"Traduction" de l'autobiographie de Slash

Rappel du dernier message de la page précédente :
Percevalle
Chapitre 9.
A ce moment de ma vie j'étais tellement obsédé par l'Héroïne, l'Opium et tous les dérivés du pavots que j'allais chaque jour dans une bibliothèque pour étudier la culture et la science de chacun d'eux. Je lisais tout ce que je trouvais ; des textes qui expliquaient la fabrication chimique des drogues jusqu'aux livres qui chroniquaient l'évolution des Triades et autres gang chinois qui dirigeaient le traffic et la contrebande de la drogue. J'ai aussi lu beaucoup de livres sur mes héros rock star... tous junkies. (...)
(Slash explique qu'il pouvait arrêter l'héroïne et devenir clean, mais au bout d'un moment, il se remémorait combien il adorait de planer...)

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(Ca faisait un moment qu'il ne prenait plus d'héroïne et il était sur le point de redécouvrir tout cela à nouveau)
C'était en 1989, on avait tourné sur la plupart de l'Amérique, Canada, Europe, Japon, et l'Australie. On avait regardé notre album piétiner et rien se passer pendant un an avant de se placer dans le Top Ten, avoir un single n°1, on avait tourné 3 clips qui passaient en boucle sur MTV, une chaine qui nous avait aidé, mais çela on ne s'en occupait pas. On a participé aux American Music Awards, en jouant "Patience" avec Don Henley à la batterie. On avait tourné avec nos amis et nos héros. Au final et soudainement nous étions devenu le groupe que nous avons toujours su que nous deviendrions...juste en mieux.

Quand on a atterri à L.A. à la fin de la tournée Apetite, chacun de nous, un par un, allait redécouvrir ce qu'il avait laissé derrière lui : Duff est rentré à la maison avec Mandy (qu'il avait épousé en 198, Steven retrouva sa petite amie (je ne sais pas qui était-ce à cet époque) Doug a décollé pour San Diego, Alan est retourné a Redondo Beach, Axl est allé chez Erin, et bientà´t Izzy et moi nous nous retrouvâmes seul au LAX (L'aéroport de L.A) avec nos nouveaux bagages Halliburton (offert par le manager d'Aerosmith à la fin de la tournée) et pas d'endroit particulier o๠aller. Chacun de nous vivait dans une bulle à ce moment. On avait ramené à la maison assez d'argent de la tournée et maintenant l'argent des ventes d'apetite commençait à affluer, donc le besoin de survivre n'était plus une motivation.
(ils se rendent chez un certain "Bill" o๠ils pouvaient trouver pleins de variété de drogues différentes)
Quand tu commences à devenir célèbre, quelques trucs typiques commencent à arriver : à Hollywood, si tu sors dans un bar, tout le monde veut d'offrir un verre, quand tu rentres dans un club, peu importe que tu l'aimes ou non, tu deviens soudainement une figure du milieu de la nuit. Quand ça nous est arrivé, il n'y avait rien de moins intéressant que je pourrais avoir imaginé en train de faire avec mon temps. Cette scène d'Hollywood était la même vieille merde, et plus je devenais reconnaissable, moi je l'appréciais. Le tas de "types" qui voulait "faire la fête avec moi" avait quadruplé alors j'ai décidé de me "retirer". Même pendant les rares occasions ou je voulais sortir, je trouvais que la scène d'hollywood que nous avions connu était morte : le Cathouse était fermé et il n'y avait rien d'autres à L.A que je trouvais intéressant du tout.
Tout le monde dans le groupe avait besoin de décompresser, de regarder en arrière, ça me paraissait normal de m'autoriser de glisser dans cette séduisante et confortable espace que représentait l'héroïne. C'était un des aspects de la célébrité et du succès qui me semblait le moins mièvre; il n'y avait rien d'autre. Je ne voulais pas me rendre dans des clubs de striptease ou chercher des nanas bien chaudes ou n'importe quel autre exercice qui correspondait à mon nouveau statut. Tout ce que je cherchais à faire était de trainer chez Bill et prendre des drogues.
(Bill fut arrêté pour possession de drogue dans l'intention dans le vendre, il fà»t condamné à 13 ans de prison, il n'en fit que 7, Bill, peu après a raconté à Izzy et Slash que les flics s'intéressaient beaucoup à eux, Bill était sous surveillance et les deux seuls personnes à se rendre régulièrement chez lui étaient nos deux gunners).

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(Alan eà»t la brillante idée d'associer Traci Lords 'l'actrice porno' et Slash pour remettre un prix au MTV Video Music Awards, à cet époque Traci ne fait plus de porno, mais dans la tête d'Alan c'est bon pour l'image de Slash. Slash et Traci se rencontrent backstage et sortent tout de suite ensemble. Slash se conduit comme un parfait gentleman et c'est justement ce que recherche Traci, à ce moment elle désire changer de vie, d'image, elle se lance dans l'enregistrement d'un album et Slash l'aide un peu. Elle ne veut plus que son image soit associée à sa vie de porno star, elle ne veut même pas s'exposer au cà´té de Slash. Slash et Traci vivent leur idylle, un jour West Arkeen, ramène une vidéo porno o๠Traci est la vedette, West et Slash sont complètement défoncés et lorsque que Traci arrive dans l'appart', West lui montre la vidéo et lui demande avec un sourire si c'est bien elle, l'effet fà»t immédiat : Traci a prétendu avoir oublié quelque chose dans sa voiture et elle n'est jamais revenue.)

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Ma maison suivante était une maison que Izzy et moi avions loué dans les Hollywood Hills, et ça a duré pendant un mois. Elle était partiellement équipée avec tous les objets basiques que l'on avait besoin : des lits, un micro onde, tout ça quoi. On s'est éclaté pendant un moment et je me suis mis également à écrire : j'ai écrit "Coma" et nous deux avons écrit "Locomotive" dans cette maison ; on reprenait le chemin de la créativité.
Adam Day nous a rejoint également. C'est le technicien guitare qui a travaillé avec moi pendant 19 ans. Adam a emménagé, et bien que notre relation professionnelle ait traversé tout ce temps, c'était la dernière fois qu'il essayait de vivre ne serait-ce qu'à cà´té de moi.
Pendant ce temps, nous tournions le clip pour l'album Lies, qui était en haut des charts avec Apetite. On a filmé le clip de Patience à deux endroits : un était au Record Plant, o๠nous avions enregistré les chansons, c'est l'endroit o๠était filmé les scènes o๠nous jouions live. Et le reste du clip, les diverses scènes des membres du groupe, ont été faites à l'Ambassador Hotel, o๠Bobby Kennedy fut assassiné. A l'époque l'hà´tel était fermé au public mais ouvert pour les tournages de films o๠de clips.
J'avais deux serpents qui m'avait été donné quand j'avais mon appartement sur Larrabee. L'un d'entre eux était un boa constrictor de 2 mètres appelé Pandora qui m'avait été offert par Lisa Flynt, la fille de Larry. L'autre était une femelle python Birman de 3 mètres de long appelée Adrianna. Les deux vivaient dans les toilettes de ma chambre à coucher, et les deux sont dans le clip. Je venais juste de les emmener dans la nouvelle maison, et je me rappelle que le jour du clip, j'avais envoyé Alan les chercher et il est revenu complètement paniqué et sans les serpents. "hum, ouais, bon, j'ai essayé de les prendre" il a dit nerveusement "Mais ils n'étaient plus dans leur cage, perdus, dans ton lit" Alors j'ai du rentrer à la maison pour aller les chercher, personne n'aurait pu.
(comme à son habitude, star ou pas star, Slash détestant les tournages de clip, reste 8 minutes).

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Après avoir loué pendant un moment, j'ai fait ce que tout le monde aurait fait avec de l'argent, j'ai acheté une maison comme me l'avait dit de faire mon business manager. Je n'avais encore aucune indication concernant le futur et comment gérer mon argent, je n'étais pas matérialiste du tout. A cet époque je n'avais pas dépensé beaucoup d'argent, avoir de l'argent restait toujours quelque chose d'abstrait. Posséder quelque chose ne me préoccupait pas, mais soudainement beaucoup de personnes autour de moi commençaient à être intéressé.
(Il achète une maison dans le quartier de son enfance sur Laurel Canyon, il embauche l'équipe qui s'était occupé du clip de Patience pour décorer sa maison. Arlette, la publicitaire du groupe emménage également, elle s'occupe de Slash et elle accepte de récupérer tous les serpents, Clyde, pandora, adrianna et d'autres serpents)
Une histoire assez drà´le est arrivée en rapport avec les serpents. Arlette au début était effrayée par les serpents mais elle devint, avec aucun soutien de ma part, un vrai monstre de serpent. Je lui ai donné un petit python Birman qui a grandi jusqu'à ce qu'il atteigne presque 5 mètres. Ils devinrent de très bons amis : elle le prenait avec elle dans son bain et elle lui parlait comme on parle à un chien. Elle était convaincue que le serpent était comme un humain, et qu'il comprenait ce qu'elle disait et je dois dire qu'il agissait comme ça. (Arlette passe 3 ou 4 mois chez lui. Slash s'occupe d'arranger sa maison, s'achète sa première voiture : une Honda CRX).

J'étais vraiment hors de contrà´le à cet époque. Je me rappelle m'être distingué à l'issue d'une rencontre avec un entrepreneur, pour refaire ma salle de bain, et avoir pensé que quelques lignes seraient une bonne façon de briser la glace. Lui et moi étions dans la salle de bain o๠il me présentait le travail qui avait besoin d'être fait.
"Ouais, Ouais, cool mec" J'ai dit. J'ai baissé le couvercle de la lunette des toilettes et j'ai coupé 4 fines lignes de coke. "Tu en veux une ?"
Il m'a regardé assez mal à l'aise. "Non, non merci. Je suis en service"
"Okay, D'accord, c'est cool" J'ai dit "Je vais prendre les tiennes"
"Ce n'est pas juste ça, il n'est que huit heures du matin" il a dit avec un sourire chargé d'excuse.
...
(Slash a fait installé dans sa maison toutes sortes d'éléments transparents afin de pouvoir voir ses animaux dans n'importe quel endroit de la maison ; il devait avoir 90 serpents et reptiles : des lézards, caimans et toutes sortes d'autres animaux. Slash est très content des lampes et des effets d'éclairages qu'il a dans sa maison. Sally fait un bref retour dans la vie de Slash et lui fait une petite surprise.)...
J'avais été me coucher un peu plus tà´t que d'habitude et je me réveilla soudain avec une étrange prémonition. J'ai allumé la lampe pour retrouver mes repères et elle était là . Sally était couché au fond du lit, juste cette silhouette sur le plafond et le mur, au début je ne savais pas ce que c'était. C'était plutà´t effrayant. A ce moment de ma vie, j'avais des flingues mais je ne les avais pas avec moi et j'en suis heureux, si j'en avais eu près de moi, il était possible que je lui tire dessus, elle m'avait fait tellement peur.
Rentrer dans la maison n'était pas facile : elle avait dà» sauter une clà´ture, descendre un ensemble d'escaliers raides, et elle avait été assez chanceuse pour avoir trouvé une clé sous le paillasson, ce qui, bien sà»r fà»t changé de place par la suite. Elle n'était pas très en forme, alors je l'ai laissé dormir là cette nuit-là , et au petit matin je l'ai conduit en bas de Laurel canyon et je l'ai laissé tomber dans un coin sur sunset. Ca n'était pas la dernière fois que je la voyais, mais c'était la dernière fois qu'elle rentrait chez moi comme ça.

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(Duff et Steven achète eux aussi leur maison. Slash veut recommencer à répéter mais Duff refuse de répéter avec lui tant que Slash est défoncé. Slash s'enferme donc chez lui avec le Dr Stoli et ses assistants (en fait il s'agit ici d'alcool) pour se sortir de la dope.)
Une fois sorti de la dope, Duff et moi, nous nous sommes remis en contact et nous avons programmé des répétitions. On avait fait ça sans la confirmation d'Axl. Les seuls messages que j'avais de lui, venaient officiellement de notre management via Doug Goldstein, qui parlait avec Axl assez souvent.
Ca n'était pas grave si nous n'étions pas tous présent : Steven, Duff et moi avons commencé à jammer au Mates. Izzy n'était pas tout à fait prêt à nous rejoindre : il avait passé un peu trop de temps autour de la maison de Bill et était sur un chemin aussi sombre que le mien. Il venait répéter assez souvent, mais on ne l'attendait jamais. Au moins on essayait d'être productif : Je n'avais aucune idée de ce que faisait Axl parce que l'on ne se parlait pas, probablement parce que quelques-uns d'entre-nous étaient chimiquement hors de contrà´le.
(Slash bourré à un accident de voiture avec un mec.... bourré aussi, mais pas de bobos)

Il n'y avait pas besoin d'être médium pour voir que si on voulait être un groupe à nouveau, Izzy, Duff, Steven et moi, on devait écrire de la musique et intéressé Axl pour qu'il revienne avec nous. On avait quelques chansons mais on devait garder le rythme et resté concentré. Nous étions déjà presque là : ça recommençait à être excitant, la colère originale revenait, et le feu était en vie. On voulait faire de la musique notre top priorité.

(le problème c'est qu'Izzy est vraiment trop défoncé, il part donc en exil chez son père dans l'Indiana, il est revenu clean et l'est toujours à ce jour)
Le reste du groupe a continué de travailler, et une fois que nous avions du nouveau matériel, nous avons communiqué avec Axl, et il nous a fait savoir que lui et Izzy voulait écrire le nouvel album dans l'indiana. Je ne voyais pas pourquoi : tous les deux avaient quitté l'Indiana dès qu'ils avaient pu pour venir à L.A et jamais ils ne semblaient désireux de revenir là -bas. (l'idée de la campagne ne plaisait pas du tout à Slash) Leur seule intention était de nous sortir des distractions de Los Angeles et je respectais ça, Axl voulait que nous allions quelque part o๠nous pourrions nous focaliser sur l'écriture de l'album. Je voulais faire la même chose, mais être au moins pas loin d'une métropole, finalement à la fin on s'est mis d'accord pour Chicago. C'était assez prêt de l'indiana pour qu'Izzy puisse nous rejoindre quand il se sentirait prêt, ou puisse repartir facilement s'il sentait que sa sobriété était menacée.

Doug Goldstein et moi sommes allés à Chicago pour repérer l'endroit o๠on jouerait live et répéterait. On a choisi le Cabaret Metro, la célèbre salle de concert rock sur le cà´té nord de la ville : la salle comprend un club séparé appelé the Smart Bar au sous-sol et également un théâtre à l'étage. Nous avons loué une maison à deux étage... On vivait tous là -bas, avec nos techniciens, Adam Day et Tom Mayhew, notre manager de production, et notre agent de sécurité, Earl. Duff, Steven, et l'équipe ont emménagé en bas et Axl, Izzy, Earl, et moi vivions à l'étage du haut. C'était cool pour moi parce que j'avais l'étage pour moi tout seul pendant la plus grande partie du temps - ça a pris plus d'un mois avant qu'Axl nous rejoigne et Izzy est resté moins d'une heure. Ca prend à Axl une quantité indéterminée de temps pour décider de ce qu'il va faire à partir du commencement d'une idée jusqu'à sa réalisation, ce qui rend toujours les choses intéressantes. Avec tout ça, ce que nous faisions n'étaient pas comme d'habitude, mais c'était un début.

Pendant un moment, ça ne m'a pas posé de problème que toute l'équipe soit relocalisée pour satisfaire seulement deux gars qui n'étaient même pas là , parce que Duff et moi étions de tels ivrognes que les kilomètres de bars le long de North Clark Street étaient un nouveau terrain de jeu pour nous, des bars à perte de vue. Ma consommation personnelle à l'époque était une bouteille de deux litres de Stoli par jour, plus tout ce que je consommais quand je sortais le soir. Le matin, je me réveillais avec un verre remplit à 85% de vodka, de la glace, et un peu de jus de canneberge. J'appelais ça le petit déj' des champions. Duff faisait parti de la même équipe, sauf que lui faisait une boisson fraà®che, bourrée de glace, qu'il laissait à cà´té de son oreiller avant d'aller se coucher ; comme ça c'était toujours suffisamment glacé quand il dormait et toujours assez frais le matin.
Tous les jours, Je m'asseyais sur le sol en sirotant mon petit déjeuner et regardais la télé jusqu'à ce que le reste des gars soit prêt à répéter. On jammait au Metro la plupart des après-midis, quelque fois le soir, et puis je passais le reste de la nuit à sortir dans les bars. On traà®nait plus ou moins, écrivant des riffs par-ci et des morceaux de chansons par là . Lorsque l'on travaillait on était concentré, mais on ne pouvait jamais compléter nos idées sans la présence de tous les musiciens. Tout le monde dans Guns était concentré, même Axl, mais on n'avait pas du tout les aptitudes ni les idées de comment on allait gérer notre situation de travail. L'envie était là , mais on avait besoin de "règlement"...
Duff et moi avions l'intention de boire tout le temps et nous considérions ça normal parce que ça n'interférait pas dans notre travail, mais on était si féroce à ce sujet en dehors des répétitions que ça forçait Izzy à rester en retrait. Il ne pouvait plus vivre autour de ce type de comportement et c'est toujours le cas aujourd'hui. On n'en n'avait pas conscience à cet époque et même si nous l'avions été, on aurait pu ne pas en tenir compte, tout ce qu'on savait c'est qu'il ne se pointait pas aux répétitions et ça, on ne pouvait l'accepter.
Je suis sà»r qu'Axl avait aussi des raisons pour agir comme ça. Mais on se savait pas communiquer entre-nous sur ces situations, alors à la fin le résultat fà»t une sérieuse incompréhension (Slash dit qu'ils auraient du prendre en considération les demandes de chacun, mettre tout sur la table, plutà´t que de ne rien dire, il y avait trop de non-dits et il reproche à Alan et Doug de ne pas les avoir aidé à régler ce problème, ce manque de communication).
On devait continuer sans Axl, et nous trouvions son absence irrespectueuse, et ce sentiment s'est transformé en grosse animosité à tel point que lorsqu'il s'est finalement pointé, le reste du groupe était plein de ressentiments ...
Je dois l'admettre, j'étais une tête de cochon (Slash explique qu'il n'a pas voulu discuter avec Axl, il n' a pas cherché à savoir)
(...)
Malgré le ressentiment, on était tellement ravi de le voir que personne n'a voulu aggraver la situation en se confrontant à lui à cause de son retard. On a commencé à travailler avec lui le jour même de son arrivée mais on ne savait pas de ce que demain serait fait. Si on décidait tous ensemble que nous répéterions à 16h ou 18h, il pouvait se pointer à 20h ou 21h, ou pas du tout. Quand il arrivait, Axl "bricolait" autour du piano ou s'asseyait et écoutait les idées sur lesquelles on avait bossé. Tout bien considéré, on avait réussi à produire quelques bonnes chansons "Estranged", "Bad apples" et "Garden of Eden". Par dessus tout, je trouvais qu'on avait perdu notre temps à Chicago, ce qui restera toujours un point de désaccord entre Axl et moi. Il semblait penser qu'on allait vraiment quelque part et que j'étais celui qui avait tout gâché. Je pense que je me serais conduit différemment s'il avait été là tout le temps, mais après presque 8 semaines, dont 6 sans lui, je pensais qu'on n'avait pas assez de matériel et j'étais frustré et peu disposé à attendre de voir si nous allions quelque part. Les vibrations parmi nous était trop sombre et pas productive pour pousser à la créativité. On avait été aussi si frivole avec notre argent que je ne pouvais l'ignorer : on avait déplacé toute notre équipe dans le Midwest et ça n'avait rien donné à part quelques chansons complètes et une poignée d'idées rudimentaires, dont beaucoup d'entre-elles existaient déjà avant d'aller là -bas.

J'ai essayé "d'être dans la course" une fois qu'Axl était en ville, mais deux incidents ont mis un terme à ma présence à Windy City (Chicago).
A suivre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 9 encore

Le premier était un soir o๠on était rentré à la maison après avoir bu, pour aller chercher un festin de nourriture italienne sur le trottoir en face de notre appartement. J'avais une parfaite vision du désordre, parce que je me rappelle, que j'avais insisté pour passer la nuit entière couché sur le toit de la voiture chaque fois que nous allions de bar en bar. Notre Italien favori était juste au coin et apparemment Axl avait balancé le dà®ner entier du groupe sur quelques personnes qui avaient appris que nous vivions là et qui l'interpellaient de la rue. (A propos, ce n'est pas ce qui a inspiré le titre de l'album The Spaghetti Incident ; ça venait d'une autre plainte contre nous que Steven avait listé pendant le procès, mais nous y arriverons, après que Steven sera viré. Je ne suis même pas sà»r de ce qu'il réclamait... quelque chose qui avait avoir avec le fait qu'Axl lui ait jeté des spaghettis, je crois. Je suppose que c'était une habitude récurante pendant ces années -PS : Ici c'est Slash qui parle).
Bref, après qu'Axl ait jeté notre repas aux perturbateurs, il a commencé à détruire toute le cuisine et casser tous les objets en verre dans l'appartement. Et, comme nous l'avons découvert quelques jours plus tard, pendant sa crise de rage, Izzy arrivait, il avait conduit depuis l'Indiana. Il a regardé ce qu'il se passait depuis le bas de la rue et il est retourné dans sa voiture il est parti immédiatement sans même rentrer dans l'immeuble.
(Slash se dit que si le reste du groupe était intervenu, visiblement quelque chose n'allait pas chez lui, malheureux ? dans un état dépressif ?, peut-être qu'axl n'aurait pas agi de la sorte)
Mais pour être honnête, j'étais plus inquiet à propos de Steven que d'Axl : il devenait un vaste problème, il sniffait des tonnes de coke et ses performances étaient irrégulières. Je ne l'avais pas capté à l'époque : il cachait sa coke dans le frigo au sous-sol de l'appartement o๠il vivait. (...)
Dès que le groupe avait terminé son voyage à Chicago, Steven et moi avions de moins en moins d'interaction, il était complètement isolé une fois que nous étions rentré à L.A. On était proche comme dans un gang, mais pendant nos deux années en tournée, Steven et moi-même avons développé une distance entre nous qui est devenue rien de plus que mauvais.

Il y a le fond : qui avait fait que je parte. Le dernier feu de paille impliquait des nanas qui avait été ramené à notre appart un soir. (Il est au lit, il entend du bruit qui se dirige vers la chambre d'Axl, il se lève...) je suis descendu pour voir ce qu'il se passait : j'ai trouvé notre agent de sécurité Earl, Tom Mayhew, Steve et Axl accrochés à deux nanas du Midwest qu'ils avaient ramenés. On a tous dépassé les limites, un peu plus tard, quand il fà»t suggéré aux filles de coucher avec nous tous. Ils avaient l'intention de le proposer à tout le monde dans la pièce, ce qui semblait me convenir, mais elles ne voulaient pas baiser avec nous. Pour une raison que j'ignore, ça a énervé Axl. Les filles avaient un point de vue intelligent et rationnel, mais Axl a supplié de reconsidérer la situation un peu plus tard. Le débat a continué pendant un moment, c'était plutà´t relaxe, mais soudain Axl a explosé. Il les a jeté dehors avec une telle rage que s'en était choquant. La tournure que ça a pris était complètement inutile. Le coup de grâce fà»t que le père de l'une des filles était un éminent officier de la police de Chicago, à ce qu'on m'a raconté. Plus tard dans la matinée, j'ai pris mes affaires et j'ai pris l'avion pour L.A.

(Slash fait la comparaison entre le processus de création avant Apetite et avant UYI, pour lui l'idéal c'était ce travail de groupe qui avait été accompli pour l'album Apetite)
(...) Mais dans les années 90 on avait perdu l'inspiration commune pour produire. Le désire d'être ensemble et d'écrire des chansons était une chose : c'est comme une journée de travail. C'en est une autre d'être inspiré grâce à une collaboration mutuelle. C'était la plus dure des réalités à assumer.

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J'étais assez désabusé au sujet du groupe de retour à L.A .(...) Tous les autres, à part Izzy, était toujours à Chicago, et après un jours ou plus, ils ont réalisé que j'étais partis. Ils ont commencé à se préparer à partir, mais au final Axl est resté là -bas deux semaines après que je sois parti. Considérant qu'il était furieux contre moi pour avoir mis fin à notre "reprise créatrice", il n' a pas passé son temps à écrire dans notre espace de répétition prépayé. De ce que je comprend, il a passé son temps à dormir et a détruire dans ses accès de rage quelques trucs dans l'appartement, et également à m'envoyer des messages de réprimande, via le management, Doug la plupart du temps. Doug m'appelait comme s'il était le "boy" d'Axl, et je ne peux pas dire que je lui faisais complètement confiance quoi qu'il avait à dire, mais je répondais aussi honnêtement que possible et j'espérais qu'il rapportait la vérité de mon départ à Axl. Malgré tout, Axl restait là -bas et envoyait des messages à nous tous pendant un moment, je pense.

Axl et moi avions une relation intéressante d'amour/haine, et ça l'a toujours été. La plupart du temps Axl et moi étions comme des camarades de pêche qui n'ont rien d'autres à discuter que de pêche. Puis il y avait des fois quand lui et moi avions de bon rapport, o๠il venait me parler quand il en avait trop sur la conscience. Pendant le mois précédent o๠nous allions écrire à nouveau, Axl et Erin avaient de sérieux problèmes dans leur couple et lui et moi avons eu de profondes discussion à propos de ça. (Slash allait jouer les médiateurs entre Axl et Erin quand ça n'allait pas)
Si Axl avait besoin de moi pour quelque chose, j'étais toujours là .

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(Slash se fait un peu chier à L.A bien qu'il ait ramené une chic nana à la maison, Megan, il se replonge dans la drogue)

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La tendance d'Axl à communiquer via le management a continué quand il est revenu de Chicago jusqu'à mes derniers jours dans le groupe. Mais au début, ça a un peu réveillé Alan et Doug, parce que soudainement ils ont semblé désespérer de nous réunir dans la même pièce de manière régulière. Le succès de GN'R Lies avait créé une énorme demande et on n'avait rien sorti depuis. On pouvait tourner à guichet fermé dans le monde entier avec un premier album sorti trois ans auparavant, plus un album qui contenait seulement quatre chansons. Je suppose que la plupart des autres groupes n'apprécie pas ce genre de demande, mais on n'allait pas se précipiter pour sortir l'album suivant, probablement parce que nous ne pouvions pas nous poser pour en écrire d'autres.

Pour ma part, je sombrais plus que jamais, j'ai commencé le "speedball" lourdement et j'adorais réellement la sensation unique hallucinatoire que ça me procurait. Personne ne m'avait initié (enseigné) au speedball : je pensais juste que ça ressemblerait au narcotique pot de beurre de cacahuète de Reese (?) La coke et l'héroïne avaient deux goà»ts super et je savais que ça serait encore meilleur en les associant. Il m'a fallu quelques temps pour trouver selon l'effet que je désirais le dosage de chaque élément, c'était une expérience sans fin et fun. J'avais quelques techniques différentes, mais généralement je m'envoyais la coke en premier et puis en suivant un shoot d'héroïne. Mixer les deux était pas mal aussi, mais je le faisais souvent séparément parce que j'adorais le rituel de la seringue, l'action d'injection était toujours quelque chose qui m'excitait.
Le "speedball" était la plus grandes des montagnes russes que je n'avais jamais monté : le rush de la coke m'envoyais en l'air et ensuite la dope s'enfonçait d'un coup de pied et le voyage prenait une magnifique tournure ; et les deux se faufilaient à l'intérieur et l'un prenait le dessus sur l'autre etc... Je finissais toujours par m'envoyer toute l'héroïne avant que je ne sois ravagé par la coke...
A la fin de ces nuits, j'avais souvent le sentiment d'être observé, alors j'ai commencé à penser que les promenades autour de ma maison armé jusqu'aux dents était une bonne idée. J'ai acheté un paquet de flingues : un fusil de chasse, un 38 special, un 44 magnun et quelques revolvers. J'avais l'habitude de garder mon 38 dans la poche arrière de mes pantalons, et après que Megan était parti se coucher, je m'envoyais assez de coke et d'héroïne et je me promenais autour de la maison pensant à ces choses en regardant les petits personnages hallucinatoires qui ont commencé à surgir dans les coins de ma vue. Je les voyais plonger sur le rouleau du haut des baguettes de rideau ou courir le long des plinthes dans ma vision périphérique, mais chaque fois que j'essayais de les regarder de front, ils disparaissaient. A partir de là , j'ai arrêté de parler à tous ceux que je connaissais et j'ai commencé à faire beaucoup de dessins. A travers ma vie, mes dessins ont toujours reflété ce que j'étais sur le moment. Pendant cette période, je ne dessinais que des dinosaures, des designs graphiques assortis et des logos.
J'aurais aimé dessiner les petits démons que je ne pouvais voir ou filmer, croyez-moi, j'ai essayé. Dès que j'ai commencé le speedball, régulièrement je voyais ces petits gars partout. Ils étaient petits, nerveux, c'était des personnages translucides que je voyais de loin jusqu'à ce que finalement ils rampent en haut de ma veste chaque fois que je planais. J'ai voulu faire connaissance avec eux dans un sens , alors je me couchais sur le sol en attendant que mon rythme cardiaque se calme en regardant le petit spectacle type Cirque du Soleil que ces gars faisaient à travers toute la pièce. J'ai souvent pensé à réveiller Megan pour qu'elle puisse les voir. J'ai même pris des photos d'eux dans le miroir quand je les trouvais perché sur mon épaule ou dans mes cheveux. J'ai commencé à parler d'eux et je les voyais si clairement que j'ai même fait flipper mon dealer. Pendant les rares occasions o๠je quittais la maison pour me fournir en drogue, je me piquais directement chez lui et je puis je commençais à voir ces petits gars ramper sur mon bras.
"Hey, tu vois ça ? je lui ai demandé en montrant mon bras "Tu vois ce petit gars non ? Il est juste là "
Mon dealer me regarderait juste fixement sans expression. Ce mec était un dealer de drogue et donc assez habitué aux comportements bizarres des junkies.
"Tu ferais mieux de partir maintenant, mec" il a dit "Tu es de trop ici, tu devrais rentrer chez toi". Apparemment j'étais mauvais pour le business.

Une nuit je patrouillais dans la maison avec mon fusil de chasse je descendais les escaliers de ma chambre vers le living room. Puis je montais les escaliers du palier de ma chambre à coucher et jusqu'au loft o๠Megan dormait. Quand je suis arrivé là , un coup du fusil est parti et a détruit le plafond en face du loft. Megan ne s'est même pas réveillé, ce qui est étonnant.
J'étais encore réveillé quand les camions de pompiers sont arrivés. (Slash toujours le 45 dans les poches arrières de son pantalon, demande aux pompiers ce qu'il se passe, et ils lui répondent que l'alarme incendie sonnait depuis plus de trente minutes. Slash leur répond qu'il n'y a pas de feu)
(Un matin Megan réveille Slash qui s'est endormi sur le canapé, la seringue juste à cà´té de lui)
"Chéri" elle a dit "Je pense que le chat est en train de jouer avec quelque chose"
Je baisse les yeux et je vois l'un de mes chats envoyant valser ma seringue comme s'il s'agissait d'une souris.
Pas longtemps après, Duff a commencé à passer parce qu'il était inquiet pour moi. Je ne sais pas pourquoi, toutes les conversations que nous avions ce passait à travers ma fenêtre de chambre et Duff se tenait dans le cul-de-sac ce qui était assez drà´le. J'avais toujours un fusil dans ma ceinture et je ne l'ai jamais invité à entrer, bien sur, mais c'était cool parce qu'il ne semblait pas avoir envie de rentrer non plus.
"Hey mec, Comment ça va ?" je lui demandais
"Bien" "Quoi de neuf ?"
"Rien"
"Ok, alors" Duff a répondu, c'était une façon de me jauger "A plus tard"
"Hey, tu veux rentrer ?"
"Non"
"Bon d'accord. A plus tard"

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(la grand-mère de Slash décède et bien sà»r il est dévasté. Il se rend au Rainbow et emprunte 200 dollars à Mario, le propriétaire, car Slash n'a jamais de liquide sur lui. Avec cet argent , il va s'acheter de la dope, se pique dans la voiture et appelle Izzy pour passer le reste de la nuit avec lui)

A cet époque en 1990, Izzy était en probation pour avoir eu une altercation avec une hà´tesse de l'air sur un vol commercial, ce qui est un délit fédéral, alors il gardait son nez propre, façon de parler. Il avait un rendez-vous avec son agent de probation tà´t le jour suivant, il m'a laissé dans son appartement. Je me suis levé du canapé, je suis allé dans la salle de bain pour prendre une douche car la levée du corps de ma grand-mère avait lieue un peu plus tard dans la matinée.
Après la douche j'ai essayé de me faire un fix, je planais encore de la nuit précédente mais je pensais que c'était nécessaire. Je ne trouvais pas une veine, j'ai mis du sang dans toute le salle de bain, les serviettes, les murs, l'évier... (Finalement, il trouve une artère et se rend à la veillée en laissant l'appartement d'Izzy pleins de sang. Il arrive là -bas, dit au revoir à sa grand-mère, va dans la salle de bain se piquer encore, sa mère le voyant dans cet état le renvoit chez lui. Sur son répondeur, il trouve un message incendiaire de la part d'Izzy, parce qu'Izzy étant en probation, il pouvait recevoir la visite de son agent de probation à n'importe quel moment de la journée pour voir si Izzy était clean, et le sang et les seringues de Slash pouvait pour Izzy être lourd de conséquence).

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C'est probable que l'inertie aurait pu tué les Guns et ça allait dans ce sens s'il n'y avait pas eu les Rolling Stones. (...)
"hey Slasher, on vient d'avoir un appel des Stones, ils veulent que l'on fasse leur première partie" C'était Alan "Il s'agit de 4 concerts au L.A Coliseum"
J'ai dit "Vraiment ?" "Ca semble être une bonne idée"
"Ils commencent leur tournée bientà´t et ils sont actuellement entrain de répéter à Pittsburgh"
"Ok, allons là -bas alors" j'ai répondu.
Ils ont réservé nos vols et Alan, Doug et moi-même, nous partà®mes voir les répétitions des Stones. J'ai emballé quelques seringues et assez de dope pour tenir quelques jours, et j'étais prêt. Je n'avais pas pensé à un problème, qui avait été un problème de notre groupe depuis le début : sur le chemin de Pittsburgh, Alan avait calé une escale dans l'Ohio pour voir Great White. Great White... ll n'y avait pas vraiment de groupe à part Poison qui représentait tout ce que nous détestions le plus que Great White et notre manager, Alan Niven, était leur manager. Cela a rendu Axl furieux comme habituellement, particulièrement après qu'Alan Niven avait forcé les Guns à les remplacer au Ritz à New York à un concert de MTV en 1988, une prestation qu'ils ne pouvaient pas faire pour une raison ou une autre. Une fois que nous avions "décollé" (devenu célèbre) Alan a commencé à se servir de notre succès pour avantager leur carrière, c'est devenu un gros problème pour nous, alors faire une escale pour voir un concert de Great White sur le chemin des Stones était vraiment stupide de la part d'Alan.
Je n'avais aucune envie de les voir jouer, alors je suis resté dans ma chambre à me piquer jusqu'à notre vol le lendemain matin. J'étais assez doué pour cacher mes seringues et la dope, la doublure de ma veste marchait toujours, et l'intérieur d'un stylo était une couverture assez facile pour une dose de dope. Il y avait pleins d'autres techniques, mais celles-ci doivent rester secrètes. Sur ce voyage, j'étais trop désordonné, j'avais je ne sais comment cassé ma seringue.
Ce n'était pas un problème, j'ai appelé la réception.
"hum, salut, je suis bien à la réception ?"
"Oui, monsieur, je peux vous aider ?"
"Je suis dans une situation un peu urgente ici. Je suis le guitariste de Great White et je suis diabétique et ma seringue d'insuline se trouvait dans un de mes sacs qui a été volés. Je dois être sur scène dans une heure et j'ai donc besoin de prendre mon médicament avant. Y a t-il une pharmacie à proximité o๠vous pourriez envoyer quelqu'un pour moi ?"
"Oui monsieur, je suis désolé d'entendre ça. Je peux très certainement m'en occuper"
"Merci beaucoup. J'apprécie le geste."

(finalement la seringue arrive mais la dope introuvable, il retourne donc la chambre d'hà´tel. Il fait la fête plus tard et met le bazard, il n'arrive pas à temps à Pittsburgh. Il cherche de la dope et loupe le concert des Stones. Tout le monde s'inquiète de son état. Sa mère l'encourage à appeler David Bowie pour demander conseil et quand Slash lui parle des ses hallucinations, David le met en garde, mais Slash n'en tient pas compte car il trouve que ses hallucinations sont comme une distraction)

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c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 9 toujours

Une fois que les concerts furent calés tout le monde était dà»ment responsable d'arriver à l'heure aux répétitions et c'était comme si nous avions à nouveau notre stimulant. A cette période Duff était le plus responsable de tous : il passait prendre Steven chaque jour, après avoir attendu qu'il se prenne je ne sais combien de lignes pour pouvoir tenir debout, puis il passait me prendre. Je les faisais attendre tous les deux dehors pendant que je prenais mon shot d'avant répétition.
Le jour d'avant les concerts avec les Stones, on a fait un concert d'échauffement au Cathouse et c'était d'enfer. C'était la première fois que nous jouions depuis longtemps, et on avait tellement d'énergie à sortir, c'était impressionnant, c'était un show classique de Guns N' Roses. Mais c'était sans compter sans son incident désagréable, parce qu'Axl avait tellement insulté David Bowie sur scène que Bowie était parti au milieu du set. David était là avec ma mère, assis à une table près du devant de scène, et apparemment Axl était convaincu que dans les backstages avant le concert que David draguait Erin Everly. C'était tellement ridicule que après-coup ma mère m'a demandé ce qui n'allait pas avec Axl. C'était une situation inconfortable, mais je l'ai laissé de cà´té et j'ai essayé de me focaliser sur le positif. Cette soirée fà»t filmée pour la postérité pour le clip "It's so easy", car le clip ne fà»t pas accepté par MTV ou même les Etats Unis parce que nous avions refusé de sortir les injures de la chanson.
On avait réservé à l'Hotel Bonaventure pour les quatre nuits des concerts des Stones et c'était là que je me trouvais la veille du premier concert quand j'ai reçu un appel qui me disait qu'Axl ne viendrait pas aux concerts. Sa raison était que Steven et moi étions accroc à la drogue. On était...mais c'était à cà´té de la question, on faisait la première partie des Stones. Je ne sais pas comment on a réussi à le convaincre de faire le premier concert, et ce fà»t un désastre.
"Appréciez le concert", Axl a dit quand on était sur scène, "parce que ça va être notre dernier concert. Trop d'entre-nous dansent avec Mr Brownstone."
J'étais si énervé et il était si énervé contre moi d'être un junkie que j'ai passé la moitié du concert face à face avec mes amplis. Rien n'allait ce soir-là , le groupe sonnait horriblement. Dans mon état d'esprit, je suis sorti de scène, je suis allé directement dans ma limousine, et je suis allé me défoncer dans ma chambre.
Le jour suivant, Doug m'a dit qu'Axl serait prêt à jouer les concerts suivants si je m'excusais, sur scène, publiquement, d'être un junkie. La pilule a été plutà´t dure à avaler. En revenant en arrière, je comprends pourquoi Axl s'en ait pris à moi directement et non à Steven. J'étais le plus fort des deux et Axl comptait sur moi beaucoup plus. Ma présence était importante pour lui, il sentait que j'étais un lien dans le groupe qui ne pouvait être hors de contrà´le. Du reste, je ne pensais pas qu'un geste public était nécessaire. Je ne pensais pas que la drogue était la cause des problèmes dans le groupe et même si c'était le cas, ça n'était pas le moment d'en faire une histoire.
Mais il fallait que je fasse quelque chose. Alors quand ce fà»t le moment, je me suis pointé là -bas, et plutà´t que de m'excuser, j'ai commencé à badiner sur l'héroïne et ce qu'elle peut te faire et comment nous étions à la limite quelques fois, et comment j'avais passé mon temps avec ce monstre séduisant. C'était plus amusant qu'autre chose, parce que je voulais pas ennuyer le public du tout. J'ai une façon de marmonner quand je parle, alors la notion de "la réalité des drogues" ou quoi que se soit d'autre que j'ai pu dire était une sorte d'excuse suffisante. On a fait une longue intro de "Mr Brownstone" pendant que je parlais, alors pour le public, ça devait ressembler à une introduction impromptue de la chanson.
Peu importe que ce fà»t ou non des excuses, une fois que Doug a dit à Axl que je l'avais fait (parce qu'il avait refusé de quitter les loges tant que je ne le ferais pas), Axl fà»t ravi et la vibe autour du groupe sur scène changea quand il monta sur scène et nous avons lancé "Mr Brownstone". Soudainement notre camaraderie était revenue, une fois que les problèmes personnels furent réglés, on fà»t capable de se focaliser sur notre jeu.
(Au final, le deuxième concert des Stones était pas mal, le troisième encore mieux et le quatrième encore mieux).

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(Doug envoie Steven pendant une semaine en exil dans l'Arizona sur un terrain de golf de privé pour se sortir de sa dépendance. Slash décide de les rejoindre, sans les prévenir, mais avant de partir il fait le plein de substances pour pouvoir tenir quatre jours. Il arrive en Arizona, se retrouve dans une sorte de bungalow de luxe et malgré l'objet du voyage : se mettre au vert, il se pique et les hallucinations reviennent.)

Et les choses devinrent étranges. J'ai commencé à boxer les monstres 'dans le vide' que j'avais aperçu de l'autre cà´té des rideaux qui encadraient le lit géant. J'esquivais les coups comme si je travaillais dans une salle de gym. Une fois sorti de cette sorte de transe, j'ai pensé que je ferais mieux de sortir et de me mettre à la recherche de Doug et Steven.
D'abord je décidais de prendre une douche pour me remettre. Mais avant ça, j'ai opté pour un dernier shot de coke. Et pendant que j'étais sous cette eau chaude bien sympa, les hallucinations dues à la coke m'ont frappés plus fort que celles que j'avais eu la nuit précédente ou même avant : la lumière du jour entrait par la lucarne, mais je voyais également émergé les ombres dans les coins. Ils ont rampé sur le sol dans ma direction, ont monté le long du verre de la douche, et pris la forme des monstres de l'ombre que j'avais boxé plus tà´t. Ils étaient juste en face de moi, remplissant la porte vitrée, et je n'allais pas les laisser m'avoir, alors je les ai frappés aussi fort que j'ai pu, envoyant la vitre entière en morceaux sur toute la surface du sol. Je suis resté là , la main coupée, sous l'eau, paralysé, paranoïaque, scrutant la salle de bain à la recherche d'autres assaillants. Et c'est là que mes petits copains sont arrivés.

Ils ressemblaient pour moi à ces créatures dans Predator, mais une partie de la taille et translucide gris-bleu : ils étaient nerveux et musclés avec les mêmes têtes pointues et les dreadlocks caoutchouteuses. Ils étaient toujours les bienvenu, une distraction insouciante, mais cette hallucination était sinistre. Je pouvais les voir se rassembler dans l'entrée de la porte, c'était une véritable armée, tenant de très petites armes à feu et des fusils qui ressemblaient à des harpons.
J'étais terrifié, j'ai couru à travers le sol jonché de verres et j'ai claqué la porte coulissante de la salle de bain. Le sang a commencé à se former comme une piscine autour de moi, s'écoulant de mes pieds, mais je ne sentais rien : je regardais avec horreur les Predators serrés leurs membres entre la porte et l'encadrement de la porte et commencé à ouvrir la porte en la faisant glisser. J'ai mis tout mon poids dans un effort pour la tenir fermée, mais ça ne servait à rien, ils étaient en train de gagner et je perdais mon équilibre sur tout ce verre cassé.
j'ai décidé de fuir : j'ai cassé la porte coulissante, me coupant encore plus, et dispersant des débris dans toute la pièce. Quand je suis sorti du bungalow, le soleil clair, l'herbe verte choquante, et les couleurs du ciel était omniprésente : tout était discordant et vivant pour moi. Tout dans ma chambre avait été si réel que je n'étais pas préparé, dans mon état, à être si soudainement transporté des rideaux fermés à cette lumière scintillante.
J'ai juste couru... complètement nu et saignant, descendant le chemin, fuyant l'armée de Predators que je voyais au dessus de mon épaule chaque fois que je regardais en arrière. j'avais besoin de me mettre à l'abri de cette lumière aveuglante alors j'ai baissé la tête et suis entré dans un autre bungalow. Je me suis caché derrière la porte, puis derrière une chaise à mesure que les Prédators rentraient dans la pièce. Il y avait une bonne dans la pièce, en train de faire le lit, et elle a commencé à crier quand elle m'a vu. Elle criait encore plus fort quand j'ai essayé de me servir d'elle de bouclier humain pour me protéger des petits chasseurs sur ma piste.
J'ai fui encore, courant à perdre haleine pour échapper à cette armée translucide à mes trousses, les couleurs et le paysage augmentaient seulement ma démence. Je l'ai faite à l'arrière du club principal et suis passé par la porte arrière et je suis entré dans les cuisines : tous les cuisiniers et autres étaient mal à l'aise, alors j'ai couru, juste dans le vestibule. il y avait des invités et le personnel partout et je me rappelle avoir saisi un homme d'affaire bien habillé se tenant là avec ses bagages, encore une fois pour m'en servir de bouclier humain. Ils m'ont finalement eu et ont commencé à monter le long de ma jambe, chargeant les petits pistolets. L'homme d'affaire ne voulait rien avoir à faire avec moi : il m'a jeté alors je me suis enfermé dans un espace de rangement à proximité des cuisines. A mesure que la foule grossissait, j'ai couru à nouveau dehors, essayant de trouver de l'ombre et un refuge dans une remise, ou je me cachais derrière une tondeuse à gazon, jusqu'à ce que finalement les hallucinations commencent à diminuer.

(il a causé pas mal de perturbations donc les flics sont arrivés, l'ont interrogés, d'ailleurs il a tout expliqué, ils ont vu l'état de la chambre, les seringues..., Slash avait une ordonnance pour du Buprinex pour se désintoxiquer et donc ça expliquait la présence des aiguilles mais quand ils ont trouvé un peu de résidus de coke dans une petite cuillère, Slash fà»t emmené en prison. Mais Doug appelle un promoteur influant de Phoenix, Danny Zelisko, qui se charge de sortir Slash de prison très rapidement. Dès la remise en liberté, ils se précipitent tous dans un jet privé. Après cet épisode, une réunion est organisée avec tous les proches de Slash, Duff, Steven, Doug, Earl, sa mère pour que Slash résolve son problème avec la drogue. Il est envoyé en cure à Tucson, mais au bout de quelques jours, il se casse et replonge dans la foulée. Slash se sépare de Mégan.)

Fin du chapitre
c'est pas faux
Percevalle
bon je mettrais la suite en ligne un peu plus tard si il y a toujours des gens que ça intéresse !

toute correction de faute ou mise en page sera la bienvenue!
c'est pas faux
Invité
  • Invité
Excellente contribution !
Merci...
Percevalle
Chapitre 10

(Slash se met à traà®ner davantage avec Duff et remplace la drogue par l'alcool ; il se dit prêt à retravailler. Izzy n'est toujours pas revenu d'Indiana, alors Duff et Slash composent seul et doivent s'occuper du cas de Steven).

Notre pote Steven s'était lui-même enfoncé dans cette satanée dépendance à la drogue et était dans le déni complet. Duff et moi-même passions notre temps à jammer au Mates et à surveiller Steven, ce qui était pratique pour nous car il ne vivait pas loin de chez Duff, mais il était aussi sournois que l'on peut l'être à propos de sa consommation. Quand nous étions à Chicago, tout le monde avait commencé à voir chez lui des signes de névrose et de fragilité, mais de retour à L.A., dans mon état brumeux, je n'avais pas remarqué à quel point ça allait mal. Je pourrais maintenant voir que sa santé mentale et physique était devenue un problème. Dans un sens c'était excusable, mais je pense qu'à un moment nous avions oublié que Steven était le genre de gars a avoir besoin que quelqu'un veille sur lui. Il était comme un gamin un peu étrange qu'on ne pouvait laisser seul à la maison (...) Quand j'ai vu la tournure sombre que je prenais, je me suis sorti de là . Steven n'avait pas les moyens de voir et de prendre du recul pour changer. Il était dans le déni, mais c'était dur pour chacun de nous de ne pas sombrer avec lui, même pour Duff, qui prenait toujours de la coke. Steven n'avait tout simplement pas toutes ses facultés et ne pouvait maintenir une frontière entre ses excès et sa productivité. On a fait ce que nous avions à faire pour le remettre sur les rails, mais Steven n'entendait rien. (...). Je sais, essayer de sortir Steven de ses abus était une situation malaisée, pour dire : Oui c'était moi, Mr Je viens juste d'être clean, qui buvait encore, celui qui donnait des leçons à Steven. Je ne faisais rien de plus que critiquer mon image de l'autre cà´té du miroir. Je sais que c'était hypocrite de ma part, mais je m'en fichais, la différence entre Steven et moi, peu importe en quoi consistait notre dépendance chimique, c'était que je connaissais mes limites. Malheureusement lui non, et Guns N' Roses avait besoin d'aller de l'avant à tout prix.
Comme Izzy et moi-même, Steven avait glissé et avait perdu pieds dans une pile de cocaïne et d'héroïne, mais contrairement à nous, il ne pouvait plus rééquilibrer la balance. Nous nous sommes pointés un après-midi chez lui pour essayer de l'emmener répéter et ses yeux nous ont dit tout ce que nous avions besoin de savoir : ils avaient de très petits points noirs qui étaient trop facile à voir dans l'iris bleu de ses yeux. Il était assis là en insistant de ne pas avoir pris de drogue, qu'il avait juste bu et pris un peu de cocaïne, mais on pensait différemment. Ca n'a pas aidé son cas quand Duff et moi avons trouvé sa dope, généralement il la cachait derrière les toilettes ou derrière son lit.
(Steven a essayé d'aller en cure de désintox mais à chaque fois il finissait par s'échapper, 22 essais, un record selon Slash. A un moment le groupe devait prendre une décision).

Pendant ce temps, je ne sais pas comment mais la relation entre Axl et moi est redevenue cordiale et nous étions tous les deux excités à l'idée de travailler sur un nouvel album, je suppose que c'était l'ouverture de la saison de pèche. Axl avait appris que j'avais réussi à sortir de l'héroïne et que j'étais bien décidé à rester clean. Après plusieurs faux départ, Axl, Duff et moi-même avons commencé à retrouver notre unité et Izzy n'était plus trop loin derrière. Nous étions tellement ravi de le voir quand il s'est pointé au Mates. Il n'était pas là tous les jours, peut-être deux jours sur trois, mais nous avons fait avec. C'est si facile de bosser avec Izzy.
Il a jammé avec Duff, Steven et moi sur quelques nouvelles chansons, et à cet instant la vieille énergie est revenue et tout est devenu très excitant et électrique.
Nous nous sommes tous réuni chez moi, et nous avons écrit là -bas plus de la moitié des deux Illusions en acoustique, en deux nuits littéralement. Nous avons commencé par bosser les compos que nous avions écrites il y a longtemps et avec lesquelles nous n'avions jamais rien fait. Nous avons repris "Back Off Bitch" et "Don't Cry", on avait "The Garden", une chanson qu'Axl et Izzy avaient écrite avec West Arkeen. "Estranged" était une chanson qu'Axl bossait au piano depuis longtemps - il jouait les mêmes parties encore et encore à Chicago : il était clair qu'Axl se la travaillait, se l'imaginait dans sa tête. J'ai commencé à écrire les parties de guitare de cette chanson de retour de Chicago, donc elle a été terminée en un rien de temps lorsque nous nous sommes concentrés dessus.
"November Rain" était prête pour Apetite for Destruction, mais comme nous avions déjà "Sweet Child O'Mine", la majorité d'entre nous était d'accord pour dire que nous n'avions pas besoin d'une autre ballade. En plus, la démo originale durait 18 minutes à prendre ou à laisser, et aucun de nous ne voulait se la risquer en studio comme ça. C'était une chanson qu'Axl avait bricolé il y a des années- chaque fois qu'il se trouvait dans un endroit o๠il y avait un piano, elle lui trottait dans la tête depuis toujours. Axl avait été très ennuyé lorsque Tom Zutaut avait suggéré de la garder pour l'album suivant, parce que cette chanson signifiait beaucoup pour lui. Il a laissé faire, bien qu'il vécu mal cette décision pendant des années.
On avait la trame de "Civil War" qui tournait depuis la première tournée en Australie ; j'avais composé l'instrumental, et Axl avait revu et corrigé les paroles plusieurs fois, mais tout à finalement pris son sens quand nous l'avons rejoué. "You could be mine" était un autre titre qui n'était pas nouveau : elle fà»t écrite pendant les sessions d'Apetite et j'ai toujours pensé qu'elle aurait du être sur l'album, parce qu'elle était plus évocatrice de cette époque que n'importe qu'elle autre chanson qui figurent sur les albums "Use Your Illusion".
J'avais composé une chanson qui s'appelait "Bad Apples" qui sortait tout droit de Chicago, de même pour "Get in The Ring" dont Duff avait écrit la musique. Tout le monde a sauté dessus, et de même que pour ce long et lourd riff de guitare que j'avais écrit quand je vivais avec Izzy et qui fà»t utilisé dans la chanson "Coma". La chanson durait 8 minutes : c'était juste un tableau se répétant en augmentant de façon mathématique et qui se précisait à mesure que la chanson progressait. Axl l'adorait, mais au début c'était la seule chanson pour laquelle il ne trouvait pas de paroles. Il était plutà´t fier de son talent pour l'écriture, alors il était vraiment frustré de ne pas y arriver... jusqu'à ce qu'une nuit, des mois plus tard, les paroles lui sont "arrivées". Nous avons terminé une autre chanson épique que j'avais commencé avec Izzy "Locomotive". Et puis "Dead Horse", une chanson dont Axl avait écrit les parties de guitares et les paroles des années avant que nous nous rencontrions. Duff est arrivé avec "So Fine", en entier, musique et paroles.
En très peu de temps, nous avons réalisé que nous avions beaucoup plus de chansons que pouvait contenir un album. En seulement quelques séances, nous avions réussi à sortir tout ce matériel, ensemble, rapidement et sans effort. Je ne comprend toujours pas pourquoi ça a pris autant de temps pour en arriver là , mais il était clair que lorsque nous prenions une seconde, que nous mettions les conneries de cà´té, et que nous nous retrouvions sans animosité, nous revenions naturellement dans cette atmosphère de groupe.

Le truc drà´le a propos des albums Illusion c'est que mis à part deux chansons, il n'y avait pas vraiment d'arrangements pénibles à faire, parce que les chansons sont arrivées très vite. Les seuls que j'ai apporté, pour "Locomotive" et "Coma" ont été complètement arrangés quand Axl a écrit les paroles. A l'exception de l'épopée du piano, le reste de nos chansons étaient simple et ne nécessitaient pas beaucoup de travail. Nous n'avons pas passé nos après-midis à débattre de combien de ponts telle chanson avait besoin ou à trouver des accords délicats pour agrémenter un break. Une fois que nous nous sommes réunis à nouveau, nous fà»mes dans un bon état d'esprit en tant que groupe, traà®nant ensemble pour la première fois depuis longtemps. Nous nous entendions vraiment bien, donc tout est devenu agréable à nouveau.
Oh bien sà»r tout n'était pas parfait. La chose bizarre est que chaque fois que tout se passait bien, Axl rendait toujours les choses 'intéressantes'. Une des ombres au tableau dans les retrouvailles était cette fois o๠lorsque nous avions le répertoire complet, Axl a voulu ajouter des claviers à notre son. Il voulait embaucher Dizzy Reed, le claviériste de The Wild, le groupe générique de L.A qui répétait à cà´té de nous lorsque nous étions au Sunset et Gardner. Dizzy était un type sympa, mais je ne voyais pas en quoi nous avions besoin d'un clavier dans Guns. J'étais "inflexiblement" contre, je sentais que ça diluerait le son d'un groupe de Rock n' Roll. Le piano ou le clavier c'est cool, mais je suis de la vieille école, je n'ai jamais été fan du son des synthétiseurs.
Axl d'un autre cà´té, ressentait avec passion le besoin pour le groupe d'évoluer artistiquement. Nos conversations n'étaient pas trop chaudes parce que nous faisions des efforts.... Quelques fois nous en rigolions et il savait que le reste du groupe ne voulait pas.
Alors dans un esprit de garder les choses heureuses, j'ai finalement cédé et à contrecoeur, comme les autres d'ailleurs. En y repensant, ça n'était pas le pire. Dizzy était le Ronnie Wood des Guns N' Roses.
(La bonne entente est un peu assombri à cause de Steven également)
Comme je le craignais, Steven est devenu un homme à part. Aux répétitions, Duff et Moi avions le lourd travail de s'en charger. Lorsqu'Axl a compris la situation, il ne s'est pas senti obligé de surveiller Steven 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 comme nous l'étions. Et comme pour Izzy, il n'a rien voulu avoir à faire avec ça. Steven devenait un poids plus lourd chaque jour.

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C'est quand nous avons commencé à répéter les nouvelles chansons que le château de carte de Steven s'est effondré. (...) Il était complètement inutilisable : la plupart du temps il diminuait le tempo quelque part au milieu de la chanson ou oubliait entièrement o๠il en était. C'était assez affreux ; quelque chose devait être fait. Le groupe avait finalement pris de la vitesse : nous avions écrits de nouvelles chansons et nous avions besoin d'enregistrer et non de stagner. Ca ne veut pas dire que nous n'étions pas patient avec Steven. Nous avons tout essayé, probablement que nous aurions pu aller encore plus loin, bien que je ne vois pas ce que ça aurait pu donner. Nous avons été jusqu'à faire venir des gens comme Bob Timmons, le spécialiste des cures de désintox celui qui avait aidé les Mà¶tley Crà¼e, et d'autres qui étaient très expérimentés dans les cas extrêmes. En vain.

On nous a proposé de jouer pour le Farm Aid dans l'Indiana le 7 avril 1990. Ce concert nous a regonflé à bloc de la même manière que les concerts avec les Stones l'avaient fait pas longtemps avant. Ce genre de tremplin remettait le groupe sur les rails et tout coulait à nouveau parce que le groupe était en train de bosser. Nous avions préparé quelques chansons juste pour le concert; nous avions bossé une reprise des UK Subs "Down on the farm" et arrangé "Civil War".
J'étais vraiment excité de sortir et de rejouer à nouveau, mais les choses ont rapidement tournés au vinaigre. Dans la seconde o๠nous montions sur scène, Steven a pris son élan pour monter sur le praticable de la batterie, qui est une assez grande plateforme difficile à manquer, et fait un vol. (...) Steven boitait pendant tout le concert, et notre performance était au mieux douteuse, bien que nous ayons eu un bon retour de la part du public du Farm Aid. Nous savions tous pourquoi nous n'étions pas satisfait : le tempo allait dans tous les sens. Il y avait un certain groove et rythme que Guns et Steven avait et quand ça venait à manquer le groupe perdait confiance en lui parce que nous devions improviser.
Il ne pouvait y avoir de meilleure façon pour Steven de nous montrer qu'il nous mentait quand il disait être clean, même une profonde confession de sa part ne se serait pas révélée aussi claire que sa performance à ce concert. Il était évident que nous avions un vrai problème. (...) C'était si difficile et inconfortable de parler à un gars qui dans sa tête pensait le contraire de ce qu'il disait (...).
A ce moment précis, la vérité c'est que si son jeu avait été normal, je ne pense pas que quelqu'un se serait soucié de ce qu'il se faisait, moi en tout cas. Si tu peux concilier la musique et la drogue c'est plus de pouvoir pour toi. Nous ne nous sentions pas vraiment concernés par la santé de Steven, nous étions vraiment énervé que son addiction gène son jeu, et par conséquence le nà´tre aussi.
Le concert du Farm Aid est le dernier concert que nous ayons fait avec lui. Quand nous sommes rentrés à L.A., l'état de Steven était encore pire, peut-être parce qu'il savait que la fin était proche ou peut-être parce que l'héroïne est aussi perspicace qu'un démon. Il y eà»t quelques cures de désintoxication de plus, mais elles ne duraient pas longtemps, peut-être 24 ou 48 heures.
La goutte d'eau qui a fait déborder le vase fà»t lorsque l'on nous a demandé de donner un morceau pour un album de charité appelé "Nobody's Child", dont les bénéfices étaient reversés aux enfants orphelins arméniens de la révolution roumaine de 1989. Nous avions pensé que "Civil War" serait idéal. A ce moment là , nous nous sommes vraiment éloignés de Steven. Pendant cette session, il y avait nous et il y avait lui. Après que ce fà»t terminé, et avant que Mike Clink puisse le mixer, il a trouvé qu'il devait couper et coller la piste entière de batterie. C'était l'époque d'avant l'enregistrement digital, alors Mike a travaillé sur les bandes et ça lui a pris des heures et des heures pour modifier la chanson pour qu'elle colle parfaitement au temps.
C'était écrit, le bruit est rapidement venu aux oreilles. La patience d'Axl concernant Steven était parti depuis longtemps, alors nous devions nous réunir inévitablement afin d'en discuter, avec le soutien d'Alan, Axl a insisté pour donner un dernier ultimatum à Steven par écrit. C'était un contrat que Steven était obligé de signer, ce qui au mieux nous l'espérions le pousserait à être sobre et au pire qui organiserait son éviction du groupe. Le contrat était clair, ça disait que si Steven se pointait défoncé aux sessions d'enregistrement, il serait mis à l'amende. S'il le faisait trois fois, il serait viré, enfin quelque chose dans ce style là . Steven le signa, il fà»t d'accord sur tous les termes du contrat et comme tous ceux pris dans l'engrenage de la drogue, il ignora toutes ses promesses et continua comme avant. Il a fait un effort, il a essayé le Buprinex mais il était trop faible pour s'en sortir.

Selon moi, il me paraissait clair qu'Axl n'aimait pas Steven. Steven avait un enthousiasme débridé pour les batteries et le rock n' roll et la vie en général. Il était super et c'était vraiment cool de vivre à ses cà´tés. Mais il était aussi ouvertement honnête et franc de ses opinions envers Axl ou n'importe qui d'autre dans le groupe. Souvent il balançait ses opinions au visage d'Axl, ce qui n'était pas la façon dont Axl opérait. Steven ne pesait pas ses mots, disant exactement ce qu'il pensait et ne faisant pas dans le détail. Duff et moi-même nous étions habitués aux commentaires de Steven et nous ne les prenions pas au premier degré, nous pouvions le mettre en sourdine. Mais Axl était plus sensible que nous l'étions, ce que Duff et moi comprenions également. Avec Axl, je ne voulais pas envenimer les choses pendant une répétition ou dans un studio en lui reprochant ses retards ou quoi que se soit d'autre. Mais Steven faisait un commentaire ou lui balançait dans la gueule et ça n'a jamais marché. (...) Je suis sà»r que Steven avait blessé Axl plus souvent qu'il ne le voulait vraiment et sans le savoir. Je peux voir maintenant comment Steven a irrémédiablement appuyé sur le bouton d'Axl, mais ceci étant dit, je ne pense pas qu'Axl ait jamais donné du crédit à ce que Steven avait apporté musicalement aux Guns, c'est je pense ce qui a sà»rement blessé Steven.

Axl avait fait connaà®tre ses sentiments envers Steven au moment de la preproduction d'Apetite. Quand nous fà»mes proche de boucler l'album, il est venu le temps de parler des crédits et de la publication des chansons. Nous en parlions sur la scène du Burbank studios et quelqu'un a proposé de diviser en 5 les royalties : 20% chacun.
Axl a fait la grimace. "Il n'y a pas de raison que Steven ait 20 %, le même pourcentage que moi" il a dit "Je veux 25 % et Steven 15 %. C'est un batteur. Il n'a pas contribué à l'écriture dans la même proportion que nous". C'est le compromis que nous avons accepté : Axl a eu 25%, moi, Izzy et Duff 20 % et Steven 15 %. Je pense que Steven est resté définitivement marqué par ça.

(Steven ne respecte pas son contrat et bien sà»r il est viré. Steven poursuit le groupe et demande 2 millions de dollars au groupe pour lui avoir fait signé le contrat sur sa sobriété et comme il n'était pas accompagné d'un avocat lors de la signature de ce contrat, la court lui a donné raison. Steven a gagné le procès et le groupe a du lui verser les 2 millions)

(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 10 (encore)

(Le groupe commence les auditions pour trouver le nouveau batteur, au début ils pensent que cela va être rapide mais ils s'aperçoivent très vite que cela ne va pas être aussi facile. Slash reconnaà®t que Steven est responsable de l'énergie de l'album Apetite et qu'il est difficile de le remplacer. Slash a peur que le fait de ne pas trouver rapidement un batteur sonne la mort du groupe. A noter qu'ils auditionnent notamment le batteur des Pretenders : Martin Chambers.
Pendant ce temps, en traà®nant avec Duff, Slash fait la connaissance de Renee, un mannequin, elle se contrefout de qui est Slash et de sa vie de rock star et ça plaà®t beaucoup à Slash, ils s'installent rapidement ensemble).

Une fois que nous avions épuisé toutes les possibilités évidentes, je n'avais pas l'intention de laisser la chasse d'un nouveau batteur enterrer le groupe. Duff, Izzy et moi nous nous sommes creusés la tête. Nous avons discuté des meilleurs batteurs que nous avions vu récemment, mais personne d'approprié nous venait à l'esprit... jusqu'à ce qu'une nuit, j'eus une révélation. Je me rappelle avoir vu le groupe The Cult quelques mois avant au Universal Amphitheater et d'avoir été hypnotisé par leur batteur. Il était vraiment étonnant, j'étais là à la table de mixage et j'étais complètement captivé par son jeu. Je n'ai pas du tout fait attention au reste du groupe pendant tout le concert. Son jeu était extrêmement juste et son son avait une énorme présence, c'était énorme, pompeux et ça apportait une intense autorité. Mike Clink, notre producteur, avait bossé avec Matt Sorum, le batteur en question, alors je l'ai appelé immédiatement et lui ai laissé un message. Un peu plus tard, j'étais un peu ivre, couché sur le dos, ma tête posée en bas du lit de Renee, à regarder le téléphone et à attendre qu'il sonne. Finalement il sonna. J'ai décroché immédiatement.
"Salut", Mike a dit
"Hey, c'est Slash" je lui ai dit " Ecoutes, tu connais le batteur de The Cult ? On a besoin d'un batteur et j'ai vu ce gars, il est super, et j'essaie de savoir s'il est disponible"
"Eh Bien, je ne sais pas" Mike a répondu "Laisse-moi passer un coup de fil"
"Okay"
Le téléphone sonna encore au début de l'après-midi. "Slash." Mike a dit "Voici ce que j'ai appris. Il est possible qu'il soit disponible. t'as un stylo ? J'ai son téléphone".
Je n'avais pas beaucoup bougé ce jour-là , j'attendais ce coup de fil, me focalisant dessus, parce que je savais que j'avais raison. J'ai écrit le numéro sur un bout de papier, ou sur le mur ou sur ma main, je ne me souviens plus oà¹.
J'ai composé le numéro et attendu. Matt a décroché.
"Salut".
"Hey. Tu es Matt ? C'est Slash" je lui ai dit " Je fais parti du groupe Guns N' Roses et nous cherchons un batteur. Tu es intéressé ?"
Deux jours plus tard Matt est venu répéter, et en moins de deux ou trois chansons, Duff, Izzy et moi avons réalisé que nous avions trouvé notre homme.

(Ils lui disent que tout ce qu'il a à faire est de bien jouer, le salaire est bon... Slash explique que Matt s'est adapté très vite et a apporté beaucoup aux nouvelles compositions. C'était la fin d'un périple.)

*********

(Slash et Duff sont invités aux American Music Award o๠GN'R est en compétition pour le meilleur album rock de l'année, Slash se contrefout des récompenses et de ce genre de cérémonie. Duff et Slash acceptent l'invitation car c'est un moyen de sortir leur copine, Renee et Pilar, et puis il y a des banquets et de l'alcool...)
A cette époque, je sortais avec Renee et Duff avec Pilar, les American Music Awards était l'occasion de sortir avec les filles. Tout ce qu'ils avaient à servir était du vin et nous avions bu au moins huit grands verres chacun. Tout était vraiment ennuyeux et rigide. Nous étions assis là en train de discuter quand soudain Guns N' Roses a été appelé car Apetite avait été élu Meilleur album rock de l'année. Nous étions abasourdis. Les spotlights ont éclairés nos sièges et nous nous sommes levés en chancelant. Une fois que j'ai réalisé que nous avions gagné, j'ai voulu remercier un tas de personnes différentes, alors j'ai remercié Zutaut, Niven, tous les gens de Geffen ponctués d'innombrables "fuck" causés par le vin et la nervosité. Je n'avais aucune idée du protocole de ce genre de cérémonie. Peu importe, j'étais en train de remercier quelques personnes quand le micro fà»t coupé. J'ai continué à parler pedant une seconde, jusqu'à ce que je réalise que j'avais été coupé. Nous fà»mes escortés à l'arrière pour faire les photos et donner une conférence de presse.Je passais un bon moment et je leur ai fait à tous un doigt d'honneur.
Le lendemain, tout ce dont j'entendais parler était à propos de ses AMA. J'ai été submergé par la controverse parce que ce jour-là l'incident ne signifiait rien pour moi. J'étais, cependant, le responsable des 7 secondes de retards qui serait institué à toutes les futures cérémonies en direct, en plus Dick Clark ne m'a plus parlé pendant huit années. Je n'étais plus autorisé à venir aux AMA jusqu'à il y a un an quand j'ai demandé à remettre un award.

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**************
De retour en studio, nous avions 36 chansons, ce qui était plus que suffisant pour remplir un double album. Je voulais choisir les 12 meilleurs de ces 36 chansons et les préparer jusqu'à la perfection, mais j'ai laissé faire parce que tant que nous allions de l'avant, j'étais heureux. Axl voulait enregistrer les 36 chansons et se diriger vers un double album. Il ne voulait pas laisser tomber certains titres. Je comprenais ça : la plupart d'entre-elles dataient déjà à cette époque, elles n'avaient pas été retenues lors de notre dernier album, et d'autres étaient encore plus anciennes. Il y avait aussi un paquet de nouvelles chansons qui représentait ce que nous étions à ce moment précis. En regardant en arrière, le consensus général était que nous étions en train d'effacer notre ardoise, en sortant tout ce que nous avions. Et dans son ensemble, ces chansons représentaient quelque chose de plus important : le passé et le présent du groupe.

Matt était super, il était proche de Duff et de moi, Izzy était dans le coin, mais pas comme il avait l'habitude de l'être. Pas seulement parce qu'il était 100 % sobre, il était également vraiment anti alcool et anti drogue à cette époque. Quand Izzy a rencontré Matt ils se sont tout de suite entendus, mais c'était dans les conditions o๠implicitement la décision avait déjà été prise : tout était ok, mais je pense que Izzy se sentait obligés et il détestait ça. Izzy était assez fragile à partir du moment o๠il a rejoint le groupe et jusqu'à ce qu'il le quitte, et en regardant en arrière, ce changement ne collait pas entièrement avec lui. Quand nous répétions, nous étions tous là comme un groupe et c'était cool, mais quelque chose s'était éteint. Izzy n'était pas heureux... mais il ne disait rien et Axl avait pris ses distances avec le fonctionnement quotidien du groupe alors du moment o๠nous avions un batteur et que tout le monde était là et jouait ensemble, il pensait que tout roulait et que nous étions prêt à aller de l'avant.

Le premier enregistrement avec Matt fà»t "Knocking on Heaven's Door", pour la bande originale de "Jour de Tonnerre" (qui figure également sur les Illusions). Je me rappelle être en train de faire le solo de mon cà´té quelque part, j'utilisais une Gibson Explorer 1958. (...).
"Knocking on heaven's Door" était également la première chanson que nous pouvions écouter et avoir une idée de comment le groupe sonnait avec notre nouveau batteur. Ca sonnait bien, mais il y avait une vrai différence entre le nouveau Guns et l'ancien Guns. Nous avions perdu un peu de la pagaille et du son punk rock, cette brutalité chaotique. A la place on sonnait plus épique, solide et énorme. C'était une bonne ou une mauvaise chose cela dépendait à qui tu demandais. Moi, j'étais juste heureux d'aller de l'avant.
Ensuite, Matt a appris les 36 chansons à une rapidité fulgurante, principalement en les jouant live avec nous parce qu'il n'y avait pas d'autre moyen de le faire. Nous avons réservé le A&M à Hollywood et enregistré les 36 chansons en 36 jours. C'est pendant ces 36 jours vraiment super que nous avons réalisé que non seulement Matt était un incroyable batteur mais qu'en plus c'était un nouveau compagnon de soirée. (Matt et Duff prenaient pas mal de coke, Slash lui, n'en prenait pas beaucoup. Même rituel : Filles, alcool, drogue)

********************

A cette époque, je sortais un peu plus. Duff et moi fréquentions Iggy Pop pendant nos temps libres et il nous a demandé de jouer sur "Brick by Brick". Nous sommes allés le retrouver au Rainbow o๠nous sommes montés dans sa voiture et nous avons écoutés les démos qui étaient vraiment cool. On s'est pointé à Hollywood et enregistré quelques titres : "Home Boy", "Pussy Power" et une chanson qu'Iggy et moi avons co-écrite "My Baby Wants to Rock N' Roll". C'est une des plus cool session d'enregistrement que je n'ai jamais faite. Pas longtemps après ça, nous avons également tourné la vidéo "Home Boy" avec lui.
c'était un réel honneur pour nous. (Slash explique que dans le "milieu" des musiciens, Guns N' Roses était en train de se faire respecter, précisément sur le talent des musiciens, c'est à ce moment que le bureau du management de GN'R a commencé à recevoir plusieurs appels d'artistes qui voulaient bosser avec Slash notamment. Slash s'est senti flatté que d'autres musiciens veuillent bosser avec lui et reconnaissent ses qualités de bon guitariste).

Une des collaborations que j'ai faites pendant ce temps là était avec Lenny Kravitz. (Ils s'étaient croisés au lycée). Duff et moi étions fans, et notre album préféré du moment était "Let Love Rule" le premier album de Lenny. Nous avons été présenté à une remise de prix, j'étais aux anges quand il m'a demandé de jouer sur son prochain album, Mama Said, qui était à la moitié du processus d'écriture. Peu de temps après, nous nous sommes retrouvés dans un petit studio sur Robertson à L.A., o๠j'ai joué le solo de "Fields of Joy". Pendant que je m'échauffais dans le salon ce jour-là , je jouais un riff de guitare funky qui m'était venu récemment mais pour lequel je n'avais pas trouvé de place sur les chansons que je bossais à l'époque pour Guns. C'était juste un excercice que je faisais tourner à l'époque.
"Hey mec, c'est quoi ça ?" Lenny a demandé.
"Je ne sais pas... c'est juste un truc comme ça" J'ai répondu. "C'est trop funky pour les Guns, mais j'aime bien. C'est sympa".
"Oui, mec. Ne l'oublie pas. Amène le dans le studio de répétition" "Faisons tourner ça. J'aimerais écrire des paroles dessus." il a dit.
(Lenny emmène Slash chez lui à Manhattan pour enregistrer le morceau).
C'était l'été et il faisait aussi chaud qu'en enfer et une fois arrivé le dimanche matin chez Lenny, j'ai appris qu'en raison d'une loi du passé appelé la "loi bleu" sur les bouquins New Yorkais, aucun bar, ni aucun magasin d'alcool n'était ouvert le dimanche.
Ce n'était pas exactement comme ça que j'avais imaginé la tournure que prenait cette collaboration et que ça allait poser un problème. Je me rappelle être en train de tourner en rond dans l'appartement de Lenny en attendant qu'il soit prêt. Il était dix heures du matin, je me souviens de la scène, je mourrais d'envie d'un verre.
"Hey mec, tu as quelque chose à boire ?" j'ai demandé
"Non, mec, je ne crois pas" Lenny a répondu "Tu veux fumer un joint ?"
"C'est cool. Mais j'ai vraiment besoin d'un verre" j'ai dit " Est-ce que l'on peut s'arrêter dans un bar ou dans un magasin sur le chemin ?"
"Je ne sais pas, mec" il a dit "Je ne pense pas. Tout est fermé le dimanche"
"Ah oui ?" j'ai répondu, devenant de plus en plus nerveux. "Est-ce que tes voisins ont de l'alcool ? j'ai besoin d'un verre mec".
Lenny a fait de son mieux ; il a récupéré de son voisin la valeur d'un doigt de vodka. Je l'ai avalé d'un trait mais c'était comme "pisser dans un violon". Pendant le trajet qui nous conduisait à Hoboken, un voyage d'environ 20 minutes, j'ai commencé à ressentir les effets d'une cure de désintoxication pour l'alcool, mes mains tremblaient, j'étais blanc, irritable, et anxieux. Il n'y avait pas de grand mystère, j'avais juste besoin d'un putain de verre, maintenant. Ma réserve de civilité était tout aussi sèche.
"Hey Lenny, mec, on doit trouver de la vodka quelque part" J'ai dit " Je ne peux pas jouer à moins de boire un putain de verre".
Lenny pouvait comprendre dans une certaine mesure, je suppose : il avait besoin de son pétard pour créer et écrire de la musique, la seule différence était que son corps n'était pas perturbé quand il n'en fumait pas. Il me semblait que tous les bars étaient fermés depuis 1955. Quand nous sommes arrivés au studio, Lenny a envoyé son staff à la recherche d'alcool. Je ne sais pas comment ils ont fait, mais ils sont revenus à midi avec de la vodka, et nous avons pu nous installer. Nous avons enregistré "Always on the run" en moins d'une heure, le cà´té brut, l'énergie spontanée de ce morceau est juste là sur le produit final.


A suivre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 10 (toujours)

L'enregistrement des guitares et des voix sur les albums "Illusions" eurent lieu au Record Plant à Los Angeles. Ce fà»t un grand moment pour moi en tant que guitariste, nous avions tellement de chansons et donc tellement de possibilités de sons et de techniques dans notre répertoire. J'étais au top de mon niveau à cette époque, trouvant facilement le son que je voulais, tout me venait de façon si fluide pendant ces sessions. J'avais de bonnes guitares à utiliser parce que pour la première fois de ma vie, j'avais l'argent nécessaire pour rassembler un arsenal de guitares.
A l'époque, j'avais une Gibson Flying V 1958, une Gibson Explorer 1958, quelques Travis Beans, différents modèles d'acoustiques : Martin, Gibson, Taylor etc. J'avais cette superbe guitare acoustique type guitare espagnole de Flameco, une paire de Dobros et une poignée de guitares Les Paul vintage, plus ma copie Les Paul et ses micros Seymour Duncan. J'ai également loué des tonnes de guitares mais sur la plupart des morceaux, j'utilisais une Les Paul. Il y avait des moments o๠j'avais besoin d'une Travis Bean, principalement quand je faisais de grands slides ("The Garden"), ou une Dobro ("You Ain't the First"), et également quand j'avais besoin d'un vibrato ("You Could Be Mine"). C'était une expérience goulue de guitares pour moi (j'avais même pris 20 guitares sur la route) (...)
J'avais 36 chansons à jouer, ce qui signifiait deux semaines de parties de guitares à enregistrer. J'étais au septième ciel, juste absorbé par mes guitares, totalement dans mon élément. C'était super, la pièce sonnait bien et j'adorais l'équipe du studio Record Plant.

Un évènement s'est produit dont tout le monde a parlé pendant l'enregistrement des Illusions I et II, c'était le jour o๠il y eut un énorme vacarme dans l'allée. Ce qui s'est passé c'est que les flics avaient trouvé un bras désarticulé et une tête dans le Dumpster juste derrière le studio. Tout ce que je savais c'est que nous n'avions pas fait le coup, mais Izzy a tourné l'évènement en paroles sur "Double Talkin Jive". Et j'ai entrepris de faire quelque chose qui ressemble à du flamenco espagnole sur ce morceau, ce qui n'était pas simple à faire. La chanson a également un super solo de guitare électrique qui se transforme en guitare acoustique flamenco.
Estranged était énorme, une longue chanson. J'ai utilisé une Les Paul Gold top, j'ai enregistré toutes les mélodies sur le micro rythmique. "November Rain" était dur de même qu'une autre chanson d'Axl, "Breakdown". Ces chansons étaient toutes plutà´t cool à jouer, mais je dois dire qu'elles ont demandé beaucoup de travail. (...)
Tout le monde dans le groupe avait une courte attention à l'époque et personne ne voulait passer trop de temps sur une chanson. Nous avons passé quelques jours sur les arrangements, mais lorsqu'il est venu le temps de les enregistrer, nous les avons faites en une prise quand la lumière rouge était allumée. C'était un cadeau d'enregistrer les voix et les overdubs de guitares plus tard mais quand il est venu le temps d'enregistrer la guitare, la basse et la batterie, toutes ces prises lives devaient être utilisables.
Personne ne voulait être responsable du fait de devoir refaire encore et encore les prises et que les autres attendent que tu sois prêt. C'est ce qui arrive quand tu joues avec de bons de musiciens, avec une bonne alchimie... C'est juste les bonnes personnes dans un putain de bon groupe.

Guns avait réservé le Record Plant. C'était sans doute beaucoup, mais nous avions beaucoup de boulot à faire, et nous avons passé un vraiment bon moment d'être Guns N' Roses à nouveau. Je faisais les guitares dans un studio et Axl avait converti un autre studio plus ou moins en appartement, parce qu'il avait décidé que le boulot serait mieux fait s'il vivait là -bas. Il a emmené ses équipements sportifs ainsi qu'un lit et des canapés, c'est devenu un petit nid douillet o๠lui et son entourage pouvaient être à l'aise. Nous avions vraiment beaucoup d'aller et venu au Record Plant pendant ces jours là . Shannon Hoon du groupe Blind Melon venait assez souvent parce qu'il était un vieil ami dAxl de l'Indiana, il a fait les choeurs sur "Don't cry" ce qui a rendu la chanson plus profonde.

Le changement le plus grand dans le groupe, mis à part le remplacement de Steven par Matt, était l'écrasante présence des claviers et synthétiseurs. Axl avait déjà introduit une ligne de synthé sur "Paradise City" à l'époque d'Apetite. C'était le commencement, je suppose, et j'y étais également opposé. Comme je l'ai mentionné, sur les Illusions Axl avait été insistant sur une présence majeure du piano et des synthés. Après avoir enregistré la base instrumentale, après que j'ai enregistré les guitares et une fois venu le temps d'enregistrer ses voix, il a passé beaucoup de temps à ajouter des parties de synthé. Il était comme un gosse devant un magasin de bonbons avec toutes ces banks de claviers qu'il avait installé dans le studio. Il s'asseyait là pendant des heures pour trouver le bon son pour une partie d'une chanson, et souvenez-vous que ce mec n'était pas perturbé, il ne perdait pas son temps, bien qu'il qu'il fumait beaucoup d'herbe, ce qui le rendait encore plus absorbé dans tous ces trucs. Axl était à la recherche du grandiose, ce qui n'était pas bon d'un certain cà´té, mais tout bien considéré, d'un autre cà´té il avait une si grande intégrité à propos de ça qu'il, peu importe le temps que ça allait prendre, s'assurait que le rendu sonore des arrangements était parfait. Ce qu'il a fini par faire avec ça était brillant. Je ne sais pas si ça représentait les Guns dans ma tête, mais sans regarder ça c'était étonnant. Sur "Live and Let Die" tout est fait au clavier, les cuivres ne sont pas des cuivres. Ce qu'Axl avait fait était vraiment compliqué, il avait passé des heures à faire tout correspondre, faire que les nuances sonnent justes, et je dois lui reconnaà®tre ça. Il a fait la même chose pour "November rain" avec tous ces putains d'arrangements de cordes, tout est fait au synthé. J'ai entendu des chansons avec de vrais cordes qui sonnaient moins authentiques. La seule fois o๠nous avons fait appel à des musiciens extérieurs sur ces deux albums était des chanteurs de gospel sur "Knockin On Heaven's Door" et l'harmonica sur "Bad Obsession". Le seul effet qui ne venait pas des synthés était le défibrillateur au tout début de la chanson "Coma". Ouais c'était un vrai.

**********

Après avoir terminé mes pistes de guitare, j'ai quitté le studio B et Axl l'a pris et a converti entièrement le Record Plant en un complexe o๠ses amis pouvaient venir traà®ner pendant les quelques semaines qu'il a passé à finir les voix et à ajouter les synthés. Nous autres n'étions pas très heureux parce que chaque jour qui passait coà»tait beaucoup d'argent. Ca n'aurait pas posé de problèmes s'il y avait de l'activité toute la journée, mais aucun de nous n'avait vu quelque chose de réellement consistant. Pour finir, Axl avait fini son boulot, mais putain, ces deux albums avaient coà»té une fortune et je parle seulement de l'occupation du studio.

C'est à ce moment qu'Axl a commencé à devenir obsessionnel à propos des détails de tout ce qui concernait Guns N' Roses, à commencer par les droits sur les chansons des Illusions I et II. Les jours o๠chaque membre du groupe avait 20 % était loin derrière nous parce qu'il y avait beaucoup plus d'auteurs de l'extérieur ce coup-ci, spécialement sur les vieilles chansons qui existaient avant Guns qui devaient entrer dans l'équation, comme "Back Off Bitch". Nous devions prendre en compte le facteur Matt qui n'était pas un membre à part entière : il n'était pas là pendant l'écriture des chansons, bien qu'il ait joué sur toutes. A la fin, à cause de collaborateurs comme Paul Huge, West Arkeen, Del James, Axl a insisté sur la séparation du genre 22,75 % ou 32,2 % par chanson pour nous les vrais membres. C'était mathématiquement calculé sur qui avait écrit quoi, ce qui a été facile dans un sens parce qu'aucun de nous n'était prêt à lutter, mais en même temps, c'était compliqué les choses à un certain point.
Les chansons que nous avions bossé à Chicago ont également posé un problème parce que pendant ces mois nous n'étions pas tous ensemble, et pour la plupart du temps, Axl n'était même pas là , alors la manière dont il divisait les chansons comme "Garden of Eden", 'Don't Damn Me", et "Get in the ring" était totalement arbitraire. Duff et moi-même avons composé instrumentalement ces chansons quand Axl n'était même pas dans la pièce. Il y avait des chansons écrites au piano o๠j'ai composé de complexes parties de guitares que j'ai dà» écrire et arranger pour lequelles je n'étais pas mentionné en tant qu'auteur. C'était le cas pour "November rain" et "Estranged" pour être précis. Ca me concernait, pour dire le moindre, mais j'ai choisi de l'oublier.

**********

Quand il a fallu commencer à mixer l'album, nous avions une décision à prendre. Thompson et Barbiero, qui avaient mixé Apetite, ne faisaient plus équipe. Le tempérament du groupe que nous étions maintenant ne collait plus avec eux ou leur tempérament ne collait plus avec nous, je ne me rappelle plus. Nous avons décidé d'embaucher Bob Clearmountain, un mec dont les références parlaient d'elles-mêmes : il avait mixé tout le monde des Kinks à Bowie, les Stones et Springsteen. Nous avions beaucoup de matériels sur lequel il pouvait bosser pendant qu'Axl continuait de travailler sur ce qui n'était pas fini. Clearmountain est arrivé et a commencé à parler tout le temps de Q Sound 5.1 une technologie qui était encore au stade de l'expérimentation. C'était vraiment son truc et je me rappelle qu'il avait particulièrement excité Axl avec ça. C'était super mais je n'étais pas vraiment emballé. Je me fouttais que Bob insiste sur le fait que se soit le son du futur, pour entendre correctement il fallait cinq haut-parleurs, et re-situer dans le contexte, au début des années 1990, la plupart des gens n'avait que deux enceintes. Et si vous écoutiez quelque chose mixé en 5.1 sur deux enceintes, ça sonnait comme un confus désordre.
Ceci étant dit, plutà´t que de faire une énorme scène et que le groupe entier en vienne au main, ce qui aurait terminé en Axl et moi argumentant les pours et les contres de mixer en 5.1 jusqu'à ce que le bleu nous viennent au visage, j'ai mordu mes lèvres et souhaité que ça ne fonctionne pas. Et ce fà»t le cas, Clearmountain s'est flingué lui-même presque immédiatement ; un après-midi nous avons découvert une de ses notes o๠il avait l'intention de mixer des samples de batterie par dessus les parties de Matt. Je ne suis pas batteur, alors je ne peux pas expliquer les tenants et aboutissants, mais rajouter des samples auraient changés sévèrement le son de Matt. Nous avons montré la note à Matt qui n'était même pas au courant et il n'était vraiment pas content du tout et ce fà»t l'excuse dont nous avions besoin pour virer Bob Clearmountain.

On a fini par embaucher Bill Price pour le mixage. Nous respections le CV de Bill, il avait mixé entre-autres le premier album des Pretenders, l'album des Sex Pistols Never Mind The Bollocks et en ce qui me concerne c'est tout ce que j'avais besoin de savoir pour signer avec lui. Bill bossait dans un studio à Larchmont en Californie, et je me suis fait une mission d'être là -bas tous les jours, le regardant bosser, participant quand je le pouvais, et garantissant que les mixes qu'il faisait chaque jour soient envoyés immédiatement chez Axl à Malibu.
C'était long, un processus assommant : je me pointais là -bas en début d'après-midi pour écouter le mix que Bill avait réalisé. Une fois que c'était en place, que j'étais satisfait, nous faisons une cassette et l'envoyons à Axl. On trainait dans le studio ou on commençait à bosser sur la chanson suivante en attendant qu'Axl la recoive. Dès qu'il l'avait, je dois dire, qu'Axl ne perdait pas de temps à écouter les cassettes et il nous appellait pour faire part de ses commentaires, ce qui a beaucoup aidé . Nous faisions les ajustements que nous avions à faire et nous lui renvoyons une copie. Et ça a continué, chanson après chanson. Ca a pris un sacré temps pour que tout soit bon, mais ça valait le coup.

***************

Pendant ce processus, l'animosité entre notre manager, Alan Niven et Axl a atteint des sommets. Nous autres nous essayions de la boucler depuis un moment, mais la fin entre Axl et Alan couvait depuis des années, depuis le moment o๠Axl avait su qu'Alan manageait, produisait et co écrivait aussi pour Great White. Il y avait aussi le fait qu'Alan donnait beaucoup son avis sur des choses et Axl n'était pas toujours d'accord avec son point de vue. Dans ces moments là , Axl se sentait comme obligés de faire des choses qu'il n'avait pas nécessairement envie de faire. Axl pensait qu'Alan avait développé un égo qui allait de Malcom McClaren à Peter Grant. Et vraiment, L'égo d'Alan est aussi développé que le nà´tre.
Autant j'ai aimé Alan pour ce qu'il nous a apporté, je n'ai pas beaucoup protesté quand Axl a voulu s'en débarrasser. Je savais que ça allait arriver mais je ne pensais que ça serait la goutte d'eau qui ferait déborder le vase. En regardant en arrière, je constate que ce changement était le moment, le point culminant de la pause du succès du groupe... et le début de la fin.
Dans un même temps, j'ai vu arrivé Doug. Il s'était fait une place dans la vie d'Axl et une fois qu'Axl a éclairci ses sentiments envers Alan, je ne pense pas que c'était une coincidence que Doug soit juste là pour prendre les commandes. Il a stratégiquement tiré les ficelles depuis le début. Il était comme un prédateur en embuscade. Bien qu'à la fin, personne d'autre à part Guns N' Roses n'est responsable de la mort de Guns N' Roses, Doug Goldstein était un catalyseur. Ses techniques de diviser pour mieux régner ont été l'instrument qui a précipité notre fin. (...)
Qu'une personne de l'extérieur est complètement désorganisé notre groupe est une honte.

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Je pense que ça a pris deux jours pour que Doug Goldstein soit élu officiellement le nouveau manager de Guns N' Roses. A cette époque, nous n'avions pas fini de mixer l'album, mais Doug, dès le début a voulu se faire un nom dans l'industrie et faire de l'argent, et nous étions le parfait moyen pour ça. Nous avons calé une série de concerts juste après, et sur des jours off, nous allions au studio pour compléter les albums. Pendant un long moment, notre tournée a retardé la sortie des albums indéfiniment. Nous avions beaucoup de plaisir quand même. Doug nous a sorti du studio pour jouer au Rock In Rio en 1991, ce qui serait pour Matt et Dizzy leur premier concert avec Guns. C'était incroyable, nous avons joué deux soirs devant 180.000 fans dans le stade de Maracana.
Nous avons fait encore plus de dates. Nous avions trois dates de concerts à Los Angeles, San francisco et New York avec différentes premières parties, comme Blind Melon, Faith No More et Raging Slab. Au concert de New York nous avons filmé notre performance live, qui a servi de base pour la vidéo de la bande originale de Terminator 2. Ce clip contient également des plans d'Arnold Schwarzenegger, le Terminator Himself, au Rainbow.
Puis nous avons commencé une tournée aux Etats Unis avec Skid Row, incluant deux soirs à Inglewood Forum à L.A. Je vous le dis, être un groupe aussi énorme était d'enfer. Avoir Skid Row avec nous était de mon fait : une débauche totale.
Juste avant, nous avons terminé de mixer et de masteriser l'album, Axl fà»t commis d'office pour trouver la cover des albums. Depuis qu'il avait été la personne qui avait apporté la brillante idée de la peinture Apetite de Robert Williams, nous lui faisions confiance pour trouver la peinture pour ces deux albums. Et encore une fois, il l'a fait (voir gnrfrance pour plus d'info sur la pochette http://www.gnrfrance.net/refer(...)2.htm)

(pour ceux qui ne connaissent pas l'histoire de la sortie de ces deux albums, il y eut des désaccords sur la sortie des deux albums, au début il ne devait y avoir qu'un seul illusion regroupant toutes le chansons mais après pas mal de discussion interne au groupe en raison du coà»t que ça aurait pour les fans, il fut décidé de séparer les deux albums, comme ça les fans pouvaient en acheter un et se faire préter le deuxième...)

Les disques furent numéro et deux des charts la semaine de leur sortie, ce qui constituait un record. Et puis ils sont restés là . Ca faisait du bruit partout, nous avions besoin d'organiser une tournée. Ca allait devenir encore plus gros que ce que nous avions déjà fait.
La nouvelle musique était beaucoup plus compliquée, alors la jouer sur scène nécessitait des musiciens additionnels. J'ai été élu non-officiellement directeur musical, en charge de trouver les choeurs et les cuivres (en fait, Slash se dit que ce serait cool des belles nanas, il recrute Teddy Zig Zag et lui délègue la recherche des nanas. C'est Slash qui s'occupe du design de la scène).
C'était un rêve qui devenait réalité, mais au moment o๠nous nous préparions pour une tournée monstrueuse, la dernière chose dans nos esprits était de faire vraiment attention à ce que nous voulions.

Fin du chapitre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 11

Quand je regarde en arrière, je peux voir les origines de toute l'affaire, mais à l'époque je n'avais pas ce genre de perspective du tout. Ca a toujours été là , mais dans la période post Apetite, ça a pris tout son sens : Axl est devenu un Dr Jekyll et Mr Hyde.
Par exemple pendant l'enregistrement des Illusions quand il s'était terré dans le studio d'enregistrement, nous avons été excessivement indulgent : aucun de nous n'aimait ça, mais nous étions disposés à l'autoriser. Nous ne pensions certainement pas que ça aurait pu empirer. Ces sessions furent le moment o๠nous avons commencé à laisser les choses se faire même celles contre notre volonté. C'était chiant mais toujours aussi cool, mais on se racontait des histoires en pensant que les choses iraient mieux une fois que l'album serait sorti. C'était vraiment dur pour moi parce que je me sentais vraiment proche d'Axl pendant les périodes o๠nous poursuivions les mêmes objectifs, et puis, peu de temps après, ce que je ressentais c'était comme si nous n'étions pas sur le même longueur d'ondes. C'est là qu'a commencé la relation haine/amour entre nous.
Axl et moi avions une relation plutà´t instable depuis le tout début jusqu'à la dernière fois o๠nous nous sommes parlés, pour la simple raison que nous avions différentes façons de voir et de prendre en main les choses. Je n'ai pas d'intention malveillante à son égard : je sais que sa version des évènements est aussi viable que la mienne... mais différente. Ca m'a pris beaucoup de temps pour essayer de comprendre Axl, si j'ai réussi, je laisse de cà´té le fait de prédire ce qui le ferait réagir de telle ou telle manière. Je voulais savoir ce qui le rendrait heureux, ce qui l'énerverait, ce qui inspirait sa créativité ; toutes les choses essentielles que tu as besoin de savoir quand tu travailles dans une sorte de proximité avec quelqu'un dans une dynamique de création. Au début, quand nous nous sommes rencontrés, ce qu'il faisait me prenait quelquefois par surprise. Nous nous entendions parce que nous étions tous les deux rebelles et anarchistes, mais je n'arrivais pas à comprendre pourquoi il se rebellait autant au point de rendre ça vie si difficile sans réelle raison. J'ai passé beaucoup de temps à essayer de remuer ça, de comprendre simplement, jusqu'à ce que je réalise qu'il n'y avait ni rime ni raison à tout ça.

J'étais attiré par Axl comme tout le monde parce que c'est un chanteur et un artiste incroyable et qu'il a cette sorte de charisme si puissant. C'est un brillant parolier et une sorte d'artiste torturé qui m'a conquis parce que ma mentalité a toujours été d'encourager le perdant et c'était la majeure parti de son brio.
J'ai appris à prendre le bon et le mauvais aussi loin que notre amitié fà»t concernée parce que Axl avait pas mal de truc à gérer. Nous avons eu ces profondes conversations particulièrement lorsque le groupe sortait et que nous vivions tous ensemble. Il y avait des moments o๠je l'aimais jusqu'à la mort quand il était si cool,nous étions si proche, quand il entamait ces discussions à coeur ouvert. C'était cool de connaitre quelqu'un comme ça, parce que pour moi il pouvait se passer des années avant que je ne mette des mots sur ce que je ressentais, mais Axl n'était pas comme ça du tout, il avait besoin de quelqu'un pour exprimer ce qu'il ressentait. Nous avons eu ces super moments paisibles en tête à tête à parler de ce qui le perturbait, de ce qu'il avait dans son esprit jusqu'à ce qu'il soit apaisé. Nous avons parlé de choses personnelles qui concernait son passé, de toutes les choses qui le concernait, qui l'intéressait, ses objectifs pour lui et le groupe et ce qu'il voulait faire de sa vie. C'était vivre en profonde immersion avec quelqu'un c'est ce que j'ai toujours admiré, je l'appréciais beaucoup pendant ces moments parce qu'il était humain, vulnérable et je sentais que nous étions vraiment connecté.

L'autre visage d'Axl, du Jekyll au Hyde, était qu'une fois que tu pensais que tu avais un lien fort avec lui il faisait quelque chose qui défiait complètement ce que tu connaissais de lui. Il ne m'a jamais rien fait directement ; il a fait des choses qui ont compromis le groupe et sa réputation envers nos pairs et nos fans. C'est quelque chose que je ne pourrais jamais comprendre. Mais ça n'avait jamais beaucoup d'importance parce qu'Axl était toujours là à trouver des justifications et il avait toujours beaucoup à dire sur pourquoi il avait fait ce qu'il avait fait.
Plus ce type de comportement continuait et plus j'éprouvais de la méfiance, pare que le gars avec qui je partageais ces discussions intimes n'était pas le même gars qui pouvait faire ce que moi je qualifiais de décisions inconsidérées. Cette contradiction devenait dure à gérer pour moi. Dans certains cas les réactions d'Axl pour certaines choses étaient seulement au détriment du groupe : elles n'étaient pas énormes au début ; habituellement elles avaient valu la peine de transiger à l'avantage de notre progression collective. Izzy était toujours très calme pour négocier avec Axl et je trainais beaucoup avec Izzy à l'époque. Duff aussi, avait sa façon de négocier avec Axl, ce qui était aussi un peu doux parfois.
Steven d'un autre cà´té avait l'habitude de s'agacer à partir du moment qu'il était concerné, le comportement d'Axl n'avait aucun putain de sens pour lui. En ce qui me concerne j'ai passé des heures à essayer de la comprendre et ce qu'il avait traversé parce que pour que notre groupe réussisse, nous devions être unis contre le monde. Chaque fois qu'Axl faisait des choses qui humiliait le reste du groupe, il mettait des distances entre nous qui n'avaient pas lieu d'être. Selon moi, ça fragilisait nos fondations.

Plus on avançait dans le temps plus nous devions jongler entre être unis et faire des compromis. Pendant la fabrication du premier album, ces incidents avec Axl n'étaient pas si dramatiques. A mesure que le groupe devenait de plus en plus énorme, ces exigences devenaient plus énormes. Et plus le temps passait plus nous prenions l'habitude de l'apaiser. Si ça n'avait pas été si énorme en si peu de temps, on lui a laissé faire ce qu'il voulait; et on lui a dit ce qu'il voulait entendre. Mais ça lui donnait l'habitude d'obtenir ce qu'il voulait.
Une des difficiles choses le concernant pendant ces périodes était que lorsque personne n'était d'accord avec lui, les réactions d'Axl n'étaient pas facile : il se mettait à jeter quelque chose, briser quelque chose, quitter les lieux, quitter la pièce en rageant dans la rue et quittant le groupe. Dans ces moments chauds, tu ne pouvais pas raisonner Axl : il était comme un gosse en train de faire un accès de colère. Je me posais des questions sur les méthodes de son éducation. Je ne suis pas en position de donner des détails, mais d'après ce que m'a raconté Axl, son enfance a été très dure.
Quand nous avons commencé, son comportement était tolérable parce que nous allions tous dans la même direction et nous pouvions justifier les compromis que nous avions dà» faire. Quand nous sommes rentrés de la fin de la tournée d'Apetite deux ans plus tard et géré tout le business d'être ensemble et également de retravailler ensemble à Chicago, j'ai commencé à voir le cà´té le moins sensible de lui sortir de plus en plus, c'est pourquoi j'ai quitté ces sessions d'écritures.
Axl n'a jamais compris pourquoi j'étais partis de Chicago parce qu'il pensait que nous avions fait tellement de boulot, mais la vérité est que son énergie négative était trop dure pour bosser avec lui. Je sais que je ne suis pas le seul à penser comme ça ; la plupart des personnes qui ont bossé avec nous diraient la même chose. (...)

***********

Quand le groupe s'est pointé dans le studio pour enregistrer les albums Illusions, tout 'derrière le rideau' a empiré très vite : il y a avait tellement d'argent dépensé inutilement et personne ne voulait gérer le problème, parce que personne ne voulait être là , l'ambiance était trop délicate. La vérité c'est qu'aucun membre du groupe n'était diplà´mé d'une école sup, alors laisse tomber le diplà´me en psychologie ; personne ne savait comment si prendre réellement avec Axl. Ca pouvait être facile quelquefois si tu t'immisçais doucement dans son esprit, sur sa garde : tu pouvais obtenir des résultats dans ces conditions. Visiblement, c'était la seule façon de discuter de quelque chose avec lui. Toutes les autres approches n'étaient pas constructives, généralement elles causaient un double dommage et ce qu'elles déclenchaient étaient pire que l'état o๠il se trouvait au début.
Le problème qui en résultait c'est que personnellement je ressentais une profonde amertume à avoir à jongler dans cette situation; j'ai arrêté de vouloir- même essayer- de raisonner Axl. J'ai bossé très dur pour accomplir quelque chose de très simple : j'ai pris l'habitude d'aller le voir et de lui parler en longueur de chose dont je ne voulais pas parler dans le but de régler un problème. Ca a commencé à tomber sur mes épaules de gérer ces décisions journalières qui nécessitait l'aval d'Axl et au bout d'un moment je n'ai plus voulu le faire ; je voulais confier la responsabilité à quelqu'un d'autre. Je voulais juste faire de la musique.
Doug a pris ce rà´le une fois qu'il avait passé assez de temps avec nous sur la route. Il a regardé avec attention comment nous interagissions entre nous, et il est intervenu pour jouer le rà´le du mec qui "négocie avec Axl". Doug a joué de beaucoup de stratagèmes pour que les choses soient faites : il avait les relations nécessaires avec Axl... mais pas de la manière qu'un membre du groupe auraient fait ça. Ma façon de voir les choses, c'est que Doug réussissait à gérer les problèmes pour de mauvaises raisons. Il était là en premier lieu pour se faire de l'argent et se faire en nom dans l'industrie en tant que manager de Guns N' Roses.
(...)
En deux ans Guns N' Roses était devenu un derviche tourneur (mendiant) par manque de communication qui dépensait l'argent par les fenêtres. Et chaque jour Doug nous disait qu'il allait arrêter ça, bien sà»r rien ne changeait.
(...)
Un changement permanent dans l'atmosphère du groupe est intervenu quand il fà»t fait mention pour la première fois des contrats et la propriété du nom du groupe, et tout ceci a commencé lorsque Steven fà»t viré. Axl persistait à dire que la détention du nom du groupe était un point qui devait être réglé légalement, faisant ainsi de notre identité même un produit dont nous dépendrions, c’est un arrangement qui ne nous a jamais satisfait. Cette disposition légale a détérioré le sentiment de respect mutuel, créant un fossé entre Axl, qui pensait que tout était réglé, et le reste du groupe (merci Pluie Bisous). Nous pouvions tolérer beaucoup car nous étions facile à vivre, mais une indescriptible tension était en train de monter, et l'histoire du contrat la poussait à son paroxysme. Mais même là , nous n'en avons jamais discuté, parce que nous avions pris l'habitude de laisser faire, mais je sais qu'Izzy ressentait cette tension ainsi que Duff et moi-même, mais nous avons décidé de regarder ailleurs quand le sujet est venu sur la table.

***********
Le fossé s'est creusé d'avantage entre Axl et moi et entre Axl et le reste du groupe pendant le processus de mixage des Illusions. Comme je l'ai dit, Axl était chez lui et moi au studio et je lui faisais parvenir chaque chanson mixée une fois terminée, puis j'attendais son aval. Tout bien considéré, nous étions au sommet de notre créativité collective, mais il n'y avait pas exactement d'esprit de solidarité dans ce genre d'arrangement ; c'était une relation unilatérale. Même là , c'était tolérable. Inconsciemment, je pense que j'ai commencé à voir le groupe comme étant une seule personne assise en haut sur son trà´ne et complètement à part de la foule de gens se pressant autour de lui.

La première situation délicate que j'ai eu avec Axl est venue juste après ma couverture du magazine Rolling Stone à la suite de la sortie des Illusions. L'impression que j'ai laissé au journaliste, ce qui était vrai d'ailleurs, était que nous étions un groupe qui avait explosé si rapidement que trois ans après nous étions encore surpris de ce que nous étions devenus. Axl a été prévenu de l'interview et l'a lu, et de ce que je comprend, il l'a trouvé cool, ou il n'avait rien lu de faux, au début du moins. Mais apparemment, d'après plusieurs sources il a trouvé que j'avais dit quelque chose d'insultant. Du moins c'est ce que je pense... même aujourd'hui je ne comprend pas ce qui s'est passé.
La fois suivante o๠j'ai vu Axl c'était au stade de Long Beach, o๠tout notre matériel de scène était assemblé, et il ne m'a pas adressé la parole du tout. Si j'avais été si naïf pour croire qu'il s'agissait seulement de mon imagination, il a fait en sorte que je sache qu'il était énervé. Je lui avais offert cette magnifique veste droite pour son anniversaire peu de temps avant, et il est venu avec ce jour-là , uniquement pour marquer un point en la laissant sur mon ampli en partant.
Nous ne nous sommes pas parlés du tout pendant les quelques jours o๠le groupe était en répétition. C'était exactement le genre de coquille qui arrivait quand tu étais dans Guns N' Roses. L'ambiance était mauvaise ; j'essayais juste de faire mon boulot sans histoire chaque jour. Tout bien réfléchi, je me sentais vraiment soucieux parce que la vérité c'est que je suis beaucoup plus sensible qu'il n'y parait. J'étais préoccupé par ce qui avait rendu Axl furieux parce que je n'avais aucune idée de ce que j'avais fait de mal ; il ne disait jamais rien, et personne ne savait non plus. J'ai fini par le savoir... mais il a fallu une énorme discussion pour pouvoir tout sortir.

A suivre.
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 11 (encore)

Voici l'état dans lequel nous nous trouvions au moment o๠nous partions pour notre plus longue tournée avec notre plus énorme production jusqu'à présent. Tourner était terriblement excitant - c'était ce qui nous faisait rester ensemble malgré l'augmentation de la fréquence des coups durs. Après que nous ayons réunis l'ensemble des éléments qui composeraient notre show : les choristes, la section de cuivres et tout le reste, et que nous avons passé une semaine de répétition avec chaque élément au complet, soudainement nous nous sommes retrouvés en Amérique du Sud devant une foule de 180.000 personnes pour le Rock In Rio II le 20 janvier 1991. Nous n'avions pas encore sorti notre nouvel album ; nous étions là seulement sur l'impact de Apetite et de Lies, qui dataient à cette époque respectivement de 4 ans et 2 ans.
Nous sommes arrivés là -bas dans un 727 privé loué et appartenant au grand hà´tel MGM de Las Vegas et ce fà»t fait : nous allions avoir cet avion pour le reste de la tournée. C'était joliment décoré : il avait tout ce que ces petits avions privés avaient, salons et chambres. C'était la meilleure façon de voyager de pays en pays parce qu'il décollait et atterrissait à l'heure de ton choix et simplifiait les formalités standard d'entrée sur un territoire. Les formalités administratives se faisaient alors que tu restais assis dans l'avion, et je ne me rappelle pas que des officiers de la douane soient montés et nous aient contrà´lés pendant les deux ans o๠nous l'avons loué. Même si j'étais ravi de cet avion, comme le reste du groupe, je ne pense pas que nous étions aussi important pour justifier une telle chose - je suis sà»r qu'Axl avait du dire à Doug que nous en avions besoin à tout prix ce qui a probablement scellé le deal.

La tournée fà»t un grand moment : Duff et moi-même avions un nouveau compagnon de soirée : Matt, et peu importe depuis combien de jours nous étions restés debout sans dormir, nous pouvions toujours assurer le concert. Nous étions juste comme les rois du monde ; nous passions du bon temps et nous faisions notre job. Izzy malheureusement; était assez choqué ; il faisait de son mieux pour se préserver de toutes ces scènes de fêtes, alors pour lui depuis le début, cette tournée n'était pas vraiment amusante. Et Axl... et bien je ne sais pas ce qui lui passait par la tête ; je ne m'amuserais pas à comprendre ce qui lui arrivait ni aujourd'hui ni demain. Mais par contre je sais que lorsque nous étions tous ensemble, nous apprécions ce que nous ne pouvions avoir l'un sans l'autre : ce pied immense de jouer sur scène tous les soirs.
Dans le même temps, nous commencions à monter sur scène de plus en plus tard à mesure que la tournée se poursuivait. Ca c'était un truc d'Axl et ça n'arrivait pas occasionnellement un soir par-ci par -là , c'était tous les soirs. Je le ressentais sur un plan personnel comme sa plus grande traà®trise. Ce n'est pas comme ça qu'un groupe doit accueillir son public ou en leur faisant sentir qu'ils sont à notre merci, mais c'est le boulot d'un groupe de jouer pour les gens qui ont acheté leur billets pour le voir. C'est devenu un vrai problème pour moi. Lorsque l'on me demande pourquoi j'ai quitté Guns N' Roses, je pense à trois raisons : la première que c'est que nous ne montions jamais à l'heure sur scène, la deuxième c'est que nous annulions des concerts pour de mauvaises raisons et la troisième concerne l'infâme contrat qui donnait la propriété du nom de Guns N' Roses à Axl sans lequel nous n'aurions jamais splitter. Le contrat était une réelle claque dans la gueule.

Toutes ces conditions nous ont mises dans la situation o๠le groupe et tout ce qui le concernait était sous le contrà´le d'Axl. Ca partait du problème concernant le nom du groupe et allait jusqu'au fait qu'il voulait que chaque musicien soit sous un contrat qui pourrait être annuler en cas de "mauvais comportement" ; ça n'était vraiment pas une chose saine. Sans compter la façon inconsidérée de traiter les gens qui venaient par milliers pour nous voir, l'équipe et tous les gens de notre entourage qui devaient travailler à des heures pas possible chaque soir quand nous arrivions de plus en plus tard. C'est devenu de plus en plus humiliant pour moi de continuer parce que nous étions à la fois considéré comme un groupe de rock effronté et qui était à la fois connu pour bien prendre soin de son business. Ca craignait pour le groupe et pour l'équipe de ne pas pouvoir toujours faire de notre mieux parce que nous étions handicapés par des situations dont nous n'étions pas directement responsable.
Il n'y a probablement pas de meilleure façon d'accumuler le ressentiment ou de faire qu'une équipe de tournée ou tout autre effort collectif soit emplit de haine à cause d'un manque de respect. Je ne suis pas du genre à me mettre en colère facilement, il faut vraiment me pousser à bout, alors j'ai encaissé tant que j'ai pu pendant cette tournée, mais ça commençait à devenir un poids pour moi. Il y a eà»t tellement de super opportunités pour le groupe qui tombèrent à l'eau parce qu'Axl les a refusé, la plupart du temps ces décisions furent prises entre lui et Doug et quelque fois nous en étions informés mais plus tard. Dans le même temps, le groupe était stupéfiant et tous ceux qui sont venus pendant ces soirées magiques pendant ces deux ans et demis de tournée furent littéralement soufflés. Nous étions un groupe irréel avec un chanteur irréel ; Axl était juste stupéfiant. Malgré toute cette tension en coulisse, j'avais toujours cette alchimie sur scène avec lui et c'était incroyable : ce que nous faisions chaque soir était un don du ciel. il y avait des nuits o๠à certains moments ce que nous faisions me donnait la chair de poules. L'un dans l'autre, il était vraiment difficile de gérer les cycles de haut et de bas. Ceci est ma version de l'histoire et il y a celle d'Axl bien sà»r. Je suis sà»r qu'il dirait que nous buvions beaucoup trop et que nous prenions beaucoup trop de drogues. C'est vrai bien sà»r, je peux le reconnaà®tre, oui j'ai fait tout ça, mais tout bien considéré, pas une seule fois dans l'histoire du groupe un concert fà»t annulé ou a débuté en retard à cause des mecs du groupe. Sans tenir compte des habitudes de chacun, les musiciens étaient toujours là . Il y eut quelques situations risquées et quelques concerts négligés , mais nous sommes en train de parler d'un groupe de rock après tout. Il y avait des plaintes pendant toute le durée de la tournée en provenance du camp d'Axl à propos de ce que nous faisions, le nous signifiant Duff, Matt et moi et Izzy se plaignait aussi de notre comportement. Ils pouvaient dire ce qu'ils voulaient sur la façon dont nous nous comportions mais nos habitudes n'ont jamais affecté l'énorme machine du tout parce que nous faisions notre job. Bien sà»r c'est mon point de vue : je suis quasi sà»r qu'Axl et les autres gars ont une version différente que celle que je viens de dire.

***********
Je ne vais pas prétendre que je me souviens de chaque détail des deux ans et demi que nous avons passé à tourner pour promouvoir les Use your illusions. Et même si je m'en souvenais, je ne pense pas qu'énumérer chaque concert, chaque moment fort, chaque souvenir et chaque kilomètre rendrait justice à cette tournée : tout lister serait assez ennuyeux.

Le début de la tournée était intense et excitant ; nous nous dirigions vers les feux de la rampe et nous avions des milliers de gens qui venaient nous voir. Je n'avais jamais vécu ce genre d'expérience si directement. Nous avions déjà joué devant une foule massive de gens lors de festivals auparavant ce qui était une chose : généralement nous étions la deuxième ou troisième tête d'affiches donc l'énergie était puissante, mais c'en est une autre de sortir et de jouer de 1h45 à 3 heures pour 80.000 personnes venues uniquement pour toi. J'avais pris l'habitude de passer mon temps après les concerts à faire le tour du lieu des concerts, contemplant la taille des stades vides par rapport à l'échelle de notre scène, ça ne cessait pas de m'étonner. J'avais beaucoup de temps à libre après chaque soir, parce que ça nous prenait autant de temps pour venir que pour partir, mais ça c'est une autre histoire. Disons juste que nous ne pouvions pas tous partir avant que cela ne soit "le bon moment". (...)

Après les concerts à Rio, nous avons commencé par trois concerts d'échauffement dans des clubs avec Blind Melon de L.A, Faith No More de San Francisco et Raging Slab de NYC. Les Raging Slab étaient étonnants : ces gars-là se pointaient aux concerts dans un bus VW qui les conduisait partout avec tous leur matériels dedans, pendant que nous, nous étions dans nos limousines. Je pensais qu'il était bien d'avoir ce genre de groupe avec nous, une des choses bien à ce niveau c'est que tu pouvais faire tout ce que tu voulais.

A partir de là , nous étions prêt pour l'évènement principal, tourner dans des stades avec notre énorme production et notre scène. La tournée entière n'allait que de stade en stade. Nous avions avec nous Dizzy Reed, Teddy "Zig Zag", la section cuivre et les choristes. C'était une organisation monstre comparée à ce dont nous avions l'habitude. La première des choses c'est qu'il n'y avait pas de setlist - on ne faisait jamais la même chose tous les soirs. Nous avions nos standards comme "November rain" "you could be Mine", "Paradise City" et "Welcome to the Jungle" mais le reste était déterminé sur l'instant.

Les filles, la section cuivre et les choristes, devaient être sur scène pendant tout le concert, ce qui posaient des problèmes auxquels nous n'avions pas pensé, comme par exemple, et si elles avaient besoin d'aller pisser ? J'avais fait de Ted Zig Zag le patron de ce petit groupe, il les avait recruté et c'était assez drà´le la manière dont il s'en occupait. Ces filles se disputaient à cause de leur tenue, qui devait porter quoi, nous n'avions jamais eu à gérer ce genre de conneries dans les tournées précédentes. Quand les filles avaient leur règles, ce qui tombaient parfois en même temps, j'avais trouvé plus judicieux de rester en dehors de leur chemin pendant ces moments là .

Axl était une entité à part entière sur la route, au bout d'un moment nous ne l'apercevions que sur scène ou dans l'avion. Izzy était pareil. Les voyages entre les concerts, Duff, Matt et moi-même nous sortions avec les filles ; il y avait Lisa Maxwell la chef de la section cuivre qui jouait du saxophone, Anne à la trompette et cette fille bisexuelle de New York City dont je ne me souviens plus le nom qui jouait du sax. Et puis il y avait ces deux choristes, toutes canons, des petites nanas piquantes qui passaient leur temps à se créper le chignon. Il y avait Roberta, cette jolie fille au teint mate, et Tracy, et elles étaient vraiment sympas.

*************

Le spectacle qui a marqué le pas et qui allait finalement désorienter la tournée est survenu dans Uniondale, New York, au Nassau Coliseum, o๠nous sommes arrivés en retard. Cette nuit-là , cependant, Axl s'est excusé de notre retard auprès des fans, ce qui une fois que c'est devenu une habitude, il ne prit plus la peine de recommencer.
Le premier incident majeur a eà»t lieu bien sà»r à Saint Louis, qui a d'ailleurs été extrêmement bien relaté dans la presse. Axl avait chargé un gars aux premiers rangs parce qu'il avait un appareil photo. Axl en avait fait part aux gars de la sécurité mais ils n'avaient rien fait. Leur attitude et l'indifférence flagrante du gars a considérablement énervé Axl, alors il a sauté dans la foule pour confisquer son appareil photo. Quand il a sauté, c'était super, on continuait à faire tourner ce riff planant de Rocket Queen, et je me rappelle avoir pensé que l'instant était génial. Quand Axl est remonté sur scène, c'était comme un moment triomphal pendant une seconde... puis il a saisi le micro, dit quelque chose comme "A cause de cette sécurité de merde, on rentre à la maison", il a fracassé le micro par terre et quitté la scène.
Le groupe a continué à jouer. Nous étions plutà´t bon en impro pour remplir des blancs : solo de batterie, solo de guitares, jams, nous avions un sac remplit d'idées dans le cas o๠Axl sortirait soudainement de scène. Nous avons continué à jammer et puis je suis allé sur le cà´té de la scène.
"Ou est-il ?" J'ai demandé à Doug.
Il m'a regardé avec une expression peinée "Il ne reviendra pas"
"Et qu'est-ce que tu entends par il ne reviendra pas ?" j'ai hurlé en continuant de tenir le riff.
"Il n' y a aune chance qu'il revienne" Doug a répondu " Je ne peux rien faire".
Nous avions joué 90 minutes ce qui était le minimum contractuellement, mais le plan c'était de jouer 2 heures et la foule n'allait pas s'en contenter. Le public savait qu'il restait encore beaucoup de chansons. J'aurais fait n'importe quoi pour qu'Axl revienne sur scène.
"Demande lui encore !" j'ai hurlé "Vois s'il ne compte pas revenir." J'aurais du comprendre en voyant la tête de Doug qu'il n'y avait aucune issue possible.
Une fois que ce fà»t confirmé, nous n'avions pas d'autres choix que de poser notre matériel, la chanson s'est terminée en point d'interrogation. Tout Le public attendait que quelque chose se produise mais à la place nous avons quitté la scène sans un mot. Et cela les a contrariés. Nous ne savions pas à quel point cela les avait contrariés. Nous nous sommes tous rassemblés dans la loge, Axl n'était pas là , l'humeur est assez solennelle pour ne dire que le minimum. Et c'est là que le vacarme a commencé. Nous pouvions entendre d'o๠nous étions le pilonage et même derrière la porte, on aurait dit qu'il y avait du grabuge. Axl a réapparu soudainement dans les loges et dit : "On y retourne". Nous avons pris le couloir en direction de la scène et c'était comme cette scène dans le film des Beatles "Yellow Submarine" o๠ils traversent un couloir o๠tout est normal mais à chaque fois qu'une porte s'ouvre il y a un train qui arrive ou un chat qui hurle, on ouvrait une porte et des gens hurlaient , on n'en ouvrait une autre et on voyait des gens sur des civières, des flics avec du sang partout sur eux, des gens sur des brancards, c'était le pandemonium (http://fr.wikipedia.org/wiki/Pandaemonium). A l'époque nous étions en plein tournage d'un documentaire alors nous avons tout ça sur bande.
Les habitants de St Louis ne digéraient pas notre annulation, ils ont saccagé l'endroit; ils ont fait des choses que jamais je n'aurais pu imaginer. C'était intimidant, nous avons appris qu'il ne fallait pas merder à ce point avec la foule. Axl, au moins, avait compris qu'il ne fallait pas traiter le public de cette façon à nouveau.
Nous étions piégés dans les coulisses ne sachant pas quoi faire. Doug est arrivé soudainement et dit qu'il devait nous sortir de là immédiatement et qu'il y avait une escorte de Police qui nous attendait au quai de déchargement. Nous sommes montés à l'arrière des deux vans en baissant la tête pour que personne ne nous reconnaisse et nous avons filé jusqu'à Chicago. Nous n'étions pas en mesure de faire ce concert parce que chaque morceau de notre matériel avait été détruit à St Louis, la foule avait détruit pour plus de 200.000 dollars et je ne parle que des dégâts du batiment.
Nous sommes restés à Chicago quelques temps pendant que les conséquences de St Louis s'additionnaient. Ce fà»t un désastre majeur pour les gens, et pour la ville, et Guns fà»t banni pour toujours de la ville de St Louis. (...)

(A suivre)
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 11 (toujours)

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Nous avons pris quelques semaines pour souffler après l'incident de St Louis et les avons mis à profit pour mettre les touches finales des albums illusions. Nous avons fêté ça avec quelques concerts au L.A. Forum, ce qui était un évènement dans la carrière des groupes. Quand je pense au L.A. Forum, je pense à Bowie, Led Zeppelin, Aerosmith et AC/DC; c'est un endroit légendaire. Les concerts étaient tous sold-out et c'était formidable. Le dernier avait duré 3 heures et demi ce qui dans l'histoire du groupe est le concert le plus long que nous ayons fait. Ce concert était le 29 juillet 1991, le jour o๠le mixage des albums fà»t terminé. Et comme Axl l'avait dit sur scène "The motherfucker est terminé".

Pendant que les albums étaient en train d'être préparer pour la sortie, nous avons fait d'autres concerts avec Skid Row en première partie, tu peux imaginer le niveau de débauche dans lequel Matt, Duff, Sebastian Bach et moi-même, nous nous sommes mis. Cette partie de la tournée à travers les Etats Unis, l'Europe était débauche, maladie, hédonisme poussé jusqu'à un autre niveau.
C'est vraiment dommage que Sebastian ne parle plus à Duff, Matt et moi : nous l'avons essayé quand nous étions à la recherche d'un chanteur pour ce qui deviendrait Velvet Revolver mais ça n'a pas fonctionné. La combinaison sonnait comme ce que j'appellerais Skid Roses. J'ai été surpris d'entendre plus tard que Sebastian nous avait taillé un costume.
Dans tous les cas, quand nous sommes allés en Europe avec Skid Row, tout se passait vraiment bien, la routine comme d'hab, jusqu'à Manheim en Allemagne le 21 Aoà»t 1991. Nine Inch Nails jouait également avec nous pour cette date et nous sommes arrivés en retard, tard même pour nous, puis assez tà´t pendant le set, quelque chose est arrivé et Axl est parti pour une raison que j'ignore. Il n'avait pas été interpellé d'après ce que j'ai pu voir, personne ne l'avait frappé avec une bouteille ou quoi que se soit, mais il n'y était pas. Quand Axl a quitté la scène, il a pris un van et s'est enfermé dans les loges.
Nous avons quitté la scène et nous sommes restés là attendant de savoir si Axl allait revenir ou si son van l'avait conduit à l'hà´tel. Sur la façon de ressentir et de discuter avec Axl, Matt Sorum était comme Steven, il ne comprenait pas pourquoi Axl ne pouvait pas chanter. Je me souviens être là avec Duff alors que Matt était en train de s'énerver. Ca faisait déjà suffisamment longtemps que Matt était dans le groupe et la réserve de cette nouvelle recrue était terminée.
"J'emmerde ce type", Matt a dit " je vais lui dire ce que je pense".
Matt pensait que Duff, Izzy et moi étions beaucoup trop indulgent envers Axl depuis trop longtemps. Comme Steven, il voulait juste se confronter à lui et le bousculer parce que probablement ça aurait marché avec la plupart des gens. Je comprenais ce sentiment mais c'était une mauvaise réponse à ce genre de problème. Tout ce que je voulais c'est terminer ce concert.
A ce moment nous avons appris que le van d'Axl n'avait pas quitté les loges : il était juste à l'intérieur refusant de sortir et de retourner sur scène. Duff et moi-même étions déjà allé là -bas pour lui parler, sans résultat. Alors Matt est allé au van d'Axl pour le rejoindre, mais quand il est arrivé là -bas, il a couru en direction d'Axl, qui entre temps avait décidé de revenir sur scène. Matt était si énervé qu'il s'en est pris à Axl au point que ça en devenait presque physique.
"Mais putain qu'est-ce que tu fous ?" Matt hurlait " Reviens sur scène tout de suite !".
J'ai couru et me suis mis entre les deux parce que la situation était mauvaise. Axl devenait complètement fou quand il s'agissait de se battre et Matt faisait le double de mon poids et puis il jouait de la batterie, je ne me trouvais pas exactement dans une situation favorable. Axl est retourné dans son van, il ne semblait pas qu'il soit susceptible de revenir. L'horloge tournait.
Les promoteurs avait vu la scène et avaient fermés les barrières autour du batiment alors nous ne pouvions pas partir. Ils savaient ce qu'il s'était passé à St Louis, et c'est une bonne chose ce qu'ils avait fait, s'ils ne l'avaient pas fait, je peux vous affirmer que les 38.000 fans auraient tout cassé, nous aurions été responsables et arrêtés et peut-etre que des gens auraient perdus la vie. La police locale avait déjà l'équipement anti-émeute, prêts à gérer la situation. C'était effrayant, tendu.
Nous avons réussi à avoir Axl sur scène lorsqu'il a compris qu'il n'avait pas d'autre choix, et le reste du concert a eu lieu comme prévu. Tout ce que je me rappelle c'est d'avoir pensé alors que je sortais de scène après les rappels, c'est putain c'était juste. Ouais trop juste, le lendemain matin, Izzy avait envoyé un message à Alan pour nous informer qu'il quittait le groupe. Il finirait les quelques dates restantes sur cette partie de la tournée mais qu'après ce serait terminé.

Avoir vu ce potentiel désastre était beaucoup trop pour Izzy, et la vérité c'est que nous aurions pu être tous poursuivi pour ça.
Izzy a fini la tournée, j'ai essayé de lui parler de son départ plusieurs fois, mais en même temps je ne vois pas comment j'aurais pu lui en vouloir.
"Hey, je sais que c'est dur, mais je pense qu'on peut tourner la page" je me rappelle lui avoir dit "Ces concerts sont tellement super. Le public est super, on joue dans des stades..."
"je sais" il a répondu "Mais, je ne peux pas...je ne peux plus le faire" La façon dont il m'a regardé voulait tout dire.
Izzy a fait état de la situation à tout le monde, et le jour suivant Alan est venu le rencontrer. Il a pris Izzy à part et il nous a dit qu'Izzy n'allait pas revenir sur sa décision. Je ne pense même pas qu'Izzy en ait discuté avec Axl.
Le dernier concert d'Izzy a eu lieu devant 72.000 personnes à Wembley, à Londres, une date qui fà»t sold-out plus vite que pour n'importe quel autre artiste dans l'histoire.

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Après Wembley, nous sommes rentrés à L.A et nous avons tourné le clip "Don't Cry" dans lequel Dizzy Reed porte un T-shirt "Ou est Izzy ?". Puis nous avons fait un break, bien que mon temps libre fà»t occupé à chercher un remplaçant afin de repartir sur la route. Ce fut encore une épreuve comme ce fà»t le cas pour trouver un nouveau batteur. Axl était convaincu qu'il fallait embaucher Dave Navarro, idée que je ne trouvais pas bonne du tout. Je pense que c'était une question de style : peu importe qui allait remplacer Izzy, il devait jouer comme Izzy qui avait l'aptitude d'un guitariste rythmique ce qui ajoutait une texture unique et subtile. Dave Navarro est un grand guitariste ; il aurait convenu davantage à mon poste mais pas celui de Izzy. Je ne pense pas que Dave aurait voulu le poste de toute façon. En plus à l'époque, il avait un problème avec l'héroïne et bien sà»r c'était un gros problème.
Axl avait eu de longues conversations avec Dave pour qu'il rejoigne le groupe, et il n'allait pas se décourager, alors finalement j'ai abdiqué et essayé d'arranger une répétition. Nous sommes tombés tous d'accord sur une date pour qu'il vienne au Mates et puis il n'est pas venu. Il a fait le coup trois fois.
J'ai appelé Axl au bout de la troisième fois. "Ecoutes, ce mec Dave a des problèmes", j'ai dit "Je n'en veux pas"
"Okay, Okay" il a répondu. "Je vais lui parler"
Axl m'a convaincu que Dave était vraiment interressé et qu'il se pointerait si je l'appelais à nouveau. Je l'ai appelé encore une fois, et comme je m'y attendais, il ne s'est pas pointé encore une fois. C'était fini, j'étais furieux, c'était la dernière fois que je voulais entendre parler de la candidature de Dave Navarro.
Je pensais à un guitariste que j'avais vu qui selon moi ressemblait à Izzy : il jouait dans un groupe du nom de Candy qui avait fait la première partie d'Hollywood Rose au Madame Wong's West bien avant que je ne sois dans un groupe avec Axl. Il s'appelait Gilby Clarke et aussi loin que je puisse me rappeler, c'était le seul gars que je connaissais qui avait le même jeu qu'Izzy, ce qui n'était pas une mince à faire.
Je me suis mis en contact avec Gilby et il voulait le poste plus que nul autre. Il a appris 60 chansons en deux semaines : il est venu pour une audition et nous a cloué. Deux semaines plus tard, nous avons répété, le groupe entier avec lui et mis en place un set ensemble, nous étions à nouveau dans un format de combat.
C'était étrange. Le départ d'Izzy avait été si calme, sans fanfare et sans que la presse en soit informée. C'était un changement majeur pour le groupe mais pour le monde extérieur c'était un non-évènement.

Le 17 septembre 1991, Use your Illusion II est entré à la première place alors que Use Your Illusion I à la seconde. Nous avions pulvérisé un record : personne n'avait réussi à faire ça depuis les Beatles.
(...)

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Une fois que Gilby fà»t des notres et que nous fumes de retour sur la route, nous avons ajouté Soundgarden à l'affiche pour la partie suivante de la tournée qui commençait en décembre 1991 à Worcester Massachussetts. C'était un de nos groupes favoris et c'était cool de les avoir avec nous, mais nous n'avions pas de bons rapports avec eux du tout. Nous n'avions pas le même esprit que ces groupes de grunge apparemment, parce que nous étions un grand nom ; nous étions les Led Zeppelin de l'époque, alors venant du milieu underground, et leur point de vue "indie", ils disaient de nous que nous étions "gros, paresseux et un groupe qui ne se refusait rien". Nous les avions pris en tournée avec nous et ils ne voulaient pas nous parler. C'était hypocrite parce qu'ils ne voulaient pas vraiment être là , mais à moins que je ne me trompe, ils n'avaient pas dit non à la tournée. En fait, Duff et moi et Chris Cornell et Kim Thayil nous nous sommes bien entendus, je comprenais qu'ils voulaient dépasser tout ce cirque autour d'eux.

Nous avions une situation opposée à régler avec l'autre première partie, Faith No More, après que leur leader, Mike Patton, avait commencé à balancer des conneries sur nous sur scène. On a laissé passer une fois, deux, mais après c'était terminé. On devait lui en toucher un mot. Axl et moi sommes allés voir leur guitariste Jim Martin, parce que Jim en avait aussi ras le bol que nous de Mike.
"Ecoutes" je lui ai dit "Si vous ne voulez pas être ici, cassez vous. On ne peut pas continuer comme ça. Soit vous continuez et vous le faites bien, ou alors oubliez et rentrez à la maison".
Ils ont décidé de finir la tournée et ce fut le dernier déchainement que nous avons entendu de la part de Mike pendant leur set.

Nous avons joué trois nuits au Madison Square Garden (9, 10, 13 décembre 1991) au même endroit o๠Led Zeppelin avait tourné "The Song Remains The Same". Une de ses nuits nous avons rencontré un des héros d'Axl, Billy Joel. Ce n'est pas vraiment étonnant quand on y réfléchit, Axl adore tous les grands songwriters : the Eagles, Elton John, Billy Joel. Je ne savais pas grand chose de Billy Joel à part que la meilleure amie de ma mère avait joué sur The Stranger, en 1978. Mais c'était cool de le rencontrer cette nuit là , parce que c'est une icone et aussi parce qu'il était bourré, très très bourré, je n'aurais jamais pensé qu'il soit un fouteur de merde et j'adorais ça. Duff et moi nous aurions pu certainement le cotoyer, et Axl était fou de joie. Billy est entré dans la loge o๠nous avions toute notre picole, et il s'est mis à remuer autour du bar en faisant du bruit.
"Ou est le Johnnie Walker Black Label ?" il a demandé, si fort, beaucoup plus à lui même qu'à nous. "Il n'y a pas de Johnnie Walker Black". Pas besoin de dire que nous avons envoyé quelqu'un en chercher, et que Billy eut sa bouteille en très peu de temps.

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Le 1er février 1992, fà»t notre dernier concert avec Soundgarden, au Compton Terrace, en Arizona, et nous avons décidé de le célébrer avec une petite farce. Nous nous sommes procurés des poupées gonflables et Matt, Duff et moi nous nous sommes foutu à poil et sommes montés sur scène avec. En y repensant, j'étais vraiment le seul a être complètement nu. Dans tous les cas, Soundgarden tournait pour l'album Badmotorfinger, et ils venaient d'un endroit o๠il n'y avait aucun amusement à être charrier, donc ils furent dégoutés. Ils ont scruté les lieux et là nous étions en train de visser des poupées gonflables tout autour d'eux ; j'étais bourré et pourtant je le sentais. On m'a enlevé ma poupée et donc j'étais totalement à poil, ce fà»t quelque chose.

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Nous avons joué trois concerts au Tokyo Dome au Japon ( les 19, 20, 22 février 1992) ce fà»t un grand moment ; en fait j'ai joué cinq fois au Tokyo Dome, deux avec Mickael Jackson, et trois avec Guns N' Roses. J'ai fait l'expérimentation du plus grand contraste que tu peux imaginer entre ces deux publics : je ne pense pas avoir vu un plus grand changement que de jouer une nuit pour Mickael Jackson, qui volait autour de la scène et qui avait des enfants et des jouets en coulisse que de jouer deux nuits plus tard avec Guns N' Roses et tout ce qui va avec, et tout ça au même endroit. Pour enfoncer le clou, j'ai passé la journée off entre les deux concert au Dysney de Tokyo.
J'avais pris l'avion plus tà´t pour jouer avec Michael : j'avais enregistré avec lui de retour à L.A. entre le moment o๠nous finissions les albums Illusion et leurs sorties. C'était au moment o๠nous étions chez nous entre les tournées. Je restais au Hyatt sur Sunset à l'époque quand j'ai reçu un appel du bureau.
"Hey Slasher, Michael Jackson essaie de rentrer en contact avec toi" Alan m'a dit " Il te veut sur son album".
"Oh, wow," J'ai répondu "Okay"
L'appel suivant c'était Michael
"Hello ?"
Hello ? Slash ? il a dit avec sa voix typiquement timide et nerveuse.
J'étais flatté et intimidé, mais tout s'est bien passé. Nous avons fait deux chansons : la première, la plus cool, s'appelait "Give in to Me" et une nouvelle prise de sa chanson "Dirty Diana".
Quand je suis arrivé pour l'enregistrer au studio Record Plant, Michael était là avec Brooke Shields, avec qui il sortait à l'époque. C'était trippant : le studio était aussi peu allumé et aussi sombre que Guns l'aimait pour enregistrer.
"Salut," Michael a dit "Je te présente Brooke"
"Salut, ravi de te rencontrer", je pense que j'ai tendu la main pour lui dire bonjour.
"Je te remercie énormément de participer à mon album" il a dit "Je suis vraiment impatient d'entendre ce que tu vas apporter".
Et puis ils sont partis, ils sont sortis dà®ner ou faire autre chose. J'ai enregistré mon solo et ce fà»t tout. Quelques jours plus tard, je suis revenu et j'ai enregistré l'introduction de "Black and White". Ils voulaient aussi quelque chose à la fin ce qui ne figure pas sur la version qui figure sur l'album. Tu peux entendre ma partie si tu regardes la vidéo : c'est sur quoi Macaulay Culkin est en train de jouer à la guitare avant le début de la chanson. A vrai dire, c'était étrange, ce n'était pas ce que j'avais en tête pour ce solo.
Je pense que Michael Jackson m'appréciait à cause des éléments animés de ma personnalité. Je pense qu'il me voyait comme une caricature. Mais pourtant c'est moi. Je ne sais toujours pas s'il le sait.

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Alors que nos albums continuaient de marcher dans le monde entier, nous poursuivions la tournée au Mexique en avril, et comme l'ensemble de nos fans sud américains, la foule mexicaine nous était vraiment dévouée. Puis nous avons fait le concert en l'hommage de Freddie Mercury à Londres et c'était vraiment impressionnant ; Freddie était un autre des héros d'Axl, alors bien que ce fà»t une courte performance, nous avons tout donné : nous avons joué "Paradise city" et Knockin' on Heaven's Door". Plus tard je me suis pointé et j'ai joué "Tie Your Mother Down" avec Brian May et Roger Taylor de Queen, et Axl a chanté également. A la fin du concert, nous nous sommes tous réunis et avons fait "We are the Champions". Ce fà»t un concert inoubliable, mais le moment le plus inoubliable intervenu pendant la soirée quand j'ai enlevé mon pantalon devant Liz Taylor : j'étais dans les coulisses entrain de me changer quand elle a ouvert la porte, ses proches avec elle, et m'a surpris en T shirt sans pantalon. On ne peut pas dire qu'elle ait montré la moindre gêne ; elle était absolument diabolique : je pouvais voir du coin de l'oeil qu'elle me mattait.

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En mai 1992, nous avons annoncé que nous partagerions l'affiche sur la tournée d'été avec Metallica qui débuterait le 7 juillet : il ne pouvait pas y avoir plus grosse affiche de rock and roll à cette époque. C'était trop cool : ils venaient juste de sortir leur black album et nous, nous étions au sommet avec Use Your illusion I & II.
Sur un plan personnel, ma petite amie, Renee et moi nous nous sommes séparés pendant la tournée américaine car une personne de son entourage lui avait dit comment je me comportais pendant la tournée. La tromper était la seule chose que je lui avais promis de ne pas faire. (Pour Slash, la tournée c'était alcool et les filles)
(...)

A suivre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 11 (encore)

La tournée européenne était impressionnante et il y eà»t énormément de moments inoubliables. Nous avons joué ce concert à Paris o๠Axl avait en tête d'inviter des personnes avec nous sur scène et de l'enregistrer pour un concert diffusé en pay-per-view sur un réseau global de Télé. Axl invita Aerosmith, Lenny Kravitz, Jeff Beck, et organisé cet évènement qui était pour moi "tout bénef" parce que c'était mes artistes préférés : comme vous le savez maintenant, Aerosmith était mon groupe préféré, Beck mon guitariste préféré et je figurais sur l'album de Lenny. Je l'ai ressenti comme si c'était un effort de sa part pour me rendre heureux, parce qu'il prenait rarement des initiatives dans le but de me faire plaisir : il aurait été aveugle s'il ne savait pas à quel point j'étais énervé quand la tournée a commencé. Il m'avait chargé de toute la responsabilité du groupe sur mes épaules, de choisir Matt et Gilby et jusqu'à embaucher les musiciens additionnels. Je pense que dans sa tête, ce concert en pay-per-view était une main tendue, parce qu'il n'avait jamais essayé de faire la paix, Axl ne le faisait jamais avec des mots. Je regrette qu'il l'ai fait parce que ce concert était vraiment très cher pour nous, et bien qu'il fà»t regardé par des millions de personnes, ça n'était pas nécessaire. Mais encore une fois, j'étais d'accord pour le faire. Pour dire la vérité, j'étais vraiment excité de le faire aussi cher soit il.
Chaque fois que je partageais la scène avec Aerosmith, c'était uniquement quand ça nous arrivait d'être dans la même ville au même moment : ils avaient l'habitude de m'inviter, et je pouvais m'estimer heureux s'ils pensaient à m'envoyer une voiture me chercher pour me conduire au concert. Nous avons déroulé à chaque artiste de cette affiche le tapis rouge : voyage en première classe, logement sur Paris et tout le toutim. Tout le monde est arrivé tà´t dans la journée et nous avons organisé les répétitions "Always on the Run" avec Lenny et "Train Kept Rolling" avec Aerosmith, et Jeff Beck a joué "Locomotive" avec nous.

Tout le monde a fait les balances sauf... Axl. Je me rappelle Steven Tyler s'approchant de moi et me demandant - encore - "Et mec, Ou est ton chanteur ?". Comme je l'ai mentionné, c'était sa façon à lui de me saluer depuis notre première tournée ensemble. Cette fois, cette blague était trop vrai pour en rire. Steven n'était pas la seule personne à se le demander ce jour-là : en fait, apparemment c'était un commentaire qui était sur toutes les langues. C'était difficile de rester là et de se le prendre comme ça ; je ne voulais jamais rien dire de négatif sur Axl, mais ce n'était pas facile de ne pas paraà®tre stressé alors que Steven Tyler en face de toi était en train de te dire la vérité.
Je me souviens les balances le jour du concert, pendant "Locomotive" avec Joe Perry et Jeff Beck, nous parlions pendant les parties de guitare. Jeff était là en train de jouer pendant qu'il nous parlait... c'était si cool, il était juste en train de poser ces parties étonnantes avec nonchalance.
"Alors, tu t'entraines ?" Joe Perry lui a demandé. J'ai pensé que c'était une étrange façon de le dire. Putain ! c'était Jeff Beck !
Jeff s'est fait mal aux oreilles pendant les balances cependant... en fait Matt a fait mal aux oreilles de Jeff : Jeff se tenait à cà´té du praticable de batterie quand Matt a frappé sur une cymbale et juste cogné sa tête. Ca craignait - c'était la veille du show et Jeff ne pouvait pas jouer : il ne pouvait plus entendre et jouer du tout, alors il est rentré à la maison. Ce n'était pas cool, s'en est suivi de vrais dommages. Des années plus tard, Matt m'a raconté qu'il avait lu une interview de Jeff o๠il avait résumé les choses ainsi : "il a frappé la cymbale et j'ai entendu crash et voilà . Plus rien."
Il manquait mais le show s'est quand même très bien passé : Lenny est monté sur scène, a fait son morceau et idem pour Joe et Steve. Malheureusement, leur tour était à la fin des deux heures de set, et on avait déjà une heure de retard, alors ils ont du attendre toute la nuit dans les coulisses. Je n'arrive toujours pas à croire qu'Axl ne s'est pas pointé pour faire les balances, et je ne parle même pas de l'heure de retard. Je peux compter sur les doigts d'une main le nombre de fois o๠Axl s'est pointé pour les balances : il faisait toujours attention à sa voix, et c'était bien. Mais je ne crois pas que se fà»t la raison de son absence pour les balances de ce concert. Bien qu'en y réfléchissant, je n'ai vraiment aucune idée de pourquoi il n'est pas venu aux balances de ce concert... o๠même les autres concerts de cette tournée.

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(...)

Pendant cette tournée, nous avons eu cette attitude de "dépenser sans compter", ce qui était nouveau pour nous. Quand nous avions des journées off, nous louions des yachts. En Angleterre, nous avions à notre disposition un circuit de karting pendant 5 heures spécialement réservé pour nous dans l'ouest de Londres. En Australie, prendre un bateau pour voir la Grande Barrière de Corail semblait être quelque chose que le groupe avait absolument besoin de faire. C'était toutes des dépenses inutiles. Doug approuvait une idée folle après l'autre de remplir nos temps libres sur nos frais. A l'exception d'Axl, le groupe s'en fouttait si rien de tout ça n'était pas organisé : Nous étions plus capable de nous divertir nous-mêmes dans n'importe quel endroit et avec un budget plus raisonnable.
Notre erreur était de ne jamais avoir donné notre sentiment concernant les dépenses des expéditions de Doug, ça c'est sà»r. Au fond de moi, je savais que louer un yacht ou fermer un restaurant n'était pas gratuit, mais en même temps, je n'allais pas dire quelque chose parce que ces évènements semblaient maintenir le status quo. Je savais que c'était une motivation de Doug : il faisait tout ce qu'il pouvait pour que tout le monde soit heureux, mais en même temps chaque fois qu'il organisait une grosse expédition, pour moi ça se retournait contre lui. Je voyais Doug comme ça mais dans le même temps, je ne pouvais trop directement me mettre en colère contre lui. Doug était tellement le lèche botte d'Axl qu'il voyait en Axl comme dans une boule de cristal.
J'ai toujours trouvé suspect que Doug soit notre manager et encore plus qu'il soit tout le temps avec nous sur la route. Il trouvait toujours des millions d'excuses d'être là , et mis à part quelques excuses légitimes, la vérité, du moins pour moi, c'est qu'il était là pour essayer de garder Axl sous son contrà´le et aussi pour protéger son poste. En étant proche d'Axl, il était devenu notre road manager, Doug s'était assuré lui-même cette position, idem que pour le poste de manager, c'est ce que je pense. Je voulais trop que tout roule pour m'inquiéter de toutes ces extravagances, mais je pensais que c'était ridicule que quelqu'un qui était employé pour guider notre carrière n'était pas seulement assez arrogant pour laisser faire ces expéditions arrivées, mais était aussi assez arrogant pour apprécier la plupart d'entre elles en dehors de la route comme si il gagnait ses gallons chaque soir sur scène.

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A la fin de la tournée européenne, nous sommes retournés aux Etats-Unis et Axl fà»t arrêté au moment o๠nous avons atterri à l'aéroport JFK à New York le 12 juillet 1992. Il fà»t considéré comme un fugitif, mandat qui fà»t demandé par les autorités de St Louis en rapport avec les émeutes en 1991. Deux jours plus tard, au tribunal de St Louis, il a plaidé non coupable pour quatre inculpations d'assaut et un dommage de propriété et une date fut fixée pour octobre. Nous fà»mes autorisés à commencer notre tournée avec Metallica trois jours plus tard comme prévu.
(Pendant qu'axl règle ses problème juridiques, Slash après la séparation avec Renee essaye de recoller les morceaux, elle veut bien réessayer seulement si ils se marient. Il dit qu'il a besoin d'y réfléchir et revient peu après avec une bague).

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La tournée avec Metallica a commencé à Washington DC en juillet 1992. Avant que cela ne commence, nous avons organisé une rencontre parce que l'équipe de Metallica était concernée : nous avions un problème majeur celui d'être sur scène à l'heure, surmontant les haut et bas comme sur des montagnes russes. Metallica n'était pas un groupe à avoir ce genre de merde, alors ils ont raisonnablement opté pour jouer en premier afin d'éviter d'être entraà®né par nos conneries.
J'ai beaucoup de respect pour James - je pense qu'il est l'un des plus prolifiques auteur-compositeur-guitariste. J'avais repéré le groupe à partir de l'album Master of Puppets, qui était sorti juste avant Apetite. Quand nous avons décidé de faire cette tournée, une partie de moi était excitée et une autre inquiète de savoir comment ça allait se passer et comment Axl allait se comporter. Metallica était sans soucis, un groupe efficace sur la route ; ils faisaient de longues tournées, ils n'arrivaient jamais en retard, il n'y avait pas de conneries. Ils étaient machos concernant leur étique au travail et dévoués à leurs fans, ce que je trouvais louable également. Ils représentaient tout ce qui avait pour moi de l'importance professionnellement et je ne voulais pas voir ça foirer ; je ne voulais pas les laisser tombé.
Dès le commencement de la tournée, Axl sortait pour impressionner Metallica et autres - à sa façon. Il a eut l'idée de faire des soirées backstage chaque soir, des soirées à thèmes qui se dérouleraient dans un salon pour nos invités, les Stones faisaient ça également sur leurs tournées. Axl avait embauché son demi-frère Stuart et sa soeur Amy pour qu'ils fassent partis de l'équipe du management, et ils étaient chargés d'organiser ces soirées selon les souhaits d'Axl. Ils avaient aucune expérience pour faire ça, bien sà»r. Je les ai vu à l'oeuvre et c'était à la fois pas génial et encore des extravagances inutiles. Je ne suis allé dans aucune de leurs soirées pendant la tournée. L'idée dans tout ça était juste trop complaisant, trop égocentrique, et trop tape-à -l'oeil pour penser y participer avec envie.
Apparemment, je me trompe, je suis allé dans une de ses fêtes, une fois, pour chercher quelqu'un. Si je me rappelle bien, c'était une soirée "Bain Romain", avec un énorme jacuzzi au milieu de la pièce. Je sais qu'ils ont fait une soirée casino, fiesta mexicaine et beaucoup d'autres. Pour chacune de ses soirées, le frère et la soeur d'Axl se dépêchaient chaque jour pour que la fête soit prête. Le sujet des soirées à thèmes et le comportement d'Axl me rappelaient le premier "Conte de la crypte" et l'épisode sur cette chose sous les escaliers dans une boite qui mangeait les gens dont personne ne parlerait.
C'était toujours du bon temps, mais l'un dans l'autre, Axl et notre inaptitude à monter à l'heure sur scène, c'était l'arbre qui cache la forêt. Personne ne l'aurait dit mais il était évident que tout le monde le pensait. Lars Ulrich ne m'a jamais rien dit, mais à Matt oui, et c'était humiliant et embarrassant à quel point ces soirées étaient minables et à quel point Metallica était déçu que nous ne soyons même pas en mesure de monter sur scène à l'heure.
Je pense que la raison des retards d'Axl et le fait qu'il n'est jamais compris à quel point c'était offensif, égoïste et inconsidéré pour les personnes impliquées - des fans jusqu'au groupe- et qu'il voyait les choses autrement que ce que c'était vraiment. Il pensait qu'il faisait quelque chose que personne d'autre ne pouvait avoir. Je pense que dans sa tête il se disait que c'était cool de faire attendre les gens, car ça favorisait l'engouement plutà´t que de créer de la frustration. Il ne pouvait tout simplement pas comprendre que ce qu'il faisait n"avait aucun sens pour nous et pour le reste du monde.

Metallica gagnait exactement le même cachet que nous chaque soir, mais lorsqu'ils ont tout calculé, 80 % nous étaient enlevés à tous les deux (GN'R et Metallica), à cause de tous les frais de dépassements horaires que nous nous étions infligés nous-mêmes en jouant en retard et à cause de ces stupides soirées à thèmes. C'était juste nul.

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C'est vraiment dommage, mais, nos montages russes de dysfonctionnement ont culminé sur la tournée avec Metallica. Quand tout se déroulait sans accroc, cette double affiche était la plus belle chose qui pouvait arriver. Quand ça se passait mal, c'était un cauchemar. Pour nous, la plupart du temps, notre alchimie sur scène était belle malgré le drame à l'intérieur du groupe, mais il y avait des fois o๠ça débordait. Attendre assis pendant quelques heures pour partir.... ça gachait la musique. C'était comme un athlète qui vient de s'échauffer et puis qui se repose, et puis c'est le moment de faire la course : ça prend un moment pour être dans le move, mais nous l'avions toujours.
En dehors de la scène, cependant, notre alchimie était horrible, et ça devenait de plus en plus dure de l'ignorer à mesure que la tournée se poursuivait. La tension était tellement palpable que Duff et moi avions atteints des sommets en terme de consommations d'alcool juste pour tenir la journée. Ce n'était pas grand chose pour nous de descendre 1litre et demis de vodka assis quelque part dans les loges pendant deux heures en attendant de jouer. Le manque de respect et le manque de confiance qu'inspirait le comportement d'Axl était en train de détruire le coeur du groupe. Axl était comme le quaterback qui refusait de donner le ballon même quand l'équipe commençait à perdre tous les matchs.
Au concert au Giants Stadium fin juillet, Axl l'a juste fait pendant le set à cause de l'état de sa voix. Son médecin lui a conseillé de se reposer pendant une semaine, alors nous avons annulé les trois dates qui suivaient. La tournée a recommencé au Canada qui allait être le coup de grâce de tout ce qui n'allait pas dans notre groupe.

Tout est allé au plus mal à Montreal le 8 aoà»t 1992. Metallica a commencé et au mileu de leur set, James Hetfield a pris feu quand un effet pyrotechnique a mal fonctionné. Il a subit de sévères blessures à son bras et l'épaule, et le groupe a été obligé d'arrêter leur set immédiatement. Nous étions toujours à l'hà´tel quand s'est arrivé, et ont nous a demandé de venir plus tà´t - ce n'était pas un problème, bien sà»r que nous étions d'accord de le faire. Le groupe est arrivé juste après au stade et nous avons discuté de ce que nous pourrions jouer pour combler le temps restant de Metallica en plus du notre. Nous avions eu suffisamment de temps pour gérer les options mais ça n'est pas arrivé parce qu'Axl ne s'est pas montré.
Non seulement nous ne sommes pas montés sur scène suffisamment tà´t pour remplir le vide laissé par Metallica, nous sommes arrivés trois heures plus tard de notre propre horaire de passage. A la fin, il y avait presque 4 heures entre le moment o๠Metallica avait du arrêter le concert et le moment o๠nous sommes montés sur scène. Et une fois que nous y étions, Axl y a mis fin très tà´t, nous avons juste joué 90 minutes à la place des deux heures prévues. Je suis sà»r qu'il avait ses raisons, mais ni moi, ni la foule, à ce que je sache, ne savait réellement quelles étaient ses raisons.
Je ne peux pas dire que j'ai été surpris quand la foule à commencer l'émeute. J'étais devenu un expert, nous nous sommes assis dans les loges qui se trouvaient en dessous de la patinoire de Hockey, pratiquement dans les vestiaires. On pouvait entendre la débâcle au dessus et on savait qu'on ne reviendrait pas. La foule a tout détruit aux alentours du stade. A ce moment là , nous avons pris l'ascenseur pour monter à l'étage, nous avons pris le couloir et nous avons vu des gosses jeter des pierres dans les vitrines, lorsqu'une était brisée, ils entraient pour piquer la marchandise.
Alors que nous nous échappions, nous avons vu les voitures retournées dans les parkings, on voyait les gosses renverser les éclairages, allumer des feux, casser tout sur leurs passages - puis tout le reste. C'était un fiasco.

Axl avait une excuse d'avoir quitté la scène si tà´t, il avait en fait une raison et l'a rendu public. Il avait annulé le concert de Boston et les deux autres à cause de sa gorge, et il a dit que ses cordes vocales étaient endommagées et que c'était pour ça qu'il ne pouvait pas chanter. Pour nous, c'était comme crier au loup, parce qu'à Montreal il n' a jamais fait mention qu'il avait mal ou quoique se soit la nuit avant le concert. C'était un moment vraiment tendu - c'était la goutte d'eau qui a fait déborder le vase pour moi et pour tout le monde dans l'équipe. C'était un gros problème parce que je devais faire face à toute l'équipe de Metallica. Nous n'avions pas respecté notre promesse ni à eux, ni aux fans ou à nous-mêmes de faire le meilleur concert possible. Je me sentais comme un trou du cul. Je ne pouvais regarder en face James, Lars ou n'importe quelle autre personne de leur groupe pendant toute la tournée.

Nous avons repoussé les dates restantes presqu'un mois jusqu'à ce que James se remette assez pour continuer. Apparemment c'était le temps nécessaire pour que les cordes vocales d'Axl se remettent également. Quand nous avons joué à nouveau le 25 aoà»t à Phoenix, James avait un de ses techniciens qui jouait de la guitare pour lui pendant que lui chantait ; il était juste devant avec le bras dans une écharpe. Voilà à quel point ils assuraient. C'était vraiment frustrant pour moi, parce que nous étions fières de notre statut de groupe de rock n' roll, mais nous avions un point faible dans le groupe qui nous rendait vulnérable.

*************
Nous avons continué notre tournée avec Metallica et honoré les dates que nous avions dues annuler. En septembre, nous avons eu un incident avec la première partie Faith No More et ils ont opté de quitter la tournée plus tà´t que prévu. Ils ont splitté pas longtemps après ça. Nous les avons remplacés par Ice-T Body Count, qui pouvait être aussi infame qu'on puisse l'être après la sortie d'un single "Cop Killer" (Tueur de Flic). Nous avions également nos potes Motorhead également avec nous.

(le 24 septembre 1992 à Oakland, Slash se prend la tête avec Renee au sujet de leur lune de miel, et sans hésiter il se remet dans l'héroïne. Une star du porno et un de ses amis lui livrent beaucoup d'héro sans compter qu'il avait beaucoup picolé...)
Je me rappelle tout le reste au ralenti ; je me souviens entendre ma voix au loin.
Je me suis effondré comme une poupée dans le couloir. Je me suis évanoui et mon coeur s'est arrêté pendant huit minutes et quelques, c'est ce qu'on m'a raconté. Je ne sais pas qui a appelé le 911. Mon garde du corps, Ronnie était là et Earl, celui d'Axl, et ils ont pris soin de moi et appelé une ambulance. Je me suis réveillé quand les défibrillateurs ont envoyé les chocs sur ma poitrine et ont fait repartir mon coeur à nouveau. C'était comme prendre une claque dans la gueule suffisamment forte pour te réveiller d'un profond sommeil. (...) Je n'avais aucun remords ou quoi que soit concernant l'overdose mais j'étais furieux contre moi-même d'être mort.
(Doug lui fait un sermon, pathétique selon Slash et puis une réunion est improvisée dans la chambre d'Axl. Tout le monde lui demande comment ça va etc... mais Axl lui fait un commentaire qui sort Slash de sa brume)
"Tu nous a faire vraiment peur" il a dit doucement en me regardant "On pensait que tu étais mort... j'ai pensé qu'il fallait que je me mette à la recherche d'un nouveau guitariste".

(Après quelques dates L.A Coliseum, San Diego,... la tournée avec Metallica se termine et Slash est soulagé)

A suivre
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 11 (again)

A la fin de cette année de tournée la plus grosse erreur de toutes fà»t mise à jour : Nous avions à peine fait de l'argent. Les charges communes dues au fait qu'Axl soit en retard soir après soir et les soirées à thèmes nous avait mis à sec soir après soir, nous avions presque rien en dépit du lourd travail accompli. Doug s'est finalement confronté à Axl au sujet des dépenses du groupe sur la tournée de Metallica et le fait que notre marge de bénéfice avait été mangée par nos excès. Je pense qu'Axl avait fait quelques suggestions pour couper les coà»ts mais ça n'avait pas donné grand chose, mais Doug lui a finalement parlé : il a dit à Axl que si il voulait garder sa nouvelle villa de multi-millionnaire à Malibu, il avait besoin de gagner encore plus d'argent.

Alors Doug nous a calé encore une année de dates de concerts, en commençant par l'Amérique du sud, l'Europe, le Japon et l'Australie du mois d'octobre 1992 jusqu'à janvier 1993. Aussi dur soit il, Doug n'a pas eu de disputes de la part du reste du groupe - nous voulions jouer. Qu'est-ce que j'aurais pu faire de toute façon ? Et en même temps, je pensais que peut-être les choses changeraient. Et je me suis également demandé constamment si la tournée supplémentaire avait été programmée pour renflouer les caisses du groupe ou pour accroà®tre les grosses commissions de Doug.

(Slash se marrie avec Renee au mois d'octobre 1991. Ils partent en voyage de noce en Tanzanie et font un safari de deux semaines. Avant le mariage, ils organisent un enterrement de vie de garçon/fille au troubadour o๠ce soir là , il revoit Perla : ils s'étaient rencontrés à Las Vegas pendant la première partie de la tournée des Illusion Tour. Perla se fouttait de GN'R mais elle avait vu une photo de Slash et voulait le rencontrer. Ils restèrent en contact après une nuit torride qui a visiblement laissé des traces à Slash 'à cette époque, Slash voyait Renee mais pas de façon sérieuse'. Elle loua également la maison de Slash au Walnut House pendant un an. Après l'overdose de Slash et sa dispute avec Renee, Slash recontacte Perla quelques semaines avant son mariage et rebelote... Le soir de l'enterrement de vie de garçon, elle a d'ailleurs fait un petit incident diplomatique. Slash passe la nuit avec elle la veille de son mariage. Il a 25 ans et elle 17 donc pas question d'annuler le mariage pour cette jeune tigresse)

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Fin novembre nous partions pour jouer en Amérique du sud et nous nous sommes trouvés au beau milieu d'une agitation politique quand nous avons joué à Caracas au Venezuela. Les lois corrompues, l'abondance des drogues et la foule la plus dévouée et zélée du monde est l'état dans lequel se trouve ce continent, je ne peux pas dire que j'ai été surpris donc. Nous étions programmés pour jouer le plus grand concert dans l'histoire de ce pays et à l'époque il n'y avait pas de lieu assez grand pour contenir 45.000 spectateurs, les promoteurs en avaient donc créé un dans un énorme parking. C'était un concert stupéfiant et tout s'est bien déroulé jusqu'à la soirée suivante o๠le pays a fait l'expérience d'un coup d'état juste après que nous ayons quitté le pays pour la Colombie. Nous avons pu partir, mais quelques membres de notre équipe et plus de la moitié de notre matos non - ils sont restés bloqués dans le chaos à l'aéroport.
Nous étions supposés jouer deux nuits à Bogota en Colombie, mais sans cet énorme cargo remplies de caisse de matériels, il n'en était pas question. Les producteurs ont donc décidé de rassembler les deux soirées en un seul concert qui se déroulerait le lendemain, donc nous avions une journée off pour se relaxer à l'hà´tel. L'hà´tel était vraiment énorme, il faisait parti d'un vaste complexe avec une grande salle de cinéma au rez de chaussée, et je me souviens, alors que je montais les étages dans un ascenseur, à mesure que je montais les étages, avoir repéré au loin un flipper Jurassic Park. Je venais de voir le film et je devais absolument jouer à ce truc ; deux de mes passions préférées réunies, les dinosaures et les flippers. Quand je suis arrivé dans ma chambre, je me suis arrangé pour qu'on me l'apporte et j'ai passé toute la journée à y jouer.

Pendant notre séjour, une rumeur que nous avions de la drogue est venue aux oreilles des autorités, donc, dans la plus pure tradition sud américaine, les autorités eurent "le droit" de fouiller nos chambres dans l'espoir de trouver quelque chose qui nous obligerait à les "payer", enfin j'imagine. Le jour du concert, les flics ont fait irruption dans chacune de nos chambres. Je n'avais rien; ils sont rentrés, les fusils pointés et m'ont trouvé, fraà®chement sorti de la douche, dans une serviette entrain de jouer au flipper.
"Oh, hey" "Salut" j'ai dit
Ils m'ont montré l'arrêté de perquisition et ont commencé à chercher dans ma chambre. J'étais plutà´t jovial alors qu'ils étaient en train de fouiller dans mes affaires.
"Senor, je peux continuer à jouer ?" je leur ai demandé.

Le concert cette nuit-là , le 29 novembre 1992, était vraiment magique, c'était ce genre de moment o๠tu n'en reviens pas, même si tu regardes tout dans son ensemble, même si tu le vis. La veille, il y avait eu des pluies torrentielles toute la journée, avant que notre équipe commence à monter le matos, le poids de l'eau avait bombé le toit de la scène, envoyant un pont de lumière au sol. Heureusement personne n'avait été blessé . La scène devait être modifiée. Puis le jour du concert, un orage a endommagé une partie de notre équipement. Malgré la pluie, les gens ont commencé à arriver dans le stade et firent la queue à l'extérieur, des bagarres ont éclaté, quelques voitures furent incendiées, et la police a du utiliser de la lacrymo pour calmer les gens. Lorsque nous sommes montés sur scène vers les 23 heures, l'ambiance est devenue folle. Nous jouions vraiment bien et la pluie s'était arrêtée pendant la première heure de notre concert jusqu'à ce que nous jouions "November Rain". Quand nous avons commencé la chanson, le ciel s'est ouvert et il s'est mis à pleuvoir averse une nouvelle fois. Je pouvais à peine voir les gens à cause des nuages qui s'étaient formés tout autour du stade : c'était une mer de silhouettes. Ca craignait mais c'était vraiment beau ; c'était un peu comme si le public et le groupe ne formaient plus qu'un. Le public ressentait la même chose que nous, ils étaient vraiment dedans, sincèrement passionnés. Il pleuvait si fort que nous avons fini la chanson et nous avons fait une pause jusqu'à ce que l'orage passe, et une fois terminé, nous sommes revenus sur scène et nous avons tout donné.
(Slash explique que ces moments magiques ont renforcé le groupe car malgré tous ces pépins, tout le monde voulait que tout se passe bien. Ca a rendu le groupe plus fort.)

****************

En janvier 1993, nous nous envolions pour une tournée au Japon, en Australie et en Nouvelle Zélande avec 80 personnes avec nous, l'équipe et notre entourage. Ronnie Wood est venu avec nous au Japon, c'était vraiment super. Lui et moi étions amis depuis des années, alors il est venu nous rejoindre sur scène au Tokyo Dome pour jouer "Knockin' on 'Heaven's Door" et Duff, Matt et moi trainions avec lui après le concert. C'était une grande soirée. Le reste de la tournée était identique, concerts supers, quelques problèmes, et encore beaucoup de coà»teuses journées de karting, de yachts et de dà®ners. Les soirées à thèmes avaient disparu mais le gâchis des journées off non.

Nous sommes rentrés aux States début février et avions un mois de repos avant de commencer la tournée suivante, une tourne américaine que nous avons appelé "Skin and Bones". Cette balade en particulier avait pour but de faire de l'argent, parce que la production était revenue à l'essentiel : nous avons gardé Dizzy Reed, mais Teddy et la section cuivre non, idem pour les choristes. Cette tournée contenait un passage acoustique au milieu du set avec les hits de l'album "Lies" et quelques reprises comme "Dead Flowers". Je ne pouvais pas être plus heureux car enfin nous tournions comme un vrai groupe de rock and roll à nouveau.
Dans mon esprit, cette tournée était l'occasion de montrer au monde les Use Your Illusions tels que je les avais toujours entendus. Le jour o๠j'ai eu terminé d'enregistrer mes parties de guitares sur ces albums, j'ai quitté le studio avec un mix de ces albums bruts et simples, avant que les claviers, les cuivres et les pistes des choristes soient enregistrées. Je n'ai jamais oublié à quel point ils sonnaient d'enfer dans cette version épurée, simple et puissante. J'aurais aimé avoir encore une copie ou que ça traine sur internet quelque part. (...) Dans tous les cas, nous avions une chance de jouer ces chansons avec le groupe en formation réduite à sa taille normale... J'étais aux anges.

La tournée a commencé à Austin au Texas, fin février et le premier concert s'est bien déroulé et puis nous avons été immédiatement plongés dans les problèmes. Dans les premières semaines, nous avons du annuler 4 concerts à cause du mauvais temps. A Sacramento début avril, quelqu'un dans le public à jeter une bouteille de Jack Daniel sur la tête de Duff, ce qui l'a rendu inconscient. C'était vraiment ridicule, sans parler d'être dangereux. Des gens balançaient tout le temps des trucs sur scène pour attirer l'attention.
A ce moment nous avions joué 90 minutes, mais nous avons du arrêter le concert car Duff était vraiment blessé. Je me suis porté volontaire pour être celui qui allait annoncer qu'ils avaient merdé. Ils ont applaudis quand je suis arrivé mais pas très content après avoir entendu ce que j'avais à dire.
"La bouteille de pisse qui a frappé Duff l'a laissé inconscient et maintenant il est en route pour l'hà´pital" "On ne reviendra pas sur scène. Le concert est terminé. Quitter l'endroit paisiblement et ne foutez pas le bordel, ni entre vous ni contre le lieu."

Nous avons annulé un concert à Atlanta pour laisser Duff récupéré et parce qu'Axl avait été arrêté là -bas pendant la tournée d'Apetite pour avoir frapper dans la tête d'un agent de sécurité qui apparemment avait un peu maltraité des gens du public. Doug n'avait pas plus confiance en Axl qu'en l'agence de sécurité de ce concert et il avait probablement raison.
Et puis fin avril, quand nous sommes rentrés à L.A, Gilby a cassé son poignet dans un accident de moto. Nous ne savions pas à quel point c'était grave jusqu'à ce qu'il se pointe à une réunion de groupe avec un plâtre assez impressionnant.
"Wow" j'ai dit. "Ca a l'air grave"
"Tu en as pour combien de temps ?" Axl lui a demandé.
Gilby paraissait vraiment dégouté "deux ou trois semaines"
"Oh, putain !"
"Je sais" Gilby a dit " C'est la merde"
Nous avions une tournée européenne de calée, à commencer par deux dates en Russie- pour la première fois- deux semaines plus tard.
"Putain" Axl a dit " Appelons Izzy"
J'ai été surpris et heureux d'apprendre qu'Izzy viendrait... bien que j'ai été un peu déstabilisé d'apprendre qu'Izzy ne voulait pas répéter du tout- on n'avait pas beaucoup de temps de toute façon.
La situation politique en Russie en mai 93 était trop instable pour jouer à Moscou, donc nous avons atterri à Tel Aviv en Israel pour répéter avec Izzy avant de lancer notre tournée là -bas au Hayarkon Park Arena. Nous avons réservé un studio de répétition à Tel Aviv et c'était quelque chose : l'endroit était un studio d'enregistrement également et je pense que les techniciens ne croyaient pas que le groupe qui avait réservé le studio c'était nous, jusqu'à ce que nous franchissions la porte. Nous sommes tous rentrés dans ce vieil endroit pas cher mais confortable - d'une façon étrangère - et nous avons été à la rencontre de ces gens âgés qui étaient vraiment très cool. C'était un studio de répétition dans la moyenne avec un matériel d'enregistrement de gamme moyenne et il était clair qu'ils n'avaient jamais reçu des groupes comme nous auparavant, alors nous les avons scotchés et c'est d'ailleurs pour cette raison que tout a bien fonctionné. Izzy s'est pointé... avec des dreadlocks... et n'avait rebossé aucune chanson. Alors nous avons fait ce que nous avons pu.
Nous avons joué devant 50.000 personnes en Israel pour la première fois deux jours plus tard, pour le plus gros concert organisé dans ce pays. Malheureusement, C'était un set pas terrible, parce qu'Izzy ne s'était pas pressé et ne s'était pas donné la peine de s'entraà®ner. La presse nous a critiqué assez durement, en disant que nous avions joué dans l'esprit d'un concert d'échauffement, ce qui était faux, nous voulions bien faire, mais avec un guitariste rythmique qui était encore fragile avec le répertoire, nous avons fait ce que nous avons pu. Nous avons joué et nous nous sommes baladés pendant deux jours, nous avons visité tous les monuments.
Izzy, Duff et moi avons vu o๠Jésus était né, et nous sommes allés manger dans un square à cà´té du Mur des Lamentations, et alors que nous étions assis à l'extérieur du café à cà´té du zoo, j'ai vu arriver un bus rempli d'enfants pour une visite. Au fond du bus il y avait les parents ou les professeurs ou les adultes référents armés avec des fusils. Ils ont fait mettre les enfants en rang pour aller au zoo et une personne armée s'est mis devant, une autre à l'arrière et une autre s'est placée au milieu, tous avec leurs fusils. Je n'ai jamais rien vu de semblable de toute ma vie.

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Izzy est resté avec nous pendant un moment, traversant la Grèce et la Turquie, des endroits o๠nous n'avions jamais joué jusqu'alors. Je n'avais pas fait gaffe à l'époque mais Izzy était en train de faire ce qu'il faisait de mieux : il prenait la température, il prenait le pouls, il observait tout, il faisait parti de l'aventure tout en s'engageant à rien. Il voulait voir ce qui avait changé et ce qui n'avait pas changé. Il regardait combien d'alcool était consommé et le comportement d'Axl. Il prenait la température pour voir s'il pouvait gérer ça. A cette époque je pensais encore qu'il avait quitté le groupe à cause de l'émeute de St Louis et celle évitée de justesse en Allemagne. Je n'avais même pas réalisé que ces incidents étaient des raisons mineures.

Pendant toute la tournée des Illusions, pendant plus de deux ans, nous avions deux cameramen avec nous qui nous filmaient à chaque instant. Ces gars étaient des amis proches, alors nous les avons vraiment laissé faire et ils ont vraiment tout pris. Ils ont capturé ce que personne excepté les membres du groupe ne verront jamais. Ils étaient avec nous pendant cette partie de la tournée, bien sà»r, tout comme Del James, qui est devenu de facto un narrateur par moments, dirigeant les interviews et aiguillant les cameramen. Un soir Del et les cameramen m'ont filmé avec Izzy pendant un de nos boeufs acoustiques, juste entrain de faire tourner un truc comme nous le faisions lorsque personne n'était autour de nous. Nous étions dans un cocon si naturellement, c'était si agréable et confortable que j'aimerais bien revoir ça en vidéo. Nous avons deux ans sur bande, en fait, tout est dans une chambre forte qui restera fermée à moins qu'axl et le reste du groupe ne fasse disparaà®tre nos différents. Ce film est le Saint Graal de Guns N' Roses : voir un film condensant les meilleurs moments en deux heures dont le but suprême était de montrer qui nous étions et qui nous sommes réellement.

Izzy est resté à bord jusqu'à fin mai, terminant son parcours avec deux concerts au National Bowl de Milton Keynes en Angleterre. Gilby nous a rejoints et a trainé avec nous et les deux se sont bien entendus. Il n'y eà»t aucune histoire lorsque le passage de témoin eà»t lieu, merci mon dieu.
A partir de là , nous avons continué la route à travers le nord de l'Europe, nous avons fait notre reprise en Norvège pour la première fois, en fait c'était le deuxième essai. La première fois nous avions du annuler le concert parce qu'Axl avait été "retenu" à Paris. La Norvège était très importante pour Matt, parce que sa famille était d'origine Norvégienne; il s'est employé à faire connaissance avec ses racines nordiques. (...)
La tournée a continué à travers l'Europe et nous sommes retournés en Amérique du Sud. Nous avons joué notre dernier concert le 17 juillet 1993 en Argentine. Si je me souviens bien nous avons joué jusqu'à deux heures du matin et nous avons squatté le bar de l'hà´tel jusqu'à six heures du mat. Et puis nous sommes rentrés à Los Angeles, avec la gratification d'avoir fait la plus grande tournée de l'histoire. Nous avons joué 192 concerts en deux ans et demi, "colonisant" 27 pays. Plus de 7 millions de gens nous avait vu jouer. Je ne suis pas vraiment du genre à me jeter des fleurs, mais si je devais être fier de quelque chose ça serait ça qui viendrait en premier et de loin.

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(Slash rentre à L.A épuisé. Lors d'un repas chez sa belle-mère, il fait tomber un flacon avec de la cocaïne par terre, seule Renee s'en aperçoit. De la cocaïne qu'il avait oublié et qu'il avait trimbalé sans le savoir sur toute la tournée sud américaine, inutile de dire que si les autorités l'avait trouvé, Slash aurait eu de sérieux problèmes.)

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Entre les hauts et les bas, nous avions réalisé d'incroyables performances qui en y repensant, avaient rivalisé avec tous les groupes que j'avais vu étant gosse. Nous avions une alchimie et une dynamique tellement incroyable. Nous étions entrés dans l'histoire, mais quand tout fà»t terminé, j'étais cuit, et même si c'était dur pour moi de l'admettre, j'étais heureux de me retrouver chez moi pour la première fois de ma vie. (Slash vend sa maison de Walnut House et s'achète une maison sur Mulholland Drive et entreprend quelques travaux avec notamment une pièce pour ses centaines de serpents et autres reptiles...). J'ai construit un petit studio au-dessus du garage et quand l'envie de travailler a commencé à se faire sentir, j'ai commencé à travailler sur des chansons que j'avais écrites sur la route.


A suivre
c'est pas faux
Percevalle
chapitre 11

J'ai repris mes sorties avec Matt et nous avons enregistrés des démos juste pour le fun, et Mike Inez d'Alice In Chains et Gilby ont commencé à venir et à jouer avec nous. Tous les trois nous étions dans une dynamique de boeuf et nous nous enregistrions tous les soirs. Nous ne savions pas ce que ça allait donner. A un moment je les ai fait écouter à Axl qui a marqué un profond désintérêt pour tout ça. C'était pas grave. Je n'étais pas accroché à l'idée de faire un nouvel album de Guns ou de ce qui allait se passer plus tard, je passais juste du bon temps sans pression aucune.
Nous avons enregistré 12 chansons. Je venais juste de terminer de mixer la dernière, la nuit du tremblement de terre en 1994. J'ai fini à 4 heures du matin, je suis descendu pour aller me coucher. Renee dormait, la télé était allumée, et j'ai mis le DAT qui contenait les 12 chansons, qui deviendrait le Slash's Snakepit, sur la table de nuit et je me suis mis au lit. Dans la seconde o๠j'ai éteint la lumière, le tremblement de terre a commencé. Le meuble de la télé s'est surélevé et ai venu contre les pieds du lit. A ce moment là il y avait toujours du courant, la télé était allumée, et dans le même temps elle explosa entre Renee et moi comme toutes les lampes dans la maison. Pendant les cinq minutes suivantes c'était comme si Godzilla était en train de secouer la maison. Ca m'a pris un certain temps pour réaliser ce qui était en train de se passer.

(Il raconte le déroulement de cette nuit, le désastre dans la maison, Slash s'est dit qu'il était préférable de ne pas chercher à vérifier l'état de sa pièce à reptiles dans le noir, surtout avec des serpents potentiellement dangereux et venimeux... La maison était dévastée. Slash avait même un Cougar du nom de Curtis, il a du le confier à un de ses amis à cause de l'état de sa maison. Renee et Slash décident de vendre tout de suite la maison.En attendant, Il loue une nouvelle maison et se concentre sur l'enregistrement).

Avec Mike Clink à la prod' et avec Matt et Mike Inez, j'ai enregistré proprement les démos que nous avions écrites. Nous avons choisi nous-mêmes un chanteur, Eric Dover de Jellyfish, qui a remplit parfaitement le contrat à cette époque. Lui et moi avons écrit les paroles pour les 12 chansons et je pense qu'il est assez facile de savoir celles que lui a écrites et celles que j'ai écrites : toutes mes chansons concernent la même personne. Je pense que personne n'a capté à l'époque. Je me suis servis de cet album pour évacuer toute la merde que j'avais sur le coeur.
Matt et moi nous avons eut un peu de différents parce que j'avais choisi Eric sans son accord. Il était vraiment furieux, alors nous avons eu quelques turbulences pendant un moment. Peu importe, Eric a terminé les sessions d'enregistrements et j'ai apporté le tout à Geffen et ils ont tout préparé. Tout était en marche et nous étions prêt à prendre la route avec Snakepit, sauf que Matt et Mike Inez ne pouvaient venir.
Je n'allais pas me décourager pour ça, alors j'ai enrà´lé Brian Tishy et James Lamenzo, qui jouaient dans le groupe de Zakk Wylde, et complété le line-up avec Gilby Clarke. Nous avons booké nous-mêmes une tournée à travers les Etats-Unis, l'Europe, le Japon et l'Australie. Nous avons tourné deux clips et sorti un single "Beggars and Hangers On". Nous nous sommes bien éclatés : il n'y a eut aucun soucis, nous avons calé des concerts, on s'est pointé et nous avons joué. Nous avons faits des clubs, salles de concerts et c'était super ; ça m'a permis de redécouvrir ce que j'aimais vraiment faire. C'était comme si je m'étais perdu pendant ces deux dernières années. C'était vraiment le pied pour moi de redécouvrir ce que je savais déjà : être dans un groupe ne signifie pas être étouffé émotionnellement et psychologiquement... ça peut être aussi tout simplement juste de jouer.

*******

Pendant le temps o๠j'ai enregistré les démos de Snakepit et rassemblé le groupe pour tourner, il y avait des choses qui se passait simultanément dans l'univers de Guns. Nous avons fait ensemble The Spaghetti Incident, notre album de reprises punk et nous l'avons préparé pour la sortie. Nous avons travaillé beaucoup de morceaux ici et là pendant les deux années précédentes. Nous avons enregistré "Buick McCain", "Ain't It Fun" et la plupart des autres chansons au Record Plant Studio, mais quelques-unes comme "Since I Don't Have You" furent enregistrées lors de journées de repos sur la route, probablement pendant la tournée Skin and Bones, parce que Dizzy était au piano.
L'album est sorti en novembre 1993, et le single, ce qui n'était pas une bonne idée du tout, était "Since I Don't Have You" je pensais que c'était une version stellaire de la chanson. Nous en avons tourné une vidéo. A cette époque je faisais beaucoup la fête avec Gary Oldman, et le jour o๠je devais tourner, je l'ai emmené avec moi sur le plateau. Après "November Rain" et "Estranged" j'en avais assez de ces vidéos de groupe hyper conceptuelles et celle-ci promettait d'en être une autre, tous ces clips étaient principalement pensé par Axl. J'étais à deux doigts de quitter le plateau quand on m'a dit que je devais me mettre dans une piscine froide et poser en jouant pour quelque chose comme 15 prises. Gary est le seul à être intervenu.
"non, non" il a dit " Ca ira. Reste là "
Il a disparu dans la salle de maquillage et dans la garde-robe pendant un assez long moment, et a émergé dans un authentique costume Victorien, pour ressembler au Marquis de Sade. Il avait aussi quelques accessoires et il a décidé qu'il allait me conduire en bateau, sur la rivière Styx pendant que je jouais le solo sous une pluie torrentielle. Alors que nous tournions, il a perdu le costume et a terminé en jouant avec ce visage blanc démoniaque et des vêtements noirs... Après cette après-midi là , je suis presque sà»r que la fois suivante o๠j'ai eu des nouvelles de lui, c'était qu'il était en cure de désintox.

*************

Duff, Axl, Matt, Gilby et moi nous nous sommes vus pour essayer d'écrire de nouvelles compos ce qui ne s'est pas révélé concluant du tout. A ce moment là , ceux qui m'aidait à gérer Axl étaient parti : Izzy était la dernière personne dans le groupe capable d'être créatif avec lui. Entre Duff et moi... nous n'avions tout simplement pas les bons outils pour communiquer avec lui efficacement.
Après quelques mois o๠chacun a fait son truc de son cà´té et sachant que nous n'avions rien réussi à faire ensemble, Axl vira Gilby sans consulter personne. Son raisonnement était que pour lui, Gilby était un intérimaire et qu'il ne pouvait écrire avec lui. Axl a exigé d'embaucher Paul Huge, ce mec qu'il connaissait de l'Indiana, qui pour une raison que j'ignore, se faisait appeler Paul Tobias. Ils avaient une histoire commune : ils avaient écrit tous les deux "Back Off Bitch" et d'autres chansons. J'étais ouvert à cette proposition...jusqu'à ce qu'il se pointe : il n'avait aucune personnalité ou quoique se soit, et pas de style guitaristique particulier ou de son auquel je pouvais m'identifier. Il était, sans hésiter, le moins intéressant, le guitariste le plus fade qu'il m'a été donné de rencontrer. J'ai fait de mon mieux pour bosser avec lui, mais ça n'allait nulle part. C'était encore plus embarrassant qu'il n'y parait parce que notre faible interaction s'est vue pendant les répétitions alors que tout le monde nous regardait avec attention. J'ai tout fait pour que ça colle, mais je n'étais pas le seul à penser que ce type imposé sans qualité ne pouvait pas le faire, ni faire le moindre concert. Mais c'était sans espoir, nous ne pouvions faire entendre raison à Axl du tout. J'ai fait ce que j'ai pu : j'ai essayé plusieurs fois lors de rencontre en tête à tête avec Huge de voir si j'avais manqué quelques étincelles dans sa personnalité qu'Axl avait vu... Non, c'était inutile; le gars était irrécupérable. C'était comme de parler à un mur, un mur avec une mauvaise attitude. Il était complètement arrogant profitant du fait d'être parachuté par Axl, qu'il faisait parti du groupe et que tout le monde devait faire avec ça. En un mot, il se la jouait comme "Je suis super donc va te faire foutre". Et ma réponse était "Ah Oui ? C'est ça oui !"

Duff et moi le détestions, Matt le détestait et Axl était encore bien décidé à continuer comme ça. Je ne savais pas pourquoi mais je voulais être totalement sà»r de sa vision des choses, alors un jour je l'ai pris à part.
"Ecoutes Axl" je lui ai dit "J'ai essayé de bosser avec Huge et j'ai essayé de voir ce qu'il pouvait apporter au groupe, mais j'ai rien trouvé. Nous n'avons rien en commun et ça colle pas avec les autres non plus. Je ne vois pas comment nous pouvons continuer de bosser avec ce gars... Je ne peux même pas boire une bière avec lui."
Axl parà»t ennuyé. "Et pourquoi tu devrais boire une bière avec lui ?" il a répondu
"'Enfin tu vois ce que je veux dire"
"non" il a dit "je ne vois pas"
Ce n'était pas la peine d'insister.

Nous avons répété avec Huge et j'ai essayé de composer de nouvelles chansons dans mon studio avec lui et le résultat fà»t qu'il y avait de plus en plus de tensions dans tous les sens. Renee détestait le fait que nous soyons là parce que la mauvaise ambiance qui régnait se sentait dans toute la maison. Et encore elle n'était pas dans le studio à essayer de bosser : pour Duff et moi c'était si irrespirable, si gênant là -bas ce qui n'était jamais arrivé dans le studio jusqu'à présent. Et ce fà»t la goutte d'eau qui a fait débordé le vase pour moi : le lendemain matin j'ai dit à Doug de faire savoir à tout le monde que nous devions trouver un autre endroit pour répéter parce qu'il ne serait plus possible de le faire dans mon studio.
Axl fà»t déçu et un peu énervé. La fois suivante o๠je l'ai vu, il m'a pris à partie. "Pourquoi nous ne pouvons plus composer chez toi ?" "C'est quoi le problème ?"
"j'ai atteint ma limite" je lui ai répondu "L'ambiance est tellement négative et puis c'est CHEZ MOI. Tout ce que nous sommes actuellement en train de faire, nous le faisons dans de mauvaises conditions"
Ce fà»t la dernière fois qu'Axl et moi nous nous adressions la parole pendant un moment. Après ça, je me suis concentré sur Snakepit, et je ne fus pas surpris, quand je lui envoya quelques démos, qu'il ne fà»t pas intéressé du tout par la musique que j'avais écrites.

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Si vous vous êtes demandé à quoi ça ressemble un groupe en train d'éclater, écoutez la reprise de Guns N' Roses "Sympathy for the Devil" qui fà»t enregistrée pour la bande-son du film "Entretien avec un vampire" à l'automne 1994. Si il y a un titre de Guns que je ne veux plus entendre à nouveau, c'est celui là .
C'est Tom Zutaut qui a tout orchestré et c'était une super idée : c'est un classique et une chanson étonnante, le film promettait d'être énorme, théoriquement, ça nous permettrait de nous réunir à nouveau dans la même pièce pour bosser et puis ça donnerait au public de l'actualité pour patienter. Nous n'avions pas tourner pour l'album "The Spaghetti Incident" et nous n'avions pas de projets d'écrire un nouvel album, alors Tom a trouvé la solution: cela devait être notre nouvelle actu pendant un moment. Je suis étonné qu'Axl ait même accepté de le faire, parce qu'à ce moment là il avait même arrêté de parler à Tom Zutaut. Petit à petit, Axl avait éliminé et remplacé tout ceux qui avait aidé à construire le groupe à ses débuts. Il avait toujours une bonne raison : Je crois qu'en ce qui concerne Tom, Axl disait qu'il avait surpris Tom en train d'essayer de lui piquer Erin à un moment. Mais ne me citez pas sur ça.
Peu importe, J'étais ok sur l'idée de faire cette reprise parce que j'adorais les bouquins de Anne Rice, je les trouvais super, ça a été dur pour moi d'imaginer Brad Pitt et Tom Cruise entrain de jouer ces roles. Peu importe, Axl et moi sommes allés voir le film séparément et nous furent complètement en désaccord sur ce que nous avions vu. Je l'ai détesté, je pensais que c'était de la merde.
J'ai appelé Tom juste après."Hey Tom, c'est Slash"
"Alors tu en as pensé quoi ?"
"J'en pense que ça craint. J'ai détesté." je lui ai dit.
"Oh".
"Oui. C'était aussi mauvais que ça. Dis aux producteurs de prendre la version des Stones parce que nous, nous ne le ferons pas".
Axl de son cà´té, a adoré le film, il pensait qu'il était brillant et il voulait faire la chanson. Je ne pouvais pas être plus déçu, énervé, frustré et confu. Le seul point positif dans tout ça, c'est que ça permettrait de faire ce que nous n'avions pas réussi à faire depuis plus de sept mois : ça nous permettrait de nous retrouver tous en studio.
Nous avons réservé le Rumbo; nous avons fait la base du morceau avec Mike Clink pendant quelques jours. Duff, Matt, et moi nous nous sommes pointés ensemble tous les jours pour faire quelque chose que seul Axl voulait faire, et pas une fois il s'est pointé aux sessions d'enregistrement. De l'enregistrement de la base du morceau jusqu'à l'enregistrement final des overdubs, nous ne l'avons pas vu ou entendu parler d'Axl. Nous enregistrions déjà contre notre volonté alors son désintérêt pour notre temps et notre engagement a débouché sur un enregistrement instrumental très peu inspiré. Et pas besoin de préciser que le niveau d'amertume et de ressentiment avait atteint son point le plus haut. Ajouter à cela que cela nous a blessé qu'Axl mette plus d'une semaine a se pointer au studio pour enregistrer les voix sur notre moyenne version de "Sympathy for the devil" après que nous ayons terminé.

Une fois qu'il s'est pointé pour écouter le morceau, il formula quelques critiques constructives. Via beaucoup de conversations avec des intermédiaires, il m'a été dit que je devais réenregistrer la guitare solo pour que ça ressemble plus note à note à celui de Keith Richards. A partir de là j'étais vraiment énervé, et par dessus tout parce que j'ai reçu trois messages, c'était comme si nous jouions à un jeu par téléphone.
Ma première réaction, bien sà»r fà»t de dire "Non". Je restais sur mes positions parce que pourquoi aurais-je copié Keith alors que c'était NOTRE version ? La réponse, via des porte-paroles, fà»t "Parce que si tu ne le change pas, il ne chantera pas." J'ai ravalé ma fierté, encore une fois, et je suis allé au studio pour enregistrer plus dans le style de Keith, bien que je pensais que c'était la dernière chose que je voulais faire : le jeu de Keith est si géniale sur cette chanson que je ne voulais même pas m'en approcher, mais je l'ai fait. Et le faire m'a mis encore plus énervé que jamais.
Une semaine après environ quand j'ai entendu qu'Axl avait finalement programmé d'aller enregistrer les voix, je suis allé le voir en personne. J'ai attendu pendant trois heures. Quand il est finalement arrivé, il est entré dans le salon et a commencé à me parler derrière un magazine sans me regarder dans les yeux pendant environ 15 minutes. Je ne pouvais pas tolérer ça alors je me suis cassé.
Quand j'ai eu entre les mains le DAT de la chanson avec Axl dessus, j'ai remarqué qu'il y avait une autre guitare de poser au même niveau que la mienne. Axl avait demandé à Paul Huge de me doubler. En d'autres mots, ce mec copiait ce que je faisais sur une autre piste et ils l'ont laissé comme ça. C'était un très mauvais plagiat.
Et voilà , d'entendre un autre guitariste par dessus moi sans me le dire était beaucoup trop irrespectueux pour que je sois prêt à l'accepter. Je me suis lavé les mains de cette chanson, je me suis lavé les mains de Guns pour le moment, et j'ai concentré mon énergie sur mes propres chansons et sur mon propre projet, le début de Slash's Snakepit, It's five o'clock somewhere.

*************
Quand Snakepit fà»t en route, j'étais complètement heureux. Pour la première fois depuis des années, tourner était facile, les gars du groupe étaient vraiment cool et sans problème et chaque concert n'était que de jouer du rock n' roll, nous n'avions rien à prouver ou besoin de faire un énorme show. Tout roulait à merveille, le disque se vendait, la tournée était bien, j'étais sur la route. Nous étions sur le point de booker une autre tournée lorsque Geffen m'informa que nous avions vendu un million d'album de It's five o'clock somewhere et qu'il n'y avait aucune raison de continuer à tourner car nous étions bénéficiaire. Je suis retourné à LA parce qu'Axl était prêt à travailler sur le nouvel album des Guns. Ils ont été clair (Geffen) dans le cas o๠je ne serais pas d'accord que leur participation financière pour Snakepit serait terminé si je refusais de rentrer.
Je suis rentré à L.A redoutant ce qui était prévu pour moi et j'avais de bonne raison, ce qui était dans les cartons était le début de la fin, la conclusion d'un travail inachevé et désagréable. Tout bien considéré, la fin avait commencé longtemps avant, je rentrais juste à la maison pour des funérailles. C'est drà´le lorsque les fans me demandent, ce qu'ils font presque tous les jours, si Guns dans son format originale ne pourrait pas se réunir à nouveau, c'est dur de leur répondre sérieusement. La question est si stupide pour moi, s'ils connaissaient l'histoire, ils sauraient forcément la réponse. Mais ma réponse est toujours la même : "Regardez ce que chacun fait maintenant. Duff, Matt et moi nous faisons parti d'un groupe connu. Izzy fait des trucs de son cà´té, idem pour Steven. Et Axl est en train de tourner avec le "New Guns". Personne ne se passe un coup de fil pour reformer le groupe".
Voilà o๠nous en sommes. Une fois que tu prends ça en considération, la réponse concernant une possible réunion est simple, si tu me le demandes. Sommes nous potes ?

Fin du chapitre
c'est pas faux
Percevalle
Chapitre 12

On m'a ordonné d'arrêter de tourner : on m'a dit d'arrêter quelque chose que j'aimais. J'étais réticent de faire ça. Je voulais que la tournée continue au-delà du Japon, je voulais aller en Australie, je voulais finir ce que j'avais prévu de faire. Cela pouvait sembler aberrant, parce que Snakepit était vu comme un side-projet et comme un groupe juste pour le plaisir, mais j'étais ambitieux concernant ce groupe. Quand je me mets en tête de faire quelque chose, je mets des oeillères, je plonge la tête, et je fonce jusqu'à ce que je j'obtienne ce que je veux. Et je n'ai pas eu ce que je m'étais fixé comme objectif pour ce projet.
J'étais ferme et déterminé lorsque j'ai apporté l'album à Geffen. Je ne me suis pas soucié et je n'ai pas réalisé ce qui se tramait avec le label en 1994 lorsque je me suis pointé pour le rendez-vous. L'ensemble de l'industrie du disque était à l'aube d'un profond changement : toutes les majors avaient soit fusionné ou étaient vendues ou dissoutes et ceci en quelques années. A l'époque je ne savais pas ou je ne m'en souciais pas. J'ai fait écouter Snakepit à Zutaut, ils ont été d'accord pour le sortir, et c'est tout ce que je voulais entendre. Je n'ai pas senti la confusion qui régnait chez Geffen ou ailleurs et je n'avais pas connaissance de la très grande inquiétude qui circulait concernant le prochain album de Guns N' Roses. Je ne savais pas que David Geffen était sur le point de vendre son entreprise et que la perspective d'un nouvel album des Guns pouvait tout changer, mais même si j'en avais eu connaissance, je ne pouvais pas faire grand chose pour livrer cet album "dans les temps".
Si je regarde en arrière, je réalise qu'ils pensaient que je mettais la vie de Guns en danger en poursuivant Snakepit, ils ont décidé qu'il était préférable de jouer avec moi, alors ils sont allés jusqu'à me retirer de mon projet. Ils étaient en train de se ronger les ongles pendant toute cette période mais si Zutaut ou un autre avaient exprimé leurs inquiétudes, je leur aurait dit la vérité : je n'avais pas l'intention de quitter Guns N' Roses. Et même dans l'état de colère o๠je me trouvais, j'ai toujours pensé que je serais rentré, après une pause, quand le moment serait venu.
Donc Geffen a sorti et financé "It's Five O' Clock Somewhere". Ils ont fait la promotion et nous ont donné l'argent pour la tournée... Et puis ils ont arrêté. Comme je l'ai mentionné, une fois qu'Axl a informé le label (d'après ce qu'on m'a dit) qu'il était prêt à commencer l'écriture du nouvel album de Guns, mes crédits se sont arrêtés et on m'a ordonné de rentrer parce que les concernants j'avais vendu un million d'album, ils étaient rentrés dans leurs frais et ne voyaient donc plus la nécessité de continuer à me financer. La chose amusante concernant tout ça après toutes ces années, c'est que je n'ai jamais cherché à promouvoir un album en tournant, pour moi c'était juste une excuse pour jouer.

(...) (il rentre à L.A, retrouve ses serpents, Renee, ses flippers...)

Donc je suis rentré en répugnant ce que j'allais devoir faire parce que dans ma tête je savais qu'il y aurait beaucoup de choses et certaines ne seraient pas faciles. Doug nous avait réservé un studio appelé Le Complex. Je suis arrivé là -bas et Axl avait déjà investi les lieux. Le lieu avait une grande salle de répétition et un tas insensé de matériel, littéralement une pièce remplie de synthé, mais aussi un arsenal d'éléments d'enregistrement Pro Tools qu'Axl avait loué. Axl et moi, nous ne nous étions pas parler directement depuis mon retour, que se soit par téléphone ou en face à face : je recevais les ordres via Doug. Je me suis pointé à l'heure prévue et j'ai trouvé mon technicien, Adam Day, le technicien de Duff, McBob, Duff, Dizzy Reed, Matt et Paul Huge. Axl n'était pas là .
Ce qui m'est venu immédiatement en tête en voyant cette scène, en voyant ce qui était supposé être notre groupe, c'est l'enregistrement de Dangerous de Michael Jackson. Quand j'ai enregistré pour lui, j'étais abasourdi par l'argent jeté par les fenètres : il louait des studios partout, on m'avait dit qu'il avait de multiples studios équipés de façon identique à travers le pays, et réservés dans le cas o๠il serait inspiré pour enregistrer là -bas à n'importe quel moment.
Je suis un mec simple, donc ce genre de chose ne me plaisait pas du tout. Je pensais que ce genre d'environnement d'enregistrement était du gâchis et j'avais trouvé l'endroit de Michael hors de proportion. Quand je me suis pointé pour enregistrer, j'ai trouvé que l'équipe était aussi accueillante et robotique qu'un lot de garçons d'étage dans un hà´tel de cinq étoiles.
je me souviens qu'un mec m'a demandé " Sur quoi tu veux jouer ?"
"Qu'est-ce que tu veux dire ?"
"Nous avons une large sélection de guitares ici" le gars a répondu "Laquelle tu veux utiliser ?"
"J'ai apporté la mienne" je lui ai répondu "je veux jouer sur celle là ".
Tout était comme dans un scénario froid et décousu. Le dernier endroit o๠je me serais attendu à rencontrer ce genre d'ambiance était avec mon groupe pour l'écriture, répétition, enregistrement. Je peux faire avec des millions de choses, mais si il y a une chose que je ne peux avaler, c'est le manque d'intégrité. A la première bouffée de conneries, j'étais circonspect. Et ce dont quoi je mettais les pieds me rendait inquiet.
Il y avait des rangées et des rangées de serveurs Pro Tools et de matériel. Ce qui était une indication claire sur la conception très différente qu'Axl et moi avions sur la fabrication de cet album. J'étais pas contre le fait d'utiliser Pro Tools pour essayer de nouvelles choses, mais tout le monde doit être dans le même esprit et au même endroit pour explorer de nouvelles idées. Le groupe a entrepris de commencer à faire quelques jams et quelques trucs ont pris forme. Quelques idées que j'avais eu, transmises à Axl et qui lui avait apparemment plu, furent enregistrées sur Pro Tools et stockées pour lui pour qu'il puisse y travailler dessus plus tard.

Nous arrivions à différents moments dans la soirée, mais à huit heures du soir généralement tout le groupe était présent. Et puis nous attendions Axl, qui, lorsqu'il venait, arrivait beaucoup, beaucoup plus tard. C'était comme ça : c'était une ambiance sombre et misérable qui manquait de direction à tous les niveaux. Je trainais un peu : mais après quelques jours j'ai choisi de passer mes soirées dans un strip bar juste au coin en donnant l'ordre aux ingénieurs de m'appeler si Axl était décidé à arriver.

************
Près d'une dizaine d'années après avoir réuni le groupe, pour moi, chaque petite chose qui représentait Guns N' Roses avait changé. Nous avions perdu Steven, Izzy et nous avions Matt, nous avions Gilby et nous l'avons perdu. Duff était le seul élément original qui restait le même; c'était mon pote, le seul sur qui je pouvais compter. Mais il était sobre maintenant, en mai 1994, il a souffert d'un épisode qui aurait pu lui être fatal quand son pancréas a presque explosé. Il paya les années de fortes consommations d'alcool et si Duff n'était pas devenu sobre, il serait mort. Nous étions toujours aussi proche, et les choses restèrent les mêmes, mais nous ne faisions plus tinter les bouteilles ensemble. Il s'efforçait de garder un lien entre nous à sa façon, gardant Matt dans le coup parce qu'après tout, Matt n'était pas sà»r de la manière dont fonctionnait le processus d'écritures à l'enregistrement dans GN'R. Duff était le seul à cimenter le tout à cette époque, alors que moi j'effilochais les coutures.
Boire pour moi était toujours un plaisir, une récréation chaque jour, bien que j'ai commencé à boire pour tenir le coup plus que pour le plaisir. Bref, il n'y avait pas beaucoup de vie sociale dans Guns à l'extérieur des studios, alors à partir du moment o๠j'ai réintégré le groupe, j'étais finalement assez seul.
Ma consommation était excessive, mais je continuais à fonctionner comme une personne normale, une personne normale avec un niveau d'alcool dilué dans son sang. J'ai travaillé longtemps et dur pour me garder en forme. Et je le devais, parce que boire était la seule chose qui me satisfaisait et diluaient tous les problèmes auxquels je devais faire face que se soit avec le groupe ou dans ma vie.

Toutes les préoccupations furent d'essayer de retravailler à nouveau. Au milieu de la plus mauvaise ambiance de travail que j'ai vécu dans l'histoire du groupe, nous avons réussi je ne sais pas comment à continuer. Mes souvenirs sont au mieux brumeux parce que j'ai fait tout ce que j'ai pu pour oublier. Je me rappelle d'être aller au studio et de répéter sans rien de concret. Trop d'animosité avait bloqué ma créativité. Une de ses fois j'ai réellement parlé à Axl de la manière dont les choses se passaient, et il était clair que nous ne vivions pas sur la même planète.
J'ai essayé de lui parler une fois encore de la façon de bosser avec Huge, que c'était une corvée et la mort de notre créativité selon moi.
"Vous n'avez pas besoin d'être amis pour faire un album" Axl m'a dit
"Peut-etre pas" je lui ai répondu " mais toi, tu as besoin d'avoir un minimum de respect mutuel, tu vois"
Nous étions également en train de parler de nous deux. La négativité était si énorme que je ne pouvais plus me concentrer et que je ne pouvais plus me focaliser sur l'écriture. Il y avait tellement d'amertume que rester calme et tranquille pour prendre du plaisir à jouer était quasiment impossible. Donc je me suis employé à être bourré tout le temps et d'essayer de balayer tout ce qui était en train de se passer.

Axl a demandé à Zakk Wylde de venir répéter avec nous ainsi qu'à Paul Huge. Il pensait probablement que j'aimerais l'idée parce que Zakk était un de mes amis et que je le respectais en tant que guitariste, mais ça n'était pas la solution pour moi. J'ai émis l'idée de réembaucher Gilby et l'idée a été catégoriquement rejetée. Il y eut quantités de messages envoyés ça et là , via Doug Goldstein, sur ce qu'Axl voulait, avait besoin, et sur ce que nous devrions faire. La seule manière dont je communiquais avec Axl était via Doug à ce moment. Des fois j'appelais Axl mais la plupart du temps, il ne décrochait pas ou ne me rappelait pas. Et lorsqu'il venait aux répétitions il ne chantait pas. Mes souvenirs sont vagues, faut dire qu'il n'y eut que de petits "boeufs". Je dois dire, que le matériel était bien installé. Tout bien considéré, ces sessions ont coà»té beaucoup trop d'argent comparé au peu d'évènement et à la situation déprimante qui se tramait.
Aussi énervé que je l'étais d'avoir été rappelé à la maison pour ne rien faire, mon cà´té responsable a parlé et j'étais déterminé à sortir quelque chose malgré le fait que j'avais le moral dans les chaussettes. Je n'étais pas sà»r de ce que je devais attendre de Zakk Wylde mais je souhaitais le meilleur. C'est un mec super ; je me rappelle l'avoir rencontré au Sunset Marquis la nuit o๠il a été embauché pour être le guitariste d'Ozzy des années plus tà´t. Nous avons squatté sa piole pour célébrer l'évènement jusqu'à ce que je le laisse agonisant dans sa baignoire. La personnalité de Zakk est comme celle de Steven multipliée par 10 : il ne machait pas ses mots et n'avait pas peur d'en découdre. Je ne voyais pas Axl et Zakk tenir ensemble plus d'une semaine. Mais à part ça, lorsque nous avons jammé ensemble au Complex, ça ne collait pas du tout pour moi. Ca n'était pas l'équipe des deux guitaristes qu'était GN'R. Nous étions deux guitaristes solistes qui jouaient les chansons du cà´té opposé de la scène et c'était impérieux. J'avais eu l'habitude de travailler et de jouer avec un guitariste rythmique plus fermé. Si Zakk et moi faisions ça, ça serait un trip complètement différent... plus comme Judas Priest ou autres. Même lui savait que ça ne pouvait pas coller.
"C'était cool" je lui ai dit après avoir jammer un petit peu. "C'était différent".
"Ecoutes" il a dit "C'était pas mal. Nous pourrions faire un truc ensemble, putain, c'était cool. Mais Axl et toi vous devez faire aller ce putain de groupe de l'avant. Rapprochez-vous et putain essayez d'aller de l'avant à nouveau"

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A partir de là , toutes les décisions concernant le groupe étaient prises par Axl et Doug Goldstein. Duff, moi et les autres membres du groupe étions prévenus de ce qu'ils avaient décidé par téléphone et par fax - Guns N' Roses était officiellement devenu une dictature. C'est la vérité écrasante de ce qui était en train de se passer : nous étions comme dans des sables mouvants. Je n'avais plus de point d'appui pour me sortir de là . Pourtant ce que nous étions supposer faire était simple : trouver un nouveau guitariste et faire ce nouvel album. Mais tout était dicté par Axl, et tout en sachant qu'il voulait ma contribution, j'étais étouffée par les tensions et je ne pouvais plus penser correctement. Je pense qu'à la fin, il y eut une lutte acharnée entre lui et moi, lui qui voulait tout contrà´ler et moi qui voulait que se soit plus gérer dans l'esprit d'un groupe. La plupart du temps l'attention du public était centrée sur Axl et moi comme étant le noyau dur de Guns N' Roses, et je pense qu'Axl était d'accord avec ça, mais le succès que GN'R avait généré jusqu'alors provenait des cinq gars qui bossaient ensemble, o๠personne n'était plus important qu'un autre, en tout cas en ce qui me concerne. Mais cette conception était du passé et il n'y avait rien que je puisse faire pour changer ça.

Bien que je le voyais venir depuis longtemps, quand la vérité m'a sauté aux yeux, j'ai continué à refuser d'y croire. Axl était un élément d'une équipe- au moins dans nos esprits même lorsqu'il n'était pas là en personne. Au plus profond de nous, et même lorsqu'il était étrange, le reste du groupe savait qu'il faisait parti du collectif. Maintenant, et soudainement, il n'en faisait plus parti. Nous aurions pu l'ignorer jusqu'à ce moment mais il a fait en sorte que se soit claire que dorénavant nous étions "son" groupe et qu'il avait l'intention de nous tordre et de nous torturer quand il le jugeait utile, en nous gardant à son entière disposition. C'était comme si il croyait que nous apprécierions l'idée.

A ce moment, nous trainions, et dans nos grands temps morts, nous déblatérions. Ca craignait. Après ça, je pouvais à peine me pointer parce que l'animosité était devenu écrasante. Nous passions peut-etre toutes les nuits à écrire ou jammer... La plupart des nuits, nous restions là , frustré à attendre de voir si Axl se montrerait - ce qu'il faisait, habituellement après que la plupart d'entre nous soit parti dormir- selon toute vraisemblance nous étions en train d'écrire la musique pour le nouvel album de GN'R. Par dessus tout ça, un nouveau problème de contrat a perturbé un peu plus le fonctionnement dans une situation déjà fragile.

A suivre
c'est pas faux

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