Johnny Hallyday

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PP
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    PP
    le 10 Déc 2017, 12:14
Ah oui... On en revient aux working class heroes... ces gens qui ont la capacité de toucher (par ce qui est malgré tout un art, une pratique artistique) une grande partie de la population qui, peut-être, n’a que peu d’autres entrées sur ces territoires... D’ailleurs on peut noter comment leur public les désigne tous les deux, le boss, le taulier...
mkits33
Le baby boom n'était peut-être pas non plus totalement étranger à l'émergence de ces phénomènes.
JC

"La guerre, un massacre de gens qui ne se connaissent pas, au profit de gens qui se connaissent mais ne se massacrent pas."
Paul Valéry
Zorzi
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    Zorzi
    le 10 Déc 2017, 13:31
De voir tous ces gens hier à Paris, pour lui rendre hommage en chantant et pleurant à la fois, était bouleversant même pour le réfractaire que je suis. Qu'autant d'êtres humains soient encore émus par la musique, c'est quand même quelque chose.
Kent Frusciante
Très émouvant et je ne me savais pas si fan de lui que depuis que j'ai appris sa mort... Je me réveille avec ses chansons en tête... La cérémonie fut fabuleuse, à la hauteur de ce phénomène qui comme a dit un inconnu : un artiste qui peut rassembler et toucher autant des'ploucs, que des riches, des ouvriers que des intellectuels...

Bref tchao l'artiste!
jules_albert
Mais les journées de l’Amour et les journées de la Haine mobilisent les mêmes foules d’individus malléables, disponibles à toutes les émotions simplifiées, massifiées, prometteuses d’intégration positive à la collectivité. Le militantisme de l’endurcissement et celui de la tolérance sont simplement deux modes de l’adaptation par le sacrifice du moi : non seulement ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais ils vont de pair, et on les trouve très souvent chez les mêmes individus, se succédant d’un instant à l’autre. C’est que la brutalité n’est pas plus la fermeté que la sensiblerie n’est l’humanité.


De même les foules rassemblées par les promoteurs de telle ou telle bonne cause platonique s’occupent surtout à s’admirer elles-mêmes d’être là réunies dans l’euphorie d’une généreuse unanimité dont elles sont bien tranquilles qu’elle est sans conséquence, qu’elle ne les engage à rien. Et à cet égard bien peu de chose différencie les bons sentiments de la propagande humanitaire, démocratiste, antiraciste, des appels au meurtre des vedettes de la violence simulée, comme bien peu de chose sépare, par la conscience, la foule des émeutiers d’un soir de celles qui s’assemblent pour d’autres « transes urbaines », où l’on s’enivre d’identification mimétique en vibrant sous les coups de la musique de masse.

https://inventin.lautre.net/li(...)e.pdf
Sans valeur marchande : https://debord-encore.blogspot(...).html

La peste citoyenne. La classe moyenne et ses angoisses : http://parolesdesjours.free.fr(...)e.pdf
Lao
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    Lao
    le 10 Déc 2017, 14:03
PP a écrit :
..........
Il n’y aura plus beaucoup de chansons, un peu l’an prochain à ce que j’ai compris, mais ce lien rare demeurera je crois encore un certain temps, jusqu’à ce que s’éteignent nos générations.
Y a-t-il d’autres artistes qui ont provoqué un truc partagé par un si grand nombre de personnes et qui ressemble un peu à ça ?
Dans mon cas personnel, il y a eu Piaf. Et si elle avait eu la santé et la longévité de Johnny ..... elle aurait vraiment franchi les générations (à mon avis).
Mireille Mathieu pourrait aussi supporter la comparaison - et pareillement aspirée par le fric et le pouvoir. Comme Johnny j'ai assisté sans accrocher.
[commentaire] j'ai vu que, en réaction à certains commentaires très négatifs, on parlait de haine contre Johnny Hallliday. Dans mon cas il n'y a aucune haine, juste une totale indifférence et quelques questionnements.[/commentaire]

Doc Loco a écrit :
PP a écrit :
Y a un truc avec Johnny, qui éclaire un peu le phénomène irrationnel auquel on a assisté hier, et aussi son incroyable carrière, je ne sais pas si ça existe avec d’autres artistes, à ce point en tout cas ça ne me fait penser à personne : son ancrage dans la vie intime des gens.


Ce que je vais dire va sans doute faire bondir, et donc que ce soit clair: la comparaison que je vais faire n'est en rien sur le plan musical ou talentueux (sur ces plans, on se doutera aisément de mon opinion). Mais depuis quelques jours, je me dis que, dans le rapport aux gens et la capacité de les toucher au plus profond, au plus viscéral, y'a quelque chose du phénomène Springsteen. D'une manière différente (le contexte est totalement différent aussi) mais le rapport au "français de la rue" (comme on parle de "l'américain de la rue" hein, pas de jugement) est assez comparable - on s'en étonne ou pas mais ce sont des artistes qui "parlent" aux gens. Ca se respecte.

Pas faux aussi!
Biosmog
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Lao a écrit :
Redstein a écrit :
D'ailleurs ce n'est pas d'Ormesson qui disait qu'un écrivain devrait éviter de mourir en même temps qu'une « vedette » ou autre ?

En l’occurrence, on pourrait dire ici que c'est la vedette qui a eu le bon goût d'éclipser l'écrivain (en plus on me dit dans l'oreillette que c'était un médiocre).


Johnny était à l'art musical, ce que d'Ormesson était à la littérature... avec quelques millions de fans en moins. Il y a aussi peu d'intérêt musicologique pour Johnny, qu'il n'y a d'intérêt littéraire pour d'Ormesson (il n'y a pas la moindre étude sur d'Ormesson, ce qui est plutôt fâcheux pour un auteur de la Pléiade). Tout deux ont été des produits médiatiques, la seule différence étant que l'un a finalement accompagné la vie quotidienne de million de gens, l'autre a accompagné la propagande pseudo-littéraires de l'industrie Bouvardienne pendant des décennies. Il y a une belle morale à ça, sur l'art populaire et la culture réactionnaire bourgeoise. Johnny a rendu un beau service aux lettres françaises en évitant que d'Ormesson reçoive l'hommage d'un écrivain de premier plan, ce qu'il n'est pas. C'était au mieux une plume de plateau TV.
Vous battez pas, je vous aime tous
Rastacouair
Zorzi a écrit :
De voir tous ces gens hier à Paris, pour lui rendre hommage en chantant et pleurant à la fois, était bouleversant même pour le réfractaire que je suis. Qu'autant d'êtres humains soient encore émus par la musique, c'est quand même quelque chose.

carrément
Vent & cuivre - Pro
hercule01
Biosmog a écrit :
Lao a écrit :
Redstein a écrit :
D'ailleurs ce n'est pas d'Ormesson qui disait qu'un écrivain devrait éviter de mourir en même temps qu'une « vedette » ou autre ?

En l’occurrence, on pourrait dire ici que c'est la vedette qui a eu le bon goût d'éclipser l'écrivain (en plus on me dit dans l'oreillette que c'était un médiocre).


Johnny était à l'art musical, ce que d'Ormesson était à la littérature... avec quelques millions de fans en moins. Il y a aussi peu d'intérêt musicologique pour Johnny, qu'il n'y a d'intérêt littéraire pour d'Ormesson (il n'y a pas la moindre étude sur d'Ormesson, ce qui est plutôt fâcheux pour un auteur de la Pléiade). Tout deux ont été des produits médiatiques, la seule différence étant que l'un a finalement accompagné la vie quotidienne de million de gens, l'autre a accompagné la propagande pseudo-littéraires de l'industrie Bouvardienne pendant des décennies. Il y a une belle morale à ça, sur l'art populaire et la culture réactionnaire bourgeoise. Johnny a rendu un beau service aux lettres françaises en évitant que d'Ormesson reçoive l'hommage d'un écrivain de premier plan, ce qu'il n'est pas. C'était au mieux une plume de plateau TV.


D'ormesson était un écrivain de premier plan d'aujourd'hui. Au royaume des aveugles...
Cela étant il avait un style classique assez agréable et amusant.

"«Myope comme une Taupe», «rusé comme un Renard», «serrés comme des Sardines»…
Les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les Fables de La Fontaine, ils sont partout.

La preuve: que vous soyez fier comme un Coq, fort comme un Boeuf, têtu comme un Âne, malin comme un Singe ou simplement un chaud Lapin, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenu Chèvre pour une Caille aux yeux de Biche.

Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un Paon et frais comme un Gardon et là, … pas un Chat! Vous faites le pied de Grue, vous demandant si cette Bécasse vous a réellement posé un Lapin.

Il y a Anguille sous roche et pourtant le Bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de Linotte avec qui vous êtes copain comme Cochon, vous l’a certifié: cette Poule a du Chien, une vraie Panthère! C’est sûr, vous serez un Crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un Chien.

Vous êtes prêt à gueuler comme un Putois quand finalement la fine Mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un Canard. Sauf que la fameuse Souris, malgré son cou de Cygne et sa crinière de Lion est en fait aussi plate qu’une Limande, myope comme une Taupe, elle souffle comme un Phoque et rit comme une Baleine. Une vraie peau de Vache, quoi! Et vous, vous êtes fait comme un Rat.

Vous roulez des yeux de Merlan frit, vous êtes rouge comme une Ecrevisse, mais vous restez muet comme une Carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du Coq à l’Âne et finissez par noyer le Poisson. Vous avez le Cafard, l’envie vous prend de pleurer comme un Veau (ou de verser des larmes de Crocodile, c’est selon). Vous finissez par prendre le Taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de Cheval qui vous permet de filer comme un Lièvre.

Ce n’est pas que vous êtes une Poule mouillée, vous ne voulez pas être le Dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un Agneau sous vos airs d’Ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un Pigeon car vous pourriez devenir le Loup dans la bergerie.

Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des Chiens de faïence. Après tout, revenons à nos Moutons: vous avez maintenant une faim de Loup, l’envie de dormir comme un Loir et surtout vous avez d’autres Chats à fouetter."
Clip de mon groupe Triptyque
https://youtu.be/ztcqWq84pXA

Twitter:@triptyque11
Lao
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    Lao
    le 10 Déc 2017, 15:07
D'Ormesson était un homme politique de droite ayant des positions diamétralement aux miennes.
Inconnu en tant qu'écrivain.
Pourquoi tant de haine ?
"Tant qu’on n’aura pas diffusé très largement à travers les hommes de cette planète la façon dont fonctionne leur cerveau, la façon dont ils l’utilisent et tant que l’on n’aura pas dit que jusqu’ici que cela a toujours été pour dominer l’autre, il y a peu de chance qu’il y ait quoi que ce soit qui change. " Henri Laborit.
bjeje
  • bjeje
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  • #775
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    bjeje
    le 10 Déc 2017, 15:42
jules_albert a écrit :
Mais les journées de l’Amour et les journées de la Haine mobilisent les mêmes foules d’individus malléables, disponibles à toutes les émotions simplifiées, massifiées, prometteuses d’intégration positive à la collectivité. Le militantisme de l’endurcissement et celui de la tolérance sont simplement deux modes de l’adaptation par le sacrifice du moi : non seulement ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais ils vont de pair, et on les trouve très souvent chez les mêmes individus, se succédant d’un instant à l’autre. C’est que la brutalité n’est pas plus la fermeté que la sensiblerie n’est l’humanité.


De même les foules rassemblées par les promoteurs de telle ou telle bonne cause platonique s’occupent surtout à s’admirer elles-mêmes d’être là réunies dans l’euphorie d’une généreuse unanimité dont elles sont bien tranquilles qu’elle est sans conséquence, qu’elle ne les engage à rien. Et à cet égard bien peu de chose différencie les bons sentiments de la propagande humanitaire, démocratiste, antiraciste, des appels au meurtre des vedettes de la violence simulée, comme bien peu de chose sépare, par la conscience, la foule des émeutiers d’un soir de celles qui s’assemblent pour d’autres « transes urbaines », où l’on s’enivre d’identification mimétique en vibrant sous les coups de la musique de masse.

https://inventin.lautre.net/li(...)e.pdf


Il n'y a pas un moment ou c'est chiant de s'écouter parler...ou de se regarder écrire ?
De retour !
Rastacouair
bjeje a écrit :
jules_albert a écrit :
Mais les journées de l’Amour et les journées de la Haine mobilisent les mêmes foules d’individus malléables, disponibles à toutes les émotions simplifiées, massifiées, prometteuses d’intégration positive à la collectivité. Le militantisme de l’endurcissement et celui de la tolérance sont simplement deux modes de l’adaptation par le sacrifice du moi : non seulement ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais ils vont de pair, et on les trouve très souvent chez les mêmes individus, se succédant d’un instant à l’autre. C’est que la brutalité n’est pas plus la fermeté que la sensiblerie n’est l’humanité.


De même les foules rassemblées par les promoteurs de telle ou telle bonne cause platonique s’occupent surtout à s’admirer elles-mêmes d’être là réunies dans l’euphorie d’une généreuse unanimité dont elles sont bien tranquilles qu’elle est sans conséquence, qu’elle ne les engage à rien. Et à cet égard bien peu de chose différencie les bons sentiments de la propagande humanitaire, démocratiste, antiraciste, des appels au meurtre des vedettes de la violence simulée, comme bien peu de chose sépare, par la conscience, la foule des émeutiers d’un soir de celles qui s’assemblent pour d’autres « transes urbaines », où l’on s’enivre d’identification mimétique en vibrant sous les coups de la musique de masse.

https://inventin.lautre.net/li(...)e.pdf


Il n'y a pas un moment ou c'est chiant de s'écouter parler...ou de se regarder écrire ?


Tu m'étonnes
Vent & cuivre - Pro
Agent_Gibs
jules_albert a écrit :
Mais les journées de l’Amour et les journées de la Haine mobilisent les mêmes foules d’individus malléables, disponibles à toutes les émotions simplifiées, massifiées, prometteuses d’intégration positive à la collectivité. Le militantisme de l’endurcissement et celui de la tolérance sont simplement deux modes de l’adaptation par le sacrifice du moi : non seulement ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais ils vont de pair, et on les trouve très souvent chez les mêmes individus, se succédant d’un instant à l’autre. C’est que la brutalité n’est pas plus la fermeté que la sensiblerie n’est l’humanité.


De même les foules rassemblées par les promoteurs de telle ou telle bonne cause platonique s’occupent surtout à s’admirer elles-mêmes d’être là réunies dans l’euphorie d’une généreuse unanimité dont elles sont bien tranquilles qu’elle est sans conséquence, qu’elle ne les engage à rien. Et à cet égard bien peu de chose différencie les bons sentiments de la propagande humanitaire, démocratiste, antiraciste, des appels au meurtre des vedettes de la violence simulée, comme bien peu de chose sépare, par la conscience, la foule des émeutiers d’un soir de celles qui s’assemblent pour d’autres « transes urbaines », où l’on s’enivre d’identification mimétique en vibrant sous les coups de la musique de masse.

https://inventin.lautre.net/li(...)e.pdf

On fait un diner avec des amis mercredi soir, es-tu disponible ?
Bonjour,j'ai vu un concert de Johnny en 1963
à l'Ancienne Belgique,c'était un soleil dans la nuit.Inoubliable.
Izzy Stradlin
jules_albert a écrit :
Mais les journées de l’Amour et les journées de la Haine mobilisent les mêmes foules d’individus malléables, disponibles à toutes les émotions simplifiées, massifiées, prometteuses d’intégration positive à la collectivité. Le militantisme de l’endurcissement et celui de la tolérance sont simplement deux modes de l’adaptation par le sacrifice du moi : non seulement ils ne sont pas exclusifs l’un de l’autre, mais ils vont de pair, et on les trouve très souvent chez les mêmes individus, se succédant d’un instant à l’autre. C’est que la brutalité n’est pas plus la fermeté que la sensiblerie n’est l’humanité.


De même les foules rassemblées par les promoteurs de telle ou telle bonne cause platonique s’occupent surtout à s’admirer elles-mêmes d’être là réunies dans l’euphorie d’une généreuse unanimité dont elles sont bien tranquilles qu’elle est sans conséquence, qu’elle ne les engage à rien. Et à cet égard bien peu de chose différencie les bons sentiments de la propagande humanitaire, démocratiste, antiraciste, des appels au meurtre des vedettes de la violence simulée, comme bien peu de chose sépare, par la conscience, la foule des émeutiers d’un soir de celles qui s’assemblent pour d’autres « transes urbaines », où l’on s’enivre d’identification mimétique en vibrant sous les coups de la musique de masse.

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Ouah la vache ! Ça doit être de la bonne !
T'es bien perché l'ami

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