Blow Up a écrit :
Il faut revoir tes fiches Zepot
Et tu cogites vraiment trop en ce moment, non c'est un client suisse (que j'ai envoyé chier d'ailleurs) qui m'a bien chauffé lundi. Un abruti qui n'a jamais rien fait d'autre de sa vie que d"hériter du fric de l'évasion fiscale amassé par son grand-père, mais qui vient claquer son fric en France parce que c'est moins cher et parce que ce genre de prestas n'existent pas en Suisse, tout en donnant des leçons d'économie, en critiquant le système social, la formation et même les compétences des techniciens en France (mais bon, c'est moins cher et puis je te je dis ça a toi, mais tu n'es pas comme les autres français etc...)
Le fric souvent ça rend con, c'est peut être le problème de la Suisse.
C'est là qu'on apprend que le gros chieur de backstage a eu son petit agacement du matin, ce qui explique qu'il s'en prend la journée durant à tout ce qui s'apparente de près ou de loin à l'objet de sa contrariété. Zepot avait tout compris. Zepot est un concierge plein de psychologie, ça se perd cette qualité de concierge. Si j'étais propriétaire, je l'engagerais.
Mais là c'était facile, le gros chieur est quand même un pauvre type plein d'amertume qui fait un métier à la con : en tant que monteur, il connait certainement - de nom en tout cas - un de mes meilleurs amis, c'est un documentariste bien réputé qui m'expliquait vendredi passé comment il collaborait avec sa fidèle monteuse : il dicte sur un enregistreur les instructions de montage. Mon copain tient beaucoup à sa monteuse, je pense qu'il la respecte vraiment, il n'en reste que ça doit être un boulot de merde qui consiste à suivre à la lettre à longueur de semaines des scripts formels derrière un écran.
Quant à moi, j'ai actuellement un contrat à 50%, donc à la fin du mois un salaire qui en découle (un peu plus qu'un salaire d'ouvrier non-qualifié en Suisse). Je bosse durement, bien plus que 20 heures par semaine, dans un milieu très exigeant où la reconnaissance est impossible à trouver, puisque les lecteurs sont la plupart du temps aussi un peu les concurrents. J'ai plein d'amis brillants chercheurs, qui ont dû se recycler, j'ai même deux potes qui ont ouvert un bar, bien que docteurs. Moi j'ai de la chance. Quoique, tous les deux ans, mon emploi est remis en question, change de statut, de taux horaire. Le méritocratisme bourgeois à la con du monteur merdeux est complètement stérile: qu'en sait-il en vrai des gens, de ce qu'ils donnent et de ce qu'ils reçoivent? quelle vanité!
Dans mes journées de travail, je ne rencontre pas de con. J'ai déjà cet avantage sur le monteur. J'ai peut-être de la chance!?
Vous battez pas, je vous aime tous