu'une lampe qui éclairait faiblement le visage de Keith avec cette sorte de rougeoiement horrible alors qu'il se tenait sur le canapé. Je me suis assis sur une chaise autour de la table basse pendant qu'il me regardait de la tête au pied. Il m'a parlé pendant quelques minutes puis soudain il a sorti un couteau papillon qu'il faisait tourner comme pour me montrer qui était le patron. Il le faisait claquer sur la table entre nous.
"Hum...okay"... j'ai dit.
Plus tard cette nuit-là , nous sommes allés dà®ner au Chasen. Keith et moi nous nous tenions au bar, à parler de dope et de prison, et je peux vous dire qu'il s'accommodait de ma présence à ce moment. J'avais assisté à leur répèt toute la journée, alors quand la conversation a tourné autour de mon groupe, j'ai tout balancé.
Keith a tout enregistré et puis m'a regardé droit dans les yeux. "Ecoutes", il m'a dit "Il y a seulement une chose que tu n'as jamais faites- tu n'es jamais parti".
Je savais o๠il voulait en venir : Si tu n'es jamais parti, peut-importe ce qu'ils disent, tu étais là . Si tu es toujours le seul à te pointer aux répétitions et à rester jusqu'à la fin, même lorsque les temps sont difficiles et que personne ne part, la seule chose que tes collègues ne pourront te mettre sur le dos c'est d'avoir quitter le navire. C'est vrai : Si tu es le seul gars à te pointer tà´t aux répèt et que tu es le dernier à t'en aller, tu es le genre de gars avec qui il ne faut pas déconner. La superbe chanson des Stones "Happy" de leur album "Exile on Main St" en était un parfait exemple. Comme le veut la légende, alors que Keith attendait que le reste du groupe ne se pointe, il a écrit la chanson tout seul. Quand ils sont arrivés, il leur a fait écouter la chanson comme pour dire "Pourquoi ça vous a prit si longtemps ?". J'aurais vraiment voulu être ce type qui surmontait tous les obstacles et continuait à faire de la musique. Quand tu es toujours présent, tu es celui qui détient toutes les cartes.
Keith m'a inspiré, et ce que j'ai ressenti c'est que je devais essayer encore plus fort. Le jour suivant j'ai essayé de me refocaliser sur mes objectifs et je me suis pointé au Complex prêt à travailler à tout prix. Et c'est à ce moment là que j'ai encore prit une grosse gifle : Axl ne s'était jamais pointé au studio et les négociations entre avocats concernant nos contrats avaient prit un tour vraiment insultant. Merci à Keith d'avoir essayé, mais il n'y avait rien d'autre que je puisse faire à part de m'en aller.
Nos répétitions se terminaient toujours très tard, même après qu'Axl se pointe. Chaque fois qu'il venait, c'était entre une heure ou deux du matin : nous jouions une heure ou plus et puis finalement nous en avions assez et nous partions à la maison, le laissant dans le studio. Je ne l'ai pas entendu chanter une seule fois quand nous étions au Complex, je ne suis pas sà»r de l'avoir entendu chanter depuis le dernier concert en 1993, et nous étions en 1996. Donc je ne savais même pas sur quoi nous étions en train de bosser. Nous étions supposer jouer jusqu'à ce qu'il dise, 'j'adore ceci" ou 'j'adore celà ". Personne ne prenait du plaisir donc personne n'était inspiré. Généralement je rentrais à la maison à 3 heures du mat. Et ce fà»t lors d'une de ces nuits que j'ai décidé de me barrer.

Je suis allé au lit et me suis endormi. Deux heures plus tard, vers 5 heures du mat'. Je me suis réveillé du mauvais pied et avec la plus sombre des humeurs, je me suis senti vraiment suicidaire. Je voulais que ça s'arrête, j'étais si misérable que je voulais que tout disparaisse. Je ne m'étais jamais senti comme ça auparavant, je n'ai jamais voulu mettre fin à mes jours, j'avais été proche à quelques reprises mais pas de façon intentionnelle. Pendant une demi-heure, j'ai regardé autour de mon lit, je n'avais rien pour le faire, je voulais me tuer rapidement, je ne voulais plus continuer. Si il y avait eu de la dope qui avait trainé autour, j'aurais tout prit en une seule prise et ça aurait été terminé.
Pendant l'heure suivante j'ai scruté le plafond et pensé à ma vie du début jusqu'à aujourd'hui. J'ai regardé si ça valait la peine de vivre en repensant à o๠et comment j'en étais arrivé là et prendre une décision sur ce que je devais faire de tout ça. A 6 heures du mat' j'étais épuisé et je me suis rendormi. Deux heures plus tard je me suis réveillé et c'était clair dans ma tête comme de l'eau de roche : C'est ça. D'un autre cà´té, ma raison était silencieuse.
A partir de ce moment là , une partie de moi voulait avancer, l'autre partie ne voyait que "no future". A l'aube ce jour là , j'ai reconsidéré tous les aspects pour en arriver toujours à la même conclusion. Le groupe n'était plus ce qu'il avait été et je ne voulais plus en faire parti. Une fois que j'en étais arrivé à cette conclusion, il n'y avait rien d'autre.
Je suis sorti du lit et j'ai appelé le bureau du management, BFD, et dit à Doug que je ne reviendrais pas.
"c'est fini" J'ai dit à Doug."J'en ai assez. Je pars".
J'ai raccroché avant qu'il ne puisse dire quelque chose.

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En y repensant j'étais naïf concernant toute cette histoire : je ne m'étais pas protégé légalement parce que je ne pensais pas avoir à le faire. Dans mon esprit, qu'aurait été le nom du groupe sans les musiciens ? Je ne pensais pas avoir donné à Axl quoi que se soit, parce que pour moi, qu'aurait-il pu faire faire avec le nom, rien d'autre que de le montrer ?
Je n'ai pas attiré l'attention de mes avocats sur cette situation comme j'aurais du; j'étais si épuisé et usé que je ne voulais pas être importuné. Je ne voulais pas faire publier un papier dans la presse, je ne voulais pas générer de brouhaha ou sortir l'artillerie. Je voulais partir sans faire de bruit. Je ne voulais pas être dans le genre de situation o๠deux gars se lynchent l'un l'autre dans la presse. Je ne voyais aucune raison à faire de quelque chose d'aussi simple une grosse bataille judiciaire non plus. J'ai pensé : je prends mes valises et je me casse.
Pendant un court instant, personne dans le camp de Guns n'a apparemment cru que je me cassais. Axl a contacté des gens qui me sont proches en leur disant que je devais changer d'avis. Il a appelé mon père, mon garde du corps, ma femme, Renee, et leur à dit à tous que je faisais la plus grosse erreur de ma vie. Il leur a dit que je m'assoyais sur beaucoup d'argent. Mais rien de tout ça m'importait. C'était fini. La coupe était pleine et il ne pouvait pas y avoir de marche arrière.
Pour vous dire la vérité, personne dans le camp d'Axl n'a cru que j'étais vraiment parti pendant les deux années qui ont suivi. Pourtant, je n'ai jamais agi comme si j'avais été susceptible de revenir, mais ça n'avait pas d'importance pour eux. Ils ne pouvaient pas croire que j'aurais préféré ne plus être dans Guns N' Roses plutà´t que de gérer la réalité d'être dans Guns N' Roses.

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J'ai fait tout ce qui était en mon pouvoir depuis le jour o๠nous nous sommes mis ensemble pour faire de Guns N' Roses le meilleur groupe au monde. J'ai mis tout mon coeur et mon âme dans tout ce que nous avons fait et je ne regrette aucune de mes contributions. Nous avons fait des choses que les autres groupes ne voient seulement en rêve : en seulement quelques années, nous avons dépassé les objectifs que des groupes comme les Stones ont mis une décennie à accomplir. J'aime pas me vanter, mais si tu regardes un peu, tu verras que ce que nous avons fait en un temps record est quelque chose qui n'a jamais été refait dans le monde du rock n' roll.

Après avoir travaillé pour faire de ce groupe tout ce qu'il est devenu pour la majeure partie de ma vie, en disant au revoir à l'institution que j'avais aidé à construire, c'était un peu comme lancer un alien dans l'espace. Mais une fois que je l'ai fait, je n'avais plus de poids sur mes épaules et je me sentais bien dans mes baskets. C'était un peu comme être en dépressurisation après un long plongeon. Le jour o๠j'ai pris la décision, je me suis réveillé tà´t et appelé les puissants pour qu'ils transmettent la nouvelle et je suis retourné me coucher. Je ne me rappelle pas grand chose de cette journée mis à part que lorsque je me suis réveillé à nouveau, je me suis senti "rafraichi". C'était comme si j'avais dormi pendant une semaine. Plus tard cette nuit là , j'ai appelé Duff, Matt et Adam Day pour leur annoncer. Duff a accepté ma décision sans me poser la moindre question, et Matt n'a pas été surpris non plus. J'étais satisfait mais je ressentais un peu d'amertume : je n'avais jamais vraiment jeté l'éponge avant dans ma vie.

J'ai apprécié un instant de calme pendant un moment. J'ai commencé à sortir et juste jammer quand j'avais de la chance. Mes avocats m'ont demandé si je voulais attaquer pour les dommages occasionnés et gérer autant de choses que possible juste après, et j'ai dit non, en toute bonne foi. Je ne voulais pas entrer là dedans : même en disant qu'ils voulaient essayer de protéger mes intérêts et j'aurais probablement du les écouter, mais la vérité c'est que j'étais dans le déni sur ce qu'était devenu la relation entre Guns N' Roses et moi, douteuse et d'humeur inégale. Je ne le voyais pas de cette manière là mais lorsque tu quittes une entreprise, tu dois protéger tes intérêts. A cette époque, j'avais encore une quantité idiote de confiance en ce que Guns signifiait pour moi, alors je ne voulais pas m'éterniser là dessus. Et encore aujourd'hui, il y a encore des problèmes qui restent à résoudre et qui me cause du tort.
Tout bien considéré, je suis resté sur ma position, et j'ai continué à suivre le chemin que je m'étais fixé. Même mon père m'a dit un peu plus tà´t, quand j'étais sous la contrainte "Ne coule pas avec le navire". Je considère que d'avoir quitté Guns N' Roses est la décision la plus intelligente que j'ai prise. Il ne fait aucun doute que si j'étais resté avec le groupe dans ces circonstances, je serais probablement mort aujourd'hui à cause de toutes ces histoires inutiles. Si j'avais su ce que je sais maintenant, j'aurais été plus expérimenté, plus protecteur et plus méfiant en ce qui concerne les musiciens impliqués, et je ne parle même pas seulement d'Axl mais aussi des gens qu'il a embauché pour le guider, ça aurait pu être gérer différemment.
Et si ça avait été autrement, ou si Axl et moi avions été capable de discuter en face en face, il y aurait pu avoir un meilleur degré de conservation de nos intérêts mutuels en tant que groupe. Mais je ne crois pas aux "Si".
Mais ça ne s'est pas passé comme ça. La route qu'Axl a choisi m'a poussé vers la sortie. Et une fois que je suis parti, Duff a été le suivant, il est parti de son propre gré moins d'un an après. Pas longtemps après ça, Matt a été viré. Apparemment il aurait pris ma défense et ce fà»t la fin pour lui.
En 1998, Axl était le seul membre original sur cinq encore dans le "groupe" et il s'était légalement arrangé pour pouvoir l'appeler Guns N' Roses. A partir de là , Izzy avait sorti une poignée d'albums solos et tourné dans le monde et Gilby avait fait la même chose. Duff avait formé un nouveau groupe et sorti deux albums, et moi aussi : la deuxième version de Snakepit était bien en vie. Matt, pour ça part, avait rejoint the Cult, enregistré un album, et était en tournée. Steven était toujours empêtré dans son addiction à la drogue, mais Axl n'avait pas cette excuse. Je trouvais ça terriblement ironique, alors que nous étions tous parti, le seul gars qui nous avait brusqué et mis la pression pour garder le nom n'en avait rien fait avec, ou quoi que soit d'autre à cette époque.

(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 12 (encore)

En 1996, immédiatement après mes derniers jours dans GN'R, j'ai fait ce que j'ai pu pour rester inspiré. C'était la meilleure façon pour moi de me guérir de mes désillusions sur ce qu'était devenu mon groupe. J'ai tourné dans le monde avec des musiciens aussi aptes et divers que possible et j'ai appris beaucoup de chacun d'eux. Je suis allé au Japon pendant deux semaines avec Nile Rodgers et le lineup original de Chic et ce fà»t un enseignement musical d'enfer. J'ai tout le respect du monde pour Nile; nous avions travaillé ensemble sur la bande son du "Flic de Beverly Hills III, donc quand il m'a appelé pour partir en tournée avec Chic, il n'y avait pas de raison de ne pas le suivre. Il avait réuni tous les musiciens originaux : Omar Akeem, Bernie Worrell, Bernard Edwards et au moins une des choristes originales. Ils avaient Stevie Winwood, Simon Le Bon, Sister Sledge et moi pour faire des prestations pendant leur set. (...).
Cette tournée Japonaise était vraiment super, chaque concert était un évènement. Le groupe réunissait un nombre de musiciens étonnant, alors c'était une expérience enrichissante et beaucoup de plaisir. J'avais un ticket avec une des choristes qui était vraiment attirante. La dernière nuit de la tournée, j'étais assis avec elle et quelques autres filles au balcon dans cette fête dans un club. Bernard Edwards était là aussi avec nous, mais il était fatigué et nous a laissé assez tà´t; la sécurité l'a escorté dans sa chambre.
Le lendemain, il a été retrouvé mort dans son canapé à cause d'une sévère pneumonie. Quand on me l'a appris, ce fà»t l'un des moments les plus irréels de ma vie. "J'étais avec lui il y a quelques heures !" J'ai dit. J'ai vraiment jeté un oeil sur Bernard en tant que musicien et en tant que personne. C'était vraiment un gars cool, doux et gentil. Il a vraiment été un bon copain, il m'a pris sous son aile pendant cette tournée, ce qui était furieux si on considère que j'étais un étranger dans un monde étrange, jammer avec tous ces pros, et Bernard n'en savait pas plus que ça sur moi ou sur ma musique. Pendant cette tournée, il ne semblait pas avoir de problèmes de santé ou quoi que se soit qui cloche ; il est mort paisiblement dans son sommeil. Ce fà»t un énorme choc pour Nile parce que Bernard était son partenaire d'écriture et un de ses plus proches amis, et ils venaient de renouer leur amitié après une longue rupture. Ils venaient juste de réunir le groupe à nouveau, ils avaient prévu d'enregistrer et de s'embarquer dans une nouvelle aventure. Nile était en état de choc. Tout le monde l'était : nous nous sommes quittés au Japon et nous nous sommes revus pour les funérailles de Bernard au Connecticut.

***************
J'ai continué à entretenir l'inspiration en me poussant à faire des projets là o๠on ne m'attendait pas, l'un d'entre eux fà»t d'apparaà®tre sur la bande son d'un film produit par Quentin Tarantino : Sang froid. Lorsque Miramax m'a demandé de le faire, j'ai immédiatement accepté parce que je suis un grand fan de son travail. ("Synopsis : Les mesaventures macabres d'une jeune femme dont l'obsession des meurtres en serie la menera dans les bras du celebre Blue Blood Killer.).
J'ai rencontré Quentin et il m'a raconté tout ce qu'il y avait à savoir sur le film et j'ai commencé à composer la musique qui était inspirée par le personnage féminin principal, Gabriella, et l'actrice qui jouait ce rà´le était Angela Jones. Angela ressemble à une latino, mais c'est une fille blanche de Pittsburgh et j'avais eu un coup de foudre dès que je l'ai vu dans Pulp Fiction : elle jouait le rà´le d'un chauffeur de taxi qui conduisait Bruce Willis à son hà´tel après le combat. J'ai sorti plusieurs heures de musique, de l'instrumental, tout était acoustique, éclectique, et influencé par le flamenco. J'ai enregistré les trucs instrumentaux avec Jeib Leiber qui est un grand ingénieur que je connais de L.A.

J'ai pris l'avion pour New York, o๠Nile Rodgers produisait la version électrique sur quelques morceaux. Et puis lui et moi nous nous sommes envolés pour l'Espagne pour que la plus grande star espagnole enregistre les voix, Martha Sanchez. Elle est un peu comme la Madonna espagnole, et il était claire pour moi que Nile avait dépensé beaucoup de son argent personnel pour qu'elle participe à son projet. C'était cool pour moi, j'ai passé de super moments à me balader à Madrid. Martha nous a emmené dans tous ces bars bruyants typiques, dans des caves en dessous de la ville. Dans chacun de ses endroits, on y trouvait les meilleurs guitaristes de flamenco, j'ai appris beaucoup en jouant avec eux.

Je me suis pointé dans la soirée d'ouverture à Miami et je suis devenu rapidement pote avec Quentin, Angela et d'autres personnes. Elle et moi nous avons commencé à nous voir de retour à L.A, et ça a duré plusieurs mois. Habituellement nous le faisions dans sa voiture. Nous nous donnions rendez-vous dans un restaurant et nous le faisions dans sa voiture. Nous nous parlions au téléphone, nous donnions rendez-vous et nous le faisions dans sa voiture.

****************
J'ai continué à jouer dès que l'occasion se présentait à moi, essayant de prévoir ce que je ferais après. (son mariage bat de l'aile). Lorsque je voyageais, je n'emmenais jamais Renee avec moi et je n'étais jamais fidèle sur la route. Nous sommes partis ensemble en Irelande pour rendre visite à Ronnie Wood et à sa famille pendant un moment. Il y avait des choses dans sa façon d'être que j'appréciais. Elle aspirait à devenir actrice et je respectais ça, bien qu'à l'époque elle ne semblait pas vouloir faire de break et sa carrière n'allait pas exactement o๠elle aurait voulu. Je pense qu'elle était frustrée parce que je me suis toujours débrouillé par moi-même. (...)
Quand notre relation a commencé à s'effriter, Renee a commencé à sortir avec le bas de l'échelon des acteurs Hollywoodiens, et faisait la fête un peu trop. A ce moment, je faisais mes trucs à moi et j'étais complètement étranger à mes devoirs de mari.

Après avoir été payé par ma compagnie d'assurance pour la maison qui avait été complètement dévastée par le tremblement de terre, nous en avons acheté une nouvelle dans Beverly Hills sur Roxbury Drive. C'était une maison très chère construite dans les années 20 du type espagnole et elle était en forclusion (http://www.dictionnaire-juridique.com/definition/forclusion.php). Elle avait également un sous-sol ce qui était rare à L.A (Slash a trouvé une boule de lumière type disco au sous sol et s'imagine les soirées qu'il y a pu avoir dans ce sous-sol, toujours est il que pour lui, c'est l'endroit idéal pour y installer un studio d'enregistrement. C'est Renee qui est chargée de décorer le reste de la maison et donc beaucoup d'argent dépensé...) C'était dans un quartier sympa de Beverly Hills, mais ça ne me parlait pas, donc je n'y étais pas très heureux. Le Snakepit II était en train de se rassembler, et je buvais encore une énorme quantité d'alcool, plus l'héroïne, l'ecstasy et la cocaïne. Je me sentais vide et perdu. Renee adorait la maison, mais je dormais rarement à la maison, à la place je passais le plus clair de mon temps à dormir ici ou là .

Je passais le plus clair de mon temps à traà®ner au Sunset Marquis, courant après quelque chose. J'étais complètement vidé après Guns N' Roses, a commencé une phase o๠je passais mon temps et mon argent à la piscine de l'hà´tel, à draguer les filles, boire au bar toute la journée, essayant de chasser tout ce que je considérais dans ma vie comme une nuisance. Si John Lennon avait eu son week-end de perdu, moi j'avais perdu une année. Mon garde du corps, Ronnie, prenait soin de la maison. Pendant ce temps je continuais ma tournée infernale à L.A, et assez rapidement je suis devenu trop négligé. Il y a eu plusieurs grands moments o๠je me suis mal conduit, et les gens l'ont su, et Renee aussi. Mais bon, c'était une période assez fun même si ça partait dans tous les sens, mon désir de jouer de la guitare restait le même, j'avais juste besoin de canaliser mon énergie sur ça.

************

J'étais en train de traà®ner dans le bar au Sunset Marquis un soir, quand Perla est entrée avec quelques unes de ses petites copines, on aurait dit qu'elles étaient à la recherche de problèmes. Elle était étonnante. Nous avons parlé et rigolé pendant un moment et c'est là que j'ai réalisé que ça le faisait. Elle m'a donné son adresse et la nuit suivante je me suis pointé o๠elle vivait, au dessus de Hollywood Bowl. Elle avait préparé une vodka fraiche pour moi, et c'était gagné : je ne pense pas avoir quitté son appart pendant une semaine et quand je me levais le matin, je nourrissais ses chats, à partir de là , nous étions devenus inséparables. Perla avait un tas d'amis qui ne faisaient pas vraiment parti du milieu rock n' roll ce qui me rendait un peu crispé car c'était nouveau pour moi. Je me sentais en vacances avec elle, de nouveaux visages, de nouveaux endroits. J'ai finalement rencontré une fille avec qui je pouvais faire la fête autant que moi, si ce n'est encore plus. Elle était piquante mais gardait son contrà´le et j'avais beaucoup de respect pour elle. Elle était belle, intelligente, classe, mais aussi futée et Cubaine en plus. Pas besoin de dire que j'étais amoureux.
Perla et moi étions au lit lors de notre dixième jour passé ensemble quand elle m'a regardé avec cet air sérieux et elle m'a dit : "tu es marié, tu sais".
"Oh, oui !" je lui ai répondu avec une sorte de sourire. "Tu as raison. Je l'avais oublié". J'avais vraiment oublié. Je ne m'étais jamais senti marié, et depuis que j'étais accroché à Perla, le mariage était pour moi quelque chose que j'avais fait dans une autre vie. C'était presque pareil que lorsque j'avais quitté GN'R : J'y avais jeté un petit coup d'oeil avant de partir officiellement.
La fois suivante o๠j'ai vu Renee, elle était en colère contre moi et m'a demandé ce que je faisais et elle a été choquée lorsque je lui ai dit que je n'avais pas l'intention de continuer, je voulais juste divorcer. La fois suivante je suis rentré à la maison un soir, j'ai trouvé un mec avec elle au lit et je leur ai dit de ne pas se lever; que c'est moi qui allait partir. Malgré ses objections, j'avais insisté pour qu'elle signe un contrat prenuptial. Tout c'est passé si rapidement, et une fois que ce fà»t fait, nous ne nous sommes jamais revus.
En y repensant, c'est assez intéressant car je me suis déconnecté avec les deux plus longues relations que j'avais à l'époque, en seulement quelques mois.
(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 12 (toujours)

Après avoir divorcé, pour Perla et moi a commencé une folle, excitante, et tumultueuse relation. Tumultueuse parce qu'elle était différente de toutes les filles avec qui j'avais été, elle était vraiment "passionnée" sur les obligations d'une relation et le prenait vraiment au sérieux, pas question de merder. Alors il y avait une sorte de clash entre mes idéaux et les siens, ce qui rendait notre relation un peu plus épicée. Nous avons foncé. En outre, tout ça a contribué à une vie sexuelle très intense, alors je n'allais pas vraiment n'importe oà¹.
Quand Perla et moi avons commencé à nous voir sérieusement, elle m'a présenté à sa mère, c'est un personnage haut en couleur en provenance de Cuba. Elle est arrivée aux Etats Unis dans la plus pure tradition, sur un bateau après que Castro ait prit le pouvoir. Je l'ai apprécié immédiatement,une femme douce mais dure, comme sa fille, qui était futée et qui avait l'esprit observateur. Elle m'a apprécié dès le début, principalement parce que sa fille m'aimait. c'est le genre de personne pour qui la confiance se gagne. J'ai rencontré le père de Perla deux années plus tard à Miami. Il venait d'entrer dans sa soixante dixième années, grand, un mec sombre qui ne parlait pas beaucoup anglais. C'était une sorte de cowboy cubain dur avec un passé chargé. Perla et moi, nous l'avons emmené à Disneyworld le jour o๠je l'ai rencontré. Le matin juste avant de partir au parc, à 8 heures du mat', il nous a sorti deux bouteilles fraiches de Heineken du frigo. Lui et moi nous nous sommes assis en silence, regardant la télé, comme nous ne parlions pas la même langue, jusqu'à ce que nous partions pour le parc. Nous avons partagé une franche camaraderie et nous nous sommes compris malgré le silence. Malheureusement, il est décédé un an plus tard des suites d'une maladie du coeur. J'aurais aimé avoir pu passer plus de temps avec lui.

Elle m'a présenté a beaucoup de personnes avec qui je suis devenu vraiment proche, comme Charlie Sheen ou Robert Evans parmi tant d'autres, plus une quantité d'autres personnes qui n'avaient pas cette notoriété mais qui étaient tout aussi cool. Nous passions nos soirées à sortir, à nous socialiser, et je jouais dans des clubs 3 à 4 fois par semaine. Je commençais finalement à retrouver l'inspiration musicale.
J'étais prêt à reformer un groupe ; je voulais faire quelque chose comme Snakepit mais en différent. Teddy Zig Zag a commencé à m'emmener jouer les mardis soirs au Baked Potato à Hollywood. Je me suis installé là parmi pas mal de musiciens de blues et j'ai joué pas mal de classiques, quelques-uns que je n'avais joué jusqu'alors et j'ai vraiment adoré ça. Et puis j'ai reçu cet appel d'un producteur pour faire un concert, tout frais payé, à Budapest, pour être la tête d'affiche d'un festival de jazz là -bas. J'ai accepté immédiatement ; c'était comme un coup de pied au cul, il fallait absolument que je sorte et que je forme un groupe. J'ai trouvé Johnny Griparic, Alvino Bennett et Bobby Schneck à la guitare rythmique. Nous avons créé un répertoire de reprises qui partait de BB.King à Steppenwolf puis Otis Redding et quelques autres standards de R&B et de blues. Puis nous sommes partis à Budapest et c'était géant. Après ça, le téléphone n'a pas arrêté de sonner pour que nous fassions plus de concerts, avant de s'en apercevoir, nous tournions beaucoup, n'importe o๠du moment que ça payait autant en argent qu'en bière. Nous étions devenu le groupe qui tourne le plus pour de la bière que je n'avais jamais vu et nous nous sommes vraiment éclatés.
Quand la tournée s'est terminée, j'ai demandé à Johnny Griparic s'il voulait former avec moi une nouvelle version de Snakepit. Nous avons fait passer le mot en ville que nous étions à la recherche d'un chanteur. A un moment j'ai été contacté par un gars qui disait être le chanteur du groupe Jellyfish. Comme j'avais travaillé avec Eric Dover sur le dernier album, j'ai décidé de le rencontrer. Ca allait devenir une expérience étrange.
J'ai donné rendez-vous à ce gars chez Perla et à partir du moment o๠j'ai posé mes yeux sur lui, j'ai eu des doutes. Il n'avait pas le look : il n'avait pas l'air rock n' roll du tout, il avait l'air d'un gars qui travaille dans le bâtiment. Je l'ai invité à s'asseoir dans le living room et j'ai sorti une guitare. Perla était dans la chambre à l'étage lorsque ce gars a commencé à me parler d'une chanson qu'il avait écrite pour une fille. Je lui ai demandé de me la chanter pendant que je l'accompagnais, et j'ai trouvé que çe gars ne pouvait pas chanter particulièrement bien et puis j'étais assez suspicieux concernant son envie d'être dans un groupe avec 5 personnalités. Et les paroles étaient également assez ringarde. Donc j'ai essayé dêtre poli et je l'ai reconduit à la porte.
Une fois que le gars est sorti, Perla m'a dit que tout ce que ce gars avait dit était des conneries et qu'elle connaissait la fille dont il parlait dans la chanson. J'étais sceptique, je pensais qu'elle tirait des conclusions trop hâtives ou alors qu'elle paranoyait. Je n'avais pas du tout envie de travailler avec lui mais je voulais le revoir une fois pour savoir si Perla avait raison. Elle a tenu tête au gars et toutes les petites choses qu'elle m'avait dites se sont avérées vrai. C'est à ce moment là que j'ai pris conscience que Perla était beaucoup plus astucieuse que je le pensais. Et, bien que je déteste le dire, ce fà»t un des moments parmi tant d'autres o๠elle m'a tiré de potentiels désastres. Dans tous les cas, ce gars était un imposteur et m'avait menti, alors j'ai pris les choses en main : Ronnie et moi sommes allés chez lui sur sa péniche et nous lui avons foutu la trouille. Ronnie l'a menacé de faire un trou dans son bateau avec sa tête et lui a dit de ne jamais plus m'appeler ou d'essayer d'entrer en contact avec moi. Avec le temps, Ronnie est devenu comme mon ombre, et il semblait presque possessif me concernant. Il a fait du bon boulot en m'aidant à sortir cette merde de chez moi, et il était toujours loyal, mais quand Perla et moi avons commencé à traà®ner ensemble, c'était comme si il écoutait toutes nos conversations. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase c'est quand j'ai découvert qu'il s'était éclaté avec ma voiture sans me le dire. J'ai réalisé que d'une certaine manière il vivait viscéralement à travers moi et voulait être moi. Ca avait atteint des sommets, et heureusement, il est parti sans faire de vague. J'ai depuis découvert que toutes les choses que je lui avait donné : les disques d'or, les awards, et toutes sortes de conneries, il les avaient vendu sur eBay. Sympa.

Peu importe, j'ai continué ma quête d'un nouveau chanteur. Lorsque Johnny m'a fait écouté une cassette de Rod Jackson, j'ai su que nous l'avions trouvé. J'ai enregistré des démos de 3 ou 4 chansons pour auditionner les différents gars, et Rod avaient fait d'extraordinaires voix sur une démo intitulée "All things Considered". Sa voix était incroyable. C'était rock and roll, mais c'était plus comme de l'acide R&B en plus rapide. J'ai dit "Allons rencontrer ce gars". Rod était vraiment décalé : il était grand, moitié noir moitié blanc, il portait toujours des vêtements sombres et il avait des dreads.
Originaire de Virginie, il avait également cette attitude du sud ainsi que l'accent. Et lorsqu'il chantait, il pouvait sonner comme Otis Redding ou chanter plus haut comme Sly Stone, mais il avait aussi une voix blues plus douce comme Teddy Pendergrass ou Marvin Gaye. Je n'avais jamais travaillé avec quelqu'un ayant toutes ces voix différentes, mais je n'avais rien à perdre, j'ai suivi mon instinct.
Nous avons écrit pas mal de trucs au Mates, avec Johnny G, Matt Laug et Regan Roxies, tous ensemble, puis j'ai embarqué le groupe chez moi à Beverly Hills et nous avons répété et enregistré dans mon nouveau studio. Nous avons travaillé dur et joué beaucoup et nous avons écrit la valeur d'un album en un rien de temps.

**************

A cette époque, j'avais gardé d'étroit rapport avec Tom Maher, le gars qui était le plus de mon cà´té à BFD management. Quand j'ai quitté les Guns, il m'a laissé croire qu'il arrêterait de bosser là -bas et qu'il s'occuperait de moi, mais je ne suis pas si sà»r que ce fà»t vraiment le cas. Je pense plutà´t qu'il était une sorte de taupe, racontant à Doug chacun de mes mouvements. Mais à ce moment là , il agissait comme mon manager.
A ce moment précis, en 1998, l'industrie musical avait subi un changement majeur. Le vendredi noir avait frappé, le jour o๠des centaines de cadres de la musique avaient été virés, ils marchaient littéralement sur Sunset avec leur cartons sous le bras. La plus part des labels furent consolidés, l'un d'entre eux fà»t Geffen, qui fà»t rattaché à Interscope. C'était le début de la fin de l'industrie de la musique telle que je l'avais connu.
Une fois que Geffen fut restructuré, j'ai du faire la connaissance d'une poignée de gens avec qui je n'avais jamais travaillé. Je travaillais avec un groupe qui n'avait rien à voir avec le son grunge o๠quoi que se soit qui rappelait le milieu des années 90 : c'était vraiment cool mais ça n'a pas duré très longtemps. Et ça a été remplacé par de la merde rap-rock ou des boys band... et Interscope était plus ou moins dans le style gangsta rap. Je ne m'intéressais à rien de tout ça donc j'étais complètement étranger aux changements dans le business.
Une nouvelle race de cadres était devenu la norme également; ils étaient beaucoup plus fades, beaucoup plus des stéréotypes de gars derrière leur PC qu'aucune des personnes avec qui j'avais déjà travaillé. Mon charme typique n'allait pas m'emmener très loin. La seule personne dont le visage m'était familier était Lori Earle, qui avait travaillé avec moi pour la publicité lorsque Guns avait signé. Le gars chargé de s'occuper de moi était Jordan Schur et je me souviens avoir pensé en rentrant à la maison après une rencontre, que je n'avais pas du tout confiance en lui. Il m'avait promis la terre et je le connaissais seulement depuis vingt minutes. C'était le genre de blanc bec qui disait "nous allons vendre des millions de disques et s'acheter de nouvelles voitures", et tout ce genre de conneries. J'ai su juste après que ce gars n'était pas là pour de bon. Mais il était le chouchou du boss chez Interscope Jimmy Iovine, donc je devais rester avec lui. Je lui ai fait écouter cinq démos de mon nouvel album Snakepit et il m'a dit qu'il les adorait et qu'il avait hâte de les sortir. Et puis je l'ai rencontré avec Jimmy Iovine, et il m'a suggéré de travailler avec Jack Douglas pour mon nouvel album, ce que je pensais être une bonne idée car Jack avait produit l'album "Rocks" d'Aerosmith, il avait travaillé également avec John Lennon et d'autres grands artistes dans les années 70. Jimmy a également émis des réserves sur mon chanteur car il trouvait que sa voix était trop soul, mais j'ai défendu Rod et je lui ai répondu " Rod a une voix étonnante. C'est juste que ce n'est pas ce que vous attendiez".
A cette époque, Izzy avait été éjecté par le label, tout comme Duff, alors j'avais des craintes, mais Jordan apparu vraiment excité par le projet. Jordan nous a calé un autre rendez-vous, puis se portant garant, puis soudainement ils ont fait volte face, en disant que Snakepit n'était pas le genre de musique que le label produisait.
Je n'étais pas surpris, j'étais sà»r depuis la première fois o๠je l'ai vu, que ce gars avait deux visages. Donc, j'ai décidé de quitter le label et comme j'avais déjà injecté beaucoup d'argent en enregistrant l'album moi-même, j'ai décidé de le sortir quand même. Dans ma tête, j'avais la maison, j'avais le studio, j'avais juste à l'enregistrer là -bas et à le vendre quelque part. J'étais déjà à fond dans cette idée.
Dans le même temps, Tom Maher n'avait rien fait pour m'aider à sortir de cette situation, donc j'ai décidé de chercher un autre manager et je fus présenté à Sam frankel par Jack Douglas, qui en retour m'a présenté à Jerry Heller. L'idée était que Heller s'occuperait de moi pendant que Frankel serait là tous les jours avec moi. J'ai rencontré quelques personnes, mais quand j'ai dans l'idée de faire quelque chose, je mets tout en oeuvre pour réussir peu importe avec qui, du moment que se soit fait rapidement. Jerry était ce genre de gars, mais c'était vraiment un gars bizarre, et je ne suis toujours pas sà»r d'avoir compris tout notre arrangement, considérant que j'étais un pure alcoolique, et que je n'avais pas les visions claires, et que je m'en foutais, je voulais juste que les choses aillent de l'avant. Nous avons conclu le deal avec Jerry et Sam en se serrant la main et Jack Douglas a commencé à produire mon album.
Je me sentais comme dans les premiers jours de Guns, essayant de sortir un groupe des profondeurs alors je travaillais avec des musiciens de faibles niveaux : Jack était super mais il n'avait rien fait récemment, et comme Jerry Heller avait fait du monde hip hop sa nouvelle maison, il n'avait aucune renommée dans le monde du rock ; Sam avait un gentil avocat juif de la cà´te ouest qui visitait régulièrement sa mère et semblait rien connaitre du business musical ou que ce se soit d'autre. C'était à nouveau carnavalesque, j'étais au milieu de l'industrie musicale qui m'était vraiment étrangère.
Et dans le groupe, ce n'était pas mieux : le chanteur, Rod Jackson, s'est révélé être un junkie et pas du tout motivé, Johnny Griparic était et est toujours un bon bassiste mais il n'avait pas l'expérience des tournées et il avait vraiment besoin de s'entrainer, et Ryan Roxie que j'avais rencontré dans le groupe d'Alice Cooper et que j'avais engagé en tant que guitariste rythmique, était seulement intéressé par un peu plus d'exposition publicitaire. Le batteur, Matt Laug, était le plus expérimenté et bien sà»r moi, jouant le rà´le du patron, ce qui n'était pas un rà´le vraiment confortable pour moi. J'ai divisé tout ce qui concerne la promo et les avances de façon égalitaire pour tout le monde, pour que ça paraisse plus comme une dynamique de groupe plus ce que c'était réellement, et au final c'était le bordel. Tout ce que je voulais c'était sortir ce nouveau disque et partir en tournée. J'ai conclu un deal avec Koch Records parce que ce sont eux qui m'avaient fait la meilleure offre, ce qui fà»t une énorme erreur considérant qu'ils avaient coulé les plombs après avoir sorti l'album, ce qui n'a aidé en rien la situation.
Jerry Heller a prouvé qu'il pouvait être un canibal en tant que manager, il a essayé de me refourguer au petit bonheur la chance. J'ai entendu depuis beaucoup d'autres histoires le concernant dans le métier. La seule chose que Jerry ait faites, c'est de nous trouver une place en première partie de la tournée d'AC/DC pour Stiff Upper Lip. Et c'est de cette façon là qu'il a gagné ma confiance en tant que manager.
Pendant ce temps, Jerry a essayé de me faire signer un contrat qui le gratifiait d'un pourcentage de 20 % de tout ce que rapportait Snakepit, plus 20 % de mes revenus futures avec Guns... et ceci pour l'éternité. Perla ne lui a pas fait confiance et m'a suggéré de ne pas signer, et quand j'ai montré le contrat à mon avocat, David Codikow, il m'a dit que c'était suicidaire. Il en a touché deux mots à Jerry et juste après l'a traité de connard, donc Jerry l'a viré, ce qui était surréel parce qu'il n'avait l'autorité de le faire, mon manager ne peut pas virer mon avocat, mais ne voulant pas lui donner ce plaisir, David est parti juste après. D'un cà´té, c'était assez comique, mais à l'époque c'était dramatique, c'était tout ce que je pouvais faire pour continuer.
J'étais sans avocat à ce moment là , quand un soir j'étais à la maison avec Perla et quelqu'un a frappé à la porte. C'était la police, qui avait un mandat contre elle pour violation de probation. Elle fà»t menottée et embarquée. Perla avait été arrêté pour conduite sous l'influence de l'alcool et n'était pas supposée conduire, mais elle l'avait fait quand même. Pendant qu'elle purgeait ses 56 jours dans une prison, Jerry réussi à me faire signer le contrat alors que je n'étais pas dans l'état de le faire. J'avais bu énormément de vodka depuis le matin jusqu'au soir et je ne peux pas croire que j'étais en état d'y voir claire pour prendre une décision rationnelle concernant les affaires. (...)
Lorsque Perla était en prison, je me couchais avec un cocktail juste à cà´té de ma tête sur la table de nuit et je le finissais le lendemain matin juste pour être capable de me lever pour aller dans la cuisine et m'en servir un autre plus frais pour commencer la journée. La police ne m'autorisait pas souvent de me laisser rentrer à la prison parce que je buvais. J'étais mal : en plus d'avaler 1,5 litre de vodka la journée, je buvais des verres de whisky avec des bières toute la nuit quand je sortais dans les clubs. Par la suite, ça ne s'avèrerait pas brillant pour ma santé mais personne n'aurait pu me dire quoi que se soit à l'époque.

(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
(Chapitre 12)

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Après la tournée avec AC/DC, nous avons joué en tête d'affiche dans des salles de concerts. Ca me coà»tait de l'argent, personnellement, mais je m'en foutais. Deux mois plus tard Koch nous laissait tomber : ils ont sorti la campagne de pub pour la tournée mais non pas assuré du tout la promo. On se pointait pour les séances de dédicasses et l'album n'était même pas dans le magasin. Je devais appeler pour qu'on m'envoie un lot dans la journée, ça ressemblait un peu trop au film "Spinal Tap".

Alors que la tournait se poursuivait, je me souviens que je ne me sentais pas bien. A Pittsburgh, je me souviens avoir pensé que je devrais aller à l'hà´pital avant les balances. Et ce dont je me rappelle ensuite c'est de m'être réveillé deux semaines plus tard dans un lit d'hà´pital, Perla assise à cà´té de moi, me regardant avec un air inquiet. Je souffrais de myopathie cardiaque. Des années de boissons avaient fragilisé mon coeur au point de rupture, au point que mon sang ne circulait pas correctement. Les médecins m'ont donné entre 6 jours et 6 semaines à vivre mais pas plus. Quand j'ai été assez fort pour prendre l'avion pour L.A., je suis resté alité et je me suis interdit de boire ou de pratiquer des activités fatigantes.
Les médecins ont installé un défibrillateur pour faire repartir mon coeur en cas d'arrêt et mesurer mes pulsations constamment. Et puis j'ai commencé une rééducation en commençant par de petits exercices. Miraculeusement, mon coeur a recommencé à guérir, et les médecins n'arrivaient pas à croire que mon état s'améliorait. J'étais à nouveau capable de jouer et j'étais déterminé à terminer notre tournée dans les salles de concert. Je n'avais pas bougé depuis quatre mois et j'étais totalement sobre. Quand j'ai vu le groupe à nouveau, la vérité m'a sauté aux yeux, j'ai réalisé que ça ne pouvait pas coller.
Entre le chanteur junkie qui était sur le point d'être en manque à n'importe quel moment et le bassiste, ils avaient l'air de personne qui ne voulaient rien d'autre que de mener la vie que j'avais la réputation de mener. Mais avec ma nouvelle façon de voir les choses, j'ai réalisé que tout ce cirque n'était pas du tout professionnel. Deux des gars semblaient moins investi que les gars qui jouaient avec moi au lycée : ils vivaient ça comme une aventure, et personne n'avait vraiment les épaules solides. J'ai passé le reste de ces dates enfermé dans un bunker. Quand nous sommes rentrés à L.A. après le dernier concert, je suis resté là jusqu'à ce que tout le monde s'en aille et ce fà»t la dernière fois que je leur ai parlé pendant assez longtemps. Je suis toujours pote avec Johnny et Matt, mais après avoir laissé passer assez de temps.

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La sobriété a confirmé également que Jerry Heller ruinait ma vie et devait partir... mais j'avais signé ce contrat et j'avais les poings liés. J'ai finalement réussi à m'en débarrasser lorsque Perla et moi avons découvert que Jerry avait commis une erreur, après avoir mené plusieurs investigations. Un peu plus tà´t dans notre partenariat, Jerry avait réussi à me faire enregistrer une partie de guitare sur la chanson "Human" de Rod Stewart sur l'album du même nom. Il avait lui-même calé cet enregistrement pour moi, ce qui était une violation d'une des clauses de notre contrat : un manager ne peut pas caler quelque chose comme ça et prendre une commission, ce qu'il avait fait. A la fin, ses propres agissements m'avait donné les moyens légaux pour me débarrasser de lui. Je me suis senti veinard.
Cette période particulière, entre 1999 et 2001, était facilement la période la plus sombre de mon existence sur cette planète. Ma consommation d'alcool pour le plaisir c'était transformé en alcoolisme sévère. Je me suis jeté moi-même dans la gueule du loup... Toutes ces personnes ont profité de moi quand j'avais juste en tête de jouer et que je me foutais du reste. C'était la dure réalité. Je pense que j'ai payé ma dette après Guns. Ce fà»t dur, mais je pense que je devais passer par là pour voir à quel point j'étais tenace et résistant.

A partir de là , Perla et moi avons déménagé dans une nouvelle maison en haut de Nichols Canyon, nous étions déterminé à nous reposer et prendre un nouveau départ. Nous nous sommes installé dans une pseudo relation domestique assez sympa ensemble, nous avons fait de notre mieux, et j'ai continué à jouer o๠je le voulais et j'attendais l'inspiration pour repartir avec un nouveau groupe. En 2001, j'ai accepté de jouer pour l'anniversaire de Michael Jackson au Madison Square Garden et Perla et moi avons pris l'avion pour aller là -bas. C'était le premier concert depuis mon opération, donc je l'attendais avec impatience, et ça allait être mémorable... c'est rien de le dire.
Je me suis préparé pendant deux jours pour jouer le 8 et 10 septembre. Ca promettait d'être un grand évènement, Michael avait réuni tout le monde de Jamie Foxx à Liza Minelli, Marlon Brando, les Jackson Five et Gloria Estefan parmi tant d'autres. C'était un show immense, et tout l'entourage de Michael était à fond, et moi je faisais de mon mieux pour rester à l'écart de l'alcool. Après tout, maintenant j'avais un pacemaker, ce qui allait rendre les choses intéressantes.
Quand les docteurs m'avaient mis sous défibrillateur c'était pour maintenir mon coeur a un taux normal. Pour la plupart des gens, ce n'était pas un problème, mais j'avais omis de dire aux spécialistes que lorsque j'étais sur scène mon coeur s'emballait. Quand je suis monté sur scène avec Michael, j'ai été soudain frappé par un choc dans ma poitrine, et ma vue s'est brouillée. C'est arrivé au moins quatre fois sur chaque chanson et je ne savais pas du tout ce qui se passait, je pensais qu'il y avait un court-jus avec mon jack ou que c'était du au flash des photographes. Et chaque fois que ça arrivait, je devais rester là et faire comme si de rien n'était. Je l'ai vu plus tard à la télé et ça passait inaperçu. Tout était extrêmement déconcertant, cependant j'ai finalement su ce que c'était.
Le matin du 11 septembre, nous avons été réveillé à 8h15 par David Williams, le guitariste de Michael Jackson.
Il m'a dit "Slash, allume la télé"
"Elle est déjà allumée"
"T'es sur le journal ?" Il m'a demandé en me regardant avec un air étrange
"Non, je suis sur E!Channel"
"Mets toi sur la chaine des news !" J'ai vu cet avion frappé les Tours Jumelles, et un instant plus tard le second appareil a frappé l'autre alors que j'étais en train de regarder. Les fenêtres étaient ouvertes dans ma chambre, donc je pouvais voir à distance ce qu'il se passait. C'était surement l'un des évènements les plus déconcertant que j'avais vécu dans ma vie. Comme vous pouvez vous l'imaginer, c'était la panique dans tout l'hà´tel. Il y avait des gens qui couraient dans les couloirs comme si c'était la fin du monde. Perla dormait toujours. Je devais la réveiller et essayer de lui expliquer ce qui était en train de se passer. Je pense que ça a pris quelques minutes avant que ça s'écroule. Michael et ses proches avaient déjà quitté les lieux et s'envolaient hors du pays je crois. Mais nous, nous étions coincés dans une ville sans dessus dessous.
Je pensais que nous étions plus en sécurité là o๠nous étions, mais Perla ne pensait pas la même chose. Elle voulait se casser de là . Elle était convaincue que l'air était toxique, mais nous ne pouvions pas partir. Et pour diverses raisons, les danseurs et les choristes de Michael s'étaient retrouvés dans notre chambre, parce que beaucoup de personnes étaient coincés dans Manhattan sans moyen de sortir. Perla voulait vraiment rentrer à la maison, donc elle essayait de nous sortir d'ici par n'importe quel moyen. Nous avons trouvé une limousine qui nous a fait traverser le seul pont qui était encore ouvert à ce moment, le pont George Washington. Nous avons traversé le New Jersey jusqu'au Poconos, une région en Pennsylvanie. Perla nous a trouvé un charmant hotel qu'elle connaissait, d'oà¹, je ne sais pas. Lorsque nous sommes arrivés là -bas, tout paraissait comme dans un magazine (draps de satin, miroir au plafond, etc, c'est un endroit magnifique et romantique, mais ce qu'ils leur foutent les boules, c'est que les gens là -bas n'ont apparemment pas entendu parler des incidents du 11 septembre, c'est pour eux assez perturbant. Ils restent là -bas trois jours en attendant de pouvoir prendre l'avion pour rentrer à L.A.)

**********

J'ai été admis à l'hà´pital à cause de l'héroïne à ce moment précis de ma vie. Je m'étais tenu à l'écart et j'avais perdu tout intérêt pour l'héroïne depuis si longtemps que je croyais à mes propres conneries lorsque je me disais que je n'y retoucherais plus. Même lorsque j'ai commencé à traà®ner dans des endroits o๠il était possible qu'il y en ait ou quand je sortais avec des gens qui en avaient probablement, je continuais à croire en moi. Je me suis convaincu et j'ai convaincu aussi Perla que j'en avais terminé avec l'heroïne, mais j'aurais du le savoir, ou au moins l'admettre, que tout ça allait m'y mener. Une nuit je suis allé en chercher et je suis rentré à Hyatt sur Sunset et j'étais tellement défoncé que je me suis écroulé et endormi de tout mon poids sur une seule jambe. Quand je me suis réveillé, je ne la sentais plus du tout. Je ne pouvais plus la bouger ni me tenir debout et c'était encore pire quand j'ai essayé de l'étirer. Les junkies font ça tout le temps, certains coupent leur circulation sanguine tellement fort que parfois la gangrène s'y installe. J'ai appelé le 911 et j'ai été admis aux urgences qui étaient littéralement bondés. Ils m'ont mis dans une chambre provisoirement jusqu'à ce qu'ils me trouvent une chambre permanente. Alors que j'étais couché là à fumer des cigarettes, d'ailleurs ils n'étaient pas vraiment ravi, ils ont contacté Perla et lorsqu'elle est arrivée je lui ai raconté tout ce qui était arrivé. Ca lui a fait peur et elle a menacé de me quitter si je continuais sur ce terrain là . Je suis resté là une semaine, et ça m'a fait beaucoup de bien de rester en paix avec ce silence... et puis de regarder la chaine Histoire.
La revoir m'a confirmé que c'était elle, la femme de ma vie. Je lui ai demandé de m'épouser et heureusement elle a accepté. Nous avons organisé une cérémonie magnifique à Maui, nous avons passé une semaine ensemble, appréciant la compagnie de l'autre. Les choses s'arrangeaient.
Avant la lune de miel, j'emmenais partout ma guitare et me suis plongé dedans en me servant de toutes ces choses qui me perturbait. Entre mon carnet d'adresse et mon téléphone, j'ai essayé de continuer à faire de la musique. Je manquais de projets, mais j'étais décidé, et quelques fois mes efforts me conduisaient à faire une pause récréative. L'une d'entre elles fà»t de travailler avec la légende Ray Charles. Le lendemain de notre lune de miel, je suis allé au South Central à L.A pour enregistrer "GlodBless America Again" avec lui. J'ai utilisé ma Telly (?) 1954, et ce fà»t une des sessions les plus étonnantes auxquelles j'ai participé, et un immense honneur. Je ne pensais pas que Ray Charles avait entendu parler de moi, mais nous jouions ensemble.
Ray était investi dans un projet qui venait en aide aux enfants défavorisés et qui aimaient la musique : il les laissait enregistrer dans son studio et utiliser son matériel et parfois Ray jouaient avec eux. Il les aidait à travailler sur des chansons, à apprendre certaines techniques et à composer les arrangements. Je suis allé là -bas trois fois pour enregistrer avec les gosses.
J'ai aussi participé à certains passages sur des morceaux du film Ray. J'ai joué de la guitare sur "Sorry Is the Hardest Word" sur l'album "Ray and Friends", mais après la mort de Ray, le producteur a choisi de faire appel à un ami et a enlevé mes parties, bien que Ray pensait que mon jeu était plus bluesy.
Ma période de retour aux sources sur le plan musical était sur le point de toucher à sa fin. J'avais vagabondé et j'avais appris. J'étais prêt à revenir à mon principal centre d'intérêt et commencer un nouveau départ. C'était le moment. J'ai pris contact avec Pete Angelus, qui s'occupait également de Black Crowes, et je lui ai demandé de s'occuper de moi. Il m'a mis en relation avec le batteur de Black Crowes Steve Gorman et Alan Niven m'a dégoté un bassiste. Nous avons commencé à écrire et nous avons composé la musique de ce qui s'appellerait "Fall To Pieces". Tout ce que nous avions besoin maintenant, c'était de trouver un chanteur...encore.
Mais à ce moment mon grand copain Randy Castillo perdu la vie, je suis allé à ses funérailles, et ce décès a engendré une renaissance à laquelle je ne m'attendais pas du tout.

Fin du chapitre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 13

En 2002 je suis allé en Irlande, j'avais été branché par Ronnie Wood pour faire parti de la tournée de son album solo. Il avait appelé la tournée "Not for Beginners". Perla m'avait accompagné et nous avons passé un super séjour en compagnie de Ronnie et de sa femme Jo. Nous répétions dans le bar de Ronnie : C'était une pièce construite hors de sa maison, elle contenait un bar avec un billard et un bec à Guinness. Nous avons joué plusieurs trucs super : ses propres morceaux, ceux des stones, des chansons des Faces, une chanson de Guns N' Roses et une chanson de Snakepit. Notre répertoire contenait plus de 60 chansons et nous avions un super groupe composé du fils de Ronnie, Jessie, deux potes de Jessie à la basse et à la batterie, et deux autres gars, plus la fille de Ronnie, Leah aux choeurs. c'était vraiment cool parce que nous tournions dans tous ces petits clubs à travers tout le Royaume Uni. Puis nous avions les "the Coors" qui venaient avec nous et qui reprenaient avec nous le classique des Faces "Ooh La La" chaque soir. C'était de grands moments et beaucoup de Guinness de consommé. Perla et moi nous allions le découvrir plus tard mais c'est à ce moment là que London a été conçu.

Après la tournée nous sommes rentrés et nous sommes repartis à Vegas pour le Nouvel An. Avant d'avoir été au Royaume Uni, nous avions passé un weekend là bas pour l'ouverture d'un espace appelé the Green Valley Ranch, et alors que nous étions là , dans un magazine à Vegas, nous avons remarqué une publicité pour un concert de Guns N' Roses au Hard Rock Hotel & Casino. Nous avons décidé d'y jeter un petit coup d'oeil.
J'ai appelé un promoteur que je connaissais et il nous a dit qu'il pouvait nous y faire rentrer sans problème. Nous sommes allés au Hard Rock pour prendre notre chambre quelques heures avant le début du concert, pendant que nous traversions le batiment des gens nous ont reconnus parce qu'il y avait des fans de Guns partout. Nous étions dans notre chambre depuis 10 minutes lorsque quelqu'un frappa à la porte. J'ai ouvert la porte et c'était un type de la sécurité.
"Oh, salut !" je lui ai dit "Il y a un problème ?"
"Monsieur, nous devons vous informer que vous n'êtes pas autorisé à aller au concert de Guns N' Roses ce soir"
"Ah Oui ? Et pourquoi ça ?"
"Nous avons reçu des ordres stricts de la part du management de Guns N' Roses de ne pas vous laisser rentrer dans n'importe quel circonstance. Je suis désolé".
"Allez quoi, c'est ridicule" je lui ai dit. "Laisse moi rentrer. Je ne suis pas là pour faire des histoires. Je veux seulement voir le concert. Je suis sà»r que tu comprends pourquoi".
"Je suis désolé, nous ne pouvons rien faire pour vous".
J'ai appelé mon pote promoteur et lui non plus ne pouvait rien faire. Il m'a dit que la rumeur c'était répandu que j'avais ma guitare et mon chapeau comme si j'allais monté sur scène. C'était irrationnel : je n'avais même pas ma guitare. Il n'y avait pas moyen : tout le personnel avait reçu des ordres de ne pas me laisser rentrer à n'importe quel prix. Nous avons décidé de laisser tomber : je ne suis pas le genre de gars à faire une scène.
Perla et moi avons décidé de partir et nous avons pris une chambre au Green valley ranch et nous nous sommes rendus à la grande soirée d'ouverture du Whiskey Blue et nous avons fait un saut à la soirée du nouvel an qu'ils avaient organisé. Cette nuit-là , j'ai suivi un gars que j'avais rencontré auparavant mais que je ne connaissais pas très bien, bien qu'il semblait me connaitre. Il m'a emmené dans une salle de bain et a fait une ligne de ce qui semblait être de la coke pour que je sniffe.
J'adore être déviant et faire ce que je ne suis pas sensé faire, ce qui inclut prendre n'importe qu'elles drogues qui m'est offerte sans vraiment demander ce que c'est ou d'o๠ça vient. J'ai sniffé ce truc, et en quelques minutes une très familière euphorie s'est emparée de moi. Je connaissais ce sentiment très bien : ce n'était pas de la coke, c'était un opiat ... une sorte d'héroïne. De très grande qualité, parce que subitement le monde était merveilleux en ce qui me concerne.
Je lui en ai demandé davantage et il m'a donné une poignée de pilules. "C'est quoi ça ?" je lui ai demandé "C'est ce que je viens de prendre ?"
C'est de l'OxyContin", il m'a dit " c'est en fait de l'héroïne synthétique. Tu peux te l'injecter et le sniffer. J'ai un énorme réseau". Ca j'en étais sà»r, il venait de sortir d'un cancer et il avait des prescriptions médicales sans fin.
"Wow, je lui ai dit essayant de contenir mon enthousiasme. "Je garde ça en tête".

Perla et moi avions passé notre première année de mariage et notre relation était plutà´t sauvage. Elle était la plus extraordinaire et la plus cool des femmes : peu importe le nombre de soirées o๠nous sommes allés, peu importe le genre de connerie qu'elle ou moi avons faite ou qui se passait autour de nous, Perla était toujours sous contrà´le. Elle pouvait rester les pieds sur terre même dans des circonstances malsaines et était toujours celle qui s'occupait des personnes qui en avaient besoin. Pendant cette période, nous buvions beaucoup, nous prenions beaucoup d'ecstasy et de la coke, mais la chose qu'elle ne pouvait pas tolérer était l'héroïne. Elle avait menacé de me quitter après mon épisode au Hyatt et d'aucune façon elle n'allait autoriser cette merde, ce qui était le plus effrayant.
Je me suis dit à moi-même que je lui en parlerait alors que je pilais un autre OxyContin et que je le sniffais et entrais dans un état de bienheureux. J'ai emmené cette habitude avec moi de retour à L.A. et gardé ce truc secret pendant un moment. J'ai commencé à appeler mon pote pour en avoir plus... Il faisait des aller retour L.A / Vegas pour m'en fournir. Assez vite j'avais un nouveau fardeau à porter.

**********

En était maintenant en 2002 et Aerosmith jouait au L.A Forum avec Cheap Trick en ouverture. J'étais prêt à y aller et mon pote de Vegas était un ville avec un gros paquet d'OxyContin, nous étions armés jusqu'au dent et prêt pour passer une super soirée. Perla et moi avions eu une grosse dispute a propos d'un truc insignifiant juste avant que je ne parte. Ca craignait assez pour qu'elle ne veuille pas me laisser partir.
J'étais stone et tétu : je ne voulais rien entendre, j'allais au concert qu'elle le veuille ou non. Mon pote m'attendait dans la voiture et j'essayais de sortir de la maison. Je marchais jusqu'à la porte alors que Perla se tenait en bas des escaliers, me parlant encore malgré mon manque de réaction.
"Slash !" elle a dit en hurlant. Je me suis retourné. "Je suis enceinte".
Je suis pourtant fort, mais ça m'a scié en deux. Je suis resté là, la regardant pendant un long moment. C'était comme si le temps s'était arrêté.
"Ok" je lui ai dit "On en reparlera quand je serais de retour".
J'étais chaud comme de la braise, et étrangement ou délibérement les mecs d'Aerosmith, les mecs de Cheap Trick et tout ceux vers qui j'allais en étaient conscient. Dans ces conditions, j'ai fait la seule chose à faire : j'ai trainé toute la soirée avec David Lee Roth. Mais au fond de moi, je ne pouvais me sortir de la tête ce que m'avait dit Perla.
Quand je suis rentré à la maison nous avons fait le point. Nous étions mariés depuis un an, et vivions ensemble depuis cinq ans. Jusque là, rien ne s'était passé et nous n'utilisions jamais de protection. Il n'avait pas fallu longtemps pour décider d'avoir ce bébé. Nous avons émis l'hypothèse que ma consommation de Guinness en Irlande avait quelque chose à voir avec ma soudaine virilité. Nous avions une blague qui revenait souvent sur le fait d'appeler notre enfant Guinness, mais nous avons abandonné car c'était le nom du chien de Ronnie Wood.
La grossesse de Perla a été la plus grande motivation que j'avais eu jusqu'à présent pour me rebooster : J'ai arrêté l'Oxy, sans rien dire de tout ce que je faisais à Perla. J'ai tout arrêté comme je l'avais fait par le passé. J'ai eu du mal à rester debout et j'ai dit à Perla que j'avais la grippe. Mais ça n'a pas marché : j'avais oublié une cachette dans la chambre d'amis, et lorsqu'elle l'a trouvé, elle savait exactement ce que j'étais en train de faire.
Nous vivions de location en location et nous avons finalement décidé d'acheter une maison. J'avais mis sur le marché la maison où nous avions enregistré Snakepit depuis un moment et elle avait été finalement vendue, donc nous prenions un nouveau départ. (...)
Donc je suis devenu clean, et j'étais inspiré par Perla : dès la seconde où elle a su qu'elle allait avoir un bébé, elle a arrêté de boire et de fumer sur le champs. Elle a subi un énorme changement : l'instinct maternel avait pris le dessus immédiatement et c'était vraiment incroyable.
Perla a eu des complications pendant la grossesse, London était un bébé de siège, ce qui voulait dire qu'il était assis d'une certaine manière et c'était pour elle inconfortable et douloureux pendant la plupart des neuf mois. Elle est restée au lit quasiment jusqu'à terme.
Durant ces mois là, j'ai commencé à mettre en place un nouveau groupe. Pete Angelus qui s'occupait de Van Halen, David Lee Roth et les Black Crowes, avait envie de s'occuper de moi, donc il m'a mis en relation avec Steve Gorman, l'ex batteur des Black Crowes, qui était disponible à ce moment parce que le groupe avait splitté. Mon vieux pote Alan Niven m'avait donné le numéro d'un bassiste que je devais selon lui absolument écouter, donc je l'ai embarqué, je ne me souviens plus de son nom, mais nous avons commencé à répéter tous les trois, nous avons fait quelques répétitions sans réel calendrier. J'étais sérieux, je ne buvais même plus. C'était la première mois que je me remettais vraiment au travail depuis Snakepit : j'étais en meilleure condition que jamais, je commençais à penser à refonder un nouveau groupe, et je commençais à écrire de nouvelles compos. C'est à ce moment que j'ai trouvé la musique qui deviendrait "Fall To pieces". Nous n'avons pas joué trop longtemps, mais j'avais beaucoup d'idées, l'une des plus aboutie fût cette chanson.

*******

C'est dans la même période que j'ai appris que Randy Castillo était mort. Je connaissais Randy depuis des années : nous nous étions rencontrés dans le milieu métal des années 80. C'était l'un des batteurs les plus demandés en studio et en live, il avait joué avec Ozzy, Lita Ford et tous les noms auxquels vous pouvez penser. Mais Randy était loin d'être comme le musicien de métal typique de L.A. : il était l'un des meilleurs, il avait les pieds sur terre, et c'était l'une des personnes les plus faciles à vivre que j'avais rencontré. C'était cool de faire la fête avec lui et il n'y avait pas de conneries : c'était un gros consommateur d'alcool et de coke, mais c'était toujours un super batteur avec un coeur d'or. Je ne me rappelle plus exactement comment nous nous sommes rencontrés, mais nous avions des amis communs, et dans ma tête c'était comme si j'avais toujours connu Randy. Ce qui faisait de lui un homme à part de quelqu'un de L.A, c'était qu'il était toujours heureux et ne portait jamais de jugement sur quiconque. Il n'était pas comme tous ces gens autour de nous, il n'était pas du genre à dire des conneries sur les autres où à passer la soirée à critiquer les gens sur leur look ou sur leur attitude. C'est le genre de comportement typique à L.A; mais Randy s'en foutait, peut-être parce qu'il était originaire du Nouveau Mexique.
Je jouais au Nouveau Mexique avec Snakepit lorsque j'ai entendu dire que Randy avait un cancer et que c'était très sérieux. Quand nous étions là-bas, il est venu au concert et a trainé avec nous dans le bus. Il était sous chimiothérapie et il n'avait pas l'air bien du tout. Il était mince et faible mais j'étais tellement heureux qu'il ait pu quand même venir.
Pas longtemps après, j'ai entendu dire que son cancer avait disparu et qu'il allait de mieux en mieux. Et puis pas longtemps après je l'ai revu et c'était comme un gars différent, il avait l'air vraiment bien. Quand j'ai reçu l'appel, peut-etre cinq mois après ça, qui disait que Randy était mort, j'ai été choqué. Je n'avais même pas su que sa santé avait décliné.
Les funérailles eurent lieu au cimetière Forest Lawn et toutes les personnes que Randy avait connu était là, tous ces amis musiciens de tous les groupes auxquels il avait participé, incluant Ozzy, il y avait toute sa famille et tous les amis qui l'adoraient, c'était un énorme rassemblement. A la réception j'ai vu Matt Sorum qui m'a dit que lui et quelques autres étaient en train de mettre en place un concert de soutien pour la famille de Randy et pour lui rendre hommage. Matt m'a demandé si je voulais jouer et j'ai pensé que c'était une très bonne idée : toutes les excuses étaient bonne pour jouer de la guitare. Mais là, je voulais le faire pour Randy.
Matt et moi avons décidé de jouer un morceau ensemble et nous furent d'accord d'appeler Duff, qui était retourné vivre à Seattle, pour lui demander s'il était intéressé. Il avait formé un groupe appelé Neurotic Outsiders avec Steve Jones des Sex Pistols, ils avaient sorti un album et fait une tournée. Puis ils s'étaient séparés ; Duff avait formé un nouveau groupe avec des potes à lui de Seattle, le groupe s'appelait Loaded. Je suis allé le voir quelques fois : il était venu pour mon anniversaire, nous avons joué avec Izzy en studio une fois, donc nous étions restés en bon terme et en contact.
Nous recherchions un chanteur (comme d'habitude) et nous avions besoin d'un guitariste rythmique. J'avais en tête Josh Todd et Keith Nelson de Buckcherry. J'avais entendu dire que leur groupe avait splitté, donc c'était une option. J'aimais bien la voix de Josh et quelques trucs qu'ils avaient fait et c'était une bonne occasion de l'essayer.
Nous voulions faire quelque chose de spécial pour cette occasion, donc Matt a appelé B-Real et Sen Dog de Cypress Hill pour voir s'ils voulaient venir et faire une chanson ou deux avec nous. Ils sont venus, donc nous nous sommes tous pointés pour répéter et ce fût vraiment une après-midi instructive. Quand nous sommes arrivés au Mates il y avait cette petite étincelle : être à nouveau dans une pièce avec Matt et Duff m'a remis dans la même ambiance que lorsque nous étions sur scène avec Guns. Nous avons commencé à jouer pendant que les autres nous regardaient, et dès le premier accord, il y eût cette confiance et camaraderie musicale qui parlait d'elle-même.
Nous avons répété sur "Paradise City", "It's so easy", "Mama Kin", une chanson de Thin Lizzy "Jailbreak", "Rock N' Roll Superstar" et une chanson des Sex Pistols "Bodies". B-real et Sen Dog sont intervenus en rappant sur les couplets de Paradise City. C'était génial. Pour la première fois depuis les premiers Snakepit, je me sentais bien musicalement parlant. Le noyau que nous formions, Matt, Duff et moi était incontestable. Quand nous avons commencé à répéter, les gens qui répétaient ou travaillaient au Mates ce jour là ont commencé à nous regarder et à écouter. Assez vite nous avions un petit public et nous les scotchions littéralement au mur.
Le concert hommage à Randy eut lieu au Key Club le 29 avril 2002. C'était la première fois qu'autant de membres de Guns rejouaient ensemble depuis des années. Nous avons joué en dernier et nous avons déchainé le public. Steven Tyler nous a rejoint et a chanté "Mama Kin" avec nous. C'était une soirée mémorable. J'étais aux anges.


(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 13 (encore)

J'étais à la maison avec Perla le lendemain lorsque Duff a appelé.
"Ecoutes" il m'a dit "C'était super hier soir. Je veux dire vraiment super"
"Ouais c'est vrai" je lui ai répondu "je n'arrête pas d'y penser depuis toute le matinée".
J'étais en train de penser que j'avais perdu beaucoup trop de temps. J'avais bricolé avec d'autres musiciens, des musiciens talentueux certes, mais aucun d'entre eux ne faisaient l'affaire. J'ai toujours cherché quelque chose que j'avais en fait sous les yeux.
"Duff, on devrait faire quelque chose ensemble" je lui ai dit "on serait stupide de ne pas le faire. On se fout des connotations Guns N' Roses".
"Ok" il m'a répondu "on se lance".
Duff et moi nous n'en n'avions jamais parlé ensemble, mais nous avions tous les deux consciencieusement éviter de travailler ensemble. Nous ne voulions pas être catalogué, nous ne voulions pas être étiqueté : nous ne voulions pas être résumé et défini comme un projet ex Guns. A cette époque pas mal de temps était passé et même si ça n'avait pas été le cas, nous avions connu assez d'énergie en jouant ensemble pour savoir que nous pourrions surmonter toutes les conneries qui seraient déversées sur nous.
Matt était là aussi et comme Josh et Keith étaient intéressés par le projet, nous avons commencé à nous rassembler quelques jours par semaine à leur salle de répétition dans le nord d'Hollywood. Je ne savais pas ce que ça allait donner avec eux parce que je ne les connaissais pas, mais j'avais envie d'essayer.
Keith et Josh avaient quelques chansons sur lequel nous avons travaillé et Duff et moi avons commencé à créer sur le grill aussi naturellement que nous l'avons toujours fait. La seule chose que je n'aimais pas dans cet endroit c'est que je pouvais pas entendre Josh chanter. Ca a commencé à m'inquiéter après quelques semaines, à mesure que nous devenions de plus en plus impliqués, car je ne savais toujours pas comment le groupe sonnait. J'ai commencé à enregistrer en sortie de table, et putain j'ai vraiment été surpris. Quand en rentrant j'ai écouté les morceaux, j'ai été choqué : la voix de Josh était beaucoup trop linéaire et grinçante; ça détonnait avec la musique et je ne parle même pas du fait que ce soit faux.
Je suis assez géné de dire que j'étais prêt à quitter le groupe prématurément à cause de ça. J'ai supposé que Duff et Matt avaient eux aussi écouté les mêmes bandes que moi, j'ai supposé que ça venait peut-être de moi parce que ce que nous faisions ne gênait personne d'autre, tous les autres avaient l'air de trouver ça bien.
"Je ne peux pas continuer" j'ai dit à Duff et Matt après la répèt suivante. "j'arrête".
"Quoi ? De quoi est-ce que tu parles ?" Duff a demandé
"Qu'est-ce qui cloche ?" Matt m'a demandé
"Vous avez écouté ce que nous avons enregistré ?"
"Non" ils m'ont répondu tous les deux.
"Et bien vous devriez".
Ce soir là ils ont écouté les bandes et le lendemain nous étions tous d'accord.
La voix de Josh est parfaite pour Buckcherry, mais elle n'était pas suffisamment musicale pour nous. Je suis ravi de dire que Buckcherry s'est remis ensemble et que leur gros single en 2006 "Crazy Bitch" était l'un des morceaux sur lequel nous avons travaillé ensemble sur cette période.
Nous avons fait savoir à Josh que nous ne voulions pas continuer avec lui et tout s'est bien déroulé, mais par contre nous ne savions pas comment nous y prendre avec keith lorsqu'il nous a dit vouloir continuer de bosser avec nous. Ces deux-là formaient un duo d'écritures, ils étaient amis, ils jouaient dans le même groupe, nous avions pensé que tous les deux formaient un package et nous pensions que Keith partirait quand Josh est parti.
"Je m'en fous" il a dit "J'aime ce que nous sommes en train de faire. Je reste".
Il y avait seulement un problème : généralement Keith jouait exactement ce que moi je jouais en même temps. Il n'y avait pas de différence et il n'arrivait pas à sortir de ce que j'étais en train de jouer. Donc ça sonnait comme deux Les Paul qui jouaient les mêmes parties identiques. Il a trainé avec nous deux semaines de plus, nous pensions qu'il allait partir de lui-même...mais non, donc nous avons du lui dire de partir. Encore une fois, j'ai été heureux d'apprendre qu'il avait rejoint ces potes et reformés Buckcherry.

**************

Matt, Duff et moi avons commencé à répéter et à écrire comme des fous. Je gardais les yeux ouverts et les oreilles à la recherche d'un autre guitariste et d'un chanteur. Je suis allé avec Josh Todd voir jouer Duff avec Loaded un soir au Viper Room. Je suis rentré par la porte de derrière et tout à coup c'était comme si je revenais en 1984. J'ai revu des gens que j'avais connu à cette époque, et ils n'avaient pas du tout changé. J'ai revu des filles et des gars de différents lieux : le Troubadour, le Whiskey, le Rainbow regardant ce qu'ils avait fait comme chemin pendant ces vingt années. Il y avait des gars des Faster Pussycat, L.A Guns et les mêmes nanas que j'avais rencontré, ils étaient tous là, c'était comme avoir traversé le temps ; tout le monde portait les mêmes vêtements, la même façon de se maquiller, faisant à priori les mêmes conneries. Et bien sûr Gene Simmons était là entouré de tas de nanas pour la photo. Et par dessus tout, Ron Jeremy était là avec quelques nanas du porno.
Duff m'avait un peu plus tôt dans la journée parlé de ce concert.
Il m'avait dit "Un des mecs qui joue de la guitare dans mon groupe est un de nos meilleurs potes de lycée"
"Ah Oui ?" je n'avais pas la moindre idée de qui il parlait.
"Oui vraiment" il m'a dit " c'est Dave Kushner. Il m'a dit que vous étiez potes, je voulais juste te faire savoir qu'il était dans mon groupe".
C'était vrai, Dave et moi étions potes au collège et au lycée, il avait l'habitude de venir aux concerts de mon groupe Tidus Sloan avant même qu'il ne joue de la guitare. Dave est vraiment un gars super cool et j'ai toujours pensé du bien de lui pendant toutes ces années. Là dernière fois que je l'avais vu, il travaillait au Tower Vidéo lorsque Guns N' Roses était en train de prendre son envol, à l'époque il avait une sérieuse tendance à picoler. Il travaillait au rez de chaussée entre le rayon musique et vidéo, emballant et déchargeant les produits, et buvant énormément là-bas apparemment. Maintenant, ça faisait 15 ans qu'il était sobre. J'étais vraiment curieux de le revoir à nouveau.
Le poids des années 80 au Metal Shop m'avait plutot fatigué rapidement ce soir-là, mais j'avais eu la chance de dire bonjour à Dave avant de partir. C'était vraiment bon de le revoir. Après le départ de Keith, Duff m'a suggéré de prendre Dave à la place et j'étais totalement pour. Ca a fonctionné tout de suite, Dave apportait quelque chose de cool à ce que nous faisions. Il n' y a pas eu de délibération, ça le faisait, ça collait parfaitement. Il apportait une nouvelle dimension au son du groupe et il avait un style de jeu qui collait parfaitement au mien et inversement. A ce moment le lineup était composé de Duff, Matt, Dave et moi, la musique arrivait naturellement. Nous avions toujours le même problème : pas de chanteur. C'est l'histoire de toute ma vie, n'est-ce pas ?
Tu penses que pour un groupe comme le nôtre c'est plus facile de trouver un chanteur. Tu n'y es pas. Nous avons cherché sans trouver une idée de la façon de chercher pour un groupe comme le nôtre un nouveau chanteur.
"Et si on mettait une annonce dans le Recycler ?" j'ai demandé lors d'une répèt
"Je ne sais pas" Duff m'a répondu "je pense que nous devrions le faire. Nous ne pensons à aucun chanteur"
"C'est comme revenir à l'époque où nous nous sommes rencontrés la première fois" je lui ai dit "Lorsque Steven et moi nous t'avons rencontré et formé le groupe. Nous avons écrit pas mal de grand morceaux mais trouver un chanteur est juste impossible"
"Tu as raison. Nous sommes à un moment clé" Duff m'a répondu "Ca craint. Putain c'est quoi ce bordel ? on doit mettre une annonce dans le journal."
Avant de le faire, nous avons pensé qu'il serait une bonne idée de lister tous les bons chanteur de rock, sans regarder si ils faisaient parti d'un groupe ou non. Notre liste était plutôt courte : parmis tant d'autres, il y avait Sebastian Bach, Ian Astbury et Steve Jones. Il y avait un autre nom que tout le monde semblait apprécier : Scott Weiland... mais nous pensions qu'il faisait toujours parti du groupe Stone Temple Pilots.
Après avoir fait notre liste et réalisé que tous les gens qui figuraient sur cette liste étaient déjà pris, nous avons mis une annonce dans le Recycler et également dans le Music Connection. Nous avons été jusqu'à mettre une annonce dans le Hollywood Reporter. Mais la chose la plus marquante que nous avons faite c'est d'en parler sur MTV.com. Des années de ça, nous n'aurions pas pu le faire et peut-etre j'ai été un peu naif sur l'impact que ça pouvait avoir. J'ai compris rapidement la leçon : une seule de ces petites annonces nous a submergé de tonnes de CDs et de cassettes.
Notre "projet" a commencé à être diffusé à la radio, a figuré partout sur internet, et soudainement nous étions sous les feux des projecteurs juste parce que nous étions à la recherche d'un chanteur. Nous avons commencé à recevoir deux cent candidatures par semaine en provenance du monde entier, tout ça envahissait ma boite aux lettres. J'ai commencé à collecter tout ça dans de grands cartons, et le facteur, qui voyait tout ça a commencé à me regarder avec beaucoup d'étonnement.

*************
J'ai reçu un appel un jour
"Halo ?"
"Comment tu vas ? C'est Izzy.
"Salut, je vais bien" je lui ai répondu "je me prépare pour aller à une répèt. Je suis actuellement en train de bosser avec Duff et Matt et ce gars Dave. Nous sommes en train de faire quelque chose de pas mal du tout".
"Cool. Je vais venir vous voir".
C'était classique avec Izzy; il est si insaisissable, il fait surface quand tu t'y attends pas, reste avec nous pendant un long moment, puis il disparait pendant deux mois. Il est venu au studio avec sa guitare et son ampli et avec quelques démos. Nous avons joué avec lui pendant deux semaines et c'était vraiment super : nous avons écrit 12 chansons qui auraient pu figurer sur le meilleur album de Guns N' Roses, les yeux fermés. Nous avons parlé du bon vieux temps, nous avons partagé nos blessures de guerre, nous avons beaucoup ri, nous avons passé un vrai bon moment.
Dans le même temps nous étions toujours en quête d'un chanteur, ce qui n'intéressait pas Izzy. Quelque soit la manière dont ça tombait sur le tapis, il ne voulait pas du tout en entendre parler ; il voulait prendre de la distance le plus possible. Il ne voulait pas apparemment faire parti du groupe : il voulait juste "s'occuper". Discuter de la façon de trouver un chanteur était beaucoup trop pour lui. Il était, en général, contre un seul chanteur. Je pense savoir pourquoi.
Le truc du chanteur a toujours été un problème dans tous les groupes que j'ai fréquenté et je ne pouvais pas croire que après tout ce temps, ça continuerait de m'importuner.
"J'ai une idée" Izzy nous a dit un jour en répèt "Vous savez ce que nous devrions faire ?" "Duff et moi nous avons qu'à chanter et nous pourrions faire une tournée des clubs dans un van".
Il l'a dit à sa façon, ce qui veut dire qu'il était dur de savoir si il était sérieux ou si il rigolait.
Je me suis acharné à trouver un vrai frontman malgré tout, parce que je prenais ce projet très au sérieux. J'étais en train de me rendre malade de ne pas pouvoir sortir et de jouer. Je n'allais pas laisser cette situation continuer. Mais je dois admettre que j'ai envisagé cette possibilité...pendant une minute.
Nous avons appelé ce gars légendaire, John Kalodner de A&R pour lui demander un conseil sur les choix possibles de chanteurs. John est venu nous voir répéter et il a trouvé que nous étions la meilleure chose qu'il est vu depuis le pain en tranche... mais il nous a dit qu'il ne connaissait pas de bon chanteur disponible.
Izzy nous a suggéré d'enregistrer quelques morceaux sur lesquels nous avions bossé au Rumbo, ce que nous avons fait. A ce moment je me demandais ce qu'Izzy avait en tête : dans ma tête, ce que nous étions en train de faire avec lui c'était s'occuper et juste prendre du putain de bon temps, sans se soucier de savoir où ça allait nous mener. Dans le même temps j'avais l'intention de continuer, idem pour Duff et Matt, mais je n'étais pas sur de savoir pourquoi Izzy voulait franchir une nouvelle étape avec nous pour suggérer d'entrer en studio.
Dans tous les cas, les chansons que nous avions faites ensemble étaient super et je n'avais pas envie de tout arrêter maintenant. Trois d'entre nous avaient également écouté les démos que nous avions reçu. Nous en avons trouvé une qui nous a interpellé : celle d'un gars du nom de Kelly de Floride. Nous l'avons fait venir pour l'essayer sur un ou deux morceaux et dès qu'il s'est pointé dans le studio, Izzy s'est esquivé. Il n'y a pas eu de disputes ou quoi que se soit, il devait juste partir et nous a fait ses adieux.

*************
Ca n'a pas marché avec ce chanteur Kelly mais il était proche de la direction que nous voulions prendre. Encore des mois ont passé sans que nous approchions de près ou de loin de la vérité. J'avais espéré trouver une pépite, des talents cachés quelque part. J'en ai parlé à Gilby, qui en ce temps là trainait au Mates tous les jours car il produisait un groupe appelé The Bronx. Il pensait que nous étions fou.
"Tu ne trouveras jamais un chanteur comme ça" il m'a dit en me souriant tristement " Avec le niveau que vous avez, vous ne pouvez pas faire ça. Vous ne pouvez pas chercher un talent "brut"; rien de ce que vous trouverez n'atteindra votre niveau. Il y a tellement de chanteurs autour de nous et nous les connaissons tous".
Je n'allais pas me décourager pour autant, j'ai persévéré. Nous avions des quantités innombrables de démos ça et là et il y aurait sans doute quelque chose de bien dedans, du moins c'est ce que je pensais.
Nous répétions cinq jours par semaine : pendant trois heures nous composions et les deux heures restantes nous écoutions les démos que nous avions reçu.
Nous les avons toutes écoutées. C'était de la bouillie. Pire que ça, c'était vraiment décourageant. (...)
Beaucoup sonnaient comme celle par exemple de ce gars du Wyoming qui vivait dans son garage et nous envoyait sa meilleure imitation des Guns. Il y avaient beaucoup trop de démos faites par des chanteurs qui aimaient les Guns à un point assez malsain. J'aurais voulu demander à beaucoup d'entre eux si ils avaient écouté ce qu'ils nous avaient envoyé ou au moins fait écouter à quelqu'un de leur entourage avant de nous l'envoyer et si ils avaient eu un retour de ces personnes.
Il y avait des exemples sans fin de gars faisant de vraiment mauvaises versions de "Welcome to the jungle"; ou beaucoup de personnes qui se considéraient comme des poetes en collant des textes dramatiques sur des sujets divers et variés. Nous avons entendu des chanteurs folk, des chanteurs trash metal, nous avons écouté des gens qui nous avaient envoyés des enregistrements si merdique que je prie Dieu qu'ils se soient enregistrés avec un micro branché sur leur chaine portable.

J'étais en train de conduire sur North Hollywood un jour en pensant à quel point notre situation était bizarre. Et en même temps je pensais que ça serait une bonne idée de tout filmer, parce que je savais que tout ça irait quelque part. J'ai pensé à en parler à un de mes potes Eric Luftglass, un producteur de VH1, mais avant que l'idée murisse dans ma tête, c'est lui qui m'a appelé.
"Hey Slash, c'est Eric Luftglass. J'ai entendu dire que Duff, Matt et toi vous vous étiez réunis et que vous cherchiez un nouveau chanteur ?"
"Ouais, tu en connais un ?"
"C'est amusant ! Non mais je voulais savoir si ça t'intéresserais que nous filmions la recherche de ce nouveau chanteur pour une spéciale sur VH1. Ca serait un bon coup de projecteur sur votre groupe. Et sinon, vous avez un nom de groupe ?"
"Non, pas encore. On est toujours coincé à l'étape du chanteur. Mais tu sais, je te jure que j'étais en train de penser que je devrais t'appeler pour faire quelque chose de tout ça".


(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
voila ! pour les dernières page de la bio, on attendra que slashsan est un peu de temps!

j'ai fais le montage à la chaine, possible qu'il y ait des bugs, ne pas hésiter à le dire ou à corriger
c'est pas faux
The Graduate
Excellent boulot pour les curieux ou pour les fans de Slash comme moi
"Seule une Gibson est bonne assez"
Percevalle
Chapitre 13 (toujours)

Eric a envoyé deux cameramen au Mates, nous ne savions pas comment ça allait se passer. Nous avons décidé de réserver notre jugement jusqu'à ce que nous les rencontrions. Les deux gars s'appelaient Alex et ils avaient récemment tourné le "Behind The Music" sur Aerosmith, doc que j'avais trouvé sympa. Nous avons commencé à trainer avec eux et ça s'est bien passé : ils ont commencé à faire le genre de prises habituels des "Behind The Music".
Nous avions rassemblé quelques démos intéressantes que nous avions apprécié ; la plupart d'entre elles avait été réalisées par des chanteurs talentueux qui n'évoluaient pas vraiment dans le style que nous recherchions mais qui étaient tout de même bonnes.
Je pensais qu'au moins une des deux cents démos que nous avions entendu sortiraient suffisamment du lot pour que nous convoquions la personne en studio. C'est ce qui est arrivé avec un gars du nom d'Alex d'Angleterre, sa démo était vraiment pas mal. Il jouait, si je ne me trompe pas, dans un groupe du nom de Little Hell. Le groupe était un groupe de punk rock avec beaucoup de feeling et pas mal de sarcasmes dans les paroles. Nous l'avons fait venir et il a fini par figurer sur le doc VH1 special, mais rien ne s'est passé lorsqu'il a rejoint le groupe.
A partir de ce moment, huit mois avaient passé depuis que nous avions décidé de faire ce doc et nous commencions à être fatigué. Ca ne nous a pas aidé lorsque des pontes de VH1 qui avait vu des scènes du doc sont arrivés dans le studio pour nous dire "Il faut encore plus de drames". Certaines scènes de notre quotidien n'avaient pas été coupées, donc nous avons commencé à nous battre avec les producteurs à partir de ce moment. Pour finir, les images qu'ils avaient tourné avaient l'air beaucoup plus "dramatiques" qu'elles ne l'étaient réellement. Et malheureusement, le temps que nous avons passé avec Sebastian Bach est devenu le point central du programme.
Parmi les chanteurs professionnels que nous connaissions, Ian Astbury du groupe The Cult est venu voir de lui-même ce que nous étions en train de faire (sans être filmé); Sebastian Bach était également un prétendant, mais ça n'a jamais été vraiment considéré comme une possibilité. Nous avons répété avec Sebastian pendant un moment et il est même venu en studio pour chanter sur quelques morceaux. A l'époque il bossait dans une production de "Jesus Christ Superstar" et c'était vraiment sympa de voir chez lui son nouveau côté professionnel. Pourtant ça n'a pas marché, ça sonnait beaucoup trop comme un collage de nos différents styles, rien de vraiment nouveau : ça ressemblait à du Skid Roses.
Et puis, le nom de Scott Weiland a fini par revenir souvent. Tout le monde dans le groupe le connaissait d'une façon ou d'une autre, sauf moi. Dave avait joué dans un groupe du nom de "Electric Love Hog" qui avait fait la première partie de STP, Matt l'avait rencontré en cure de désintox. La femme de Duff Susan, était amie avec Mary, la femme de Scott. J'avais toujours trouvé que c'était un super chanteur et je l'avais gardé dans un coin de ma tête pour le groupe. C'était le seul chanteur que je connaissais qui avait le genre de voix qui servirait la musique que nous étions en train de faire : il avait un côté qui ressemblait a du John lennon, un peu de Jim Morrison et quelque chose qui s'approchait du style de David Bowie. Il était selon moi le meilleur chanteur sortit ces dernières années.
Puisque tout le monde le connaissait, j'ai demandé à Duff de l'appeler. Ce qu'il a fait et il a demandé à Scott si il voulait venir jeter une oreille sur quelques unes de nos démos. Scott fût d'accord, donc nous avons bossé sur quatre titres, nous les avons enregistrés et je lui ai apporté moi-même le résultat chez lui. A cette époque il vivait à Blackburn, ironiquement, à seulement quelques portes de l'appartement où je vivais avec mon père lorsque j'étais gosse. Ce soir-là il donnait un concert avec STP, donc j'ai laissé le CD sur le pas de sa porte et nous avons attendu son appel avec beaucoup d'impatience.
Une semaine plus tard il nous a appelé, et aussi positif soit son retour sur la musique et sur ce que nous étions en train de faire, il a été honnête pour nous dire que STP était toujours en activité. Ils avaient quelques problèmes, mais Scott était franc sur le fait qu'il voulait dépasser tout ça et attendre de voir où ça allait le mener.
"Ecoutes" je lui ai dit "je ne veux pas me mettre entre toi et ton groupe".
Et on en est resté là. Duff, Matt, Dave et moi sommes retournés à notre pile de démos...

********
Nous avons demandé de l'aide à notre ancien avocat, qui avait fini par devenir manager, Dave Codikow. C'est une bonne chose que l'ayons faite, parce que les choses continuaient à aller nulle part, et quelques mois plus tard, David nous a fait savoir que Stone Temple Pilots avait spiltté. J'étais vraiment heureux de l'apprendre, pour des raisons vraiment égoistes. Je me foutais d'être poli, j'ai dis à Duff d'appeler tout de suite Scott pour lui demander si il était intéressé de venir nous voir et d'essayer.
On venait juste d'écrire la musique de "Set Me Free", nous avons donné la démo à Scott, nous lui avons demandé de l'écouter et nous lui avons dit que si il l'aimait, de venir et de nous voir répéter, sans pression aucune. Il a gardé la démo une semaine, c'est le temps qu'il a prit pour la bosser dans son studio et mettre sa voix dessus. A ce moment là, nous demandions beaucoup à Scott alors que lui essayait de voir ce qu'il pourrait faire tout seul. Il n'était pas sur de savoir si ce que nous faisions était ce qu'il lui fallait, mais lorsque nous avons entendu sa voix sur ce morceau, nous savions que c'était exactement ce que nous recherchions : ce qu'il avait fait sur ce morceau était largement au dessus de ce que j'avais imaginé. C'était d'un autre niveau : ça sonnait différent et meilleur que ce que nous avions fait auparavant. Je ne lui ai jamais demandé ce qu'il avait ressenti après avoir enregistré le morceau. Tout ce que je sais c'est que nous étions tous emballés. Et j'avais le sentiment que pour lui c'était pareil.
(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
Il ne reste plus qu'un seul chapitre à traduire
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 13 (suite)

Scott nous a amené le morceau lui-même, il est arrivé au Mates avec une de ses casquettes de pécheurs qui cachait presque ses yeux et l'un de ses pullover de surf avec une capuche et deux poches sur le devant. La porte de notre studio de répétition était à environ 6 mètres de la scène où nous nous trouvions, mais même à cette distance et avec sa petite taille, il dégageait un incroyable charisme et ça m'a frappé immédiatement. Quand il est monté sur scène pour nous dire bonjour, c'était comme si je le connaissais depuis longtemps. Nous avons discuté, nous avons écouté la démo qu'il avait enregistré, et c'était un peu comme si nous nous retrouvions à nouveau plutot que de commencer quelque chose de nouveau.

********
Nous avons été totalement conquis par la voix de Scott, c'était ce qui manquait aux morceaux sur lequels nous bossions. Le seul problème c'est qu'il n'était pas sur de vouloir faire parti de notre groupe. Il pensait sérieusement à enregistrer un autre album solo et il avait également des problèmes personnels dont il essayait de se sortir.
David Codikow et Dana Define avait fini par rejoindre l'équipe de Immortal en tant que managers, ils étaient très intéressés par le groupe et ont organisé un showcase pour l'Industrie au Mates. Nous avons joué qu'une seule chanson "Set Me free". Notre public était composé de producteurs, de directeurs artistiques et de coordinateurs artistiques pour des grosses productions cinématographiques. Tom Zutaut était présent également... comme au bon vieux temps.
C'était la première fois que le groupe jouait ensemble devant un public. Et ce fut intéressant parce que Scott s'est pointé juste au moment où nous devions y aller. Nous nous sommes précipités pour le chercher et il est arrivé en un rien de temps. Nous n'avions pas établi un genre de contrat avec lui pour lui demander ce qu'il avait fait ces dernières 24 heures donc nous étions un peu tendus.
Finalement ça n'a pas eu d'importance parce que lorsqu'il est arrivé nous avons tout donné et dès la première note tout s'est bien passé. C'est le genre de situation qui te rend nerveux juste avant de jouer, mais lorsque tu joues devant tous ces professionnels et dès la première note, tu sais exactement qui tu es et finalement au bout d'un moment plus rien n'a d'importance. Il n'y a rien de plus chiant qu'un showcase comme celui là, mais nous nous étions vraiment dans la chanson donc on s'en foutait pas mal. On a fait notre job et puis c'est tout.
Ca ressemblait à un groupe. C'était un peu comme eux (l'industrie) contre nous. Il nous a semblé que nous avions donné une bonne impression. C'était la première étape, mais je savais que nous allions continuer, que l'aventure ne s'arrêterait pas là. Tous les feux étaient au vert.

******
Il nous semblait important que Scott soit clean parce que ça c'était vraiment un problème. Nous lui avons dit que nous serions à ses côtés et que nous le soutiendrons s'il décidait de lui même d'être clean. Nous ne lui avons pas mis de pression, nous lui avons montré que nous comprenions la situation, c'est le cas de le dire, et je pense qu'au bout d'un moment il s'est senti en confiance. Une fois que Scott a semblé faire parti de l'équipe, nous avons commencé à passer aux choses sérieuses.
******
Le truc super avec ce groupe c'est que nous ne nous comportions pas comme un nouveau groupe, dès le début nous fonctionnions comme si nous jouions ensemble depuis des années. Je suppose que d'une certaine façon c'était le cas. Nous avons trouvé un bon moyen pour mettre le pied à l'étrier en tant que groupe : David et Dana avait contacté quelques studios pour voir quels films sur le point de sortir avaient besoin d'une chanson originale au générique. Une poignée de films nous furent présentés mais nous avons choisi "Hulk" et "The Italian Job" qui nous ont été proposés par Kathy Nelson de Universal, principalement parce que ça nous paraissait parfait mais aussi parce que nous aimions beaucoup Kathy.
Nous sommes rentrés en studio avec Nick Raskulinecz et avons enregistré une reprise de Pink Floyd "Money" pour le film "The Italian Job". Scott connaissait la chanson sur le bout des doigts donc c'est allé très vite. Nous l'avons répété une seule après-midi au Mates et nous sommes allés l'enregistrer au Chalis studio à Hollywood. Puis, en ce qui concerne "The Hulk", nous sommes allés au Oceanway pour enregistrer notre version de "Set Me Free". Nous savions que cette chanson cristaliserait notre image, nous avions vu une version non finalisée du film et nous avons aimé. En plus nous étions ravis qu'Ang Lee dirige le film. Nous avions Nick également pour produire le titre, mais ça n'a pas été de la tarte : nous avons eu pas mal de soucis pour le mixage parce que ça ne sonnait pas comme il le fallait. Finalement nous avons eu une série de mixs différents et sommes tombés d'accord le matin même du jour J.
Ca n'était pas le moment le plus étrange de cette session : sur le chemin des studios Oceanway où je me rendais pour enregistrer le morceau, j'ai reçu un appel de Duff qui me disait que Robert and Dean DeLeo de Stone Temple Pilots étaient entrain de produire "Alien Ant farms" juste à côté de nous au studio. Je me demandais comment allait réagir Scott en apprenant ça. Je suis arrivé là-bas juste avant lui pour être sur que rien n'arriverait et je suis donc allé voir Robert qui était dans une pièce à la machine à café. Il s'est incliné vers moi alors que je remplissais ma tasse d'eau chaude et je n'avais aucune idée de qui il s'agissait.
"Slash ?"
"Hum. Oui. Salut."
"Salut, je m'appelle Robert DeLeo. ravi de te rencontrer. J'ai beaucoup de respect pour toi. "
Il avait l'air assez gentil mais j'étais toujours inquiet pour Scott. En fait, il est entré par la porte de derrière donc ils ne pouvaient pas se croiser et ce pendant toute la durée de l'enregistrement.

Travailler sur ces musiques de films était un peu comme un test : nous étions controlés, limités d'une certaine façon. Nous étions un groupe de rock n' roll qui tenait la route, mais nous n'avions pas fait le grand saut : à ce moment là Dave travaillait toujours sur des chantiers de construction et Scott avait vécu un long et dur périple avec son dernier groupe qu'il était toujours prudent et fragile. Duff, Matt et moi étions par contre investis à 100% : nous avions tout mis de côtés et étions à fond dans ce groupe. Donc nous avons persévéré et nous sommes allés de l'avant.

Trouver un nom était un sujet récurrent pendant les répétitions et nous n'allions jamais bien loin. Un soir Perla et moi sommes allés voir un film, je ne me rappelle plus ce que que nous avons vu mais une fois que les lumières se sont rallumées et que les credits défilaient, j'ai été frappé par le nom "Revolution Studios". Perla avait parlé de quelque chose dans ce style la également. Il y avait quelque chose à creuser... J'aimais bien le début du mot. Et donc j'ai pensé à Revolver. Ca me paraissait pas mal comme nom pour plusieurs raisons : pas simplement parce que ça évoquait un pistolet, mais également parce que implicitement ça évoquait une porte tournante (?), ce qui en considérant le nombre de personnes faisant partis d'autres groupes n'étaient pas si betes que ça. Et bien sûr en plus de ça c'était le nom d'un des meilleurs albums des Beatles.
Le lendemain j'ai retrouvé le groupe au studios Universal, ou nous devions aller voir une projection de "The Hulk" pour décider si nous voulions faire figurer notre titre au générique. Sur le chemin entre le bureau de Kathy Nelson et la projection j'ai évoqué le nom de Revolver comme une possibilité.
Duff a dit "C'est cool, j'aime bien."
"Moi aussi" Matt a dit
Scott est resté silencieux pendant une minute. "Et que pensez-vous de Black Velvet Revolver ?" il a dit " J'aime l'idée de quelque chose d'intime comme le velours juxtaposé avec quelque chose de mortel comme un fusil ". J'y ai réfléchi pendant une minute. J'étais totalement d'accord avec sa vision des choses mais il y avait trop de mots.
"Hey" j'ai dit "Et pourquoi pas simplement Velvet Revolver"
"Ouais c'est cool" Scott a répondu.
Et tout le monde fut d'accord.
Nous étions tous sur la même longueur d'ondes et j'étais inspiré; je me suis posé et j'ai commencé des ébauches de logos juste après.

(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 13 (toujours)

Tout de suite l'idée du logo VR est arrivée celui que nous utilisons actuellement et tous avait l'air de bien aimer l'idée également.
Nous étions prêt : nous avons calé une petite conférence de presse ainsi qu'un showcase au El Rey Theater. C'était principalement réservé au gens de l'industrie mais le public était également autorisé : nous voulions informer le public que nous étions officiellement un groupe, avec un chanteur et un nom et que nous allions enregistrer un album assez vite. Nous venions juste d'écrire "Slither" donc nous l'avons joué, puis nous avons fait "Set Me Free", "It's so Easy", "Negative creep" de Nirvana et "Pretty Vacant" des Pistols. Ce n'était pas une question de choix de chansons mais à ce moment là il s'agissait des seules chansons que nous connaissions. Mais ça n'avait pas d'importance, l'énergie avait atteint un tel niveau que tu en prenais plein la tronche. L'alchimie du groupe sur scène était aussi organique que puissante. C'était un moment important pour nous : nous étions enfin un groupe. Nous avions bossé ensemble à divers occasions mais pas live, un des points les plus crucial. Le concert au El Rey était le moment de vérité. Dans les loges après le concert, nous étions tellement emportée par l'alchimie que nous avions sur scène que nous ne savions pas quoi faire après : enregistrer un album ou partir en tournée dès maintenant ?

Nous avons pensé qu'enregistrer un album était la chose la plus logique à faire. Bien que, à ce moment là nous étions en plein processus d'écriture et que les nouvelles compos arrivaient vraiment très vite. Avant que Scott ne nous rejoigne, nous avions derrière nous plus de 10 mois de compos, donc nous l'avons submergé de chansons potentiels qui devaient lui être proposées. Il s'est plongé dedans : en a choisit quelques-unes et les a changé en quelque chose d'inattendu et que nous avons adoré. Scott avait un petit studio et une salle de répétition à Toluca Lake qu'il appelait Lavish, où il bossait avec son technicien, Doug Grean. Ils ont pris les démos et ont réarrangé la musique pour qu'elle colle avec les parties de chant que Scott avait trouvé. Est sortie de là "Big Machine" et "Dirty Little Thing" pendant que nous continuions à composer de nouveaux morceaux comme "You Got No Right", "Slither" et "Sucker Train Blues" sur lesquels nous avons tous bossé ensemble ainsi qu'une chanson appelée "Do It For the kids" entre autres... Tout est arrivée de façon vraiment cool.
Tout s'annonçait vraiment bien jusqu'à ce que Scott soit arrêté un soir sur un parking à Lavish : il a été pris là-bas avec une fille dans sa voiture en train de prendre de la drogue. Il était déjà en liberté conditionnelle et c'était sa dernière chance. Ce fût pour lui un tournant : quand il est sorti de prison, il n'est pas rentré chez lui mais est rentré directement dans son studio. Il a choisi une musique nous lui avions donné et il s'est mis à écrire la chanson qui deviendrait "Fall To Pieces".
Scott a voulu tout sortir sur cette chanson : c'est un portrait de lui des plus honnêtes sur qui il était et sur ce qu'il avait à gérer à ce moment précis et c'était complètement inattendu pour les autres.

**********
Nous n'étions pas certain de la personne qui pourrait produire notre album, donc nous avons essayé plusieurs personnes ; nous avons envisagé plusieurs noms : Rick Rubin, Brendan O' Brien et quelques autres. Je ne sais plus qui a proposé Bob Ezrin, mais nous sommes rentrés en studio avec lui et avons enregistré "Slither" au Henson Studios. Il venait de finir de bosser sur le dernier album de Jane's addiction, mais mis à part ça, il avait bossé avec des artistes qui allaient de Alice Cooper à Pink Floyd. Ca ne s'est pas passé aussi bien que je l'espérais : Bob avait surproduit la chanson. Il avait mis trop de choses qui arrivaient en même temps, utilisant trop de pistes, à la fin le résultat était beaucoup trop dur à digérer et trop complexe pour une chanson que nous avions envisagé comme une simple chanson d'un groupe de rock n' roll.
Puis nous avons décidé d'enregistrer un morceau avec Josh Abraham que nous connaissions tous. Il était assez nouveau dans le milieu, il avait produit l'album de Staind qui avait eu un gros succès, et c'était sa plus grosse réussite. Au moins, c'était un album que je connaissais et il était actuellement en train de bosser sur le nouvel album de Courtney Love. Nous avons enregistré avec lui un morceau pour voir, "Headspace", au studio NRG dans le nord d'Hollywood. Et ce fut suffisant pour savoir que nous voulions que se soit lui qui produise l'album.
Tout le monde parlait de Velvet Revolver et nous suscitions beaucoup d'intérêts chez les majors, bien qu'il n'en restait pas beaucoup à cette époque. Il y avait Chrysalis, Elektra, RCA et Warner et ils étaient tous intéressés. A la fin, nous avons choisi RCA.
(A suivre)
c'est pas faux
yoyo
  • yoyo
  • Custom Méga utilisateur
  • #45
  • Publié par
    yoyo
    le 30 Déc 2008, 11:48
Tiens à la lecture du chapitre 13 y a quelques chose que j'avais jamais remarqué sur le nom VR

Revolver = Guns sans roses.

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