Interview de Nadal, toujours aussi Fair Play dans la victoire comme dans la défaite....
Citation:
Avez-vous été surpris par le niveau de Robin Söderling ?
Non, il ne m'a pas surpris parce que je sais comment il joue, je sais combien il peut être dangereux. Je n'ai pas joué mon meilleur tennis, je n'ai pas suffisamment attaqué, j'ai joué trop court. Je lui ai rendu la tâche assez facile à ce niveau. Quand un joueur joue mal, il doit perdre ; c'est ce qui s'est passé aujourd'hui. Je dois l'accepter avec le même calme, que je gagne ou que je perde. Au bout de quatre ans, je perds ici, mais les choses continuent.
Comment expliquez-vous cette défaite ?
J'ai vraiment joué très court. Je n'ai pas été agressif, je n'ai pas joué avec calme, à aucun moment pendant le match je n'ai joué avec calme. Du coup, cela lui a permis de maintenir son niveau de jeu pendant tout le match. C'était plutôt ma faute. Attention, il a bien joué, il a très bien joué. Mais je n'ai pas joué mon meilleur tennis. Je n'ai pas joué mon tennis, c'est la raison pour laquelle j'ai perdu. C'est tout. Je veux simplement le féliciter. Je vais continuer à travailler, à travailler dur pour les prochains tournois.
Le vent vous a-t-il perturbé ?
Non, le vent est là pour les deux joueurs. Je ne vais pas essayer de me chercher des excuses. J'ai joué court parce que j'ai joué trop court, ce n'était pas mon jour.
Regrettez-vous d'avoir autant joué avant de venir ici ?
Quand vous perdez, tout le monde essaie de trouvez une raison. Peut-être que je suis fatigué, peut-être que j'ai joué trop de tournois... Attendez, j'ai gagné quatre années consécutives en jouant exactement de la même manière, le même nombre de tournois. Cette année, j'ai fait pareil et j'ai perdu. Que s'est-il passé ? J'ai perdu, c'est tout. J'aurai d'autres opportunités de gagner le tournoi ici, c'est toujours un grand événement pour moi, c'est un objectif.
Vous avez l'air fatigué, vous sentez-vous épuisé ? Vous sentez-vous fatigué physiquement, mentalement ?
Non, je me sens bien.
Vous prenez les choses avec philosophie. Mais que ressentez-vous après cette première défaite ?
Ce n'est pas mon meilleur jour. Je ne suis pas très heureux, c'est vrai. Vous savez, c'est toujours dur de perdre sur un Grand Chelem, surtout le tournoi du Grand Chelem sur lequel vous avez les meilleures chances par rapport aux autres. Je me suis bien défendu en Australie et à Wimbledon... Cette défaite aujourd'hui n'a rien à voir avec ma préparation physique ou mentale. Je n'ai pas été parfait, mais ça veut dire qu'il faut que je travaille encore plus pour être prêt au prochain événement.
Vous deviez bien savoir que ce jour viendrait. Etes-vous surpris qu'il soit arrivé si vite ?
Je ne sais pas. Vous trouvez que c'est tôt au bout de quatre ans ? Qu'en pensez-vous ? Vous en connaissez beaucoup qui ont gagné quatre années consécutives ici ? Il faut bien perdre un jour.
Mais étiez-vous préparé à perdre un jour ici ?
Tous ceux qui pratiquent un sport doivent savoir que lorsque nous venons sur le court, nous venons pour gagner ou perdre. Je sais très bien que les deux choses peuvent se produire. Il faut les accepter toutes les deux, exactement de la même façon. On ne peut pas s'effondrer, ni pour gagner un match, ni parce qu'on l'a perdu. C'est un sport de victoires et pas simplement de défaites. Finalement, personne ne se souvient des défaites, tout le monde se souvient des victoires. Il faut aller de l'avant.
"Federer mérite de gagner"
Est-ce la pire défaite de votre carrière ?
S'il vous plaît, je n'ai jamais perdu une finale ici. J'ai perdu pour une fois en huitièmes de finale, ce n'est pas la pire, ni la première ni la dernière, je peux le dire. C'est un sport de défaites et de victoires, les gens se souviennent des victoires et pas des défaites. Ce n'est certainement pas la pire de ma carrière.
Etes-vous moins fort que l'année dernière ?
Attendez, j'ai perdu, c'est tout ce que je peux dire, je n'ai pas joué mon meilleur tennis aujourd'hui. Maintenant, il va falloir que j'analyse pourquoi j'ai perdu aujourd'hui, mais je pense que les choses sont beaucoup plus simples, ce n'est pas de savoir si je suis moins fort qu'avant, si je suis moins prêt mentalement qu'avant. Je n'ai tout simplement pas joué mon tennis aujourd'hui. Je n'étais pas prêt à battre un aussi bon joueur que Söderling. A moi maintenant de l'analyser et de me préparer à la prochaine confrontation sur un autre tournoi important. Je pense que j'étais prêt pour tout, si je n'étais pas prêt cette année, je ne sais pas comment je pourrais l'être, j'ai quand même gagné beaucoup de tournois, j'étais donc à mon meilleur niveau au début de la saison.
Etes-vous déçu du soutien apporté par le public à votre adversaire ?
J'y suis habitué, je suis habitué à entendre les noms des adversaires contre lesquels je joue. Je les connais très bien à la fin du match... (Rires) Non, c'est dommage, que dans un tournoi qui pour moi est aussi important, si joli, le public n'ait jamais eu ce geste vis-à-vis de moi. Mais je ne vais pas donner ça comme une excuse, j'ai encore beaucoup d'années pour revenir ici. J'espère qu'une année, le public aura ce geste à mon égard.
Sans parler des Espagnols, aimerais-tu que Federer gagne le tournoi ?
Oui, ce serait bien pour compléter son Grand Chelem, cela fait des années qu'il insiste, il a eu la malchance de perdre trois finales et une demi-finale, mais je pense que s'il y a quelqu'un qui le mérite, c'est vraiment lui.
Comment allez-vous vous préparer pour Wimbledon ?
Pour l'instant, je vais me préparer à me mettre dans ma piscine, chez moi, à la maison ! (Rires) Donnez-moi deux, trois jours pour que je réfléchisse à la manière dont je vais me préparer pour Wimbledon.