_Hazard_ a écrit :
Josh43 a écrit :
...........
Il est aussi plus que temps de désacraliser la "culture de la défonce" qui existe dans certains milieux.
A mon avis une des phrases les plus censées de ce topic. Ca fait bien longtemps que cette "culture" me débecte. On n'a pas mieux à faire de sa vie (remarquez le coté négatif de l'expression) ?
Josh43 a écrit :
.................De toute façon c'est idiot d'essayer de "classifier" les drogues: à mon avis on est tellement différents face à la drogue qu'on a tous un "classement" personnel qui n'est pas celui du voisin.............
Classifier non mais connaître, oui. Il est sain que les scientifiques cherchent à comprendre.........
Paul Boogie a écrit :
... et ne pas hésiter à dire aux gens que, si toutefois la soirée est "inévitable", ce serait bien de pas trop nous mettre des bouteilles sous le nez histoire de passer une bonne soirée, ne pas être tenté. On a le droit de se faciliter la tâche quoi !
J'irai même plus loin. A partir du moment où on fait un choix de vie pour soi, il n'y a aucune honte à l'exposer (suivre la beaufitude ne me parait pas très enrichissant). Boire de l'alcool est un choix de vie par défaut correspondant à la culture ambiante, mais ce n'est pas un choix rationel. Choisir de ne pas en boire est une décision personnelle qui est plutôt, à mon avis une marque de force.
L'alcool est la seule drogue agissant sur la conscience autorisée en occident (au passage merci aux lobbies alcooliers
). Je ne trouve pas que ce soit une raison suffisante de l'utiliser.
Oui bonne idée. Moi j'ai proposé de nombreuses fois à mes potes alcoolos d'organiser des soirées sans alcool: aucun problème pour moi... tu devines la suite: personne n'a suivi, et certainement pas ceux qui en avaient besoin.
au lieu de ça, ils ont continué à fréquenter des "amis" punks à chiens débiles, allumés et alcoolos jusqu'au bout des ongles, jusqu'à ce que pour l'un d'entre eux il soit trop tard.
Un truc con: moi la première fois que je suis rentré "Joyeux" à la maison, mon père m'attendait. Il a senti mon haleine et je me suis pris l'une des dernières grosses craquées de mon adolescence. C'était pas bien méchant et d'une certaine manière, complètement hypocrite (mon pater s'était déjà retrouvé dans des états pires et il n'avait pas vraiment de leçons à me donner), mais il me les a donné quand même.
Je me souviendrais toujours de sa phrase : "Tant que t'habites ici pas question que tu t'ABAISSE à ça et que tu te conduise de manière aussi HONTEUSE en notre présence".
Il m'a clairement fait comprendre que "chez nous, on ne se défonce pas" (rigoureusement faux bien-sûr, mais c'est une hypocrisie nécessaire)
Pendant ce temps,pour les parents de certains potes (ceux qui ont sombré, bizarrement), c'était pas exactement le même discours.
Ca fumait des oinj d'herbe avec nous, ça considérait la "première cuite" et la consommation de drogues comme des "étapes nécessaires"... "il faut bien que jeunesse se pasee etc". J'ai aussi quelques soirées multigénérations ou les "parents" étaient à l'initiative de l'infu de champis etc...Ce que j'appelle la "culture de la défonce"
évidement à 17 ans on les trouvait super cools;
Maintenant qu'un des gosses en question est mort (et qu'une bonne proportion est dans un état assez lamentable), ces gens là devraient s'interroger gravement sur leurs méthodes éducatives... Même pas; Ils préfèrent accuser la "société", le système de santé ou les gens comme moi qui crachent sur leurs conceptions new age à la mord-moi le noeud...
Quand mon pote a voulu se désintoxiquer il est entré en contact avec 60.000 personne. Psys, toubibs, addictologues et tout le toutim.
Blablabla: on lui a decortiqué sa vie dans les moindres détails. on a écrit des pages d'analyse et de reflexions sur les causes, les conséquences, les tenants et les aboutissants de sa dépendance. Mais personne n'a semble-t-il relevé le fait qu'à aucun moment de sa thérapie il n'a lâché la bouteille plus longtemps qu'une semaine, qu'il continuait à avoir accès à toutes les saloperies possibles pour compenser (y compris les opiacés). La "rechute est une étape nécessaire", disaient-t-ils.
Apparement personne n'a songé à lui dire que le préalable à tout traitement est l'abstinence ... enfin sa parait évident à écrire ou à dire, mais pour un tox manifestement il faut le répeter: la première et la plus grosse chose à faire si on veut arrêter de boire c'est ... arrêter de boire ...
C'est proprement hallucinant, je me souviens encore de lui m' expliquant (comme d'autres) ou il en était dans le "processus de guérison", (recherche de causes, analyse, psychothérapie etc. )... le tout avec un verre à la main.
Personne n'a pensé à lui dire non plus que le mélange benzodiazepines et buprémorphines est fortement contre-indiqué; (pourtant y'en a des camés qui se prétendent "spécialistes" des drogues dans son entourage...)
Finalement, ce qui l'a tué, c'est le culte du désir.
*: NOBODY EXPECTS THE SPANISH INQUISITION!