Pour les fans de la musique classique...

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cdmat76
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Marsh a écrit :

+1 pour Beethoven, qui a connu deux periodes majeures: le classicisme et le romantisme! Je trouve sa musique très puissante émotionnellement parlant.
Paradoxalement, la "lettre à élise" est le morceau que je deteste le plus!

Peut être que lui aussi, vu qu'il n'a jamais jugé bon de le publier...
super_mario
j'écoute bcp de musique classique mon compositeur prefere c'est beethoven comme beaucoup;j'ai une preference pour la 6eme symphonie "pastorale"
j'aime beaucoup aussi bach, prokofiev, schubert, et tchaikovski
outmachin
Je m'y connais pas des masses en classique, pourtant chuis à l'aca, mais j'adore Chopin. Bach aussi est sympa mais j'arrête pas de le jouer au piano... Mozart aussi, Debussy... Mais la musique classique en général, j'aime beaucoup.
TomTomAtomic
Plus que mozart ou beethoven, que j'aime, pour moi, mon grand genie de la musique classique reste claude debussy (cocorico), suivi de prés par satie, je trouve qu'ils ont apporté l'évolution qu'il fallais au moment ou il fallait... ils sont pour moi les grand innovateur de la musique classique.
Et la principale evolution qu'il as apporté a la musique classique ce resume a ce magnifique dialogue entre lui et son prof de composition au conservatoire national de paris :
« Je ne dis pas que ce que vous faites n'est pas joli, seulement que c'est théoriquement absurde ». Ce à quoi Debussy lui aurait répondu : « Il n'existe pas de théorie. Vous n'avez qu'à écouter. Le plaisir est la loi ».
jules_albert
"great pianists of the 20th century" est une grandiose anthologie du label polygram (philips) réunissant sur 200 disques les plus grands pianistes (horowitz, rubinstein, richter, cortot, gould, michelangeli, kapell, kempf, gilels, rachmaninov, arrau, etc.)... l'objet, qui n'est plus disponible depuis longtemps, atteint parfois en occasion les 6000 dollars sur amazon, le prix d'une petite voiture..
on peut heureusement obtenir l'intégralité de ces précieux enregistrements pour beaucoup moins : http://boxset.ru/great-pianist(...)-set/

liste des pianistes : http://en.wikipedia.org/wiki/G(...)ntury

Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Le Heyd
J'avais jamais vu ce topic, en même temps il est vieux!

Bon tout le monde s'en fout dans l'autre topic donc je copie-colle mon post :


Pour ma part je trouve Debussy fabuleux :

Petite pièce plutôt courte, très belle, presque jazzy c'est fou :



La trilogie "Estampes" est très belle notamment la première partie "Pagodes":



La seconde partie devrait te plaire Julio Alberto, "La soirée dans Grenade", aux sonorités flamenco ou espagnoles de manière générale. Assez fort d'ailleurs car il n'a jamais foutu les pieds en Espagne. Idem pour "Pagodes", ça lui est venu après une expo universelle où il avait entendu jouer un orchestre d'Asie du Sud-Est (je me souviens plus exactement où, peut-être Indonésie).


La fin du 19ème et le début du 20ème était riche musicalement en France, avec aussi l'excellent Ravel (on oubliera par contre le Boléro que lui même n'aimait pas).



Je conseille aussi "Jeux d'eau", "une barque sur l'océan", "Pavane pour une enfant défunte"...


En Europe de l'est, avec Chopin, Liszt n'était évidemment pas non plus mauvais :

jules_albert
debussy.. ravel.. des génies
comme tu dis, c'était une époque très riche musicalement en france. il y avait aussi d'autres musiciens d'exception mais qui sont restés dans l'ombre comme gabriel dupont, et quelques autres.
impossible de ne pas ressentir vivement la petitesse de notre époque à l'écoute de la musique d'antan..
bref, la musique c'était mieux avant, comme le tennis
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F-Key
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    F-Key
    le 05 Fév 2012, 22:07
je connais un bon interprète des oeuvres de Chopin
à savoir Samson François.
Et c'est donc l'intégrale au piano, avec les ballades, les superbes préludes, les études (infernales), les valses...
Bref ça reste pour moi LE compositeur

je n'ai pas la même sensibilité pour les autres du moins ils ne me touchent pas autant que lui n'a su le faire.
j'ai eu des frissons certes à l'écoute des 9 symphonies de Beethoven ou les sonates pour piano et violon mais rien de vraiment monstrueux.

quant à Mozart... eh bien ouais... les requiems oui c'est grandiose, les petites musiques de nuit aussi, mais.... je m'en suis un peu lassé.
Et d'ailleurs je cède un bon coffret de 40CD de Sir Amadeus pour qui voudrait parfaire sa culture "Mozartienne"
Le Heyd
jules_albert a écrit :

bref, la musique c'était mieux avant, comme le tennis


Voilà


Sinon Mozart j'aime beaucoup aussi, mais j'habite dans sa ville natale, on voit sa gueule partout, ils en profitent bien pour le tourisme... A force c'est chiant
Non mais vraiment c'est un de mes compositeurs préférés. Faudrait que j'aille voir des concerts, y en a presque tous les soirs. J'ai vu que le requiem en live, frissons garantis en tout cas!
F-Key
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  • #39
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    F-Key
    le 05 Fév 2012, 22:23
oui il est grandiose en effet mais j'ai beau admirer son travail et reconnaitre que c'est un des plus grands génies de la musique de tous les temps (à voir ce qu'il faisait déjà tout gosse il nous aurait tous mis la branlée !) CEPENDANT je n'arriverais pas à ingurgiter l'intégrale de ces oeuvres. et pourtant y en a eu des coffrets d' "intégrale" tout ça... donc hormis les pièces les plus célèbres et se réecouter pour la énieme fois der vogelfanger bin ich ya ou die holle rache encore et encore on finit toujours par écouter les mêmes en fin de compte... ça vous fait pareil ?
donc sur mon box de cd ouais c'est vrai je sors le plus souvent les requiems j'avoue... sinon le reste je le fous pour m'endormir...
Le Heyd
Pas faux, en même temps avant de tout écouter sérieusement, il faut y consacrer sa vie. Il a claqué jeune mais il a eu le temps de pondre une montagne de musique, c'est fou. En tout cas c'est pareil, j'ai du mal à écouter de nouvelles choses de Mozart, il y en a trop, je ne sais pas où commencer. Mais c'est valable pour beaucoup de compositeurs classiques pour moi.
F-Key
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    F-Key
    le 06 Fév 2012, 11:28
Toute autre chose je conseille l'achat des 9 symphonies de LVB, sous Karajan, bon concert filmé !
jules_albert
F-Key a écrit :
et pourtant y en a eu des coffrets d' "intégrale" tout ça...

il y a eu au moins deux intégrales de mozart (environ 170 cd), celle de philips et celle du label brilliant. la première est chère et, paraît-il, offre des interprétations un peu vieillotes. la deuxième est presque trop bon marché, mais elle est, paraît-il, assez honorable sur le plan artistique.

j'attends avec impatience de pouvoir me plonger dans cette intégrale afin d'y découvrir des perles rares du répertoire de mozart
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jules_albert
pour ceux qui ne savent pas pour où commencer mais qui souhaiteraient se constituer rapidement une belle collection de disques classiques, deutsche grammophon a sorti deux coffrets pour fêter les 111 ans du label. 111 albums parmi les meilleurs de l'immense fonds du label allemand :


decca a suivi une démarche similaire en publiant "the decca sound" (50 albums) :
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jules_albert


voici un petit texte proposant une introduction à l'oeuvre révolutionnaire de richard wagner à travers le livre remarquable d'intelligence de francis pagnon, "en évoquant wagner : la musique comme mensonge et comme vérité", livre qui montre le mouvement vivant de l'histoire à l'oeuvre dans la musique, et plus spécifiquement dans celle de wagner. car la vraie musique n'est pas une sphère qui pourrait planer, libre et autonome, au-dessus de l'histoire sociale. sa grandeur et sa beauté résident justement dans sa nature sociale :

La consommation de culture engendre l'ignorance autant qu'elle la présuppose. La manipulation spectaculaire de la culture ancienne la dépouille de la nature conflictuelle qui a toujours sous-tendu toute culture authentique. Les consommateurs n'entendent plus les audaces compositionnelles : la musique ne risque pas de leur parler de leur propre condition.

Dès le XVIIIe siècle, la septième diminuée fut un des éléments décisifs de l'élargissement de l'espace tonal en même temps que de son effondrement. Pourtant, elle finira par sonner comme un vulgaire effet de style, convention pétrifiée. Une dissonance employée mécaniquement perd sa qualité de dissonance.

Le point d'articulation et le paroxysme de la première partie du choeur de la Cantate BWV 12, Weinen, Klagen survient aux deux tiers de la passacaille, sur les mots "Angst und Not" (peur et détresse), où les sopranos, puis les altos, entrent sur l'intervalle de tierce diminuée, si expressif. Le déroulement musical progresse dans l'incertitude tonale et irradie les tensions de l'énergie harmonique produite par les voix chorales et instrumentales, avec leurs rencontres dissonantes. L'audace que Bach s'est accordée ici, afin de concrétiser l'angoisse de la créature humaine, n'atteindra généralement pas la sensibilité de l'auditeur moderne qui n'y verra que de la "belle" musique sans problèmes, et son plaisir n'en sera pas dérangé. L'incompréhensible réputation de grâce légère qu'a reçue la musique de Mozart ne s'explique que par l'incapacité d'entendre ce qui constitue son âme : les tensions conflictuelles. On s'ennuie en écoutant les quintettes de Mozart, d'une si prodigieuse densité musicale. Certains n'osent l'avouer, d'autres s'en vantent, car sont très à la mode la vulgarité effrontée et le persiflage grossier, masques que se donnent la pauvreté et la bêtise. Au mieux sembleront-ils bien jolis ces quintettes, avec leur agréable gazouillis.

Le consommateur, dans sa surdité, ne se choquera pas des âpres frottements harmoniques de Moussorgsky et il écoutera sans frémir l'opus III ou la "Grande Fugue" de Beethoven en ne se doutant de rien. Dans une telle surdité généralisée, le temps est proche où Schönberg aura rejoint la marchandise standardisée.

Cette dégradation de l'oreille, qui ne perçoit plus les dissonances ni les tensions, qu'elles soient rythmiques, mélodiques ou harmoniques, a pour cause essentielle le mode d'existence imposé par le système spectaculaire-marchand. Les esclaves modernes sont tellement corrompus et abrutis qu'ils ne reconnaissent pas ce qui leur dévoile leur condition. Le reconnaîtraient-ils qu'ils ne le supporteraient pas.

C'est le privilège de notre époque crépusculaire, où l'on voit enfin cette société s'effondrer, d'avoir divulgué l'énigme de l'art ancien. Au moment où le monde bourgeois s'écroule, l'art révèle son contenu critique, qui avait toujours été en soi sa vérité, rendue claire aujourd'hui par le mouvement de l'histoire. La musique de Wagner peut enfin montrer ce qu'elle voulait, ce à quoi elle s'est dédiée. Le caractère révolutionnaire de la musique wagnérienne est inaccessible à qui en reste au livret et plus encore aux prisonniers de la méthode biographique. C'est par la musique que Wagner a exprimé le courant révolutionnaire, et cela échappe parce que l'on ne sait pas l'écouter dans toute la richesse de ses racines et de ses prolongements. La haine de Wagner vis-à-vis de la société bourgeoise et de sa culture est passée dans la composition. C'est une musique de la destruction : elle révèle le chaos sur lequel s'est érigée la barbarie civilisée et appelle à l'anéantissement d'un monde abhorré. Wagner, comme Baudelaire, s'acharne contre la culture et son répugnant corollaire : le bon goût. Face à la décadence de la société marchande, la musique voudrait retrouver l'ivresse de l'insurgé. Dans l'acte II de Tristan, ou l'acte III de Siegfried, elle prend des allures de fin du monde. La beauté du lyrisme amoureux propre à Wagner s'y allie nettement à la violence antisociale : personne n'a su aimer s'il n'a pas senti monter de son amour même la haine contre un monde qui asservit l'amour. Les amoureux wagnériens, voluptueusement matérialisés dans la musique, sont au-delà du mythe, car ils connaissent l'amour, cette réalité où le vivant rencontre le vivant, dont la nostalgie hanta Wagner toute sa vie. Sa conception de l'amour est débarrassée totalement de la pudibonderie, fait rare au XIXe siècle ; et en Brünnhilde et Isolde, il nous a laissé parmi les plus belles visions de la femme de tout le XIXe siècle et XXe siècle réunis, ayant compris que l'amour authentique n'est possible qu'entre des êtres libres. Comme Fourier, Marx, Rimbaud, il avait pressenti que le rapport entre la femme et l'homme indique immédiatement le degré de civilisation d'une société.

Avec Wagner, la beauté n'arbore plus le tendre sourire triste et nostalgique de celle qui se sait vaincue d'avance : extatique dans ses promesses, presque anéantie par ses visions, elle est sombre dans sa violence, abrupte et dure. La beauté n'est plus ce qui transfigure le monde tout en étant bafouée par lui : elle passe à l'attaque. Elle devient pour-soi ce qu'elle avait toujours été en-soi : l'ennemie de la barbarie. Le foyer dont elle brûle, le jeune wagner l'exprima dans une lettre à Uhlig, lorsqu'il souhaite que le prolétariat révolutionnaire détruise par le feu Paris et les grandes villes européennes. A la fin du Crépuscule des Dieux, la musique s'éclaire et se livre à la joie de l'anéantissement du monde de la valeur et du pouvoir.

L'oeuvre wagnérien recèle la volonté d'abolir l'oeuvre d'art dans l'effectivité réalisée de la vie concrète. La réalité compositionnelle de la musique est restée fidèle à cette exigence, et c'est pourquoi elle tend à outrepasser ses propres limites, à vouloir être plus que de la musique. Wagner a écrit dans L'Art et la Révolution, avec le même esprit que Lautréamont : "Nous serons tous un jour des artistes."
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