Très intéressant, le rapport QI/ religion. Je ne connais pas cette étude.
Le QI mesure la capacité à mener des raisonnements formels, à manipuler de l'information précisément, rapidement et selon une certaine logique, choses très adaptées au monde moderne rationnel et productiviste. On remarque que les femmes, les pauvres, les personnes provenant de certains groupes ethniques ont un QI plus faible. Ces différences témoignent de l'intégration dans notre société mondialisée capitaliste moderne. Les personnes laissées sur le carreau cherchent peut-être dans d'autres valeurs une reconnaissance, dans les valeurs religieuses par exemple, qui constituent un des seuls contrepoints existants.
Il faut savoir que le test QI a été conçu au départ pour mesurer objectivement la capacité d'intégration des enfants dans le système scolaire. Il ne mesure qu'un aspect des qualités humaines, celles qui sont exigées et travaillées à l'école, mettant de côté tout ce qui est capacité de décentrement relationnel, d'empathie, d'introspection, de gestion des émotions. A part la gestion des émotions, ce sont toutes des qualités communément admises comme étant d'intelligence humaine. Et ce sont des compétences très utiles, au sens étroitement utilitariste du terme. Si elles ne font pas partie du test de QI, c'est pour les raisons historiques que j'ai cité: le test QI ne mesure que l'adaptabilité au système scolaire. Lui faire signifier davantage, c'est trahir l'intention de ses concepteurs. Néanmoins, le test QI mesure indirectement autre chose: les parents qui sont fiers parce que leur enfant est haut potentiel (QI élevé), sont de parfaits imbéciles.
Vouloir réduire les qualités humaines à la rationalité ou pire, au contenu substantiel du QI, c'est aboutir nécessairement à hiérarchiser les populations et les individus et ne pas comprendre que la véritable richesse c'est la puissance de l'imagination et de la créativité (qui sont fondamentalement plurielles et non-hiérarchisables), c'est réduire l'humanité à une de ses portions les plus congrues, qui n'est même pas celle qui a produit les découvertes scientifiques et les avancées de l'humanité. Car les plus grands esprits n'étaient pas des ingénieurs, peut-être même pas les plus ingénieux. Ce sont des individus qui ont osé penser au-delà de ce qui était raisonnable de penser à leur époque, dans leur contexte. Cette force, ils ne l'ont pas trouvée dans les poncifs de la rationalité quotidienne de leur époque. Comment concevoir des géométries non-euclidiennes, une relativité du temps ou même l'héliocentrisme, quand on n'est préoccupé que de rendement et d'efficacité immédiate?
Vous battez pas, je vous aime tous