Les Grands Malades du Rock'n'Roll

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lartistafred
Slyonline2 a écrit :
Dee Dee Ramone (Douglas Glenn Colvin)
1951 - 2002



Plus un loser junkie magnifique qu'un grand malade, un peu au même titre que Johnny Thunders...

« Un jour, je suis tombé en manque chez ma mère, elle m’a retrouvé tremblant et geignant.
Ça l’a mise dans une colère noire, elle a cassé mes disques et lancé ma guitare par la fenêtre.
Comme mon père n'était plus là, elle ne me faisait plus peur et j'ai hurlé : "fous le camp d'ici, sale pute, dégage !"
Après ça, j'ai du quitter la maison, j'avais 15 ans.
J'étais dans une merde totale"

Né aux États-Unis, à Fort Lee (Virginie), aîné d'une famille de deux enfants, il passe une enfance itinérante en Allemagne, suivant son père militaire alcoolique et violent de base en base américaine au gré de ses affectations.
Sa mère est alcoolique et a 20 ans de moins que son père.

Il grandit d'abord à Munich puis à Pirmasens où il découvre le rock en lisant des magazines.
Ses parents partent ensuite vivre à Berlin. Il collectionne alors les insignes nazis.

One, Two, Three, Four....

De retour à New York au début des années 1970 avec sa mère et sa sœur Beverly, il se lie d'amitié avec Jeff Hyman (Joey) et John Cummings (Johnny).
Ils trainent ensemble, se décident à former un groupe en 1974 : les Ramones, malgré leur total manque de connaissances en technique musicale, et prenant chacun le pseudonyme de Ramone.

Il a été l'auteur de la plupart des chansons du groupe, puisant son inspiration dans ses expériences passées.

Très vite Dee Dee devient junkie, tendance alcoolique.
Il arrive néanmoins à créer son groupe et compose de superbes titres.
A cette époque (début des 70 donc), New-York se défonce sur Iggy et les Stooges, les New-York Dolls et autres précurseurs du mouvement punk.
Dee Dee devient vite un compagnon d’infortune de Johnny Thunders et autres toxicomanes de la ville

ils sont très tôt une référence à New-York et surtout au légendaire club le CBGB.
En 1977 les Ramones vont jouer en Angleterre.
Le mouvement punk y explose avec en tête d’affiche les Clash et les Sex Pistols.

Dee Dee va d’ailleurs rencontrer Sid Vicious (qui lui doit tout au passage....) à cette occasion.

« Avec Sid on est parti aux toilettes. Il y avait du vomi partout. Sur le sol, dans le lavabo, dans la cuvette.
Sid et moi on s’est immédiatement mis à vomir.
Sid a alors sorti une seringue horrible, avec une croûte de vieux sang coagulé autour de l’aiguille. Je lui ai donné du speed pour préparer un shoot. Ensuite il a plongé l’aiguille dans la cuvette des toilettes pour dissoudre le speed en remplissant la shooteuse d’eau. Il y avait du vomi, de la pisse et de la morve dans cette eau.
Sid n’avait pas l’air de trouver ça extraordinaire.
Son unique souci semblait être de s’envoyer une giclette et il était prêt à s’accommoder de n’importe quel inconfort pourvu qu’il ait son fixe. Maintenant, j’ai tout vu, je me suis dit ».

Dee Dee Ramone a toujours été la force brute des Ramones.
Ses chansons ont souvent reflété la violence de sa vie, toujours avec beaucoup d'humour et d'ironie.

Il quitte le groupe en 1989 épuisé physiquement et moralement par des années d'excès (drogue, alcool).
Il réalise quelques albums solo dont un album ayant un style hip-hop sous le pseudonyme de Dee Dee King qui est très mal reçu autant par les fans que par les critiques.

Curieusement, sa mort par overdose le 5 juin 2002 a surpris nombre de ses connaissances qui le pensaient définitivement éloigné de la drogue.

Il restera comme un des membres fondateurs du mouvement punk au même titre que ses amis Jerry Nolan ou Johnny Thunders.

Dee Dee Ramone a spécifiquement écrit qu’il ne voulait pas « être enterré dans un cimetière pour animaux », mais cela n’a pas empêché deux artistes de Los Angeles, Coyote Shivers et Pleasant Gehman, de transformer sa tombe en buffet journalier pour canards et de documenter le tout sur le compte Instagram Ramones Ducks.

https://www.rollingstone.fr/de(...)mone/

Sur sa tombe est inscrit OK.... I gotta go now




J'ai lu l'autobiographie de Dee Dee deux fois ( 'mort aux Ramones ') et c'est le mode d'emploi de tout ce qu'il ne faut pas faire, comment vivre une vie tourmentée et gâcher son talent.
Cela dit, quand je regarde des vidéos live des Ramones avec lui, je note cette décontraction et cette implication dans sa musique.
Pour une fois qu'on a un artiste qui n'est pas un 'fils de' , je trouve qu'il a bien marqué son emprunte dans l'histoire d'une musique populaire..la preuve est qu'on parle encore de lui plus de 20 ans après sa disparition
Je me souviens avec grande émotion de cet article de Virginie DESPENTE consacré aux Ramones dans un Rock et Folk ( je crois) de 2002
vous recherchez un idéal, dans le sens que vous moulez votre corps, c'est ça vous développez votre corps. Vous en changez le contour et vos formes et vos muscles, pour qu'ils prennent l'apparence que vous désirez. C'est d'abord une perception abstraite du corps que vous souhaitez obtenir, vous essayez ensuite d'épouser vraiment ces formes.

Tom PLATZ
Un petit schéma pour résumer :
esprit --> troisième oeil : voit le corps idéal --> corps --> prière du corps --> esprit
Et on recommence autant de fois qu'on veut. ;-)
Slyonline2
Bravo d'avoir lu l'autobiographie de Dee Dee Ramone Mort aux Ramones, ça fait un bail que je mets le bouquin sur ma wish list

https://www.babelio.com/livres(...)93073

L'anecdote avec Sid Vicious est un extrait du bouquin.

Quand tu dis "pour une fois qu'on a un artiste qui n'est pas un 'fils de' ", pas trop d'accord, il y en a pas vraiment sur ce topic des grands malades du R'n'R (encore qu'il faudrait que je fasse un topo sur Ari Boulogne peut être ?, mais il n'était pas un musicien , Nico plutôt ?).

Là, on est plus dans le pathos, la misère sociale, l'excès ou la névrose, voire la psychose mais c'est ça qui fait que le rock'n'roll est excitant.

Sinon, Dee Dee Ramone a largement laissé son empreinte sur le rock c'est clair, pour moi c'est ni plus ni moins que l'un des fondateurs du punk.

et Joey était bien allumé aussi (passages en hôpital psychiatrique, souffrant du syndrome de Marfan et de TOC), pareil pour Johnny (ultra conservateur dictatorial fasciné par la discipline militaire, antisémite à l'occasion...)

Quel groupe de freaks
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ramones

Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
David Peel
(01/08/1943 - mort le 06/04/2017)


Plus un proto punk subversif qu'un grand malade

David Michael Rosario, dit David Peel, est un musicien américain ayant autrefois composé dans les années 1960 en compagnie de Harold Black, Billy Joe White et Larry Adam sous le nom de David Peel et The Lower East Side Band.

Son public, en majorité hippie, devient fan de son « rock des quartiers » acoustique et ses paroles sur la marijuana et les « flics ripoux ».

En 1968, Peel signe avec Elektra Records.
Son album Have a Marijuana atteint la 186e place dans les classements musicaux Billboard.
Peel est par la suite découvert par John Lennon en 1971.

En 1995, Peel contribue à la popularité du single I Wanna Be a Hippy composé par le groupe early hardcore hollandais Technohead.







Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Mon pote allemand me jouait souvent "I lIke Marijuana" quand on avait la vingtaine...

Je ne savais pas que c'était une protest song de David Peel à l'époque....
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Slyonline2
Nico
(née le 16-10-1938 à Cologne et morte le 18-07-1988 à Ibiza)



Née Christa Päffgen, Nico fut mannequin, actrice, muse, superstar warholienne, chanteuse du Velvet Underground avant de construire son esthétique propre.

Ses créations comme ses collaborations appartiennent au panthéon de la culture : Herbert Tobias, Nikos Papatakis, Federico Fellini, Brian Jones, Lou Reed, Andy Warhol, Jim Morrison, Philippe Garrel, John Cale

Sa vie sentimentale est un puzzle tragique : un viol à l’âge de 15 ans, des amants célèbres, un fils non reconnu avec Alain Delon, des amours destructrices, mais également créatrices…

Des zones d’ombre et l'héroïne...



Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Slyonline2
Citation:
"Pour moi, c'était une très bonne mère. Elle m'a tout donné.
Même la drogue, je l'ai vécue à fond avec elle sans que ce soit un problème.
De mes 16 ans jusqu'à la fin, nous avons partagé la drogue, la même seringue.
C'était une manière d'être ensemble"

Ari Boulogne


Very sad indeed
Être plutôt que paraître, brouter plutôt que paître...
Lao
  • Lao
  • Vintage Top utilisateur
  • #254
  • Publié par
    Lao
    le 30 Janv 2024, 11:39
J'ai vu (façon de parler, il y avait beaucoup de fumée) un concert de Nico à Paris. Au moment où elle allait commencer les lumières se sont éteintes et l'allumage des chillums a éclairé la salle.
Elle était seule avec un harmonium façon Terry Riley.
SupaDog
Lao a écrit :
J'ai vu (façon de parler, il y avait beaucoup de fumée) un concert de Nico à Paris. Au moment où elle allait commencer les lumières se sont éteintes et l'allumage des chillums a éclairé la salle.
Elle était seule avec un harmonium façon Terry Riley.


Marrant parce que bon la musique de Nico c'est loin d’être de la zique de fumeurs de shit.....

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