David Watts a écrit :
(...)Je n'étais pas très fan car il a fait tellement de soupe.
Mais fin des 60's, début des 70's, sa grande période pour moi, il a fait de la bonne musique.
(...)
En 2015, dans son soixante–douzième tempo, il envoie avec ce qu’il faut de classe et de malice ce «De l’amour», écrit par Miossec, ce stendhalien inconnu, et orchestré par Yodelice pour l’album éponyme, le 50°...
Album qui contenait aussi cet autre titre avec cette très belle ouverture du même Yodelice à la guitare...
Autrement, de la soupe, il y en eut pas mal, en effet, inévitablement.
Pas fan ?
Pas indifférent, ou ironique, non plus.
Oui.
Mais j’avais du retard et des circonstances atténuantes à l’époque ; l’enfant que j’étais vivait bien bien loin de la France ; et là-bas le fils rêvé de mister Hallyday était rigoureusement inconnu.
Reste cette voix unique qui ne prendra toute singularité et puissance (quel coffre, un soufflet de forge ! quel don pour moduler les attaques, syncoper les syllabes dures, rétives du français, déplacer leurs accents !), que vers la fin des 60’s et ce quelles que soient les considérations, tour à tour distraites, paresseuses, jalouses ou colériques sur un Johnny qui resterait, le jour de sa mort, cantonné à l’état de produit de gondole sans tête, un effet de commerce, par lieux communs et brouillons de pensée, des opinions sans paradoxe ...
Et puis, reste enfin cette ombre toute maigre de onze ans, fugitive, derrière Simone Signoret, en 1954, dans
Les Diaboliques de H.G. Clouzot, juste au moment où celui que le gamin ne connaît pas encore sort, du côté de Memphis, son disque inaugural
«That’s alright Mama» et
«Blue Moon of Kentucky».
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.