BluesBarbu a écrit :
Redstein a écrit :
BluesBarbu a écrit :
Redstein a écrit :
Alors oui, bien sûr, nous sommes des animaux. Mais il faut vraiment avoir un os carniste à ronger pour ne pas préciser que notre honneur et puis, tant qu'à faire, soyons fous, tout l'intérêt de notre existence est précisément de nous élever au-dessus de cette condition animale.
Si j'osais émettre une hypothèse, je dirais qu'en fin de compte tu n'aimes pas la Nature, tu la méprises et veux "t'élever au dessus" d'elle.
Es-tu vacciné ? Portes-tu des lunettes ? Vas-tu jamais chez le médecin quand « la Nature » reprend ses droits ? Vis-tu sous un toit ou bien à ciel ouvert ?
La « Nature », c'est la loi de la jungle.
La « Nature », c'est la maladie.
La « Nature », c'est la mort.
La première cause de mortalité ... c'est la vie, avec ce que ça implique de bon et de mauvais.
C'est une façon rigolote de présenter les choses, un point de vue qui rassure quelque peu les mortels que nous sommes (encore), mais qui est totalement fallacieux : la première cause de mortalité, c'est la maladie/dégénérescence du corps, et donc la mort, « naturelle » ou non.
Et si la mort fait partie de la vie...
...c'est la faute à la nature
BluesBarbu a écrit :
Les lunettes, la maladie et le toit pour dormir c'est du confort
« Confort » (si survivre à une maladie mortelle est un confort... )...
...que nous dénie la nature quand on la laisse faire.
BluesBarbu a écrit :
tandis que l'instinct de faim, de reproduction, de violence c'est dans les gènes. Aller à son encontre c'est un peu comme forcer un gaucher à écrire avec la main droite.
À peu près tout ce que nous faisons va à l'encontre de la nature. Sinon on aurait encore une espérance de vie de 25 ans.
Cela dit, aller à l'encontre de l'« instinct de faim » (pur processus physiologique !), ça serait ne plus manger du tout. Ce n'est pas choisir son alimentation.
L'« instinct de reproduction » n'en est pas un. S'il y a instinct, il est
sexuel, et il est heureux pour l'espèce que cet instinct soit si fort.
On aime dans certains milieux à insister sur l'idée d'un « instinct de reproduction » (et de maternité) chez la femme, mais c'est pour mieux remettre cette dernière à « sa place », comme dirait Zemmour, Erdogan ou Larochère. Mais ce que les réacs aiment à nommer « instinct de reproduction », donc, c'est un conditionnement purement social, chez la femme comme chez l'homme.
Et tout cela se gère : on n'en est pas totalement esclaves à la façon d'(autres) animaux en chaleur.
Et comme par hasard, le fait que tout cela se gère dérange profondément les tenants de « la Nature » (et du Travail, de la Famille et de la Patrie...).
On l'a bien vu par exemple quand une certaine Simone Veil a pu être traînée plus bas que terre à une certaine époque par tout ce que la France comptait d'esprits moisis.
Tout ce qui se dit et se fait au nom de « la Nature » est suspect par définition : il s'agit toujours de défendre un statu quo toxique.
Enfin, aller à l'encontre de l'« instinct de violence »... c'est la définition de nos sociétés en marche vers la civilisation. Sociétés qui ont encore besoin de forces de police, mais dont les membres ont pris sur eux pour se f... moins spontanément sur la g... qu'à certaines époques.
BluesBarbu a écrit :
Je peux comprendre que l'on soit végétarien pour sa santé, son physique et son espérance de vie en complément du sport, d'éviter alcool et clopes etc. Mais je ne comprend pas si c'est dans le sens on vaut mieux que ça, les animaux souffrent ...
Je l'ai dit et je le répète, je ne suis pas végétarien : je mange encore du poisson, pas souvent, et sans plaisir, et en pleine conscience de l'incohérence d'une telle position, incohérence que signalait MIA à juste titre et à laquelle je prévois de remédier petit à petit.
Alors oui, je prends mon temps sur la route du végétarisme. Mais pourquoi y venir ? Eh bien si je me suis débrouillé pour me dégoûter (presque totalement) de l'idée de manger « du cadavre », c'est sûrement parce que je n'ai jamais été très fan de bidoche pour commencer... Mon Papa a tué des lapins auxquels je m'étais attaché quand j'étions gosse... Ça laisse des traces
(j'en rigole, mais il y a de ça).
Mais pourquoi passer de quelques pièces de viande par mois à plus du tout ? Pourquoi commencer à franchir le pas (on sait que le traitement des poissons par l'industrie est tout aussi répugnant que celui des mammifères) ? C'est par identification aux animaux de viande, kekpart, je le suppose. J'ai fini par apprendre (merci J. Saffran-Foer) que loin d'être tués de manière « humaine », ces animaux sont torturés de manière abominable avant de finir dans nos assiettes.
En d'autres termes, j'ai fini par comprendre, comme d'autres, qu'en matière de viande aussi on nous raconte des bobards.
Alors oui, renoncer à la viande est une démarche qui porte d'autant moins à conséquence qu'elle ne me coûte strictement rien, mais les faits sont là : je sais que l'industrie agroalimentaire est encore plus dégueulasse qu'on pouvait le penser. Et savoir cela m'a coupé toute envie de lui filer mon fric histoire d'avaler des morceaux d'êtres sensibles qu'on force des sous-merdes à torturer à longueur d'année pour des raisons purement mercantiles.
BluesBarbu a écrit :
Accepter sa place dans un processus naturel en ne bridant pas à l'extrême ce que l'on est ne signifie pas vénérer le processus. Tu essaies de mettre de l'irrationnel là où je veux réintroduire du rationnel
Le « rationnel » et le « processus naturel » ont bon dos : comme d'habitude, tu es dans le conservatisme pur et dur.