Restauration d'un service civique ?

Alors cher Monsieur Hollande, ce premier quinquennat sera-t-il celui de l'instauration d'un véritable service national obligatoire qui reprendrait la fonction de brassage citoyen du vieux service militaire (que 62 pour 100 de nos concitoyens semblent regretter), qui constituerait un tremplin aussi bien moral que pratique pour nos jeunes des deux sexes et de toutes classes, auxquels la société française du XXIe siècle n'offre aucune perspective, aucun élan sinon la tape dans le dos réservée aux timorés hésitant à sauter dans la fosse aux requins ?

Bien sûr, un tel service devrait être chapeauté par une organisation puissante et non partisane en remplacement de feu le ministère de la Guerre...

Un Conseil national de la Citoyenneté, par exemple... Dans le style grands travaux non pharaoniques, ça se poserait un peu là, non ?

L'ambiance serait-elle meilleure, les rapports sociaux au sens large ne seraient-ils pas grandement améliorés si chaque gamin, chaque gamine sortait de ces douze ou vingt-quatre mois armé(e) d'une carte, d'une formation/expérience, d'un réseau, et surtout de la conscience d'appartenir à une collectivité nationale/européenne/mondiale (progression logique si bien peu crédible actuellement) -- une collectivité qui n'ait pas pour ilelle que des attentes fiscales, une collectivité qui lui veuille du bien, pour ainsi dire ?

Pars en éclaireur, on te suit.

Juste pour information, ça s'appelle du travail forcé, c'était très en vogue à une certaine époque mais elle est, heureusement, révolue.

Avant de se poser la question d'un service quelque il soit, qu'on rétablisse déjà l'école dans son rôle de creuset de la Nation, on en reparlera ensuite.

Intéressant comme discussion, c'est une idée qui n'est pas nouvelle, et c'est amusant de voir que ce sont les forumeurs réputés "de gauche" qui la lancent (sans aucune attaque): en effet Sarkozy a mis en place en 2010 un dispositif appelé "service civique volontaire" (non obligatoire, donc, comme son nom l'indique). Étonnant aussi que personne ne parle de missions humanitaires, bien que cela soulève divers problèmes au niveau diplomatique, sur le plan du droit international et de la souveraineté des États :ce n'est pas pour rien que les ONG tiennent particulièrement au "N" au milieu du sigle....

Plus largement l'idée existe depuis longtemps à un stade embryonnaire sous des formes diverses (service civil en suisse, ex objection de conscience ici).

Pourquoi elle n'est pas plus développée ? Selon moi, parce que durant des siècles, les guerres ont rendu caduque et naïve toute idée de "service nationale non-combattant". Concrètement, si le pays entre en guerre et que la vie des parents, amis et enfants de ces "appelés du service civil" sont menacés, que feront-ils ? seraient-ils cantonnés à des tâches civiles ? A quel moment la décision d'armer et de militariser ces jeunes gens pour qu'ils se défendent sera prise ? Peut-être sur pression même des intéressés... d'ailleurs serait-il moral, dans un tel cas, de ne pas les armer ?

Autre scénario, plus d'actualité: supposons qu'un groupe "d’appelés du service civil" soit en mission humanitaire dans une zone un peu sensible. Ils sont enlevés, blessés ou tués par un groupe armé (terroriste, militaire/rebelle, ou simplement crapuleux). Qu'est-ce qu'on fait ? On envoie des militaires pour les chercher? Aurait-il fallu envoyer des militaires avec eux? dans ce cas quid de la souveraineté du territoire en question ? Dans la pratique, quel gouvernement ne serait pas tenté de cacher quelques soldats ou membres du renseignement dans des division du "service civil" pour des motifs militaires ? de toute façon, n'importe quel gouvernement aurait beau-jeu d'accuser une puissance ennemie/rivale d'utiliser le "service civil" pour se militariser en douce...

Fondamentalement, l'armée ne représente pas qu'une force combattante, elle représente, historiquement et pratiquement, le dernier rempart de la souveraineté nationale. A mon avis, même en 2012, l'idée d'une "armée non armée" est un peu utopique, étant donnée l'état des rapports internationaux... Mais je me trompe peut-être...

Par contre, plus simplement, je ne serais pas contre l'idée de laisser une ou deux années "sabbatiques" aux jeunes bacheliers avant d'entamer leurs études secondaires, au cours desquels ils seraient largement invités à "voir du pays" par le biais de chantiers de jeunesses ou équivalents.

Je crois que ça devrait faire partie du parcours scolaire : tant de gosses sont jetés dès 14 à 16 ans dans ce bouillon méphitique qu'est la VIACTIV, dépourvus de toute structure mentale leur permettant de surnager autrement qu'en se cramponnant au premier débris venu des naufrages d'antan...

Pas que le tableau soit tellement plus brillant quand on regarde les produits des cycles secondaires et universitaires. Encore une fois, tout SNC devrait donc concerner absolument TOUT LE MONDE, sans AUCUNE possibilité d'y couper.

(La mixité sociale du SM avait bon dos : elle ne concernait que les hommes.)

L'idée serait donc d'éviter de renforcer le machisme inhérent au porte-kouiiiiii de base (et tant qu'à faire de ne pas créer des millions de nouveaux clients pour la SEITA...), et de proposer à toustes un large éventail de possibilités dans lequel chacun et chacune trouverait quelque chose correspondant un minimum à ses centres d'intérêt, même s'il faudrait évidemment prendre en compte divers besoins existants, tels que les services à la personne (ce qui pourrait par exemple éviter de trop recourir aux mouroirs - pardon, aux "maisons de retraite"), l'encadrement des djeuns désoeuvrés, les travaux d'intérêt public (construction d'habitations collectives passives, etc.)...

Les possibilités sont immenses, et je ne prétends pas les connaître toutes : ça serait bien que quelques pékins g.comiens se prennent au jeu

J'entends toujours deux versions quand des "anciens" en parlent:
-Certains parlent d'éducation à la vie, de facilitateur de passage à l'âge adulte, cela permettait "d'éduquer" la jeunesse en passe de devenir adulte...
...

Avant de se poser la question d'un service quelque il soit, qu'on rétablisse déjà l'école dans son rôle de creuset de la Nation, on en reparlera ensuite.

On peut faire d'une pierre deux coups : que les mômes qui dégradent les locaux de l'école (sanitaires, cabines téléphoniques, etc...) soient réquisitionnés pour les réparer.

Deux heures la tête dans les pissotières et les chiottes turcs, ça vous remet un jeunot au centre de la Nation!