Kandide a écrit :
Mais est-ce à dire qu'un nouveau "système" plus juste arrivera à émerger ou bien inlassablement le capitalisme renaîtra comme le Phénix....
Il n'est pas question de ça. Le capitalisme va crever de ses propres absurdités. Ce qui en surgira est une autre histoire.
Il n'est pas question de "meilleur" ou de "moins bon" système mais d'une implacable réalité, indépendamment de ce qu'on pense du capitalisme, il va crever.
Perso je ne pense pas qu'un seul système en surgira, mais qu'en fonction des lieux, ce sont différentes conceptions de la vie sociale qui s'affirmeront.
Citation:
d'une part le capitalisme est fondamentalement pragmatique (un problème? hop on s'adapte sans remettre en question le système) et d'autre part, la méfiance, la désillusion vis-à-vis du capitalisme a existé dès le départ: son statut à toujours été celui de "moins mauvais système, l'homme étant ce qu'il est". Le libéralisme est un réalisme.
Oui c'est vrai mais à un moment il faudra faire face à des impossibles : l'impossible croissance quand il n'y a plus de carburant (matières premières) pour alimenter la machine, l'impossible recours à un prix de production toujours plus bas sauf à créer artificiellement de la pauvreté par des conflits, ou à maintenir les statu-quo sociaux des pays fournisseurs de ce prolétariat international par une répression sanglante, etc etc...
Sur la question des bricolages d'adaptation du capitalisme, c'est vrai, et j'ai souligné ici la capacité du capitalisme à digérer ses oppositions, à les transformer en spectacle ou à les marginaliser d'une manière ou d'une autre. Mais ces bricolages sont autant de jeux d'équilibristes et d'additions d'incohérences dans l'ensemble du truc.
Pour moi ça ne pourra pas tenir.
Citation:
Je vois deux issues : soit les communautarismes réactionnaires font contrepoids au libéralisme (c'est la réaction suisse du 9 février), soit une lente érosion par les initiatives libertaires (l'autre "système", solidaire et local) rendues d'autant plus possibles et puissantes grâce aux nouvelles technologies de la communication et de l'information. Le capitalisme est peut être arrivé à un point où il ne parvient plus à garder une cohérence et laisse de plus en plus de possibilités d'initiative dans ses marges.
C'est vrai. Mais les "communautarismes réactionnaires", du moins en occident, valident la plupart des postulats d'une économie capitaliste ou pré-capitaliste, ceux qui marchent en tout cas.
Pour ce qui est des économies solidaires, locales, etc... je crois aussi en ce modèle mais qui doit s'accompagner d'un système politique ad hoc. On sait lequel.
C'est peut être une solution : l'érosion du capitalisme amenant à son effondrement (je ne crois pas à un chaos brutal, attention !) doit s'accompagner de ce type de mouvement autonomes, locaux, etc... pour accompagner la chute. C'est un peu ça, cette transition douce, ou la guerre.
Socialisme ou barbarie, quoi !
Citation:
Mais je reconnais bien volontiers que l'on est tellement baigné dans le capitalisme que c'est difficile de penser autrement...
C'est normal car toute entité politique a pour première fonction son auto-reproduction. C'est en ça que la notion de totalitarisme n'a pas de sens telle qu'utilisée actuellement : tout système a de totalitaire le "besoin" de se perpétuer dans le temps et donc de phagocyter la pensée individuelle pour s'imposer comme le seul modèle possible.
Le capitalisme a en effet, plus que tout autre, au point d'en devenir sous la plume de Lacan un discours en tant que tel, cette disposition à jouer à ce point des fonctions psychiques humaines au point d'en devenir le schème indispensable de l'organisation politique, culturelle, historique, sociale... Le capitalisme est un système totalement abouti, car parfaitement intégré, et facilement intégrable. Parfois par la brutalité (et en général ça tient pas), parfois par d'autres voies, et là ça tient : construire des McDo partout marche bien mieux que de bombarder une ville.
Citation:
Que vont dire nos créanciers si on leur annonce que ..."on arrête"...
Ils n'auront pas le choix puisque de toute façon ce qu'on leur devait n'aura plus de valeur intrinsèque.
Donc ils s'adapteront, comme tout le monde, et feront pas chier.