Le schéma est globalement correct, mais un peu simpliste. Entre autres parce que fumé n'est pas exactement la même chose que tourbé, même si les deux sont liés.
L'autre point à prendre en compte, c'est le phénomène des batchs. Tous ces whiskies sont des assemblages de plusieurs centaine de fûts (issus de la même distillerie). On peut donc trouver des variations d'un batch (une "cuvée", en gros) l'autre, puisque malgré tout le talent des masters blenders pour conserver le profil de l'expression, les fûts sont nécessairement différents à chaque fois.
Ajoute aussi le fait que notre mémoire gustative est très imparfaite et qu'il est en réalité difficile d'avoir une idée réelle de la différence d'intensité d'un arôme en dehors du face to face : deux verres avec comparaison directe.
Enfin, la position du whisky dans une dégustation (en premier, après un autre tourbé ou un whisky fruité, avant manger ou après un repas copieux et/ou épicé) va modifier ta perception du malt.
Tout ceci fait que l'on peut effectivement tomber sur un Talisker 10yo que l'on va trouver plus fumé qu'un Lagavulin 16yo. La fumée, l'iode et le poivre sont des marqueurs caractéristiques de Talisker, là où le Lagavulin 16yo est franchement tourbé/fumé, plus rond, plus complexe, mais aussi moins puissant (presque 3 degrés d'écart, ça compte !). En fait le Lagavulin 16yo est le whisky qui me fait le plus penser aux thés noirs fumés chinois comme le Lapsang Souchong.
Et bonne année 2015 les maltophiles !!