Ignatius
a écrit :
Lost in translation : la grosse surprise ! J'avais pas accroché sur Virgin suicides mais là j'ai trouvé ça bien bon.
Par contre Elephant je suis curieux de connaître ton avis... parce que là, j'avoue mon incompréhension totale. J'ai trouvé ça très beau, au début du moins, mais j'ai pas bien compris où ça voulait en venir.
Ah c'est cool que t'aies aimé Lost in Translation!
Elephant... J'ai adoré ce film. J'aurais dû en faire une critique au moment où il est sorti, mais j'ai eu la flemme, du coup mes idées sont un peu éparpillées, je m'en excuse!
Elephant ne veut en venir nulle part en fait. Il se contente d'énoncer (et pas dénoncer comme bcp l'ont dit) certains faits, témoignant de qques heures et d'un massacre.
J'ai aimé me promener dans le lycée, le parc, avec les personnages, m'identifier à eux, connaître un peu leur histoire et comprendre leur état d'esprit grâce à de nombreuses subtilités (musique intérieure du photographe, dont le volume baisse quand il entre en relation avec un autre élève par exemple).
J'ai aimé cette vision poétique, en forme de parenthèse, d'un cauchemar.
J'ai aimé les différents points de vue qui créent ce que bcp ont pris pour des "gaffes" (des phrases oubliées d'une scène à l'autre, etc.) en reflétant parfaitement la scène dans son intégralité.
J'ai aimé la musique qui colle superbement aux images (jusqu'à être légèrement saturée lorsque l'un des meurtriers la joue).
J'ai aimé les références animalières (le titre, le tee-shirt, le bâtiment vitré comme un zoo ou un aquarium, le comportement des étudiants, les bruits de nature, etc.), l'atmosphère qui se dégageait du film.
J'ai aimé aussi l'ange blond qui semble communiquer avec Dieu en pleurant, et qui est le seul à s'en sortir avec la fille qui l'aime.
J'ai aimé Bunny, le noir qui se fait tuer, et qui, pour moi, symbolise le spectateur : Il déambule dans le lycée comme la caméra nous transporte, témoin du massacre sans pouvoir se détourner, s'enfuir. Et puis il meurt. C'est la mort du spectateur!
J'ai aimé la légende qui se cache derrière le titre, et qui montre bien que le film n'a pas pour vocation de dénoncer quoi que ce soit, qu'il s'agisse du massacre, du nazisme, des jeux-vidéos, ou de l'anorexisme. Il ne faut pas penser que le film montre les causes du massacres, il en montre les prémices, l'expression du mal qui est ancré plus profondément.
J'ai aimé ce film comme l'antithèse de Bowling for Columbine.
J'ai aimé, celà peut paraître bizarre, que ce film soit un vrai film de cinéma, ce qui est plutôt rare. Combien de films pourraient être résumés par un roman d'aventures, des photos ou de la musique? Une très grande partie. Pas Elephant je trouve. Le cinéma était le seul medium capable d'une telle intensité je crois.
Voilà, je pense retrouver plein de trucs à dire sur ce film en me relisant, mais là je sèche!
En gros, j'ai aimé!