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Quoi qu'il en soit, le major Dubied acquiert la recette auprès de la mère Henriod en 17977 et ouvre, avec son gendre Henri-Louis Pernod (dont le père est bouilleur de cru), la première distillerie d'absinthe à Couvet en Suisse. On trouve dans le livre de raison de ce dernier la première recette d'absinthe apéritive, datée de 1797. Ils fondent en 1798 la première distillerie, la maison Dubied Père & Fils. En 1805, Henri-Louis Pernod prend ses distances avec son beau-père et monte sa propre distillerie à Pontarlier : Pernod Fils qui deviendra la première marque de spiritueux français.
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Au printemps 1983, François Mitterrand est en visite officielle en Suisse, invité par son homologue, le président de la Confédération Pierre Aubert. «Pierre Aubert, qui est Neuchâtelois, souhaite faire honneur à sa région : le déjeuner officiel a lieu à l’Hôtel DuPeyrou à Neuchâtel, raconte Tania Brasseur. Le cuisinier de l’hôtel prépare un menu très classique, dont le dessert fera pourtant l’effet d’une bombe : un soufflé glacé à la Fée. Inutile de rappeler qu’en 1983, la Fée verte est encore totalement prohibée, en Suisse comme en France.» Tout cela met en effervescence le landerneau politico-médiatique.
A l’heure dite du déjeuner, le président français, qui n’a pas la ponctualité d’une montre suisse, est en retard : il se régale en consultant les archives de Jean-Jacques Rousseau à la Bibliothèque de Neuchâtel. «Quand enfin, sous les flashs de la presse, il arrive avec sa suite, l’heure est déjà très avancée, explique Tania Brasseur. Il va falloir expédier le repas au plus vite. Catastrophe, se pourrait-il que le président parte avant le dessert ? Impossible ! En cuisine, on décide donc de sauter le fromage pour servir immédiatement le soufflé à la Fée. Mais à peine celui-ci est-il apporté que les officiels se lèvent pour partir. Certains témoins affirment que le Président n’y aurait pas touché. D’autres disent qu’il a tout de même pris soin de le goûter. Mais le soufflé ne retombe pas pour autant. Les médias helvétiques et français font des gorges chaudes de l’histoire. Servir une substance illégale à un président de la République, voilà qui fait tache dans la Suisse “propre en ordre”».