Cela conduit à des lésions et n'apporte strictement aucune avancée pratique.
. Toutes sortes d'accessoires ont été inventés (certains, par exemple, ont permis aux guitaristes de muscler leurs doigts sur le parcours menant à la corde... choses absurde puisque il n'y a que de l'air à écraser en chemin...) avec, à la clef : lésions, tendinites et, surtout, pertes de repères puisque c'est dans l'environnement dans lequel tu joue que les habitudes et les positions réflexes doivent se forger.
Ce dont tu "souffres", nous en souffrons tous à des niveaux variés.
Abstiens-toi de toute violence et de tout emploi de la force.
Je te livre un extrait de mon cours Amidala N° 11 "Free ring finger", Guitare Live N° 21:
Amidala dans cours "Free ring finger" a écrit :
Commençons par nous souvenir que la main humaine comporte 27 os, 11 muscles intrinsèques (spécifiques à la main) et 15 muscles extrinsèques (qui agissent au-delà de la région de la main) et tout un réseau de tendons.
L’annulaire est le premier doigt à se former lors du développement du fœtus humain.
Saviez-vous que la femme a l'index plus long que l'annulaire et l’homme l’annulaire plus long que l’index ?! Cela permet aux scientifiques, par exemple, de déterminer l'appartenance sexuelle des empreintes retrouvées dans les grottes préhistoriques.
La tradition (à laquelle il doit son nom !) d’y porter annaux, bagues etc. repose sur une croyance romaine héritée des Égyptiens selon laquelle la veine "Vena Amoris" passe dans ce doigt de la main gauche et va directement au cœur.
D’autres traditions lui ont attribué toutes sortes de pouvoirs et de puissances magiques (par exemple celle de soigner), modifiant, au passage, son nom : "doigt du docteur", "doigt sans nom"… et l’amusant "digitus medio proximus" latin (le doigt à côté du milieu)
Ce qui cause aux musiciens tous ces fameux soucis, c’est qu’il semble attaché aux doigts qui le flanquent (nous verrons plus bas que c’est le cas !) et refuse obstinément de se lever, surtout si ses copains sont posés…
Contrairement à ce que beaucoup d’instrumentistes s'obstinent à croire et à dire, il n’existe absolument aucun tendon commun entre l’annulaire et un quelconque autre doigt ; chacun possède ses propres tendons.
Non, ce qui le retient de la sorte, ce sont des bandelettes intertendineuses (connexus intertendineus), qui relient les tendons : elles partent de l'annulaire et vont jusqu'au majeur et au petit doigt. Les muscles extenseurs font correctement leur office, mais ces bandelettes, très fermes, freinent et retiennent ces mouvements.
On peut sentir ces bandelettes (héritage probable de fonctions disparues), surtout dans l’espace entre l’annulaire et l’auriculaire, en appuyant sur le dos de la main et en bougeant les doigts.
Un exemple historique spectaculaire nous est offert par le musicien romantique allemand Robert Schumann. Né en 1810, il connaît un destin des plus tourmentés, au cours duquel, pétri de musique et d’amour, il boit trop, se défenestre, se jette dans le Rhin, entend une musique divine qu’il n’arrive pas à écrire, en perd la tête, se désespère de son niveau pianistique qu’il estime déficient, vit une histoire d’amour impétueuse et pleine d’embûches avec Clara Wieck (une virtuose du piano !), qu’il épouse en 1840 (ils auront 8 enfants), compose des œuvres extraordinaires ("Rêverie" est l’une des pièces les plus célèbres du répertoire classique, "l’Oiseau-prophète", à écouter d’urgence, atteint un modernisme bouleversant) découvre et pousse en en avant le miracle musical qu’est Johannes Brahms (et assiste sans rancœur à la passion, probablement platonique à jamais, qui flambe entre Clara et Johannes) avant de mourir de folie et de syphilis en 1856.
Ce qui nous intéresse ici a lieu en 1831. Là aussi, une fausse croyance (due surtout à la pudeur) devient presque historique : Schumann, à la recherche d’une plus grande virtuosité, aurait inventé une machine (une poulie au plafond, un câble relié à son annulaire droit et à un poids…) qui finira par rendre son doigt infirme… on lui attribue diverses autres inventions dans ce genre (notamment pour gagner en écartement, alors que le sien était, naturellement, spectaculaire), conduisant, toutes, à cette infirmité ; mais un examen un tant soit peu médical indique immédiatement qu’un résultat aussi incurable découle d’un acte bien plus néfaste.
1831, Leipzig : Schumann a connaissance de ces bandelettes intertendineuses et les tient pour responsables de sa médiocre virtuosité. Les chirurgiens d’alors font la sourde oreille (on ne possède à l’époque ni antiseptique, ni anesthésique) mais, une nuit d’ivresse, sans anesthésie, Schumann tente l’opération tout seul, à l’aide d’un couteau : il veut trancher ces bandelettes et libérer son annulaire de leur emprise. Mais la manœuvre tourne mal et il perd l’usage de son doigt.
Voilà qui devrait t'inciter à renoncer à tes projets de torture loin de la guitare.