Doc Loco a écrit :
jules_albert a écrit :
tiens, les beatles apparaissent dans le film "la société du spectacle" en compagnie d'autres rockers traités de "révoltés purement spectaculaires", c'est-à-dire bidon
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Typique d'une certaine pensée "philosophique" française (et pas seulement d'ailleurs) de l'époque (oui, je sais qu'il s'agit du grand oeuvre du maître à penser de certains ici, Guy Debord): on ne voit que "le spectacle", on passe totalement à côté de
la création artistique qui est pourtant l'essentiel (mais à l'époque, même - ou surtout - dans les élites intellectuelles, tout ça n'est que "du yéyé" hein - tous ceux qui ont vécu les sixties savent de quoi je parle, ce mépris imbécile cachant en fait une totale incompréhension de ce qui se passait sous leurs yeux). On se targue d'aller au fond des choses mais en vérité on reste dans l'apparence, le superficiel, on juge les comportements "des masses" avec un dédain à peine dissimulé, du haut d'une suffisance surranée. On voit d'ailleurs où certains ont emprunté leur style
.
c'est bien possible, mais remarque que debord ne fait qu'effleurer le thème de la culture pop dans son film, c'est une remarque en passant qu'il fait, son propos étant bien plus général. difficile toutefois de lui donner tort... tu parles de "création artistique", elle me paraît bien pauvre dans le domaine du rock.
je discutais récemment avec un pote fan des beatles et il m'expliquait que c'est leur manager brian epstein qui avait décidé un jour de rendre vendable ce quartette de jeunes rockers en adoucissant leur répertoire et en les affublant tous les quatre du même uniforme, de la même coupe de cheveux et des mêmes bottines, mais que ce processus industriel bien rôdé qui consiste à fournir des tubes pendant une ou deux saisons par de charmants jeunes gens suivie de leur éviction et de leur remplacement par d'autres, habillés et coiffés différemment ne tourna pas comme prévu. les beatles se seraient mis dès 1962-63 à composer et interpréter leur propres chansons en refusant de suivre les directives musicales qu'on voulait leur imposer, revendiquant ainsi un statut d'"artistes" qui ne leur était en principe pas accessible.
en 1966, ils cessent les tournées promotionnelles ce que certains considèrent comme un suicide commercial mais c'est discutable car avec l'apparition de media spécialisé dans le rock, les beatles pouvaient certainement continuer à promouvoir leurs disques sans besoin de tournées.
en 1970, ils se séparent constatant qu'ils ne s'entendent plus alors que la logique commerciale aurait voulu qu'ils continuent à exploiter leur notoriété en tant que groupe comme les rolling stones, ces pseudo-rebelles musicalement stériles depuis plus de 30 ans et dont les sempiternelles tournées sont sponsorisées par microsoft ou mercedes.
donc l'exemple des beatles, parmi d'autres, montrerait le rôle que joue la créativité individuelle au sein du processus de production industriel. mais les beatles n'ont pu faire ce qu'ils ont voulu que parce que leurs disques se vendaient très bien. et si ces disques se vendaient si bien, c'est certainement parce qu'il s'agissait d'une musique formatée, facile d'accès, ne dérangeant personne. donc on est en droit de se poser des questions sur la qualité de cette "créativité artistique" qui plaisait à tant de monde et rapportait (et rapporte encore) de si juteux bénéfices...
pour ma part je ne vois dans les beatles que formatage au niveau de la musique, récupération des nouvelles tendances apparues à leur époque (pas des précurseurs donc, mais d'habiles recycleurs qui prenaient garde d'ôter tout ce qu'il y avait de réellement subversif dans ces nouvelles tendances) et provocations faciles au niveau de l'attitude ("nous sommes plus célèbres que jésus-christ" et autres vantardises bien balourdes reprises aujourd'hui par des gens comme oasis).
Citation:
Et puis ça manque cruellement d'action ce film non? J'parie que même en 3D ce sera pas le blockbuster de l'année
.
attention de ne pas tomber dans le même piège que tu dénonces, c'est-à-dire de juger les oeuvres avec suffisance et de manière superficielle...
par ailleurs, le but de debord n'a jamais été de produire des blockbusters ni des films en 3d, tu le sais certainement