Vous et l'alcool

Dire que c'est héréditaire veut aussi dire que l'on oublie l'aspect social de la transmission - qui n'est pas systématique d'ailleurs.


J'ai survécu à la fin de l'été, mais les choses empirent depuis mon retour à la fac. J'ai passé le mois à boire systématiquement plus de deux ou trois litres de bière par jour, souvent en journée + soirée. Mon niveau d'attention s'en ressent, je suis crevé tout le temps et ma mémoire semble aussi en prendre un coup. Une petite crise l'autre soir - avec hallucinations synesthésiques, délire et confusion après avoir bu trois ou quatre bières - m'a bien foutu les jetons et depuis j'essaie de réduire...Mais je m'aperçois que sans boire de la journée, je tourne en rond et ressens l'envie de tuer tout le monde. Pas glop bref. Mais je vais tenir bon - deux jours déjà, mon record depuis un petit moment. Même si j'aime toujours autant tout ce que j'associe à la boisson...

C'est sûr que les soirées étudiantes ça aide pas. Surtout en début d'année. Bonne chance à toi.
N'empêche, le meilleur moyen de se défaire d'une addiction, c'est d'en trouver une autre ...

Le souci, c'est que je n'ai pas encore participé à une seule fête étudiante. J'habite chez un pote en attendant de pouvoir bouger dans mon nouvel appart' et ça ressemble déjà à Leningrad en pleine offensive. Et pourtant on a eu le temps de sortir dix kilos de verre l'autre jour. On a eu droit aux poux et aux morpions les premières semaines, ce genre de choses - j'aime ce mode de vie, mais c'est un peu usant à la longue.

Cinq jours de picole consécutives parsemés d'évènements rocambolesques (je crois que j'ai klaxonné avec un métro sans chauffeur, ne me demandez pas pourquoi la boîte des contrôles était ouverte), blocage du dos deux jours après. Verdict : inflammation du foie.



J'allais me suicider par la pendaison, mais à y réfléchir je préfère la voie lente et continuer à boire.

Tu tournes à quoi ?



lui

Bière-whiskey-vin en quantités astronomiques. A vrai dire j'ai perdu le compte.

A moins que ta question ne concerne une éventuelle prise de psychotropes, ce à quoi je répondrai que je n'ai ni les moyens ni l'envie de tourner à quoi que ce soit d'autre que l'alcool ces jours...

edit : le truc du métro sonne bizarre dit comme ça, mais on a des lignes de métro sans chauffeurs à Lyon ; à l'avant et à l'arrière se trouvent des boîtiers de contrôle manuel, avec des tas de jolis boutons. Ces machins sont fermés à clé, d'habitude, mais l'un d'entre eux s'est ouvert quand je m'y suis rattrapé pour éviter de choir dans un mouvement d'ivrogne.

Non je ne pensais pas à des psychotropes, mais bien à l'alcool. Parce que se cuiter au whisky ou au vin ça doit finir par douiller, à moins que tu tapes dans le cheap.




lui

Whiskey et vin cheap mais buvables, et tout ce qui ressemble même vaguement à de la bière. Quoique la promotion Heineken sur le pack de 20 ait fait remonter mes standards.

Et puis si c'est pour finir comme fbourgeteau...
Tu traverse une phase Bukovskiesque? Vous avez des scorpions à Lyon?

Ahaha. Très juste.
Ouaip, je croyais avoir laissé mon Chinaski à la cave, mais on dirait qu'il a forcé la trappe. Maintenant, il ravage la maison. Le souci, c'est qu'il s'agit du mode de vie que j'apprécie le plus, celui qui paradoxalement me fait sentir le moins mort.

Je hais l'idée de devoir rester sobre. Les gens sont insupportables quand on est dans cet état-là.

Juste par curiosité malsaine : tu as quel âge ?

Ving-et-un ans, dont un tiers passé à boire...
Pas toujours au même débit bien entendu.

Et faire de la musique c'est pas mal aussi quand même, non?

Le truc de la picole c'est que quand tu regarde Gainsbourg vieux ça donne pas envie de finir comme ça, Vaut peut-être mieux se pendre avant, en effet. Quand j'avais la vingtaine je picolais aussi comme un trou. J'ai du me flinguer un peu la tuyauterie parcequ' aujourd'hui j'atteins vite mes limites.
J'avais un pote/colocataire qui disjonctait dès qu'il buvait, un genre de Jekyll/hyde. C'était super rigolo, les soirées pouvaient tourner soit au truc super marrant ( genre quand il foutait un souk monstre chez des gens qu'on ne connaissait pas ou qu'on n'aimait pas) ou au cauchemar ( quand il pissait sur la caisse de gitans quasi sous leur nez par exemple) enfin on s'ennuyait jamais.

Et faire du sport, aussi... M'enfin je comprends bien le désespoir qu'on peut ressentir face à ce monde de fous. Il est juste un peu tôt pour renoncer à vivre, quoi.

Tu as des amis à Lyon (pas juste des compagnons de beuverie j'veux dire) ?

C'est une occupation. Mais j'ai du mal à séparer les deux activités : avec les gens avec lesquels je joue, le concept de répétition est assez proche du concept de biture.

Je suis tellement fatigué que de toute façon le suicide n'est pas sérieusement envisageable pour l'instant de toute façon. Je ne sais pas quel est le sentiment qui prévaut : la dépression ou la rage. Sans doute 50/50.

J'ai connu ça - c'est rigolo, mais musicalement, bof, quoi...



Ah, mais là, on est bien dans le suicide à petit feu - ce qui ne veut pas dire que tu ne peux pas en sortir, comme le souligne 20thCB.