Oui, @ Zo, sans revenir au reste de ton message et à sa pertinence, rien que le Brésil nous emmènerait très très loin, au centre du sujet et de ses confins ; car, les années 60 et 70, en ne se limitant qu’à elles, ont produit du côté du Minas Gerais, et aux alentours, tellement de pépites qui sont demeurées presque inconnues en Europe et, dans une moindre mesure, aux USA, que les bras et le courage nous manqueraient bien vite tant le chant, le chantier reste colossal.
Et pourtant...
Par ton souvenir fidèle, tu rappelais l’énorme Ivan Lins, et l’album que tu choisissais tapait effectivement dans le mille.
Et parmi les mille et les mille qui rôdent dans nos mémoires, je penserais aussitôt donner à entendre Elis Regina, Beto Guedes, Paulinho Da Viola... et j’en passe et en passe tant...
Que ça fait peine.
Je laisserai juste ici, ce matin, celui que j’écoute depuis si longtemps, cette pierre brute de Milton Nascimento et ses mélancolies redoutables, ses nostalgies, la voix peuplée de ses amours d’enfant qui le poursuivent toujours aujourd’hui, alors qu’il a 75 ans, notamment avec cette chanson récente et terrible qu’est Mais Bonito Não Há qui passerait sans doute pour une image d'Épinal à une oreille distraite ou pressée, elle qui tient toujours la main, par delà les années, à son Clube De Esquina de 1972...
Mais, comme d’habitude, je m’égare.
Ici, en 1967, un autre de ses fantômes et de ses vieilles voix de hantise, cette Maria, Minha Fé dont je ne dirai rien de plus...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.