Biosmog a écrit :
Lao a écrit :
Redstein a écrit :
D'ailleurs ce n'est pas d'Ormesson qui disait qu'un écrivain devrait éviter de mourir en même temps qu'une « vedette » ou autre ?
En l’occurrence, on pourrait dire ici que c'est la vedette qui a eu le bon goût d'éclipser l'écrivain (en plus on me dit dans l'oreillette que c'était un médiocre).
Johnny était à l'art musical, ce que d'Ormesson était à la littérature... avec quelques millions de fans en moins. Il y a aussi peu d'intérêt musicologique pour Johnny, qu'il n'y a d'intérêt littéraire pour d'Ormesson (il n'y a pas la moindre étude sur d'Ormesson, ce qui est plutôt fâcheux pour un auteur de la Pléiade). Tout deux ont été des produits médiatiques, la seule différence étant que l'un a finalement accompagné la vie quotidienne de million de gens, l'autre a accompagné la propagande pseudo-littéraires de l'industrie Bouvardienne pendant des décennies. Il y a une belle morale à ça, sur l'art populaire et la culture réactionnaire bourgeoise. Johnny a rendu un beau service aux lettres françaises en évitant que d'Ormesson reçoive l'hommage d'un écrivain de premier plan, ce qu'il n'est pas. C'était au mieux une plume de plateau TV.
D'ormesson était un écrivain de premier plan d'aujourd'hui. Au royaume des aveugles...
Cela étant il avait un style classique assez agréable et amusant.
"«Myope comme une Taupe», «rusé comme un Renard», «serrés comme des Sardines»…
Les termes empruntés au monde animal ne se retrouvent pas seulement dans les Fables de La Fontaine, ils sont partout.
La preuve: que vous soyez fier comme un Coq, fort comme un Boeuf, têtu comme un Âne, malin comme un Singe ou simplement un chaud Lapin, vous êtes tous, un jour ou l’autre, devenu Chèvre pour une Caille aux yeux de Biche.
Vous arrivez à votre premier rendez-vous fier comme un Paon et frais comme un Gardon et là, … pas un Chat! Vous faites le pied de Grue, vous demandant si cette Bécasse vous a réellement posé un Lapin.
Il y a Anguille sous roche et pourtant le Bouc émissaire qui vous a obtenu ce rancard, la tête de Linotte avec qui vous êtes copain comme Cochon, vous l’a certifié: cette Poule a du Chien, une vraie Panthère! C’est sûr, vous serez un Crapaud mort d’amour. Mais tout de même, elle vous traite comme un Chien.
Vous êtes prêt à gueuler comme un Putois quand finalement la fine Mouche arrive. Bon, vous vous dites que dix minutes de retard, il n’y a pas de quoi casser trois pattes à un Canard. Sauf que la fameuse Souris, malgré son cou de Cygne et sa crinière de Lion est en fait aussi plate qu’une Limande, myope comme une Taupe, elle souffle comme un Phoque et rit comme une Baleine. Une vraie peau de Vache, quoi! Et vous, vous êtes fait comme un Rat.
Vous roulez des yeux de Merlan frit, vous êtes rouge comme une Ecrevisse, mais vous restez muet comme une Carpe. Elle essaie bien de vous tirer les vers du nez, mais vous sautez du Coq à l’Âne et finissez par noyer le Poisson. Vous avez le Cafard, l’envie vous prend de pleurer comme un Veau (ou de verser des larmes de Crocodile, c’est selon). Vous finissez par prendre le Taureau par les cornes et vous inventer une fièvre de Cheval qui vous permet de filer comme un Lièvre.
Ce n’est pas que vous êtes une Poule mouillée, vous ne voulez pas être le Dindon de la farce. Vous avez beau être doux comme un Agneau sous vos airs d’Ours mal léché, il ne faut pas vous prendre pour un Pigeon car vous pourriez devenir le Loup dans la bergerie.
Et puis, ça aurait servi à quoi de se regarder comme des Chiens de faïence. Après tout, revenons à nos Moutons: vous avez maintenant une faim de Loup, l’envie de dormir comme un Loir et surtout vous avez d’autres Chats à fouetter."