Adam Bopel a écrit :
Et c'est reparti pour un tour
C'est curieux : à chaque fois qu'on pointe les abus d'emprunts de la langue anglaise, on nous ressort ce type d'arguments :
C'est peut-être parce que cet argument a le mérite d'expliquer les choses et de replacer ces emprunts dans l'histoire d'une langue. Une langue, ses usages, son vocabulaire, ce n'est pas quelque chose qui est fixe et immuable. Tous les concepts linguistiques sont à considérer au travers de l'histoire et du temps.
Adam Bopel a écrit :
8oris a écrit :
... Les langues qui s'empruntent des termes les unes aux autres, ça a toujours existé, surtout entre les langues latines et germaniques.
C'est la preuve qu'elles sont bien vivantes. Refuser les apports des autres langues, c'est, en quelque sorte, vouloir figer la langue et donc lui ôter ainsi son caractère vivant ...
Désolé, mais les exemples que Moxizori a cités me choquent également (
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Il ne s'agit certainement pas d'emprunt, mais bien de colonisation, comme l'avait très finement expliqué le regretté Alain Rey ... qui va vraiment nous manquer maintenant.
Ah? Alain Rey a dit cela? Tu as des sources ?
J'ai beaucoup lu le bonhomme et je n'ai jamais rien lu de tel.
Au contraire, c'était quelqu'un de très ouvert sur les apports entre langues car en bon etymologiste, je pense que cela l'amusait beaucoup. Il pestait, avec l'humble malice qu'on lui connaissait, contre l'usage de termes anglais quand des équivalents existent en Français.
Tiens, un extrait d'une interview de 2011 (
source):
Citation:
Comment percevez-vous le débat autour du "péril des anglicismes" et le déclin supposé du français ?
Les emprunts font partie de la vie d'une langue. Quand on me dit que le français est cochonné par les emprunts anglo-saxons, il m'arrive d'être d'accord, mais je fais immédiatement remarquer que l'anglais - qui n'est pas considéré comme une langue minable et impotente - a été complètement bouffé par le français à la fin du Moyen Âge et que plus de la moitié du vocabulaire anglais est d'origine française. Beaucoup d'anglicismes sont des mots français qui ont fait l'aller-retour : la "tonnelle" a donné le "tunnel" en anglais, avant d'être réimporté en France. D'autre part, si le français est en recul par rapport à l'anglais en matière de commerce, d'industrie, de management et de science pure, ce n'est absolument pas le cas en matière littéraire...
Tu noteras la similitude de sa réponse avec la mienne.
Que ça choque certains, je le comprends et je le conçois mais ce n'est pas pour autant que ces emprunts sont dommageables pour la langue. Une langue, son évolution, son histoire est quelque chose de profondément complexe mais il y a une chose qui est indiscutable: c'est l'usage qui fait la règle et surement pas la règle, ni les grammairiens. Ces derniers font des recommandations d'usage, c'est tout à fait différent. Il en va de même pour le vocabulaire. D'ailleurs, les critères d'inscription d'un mot au(x) dictionnaire(s) se basent majoritairement sur la généralisation de l'usage du dit-mot.
Enfin, le milieu professionnel, c'est l'un des nombreux "milieux" dans laquelle la langue évolue, ce n'est pas nécessairement symptomatique d'une évolution générale.