Peut on rire de tout?!

Rappel du dernier message de la page précédente :
huitrestellaire
marcaut a écrit :
On rit de situations qu'on ne connait pas vraiment. ça me rappelle le sketch des inconnus où ils parlait d'une fille qui faisait le lampadaire ou le porte manteau dans les soirées. C'était la fillle laide qui se faisait jetée toute la soirée. C'est sûr que tout le monde se marrait sauf celles qui étaitent effectivement concernées par le problème. Je connaissais une fille qui n'avait pas vraiment de succès dans les soirées et qui était un peu délaissée comme dans le sketch, ben elle rigolait pas du tout...


Dieu a créé l'alcool pour que les femmes moches baisent quand même. (coluche)
yavait aucun mec bourré
l'intelligence me poursuit, mais je suis plus rapide...
CortEz
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    le 04 Fév 2004, 03:21
mdr l'huitre
Fier d'être médiocre, Penta power.
C'est à Pierre Desproges que l'on dioit le fameux "on peut rire de tout mais pas avec tout le monde". Cf. ci-dessous, c'est très intéressant à lire (très drôle aussi) et à écouter, encore plus.

___________________

Réquisitoire contre Jean-Marie Le Pen par Pierre Desproges
[ Les Réquisitoires ont été prononcés par Pierre Desproges (le procureur) sur l'antenne de France Inter dans le cadre de l'émission Le Tribunal des Flagrants Délires, émission imaginée et produite par Claude Villers (le président) et Monique Desbarbat avec Luis Rego (l'avocat) dont Jean-Marie Le Pen fût invité le 28 septembre 1982 contre l'avis de pierre Desproges. ]

Françaises, Français,
Belges, Belges,
Extrémistes, Extrémistes,
Mon président français de souche,
Mon émigré préféré,
Mesdames et Messieurs les jurés,
Mademoiselle Le Pen, mademoiselle Le Pen,
Mademoiselle Le Pen, madame Le Pen,
Public chéri, mon amour.

Comme j'ai eu l'occasion de le démontrer, ici même, récemment, avec un brio qui m'étonne moi-même malgré la haute estime en laquelle je me tiens depuis que je sais qu'il coule en mes veines plus de 90 % de sang aryen et, moins de trois grammes de cholestérol, les débats auxquels vous assistez ici, quotidiennement, mesdames et messieurs, ne sont pas ceux d'un vrai tribunal. En réalité, je le répète, ceci est une émission de radio. Qui pis est, une émission de radio dite comique. Ou au moins qui tente de l'être.

Alors le rire, parlons-en et parlons-en aujourd'hui, alors que notre invité est Jean-Marie Le Pen. Car la présence de Monsieur Le Pen en ces lieux voués le plus souvent à la gaudriole para-judiciaire pose problème. Les questions qui me hantent, avec un H comme dans Halimi sont celles-ci :

Premièrement, peut-on rire de tout ?

Deuxièmement, peut-on rire avec tout le monde ?

A la première question, je répondrai oui sans hésiter, et je répondrai même oui, sans les avoir consultés, pour mes coreligionnaires en subversions radiophoniques, Luis Rego et Claude Villers.

S'il est vrai que l'humour est la politesse du désespoir, s'il est vrai que le rire, sacrilège blasphématoire que les bigots de toutes les chapelles taxent de vulgarité et de mauvais goût, s'il est vrai que ce rire-là peut parfois désacraliser la bêtise, exorciser les chagrins véritables et fustiger les angoisses mortelles, alors, oui, on peut rire de tout, on doit rire de tout. De la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la mort, pour se rire de nous ? Est-ce qu'elle ne pratique pas l'humour noir, elle, la mort ? Regardons s'agiter ces malheureux dans les usines, regardons gigoter ces hommes puissants boursouflés de leur importance, qui vivent à cent à l'heure. Ils se battent, ils courent, ils caracolent derrière leur vie, et tout d'un coup, ça s'arrête, sans plus de raison que ça n'avait commencé et, le militant de base, le pompeux PDG, la princesse d'opérette, l'enfant qui jouait à la marelle dans les caniveaux de Beyrouth, toi aussi à qui je pense et qui a cru en Dieu jusqu'au bout de ton cancer, tous, nous sommes fauchés, un jour, par le croche-pied de la mort imbécile et les droits de l'homme s'effacent devant les droits de l'asticot. Alors, qu'elle autre échappatoire que le rire, sinon le suicide ? Poil aux rides ?

Donc, on peut rire de tout, y compris de valeurs sacrées, comme par exemple, le grand amour que vit actuellement le petit roi inamovible de la défense passive, ici présent. Elle s'appelle Marika, c'est la seule aryenne qu monde qui peut le supporter, ce qu'on comprendra aisément quand on saura qu'il s'agit de la poupée gonflable et peau de morue suédoise que sa tata Rodriguez lui a envoyé de Lisbonne en paquet fado.

Deuxième question : peut-on rire avec tout le monde ?

C'est dur… Personnellement, il m'arrive de renâcler à l'idée d'inciter mes zygomatiques à la tétanisation crispée. C'est quelquefois au-dessus de mes forces, dans certains environnements humains : la compagnie d'un stalinien pratiquant me met rarement en joie. Près d'un terroriste hystérique, je pouffe à peine et, la présence, à mes côtés, d'un militant d'extrême droite assombrit couramment la jovialité monacale de cette mine réjouie dont je déplore en passant, mesdames et messieurs les jurés, de vous imposer quotidiennement la présence inopportune au-dessus de la robe austère de la justice sous laquelle je ne vous raconte pas. Attention, ne vous méprenez pas sur mes propos, mesdames et messieurs les jurés : je n'ai rien contre les racistes, c'est le contraire, comme dirait mon ami le brigadier Georges Rabol qui, je le précise à l'intention des auditeurs qui n'auraient pas la chance d'avoir la couleur, est presque aussi nègre que pianiste.

Dans Une journée particulière, le film d'Ettore Scola, Mastroianni, poursuivi jusque dans son sixième par les gros bras mussoliniens, s'écrie judicieusement à l'adresse du spadassin qui l'accuse d'anti-fascisme : "Vous vous méprenez, monsieur : ce n'est pas le locataire du sixième qui est anti-fasciste, c'est le fascisme qui est anti-locataire du sixième."

"Les racistes sont des gens qui se trompent de colère", disait, avec mansuétude, le présidant Senghor, qui est moins pianiste, mais plus nègre que Georges Rabol.

Pour illustrer ce propos, je ne résiste pas à l'envie de vous raconter une histoire vraie, monsieur Le Pen, cela nous changera des habituelles élucubrations névropathiques inhérentes à ces regrettables réquisitoires.

Je sortais récemment d'un studio d'enregistrement, accompagné de la pulpeuse comédienne Valérie Mairesse avec qui j'aime bien travailler, non pas pour de basses raisons sexuelles, mais parce qu'elle a des nichons magnifiques.

Nous grimpons dans un taximètre sans bien nous soucier du chauffeur, un monotone quadragénaire de type romorantin, couperosé de frais, et poursuivons une conversation du plus haut intérêt culturel, tandis que le taxi nous conduit vers le Châtelet. Mais, alors que rien ne le laissait prévoir et, sans que cela ait le moindre rapport avec nos propos, qu'il n'écoutait d'ailleurs pas, cet homme s'écrie soudain :
"Eh bien moi, les Arabes, j' peux pas les saquer."
Ignorant ce trait d'esprit sans appel, ma camarade et moi continuons notre débat. Pas longtemps. Trente secondes plus tard, ça repart :
"Les Arabes, vous comprenez, c'est pas des gens comme nous. Moi qui vous parle, j'en ai eu comme voisins de palier pendant trois ans. Merci bien. Ah, les salauds ! Leur musique à la con, merde. Vous me croirez si vous voulez, c'est le père qu'a dépucelé la fille aînée ! ça, c'est les Arabes."
Ce coup-ci, je craque un peu et dis :
- "Monsieur, je vous en prie, mon père est arabe."
- "Ah Bon ? Remarquez, votre père, je dis pas. Il y en a des instruits. On voit bien que vous êtes propre et tout. D'ailleurs, je vous ai vu à Bellemare."
A l'arrière, bringuebalés entre l'ire et la joie, nous voulons encore ignorer. Las ! La pause est courte :
"Oui, votre père je dis pas. Mais alors, les miens d'Arabes, pardon. Ils avaient des poulets vivants dans l'appartement et ils leur arrachaient les plumes rien que pour rigoler. Et la cadette, je suis sûr que c'est lui aussi qui l'a dépucelée. Ça s'entendait. Mais votre père, je dis pas. De toute façon, les Arabes, c'est comme les Juifs. Ça s'attrape que par la mère."
Cette fois-ci, je craque vraiment :
"Ma mère est arabe."
-"Ah bon ? La Concorde, à cette heure-là, y a pas moyen. Avance, toi, eh connard ! Mais c'est vert, merde. Retourne dans ton 77 ! Voyez-vous, monsieur, reprend-il, à mon endroit, à mon derrière, voulez-vous que je vous dise ? Il n'y a pas que la race. Il y a l'éducation. C'est pour ça que votre père et votre mère, je dis pas. D'ailleurs, je le dis parce que je Le Pense, vous n'avez pas une tête d'Arabe. Ça c'est l'éducation. Remarquez, vous mettez un Arabe à l'école, hop, y joue au couteau. Et il empêche les Français de bosser. Voilà, 67, rue de la Verrerie, nous y sommes. Ça nous fait trente-deux francs."
Je lui donne trente-deux francs.
- "Eh, eh, vous êtes pas généreux, vous alors, et le pourliche !"
- "Ah, c'est comme ça, me vengeais-je enfin, je ne donne pas de pourboire aux Blancs !"
Alors, cet homme, tandis que nous nous éloignons vers notre sympathique destin, baisse sa vitre et me lance :
"Crève donc, eh, sale bicot."
A moi, qui ai fait ma première communion à la Madeleine !

Voilà, mesdames et messieurs les jurés, voilà un homme qui se trompait de colère. Le temps qui m'est imparti socialiste, mais pas national, c'est toujours ça de pris, ainsi que la crainte de quitter mon nez rouge pour sombrer dans la démonstration politico-philosophique m'empêchent de me poser avec vous la question de savoir si ce chauffeur de taxi était de la race des bourreaux ou de la race des victimes ou les deux ou, plus simplement, de la race importune et qui partout foisonne, celle, dénoncée par Georges Brassens, des imbéciles heureux qui son nés qui sont nés quelque part :

"Quand sonne le tocsin sur leur bonheur précaire,
Contre les étrangers tous plus ou moins barbares,
Ils sortent de leur trou pour mourir à la guerre,
Les imbécil's heureux qui sont nés quelque part."


Aussi laisserai-je, maintenant, la parole à mon ami Luis Régo, qui poussa, naguère, ici même, le plus troublant des cris d'alarme : "Les chiffres sont accablants : il y a de plus en plus d'étrangers dans le monde."

Pierre Desproges

[ Les Réquisitoires du Tribunal des Flagrants Délires - Tome 1 - Seuil-France-Inter - 11-2003 ]
-Bruno-
Super intéressant merci
Desproges est exellent!Je connaissais pas du tout, merci a toi micmat

ps: pour celui qui croit que j'ais volé sa signature, tutututut..j'étais là avant
BiZ
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    BiZ
    le 04 Fév 2004, 10:24
Olivier a écrit :
A propos du fait "de rire de tout, mais pas avec n'importe qui", savez-vous qu'un jour Desproges a invité Le Pen dans l'une de ses émissions, à la radio ? C'était l'époque où l'on ne se rendait pas compte véritablement des idées qu'il défendait, et qu'il était encore "fréquentable". Entendre Desproges avec Le Pen, cela me fait toujours un électrochoc.

Comme quoi tout le monde peut se tromper, mais c'était un grand homme ce Pierre.

Hehe je crois que c'est toi qui te trompe serieusement sur les intentions de desproges!
huitrestellaire
surtout avec le tribunal des flagrant delire yavait que de la pointure haute classe et ca taillait severe, grande epoque
merci pour le requisitoire de desproges, il le passe de tps a autres sur rire et chanson et c tjrs un bonheur
l'intelligence me poursuit, mais je suis plus rapide...
Pour les personnes qui ne connaissent pas trop Desproges et pour se faire une idée d'à quel point il n'avait pas vraiment de limite dans le cynisme :

A la date du 08 novembre 1982 dans le Tribunal des Flagrants Délires sur France Inter, réquisitoire contre Jean-Marc Reiser :

"C'est à ses vêtements élimés que l'on reconnaît le communiste", disait le regretté Heinrich Himmler, qui était toujours très propre sur lui. Himmler, je le précise à l'intention et jeunes et des imbéciles qui nous écoutent par millions, n'était pas un gardien de but munichois (rires du public), mais un haut-fonctionnaire allemand que le chef d'état de ce pays avait plus spécialement chargé de résoudre le problème de la surpopulation des commerçants (rires et applaudissements du public), la surpopulation des commerçants, notamment en milieu urbain, par la création de voyages organisés gratuits (rires du public). C'était un homme affable, capable d'une grande concentration (rires du public) mais volontiers rieur et primesautier. Himmler avaient de longues mains très blanches, il adorait les fleurs et les chiens de berger, si possible allemand, avec pédigré. Pendant la guerre cet homme délicat préférait passer ses week-ends à Amsterdam plutôt qu'à Auschwitz où les apatrides pissaient sur les tulipes couramment. Et Puis d'ailleurs, disait-il lui-même en riant, "on ne peut pas être à la fois au four et au moulin" (rires et applaudissements du public).
-Bruno-
Un petit up!
miniFab
J'ai pas envie de réfléchir mais juste un truc. Pour moi quand on parle d'humour et de cinéma, la référence c'est : "C'est arrivé près de chez vous". Mais bon, ne le regardez pas avec n'importe qui...
VirtualInsanity
On peut rire de tout. Meme de soi. Surtout de soi, du moment que c'est fait avec amour. Et donc pas avec n'importe qui
mcaz : re-lol !

Pour miniFab : tout à fait d'accord et je rajouterai, comme référence, La Vie de Brian (ou Sacré Graal) des Monthy Python. Deux films qui furent interdits dans un paquet de village du Royaume-Unis, "trop politiquement incorrect, on ne rit pas avec la religion, bla bla bla", bin moi ça m'a bien fait marrer en tout cas.
milie7617
moi je pense qu on peu rire de tt mais pas avec n importe qui
moi je suis blonde et j accepte trés bien qu on blague sur les blondes
c meme les blagues que je préfère
c comme un ami a moi qui est aveugle une fois il ma raconté un blague sur les aveugle lui il étai mort de rire mais moi ça ma pas fais rire du tt
enfin bref tt dépend du contexte
Lucie
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    Lucie
    le 06 Fév 2004, 19:40
milie7617 a écrit :
moi je pense qu on peu rire de tt mais pas avec n importe qui
moi je suis blonde et j accepte trés bien qu on blague sur les blondes
c meme les blagues que je préfère
c comme un ami a moi qui est aveugle une fois il ma raconté un blague sur les aveugle lui il étai mort de rire mais moi ça ma pas fais rire du tt
enfin bref tt dépend du contexte

c'est normal que les blagues sur les blondes te font rire...tu en ai une et comme tu comprends pas les blagues tu préfères faire style de les comprendre
“Peu importe que vous ayez du style, une réputation, ou de l'argent, si vous n'avez pas bon cœur, vous ne valez rien.”

Louis de Funès
Lucie
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    Lucie
    le 06 Fév 2004, 19:41
c t pas drôle je sais
“Peu importe que vous ayez du style, une réputation, ou de l'argent, si vous n'avez pas bon cœur, vous ne valez rien.”

Louis de Funès
milie7617
divina.56 a écrit :
c t pas drôle je sais

non c était pas mal
mais je l ai comprend et elle me font beaucoup rire parceque c vraiment la réalité(sauf pour moi biensur)mais je suis pas vraiment blonde
en faite on peu généraliser pour toute les filles ou la pluspart
j aime pas trop les filles enfin y en a des vraiment connes comme meme ça fait peur desfois

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