El Phaco a écrit :
Mais pour revenir au sujet, le problème n'est pas de savoir si c'est du racisme, puisque c'en est, mais d'admettre que de pointer ce racisme, pas si rare mais sans conséquences profondes
Je pense que le racisme n'est pas de l'antipathie pour des individus appartenant à un groupe social qui nous oppresse (ou pas). Il puise dans le même genre de mécanismes psychologiques (attribution) mais pour être du racisme, il faut soit qu'il soit structuré socialement et inscrit culturellement. Déjà parce que personne n'est raciste au sens d'une antipathie systématique (Morano et sa copine noire): t'en trouveras pas, le racisme n'existe pas, ou alors de façon résiduelle et sporadique.
C'est pourquoi il faut partir d'une définition plus "sociale", le racisme doit s'ancrer dans une culture, pour être légitime. Le vrai racisme est invisible, on ne le voit pas en tant que tel. C'est la condition de sa puissance d'action. C'est un sentiment de supériorité outillé culturellement, qui produit un sentiment d'humiliation de l'autre côté. Ce n'est pas avec de la seule antipathie, aussi aggressive qu'elle soit, que l'on infériorise l'autre. Mais par des rappels continus, invisibles, systématiques, de son infériorité. C'est pour ça qu' il est important que la langue, les symboles culturels, les monuments, les oeuvres artistiques doivent être révisés. C'est pas pour effacer l'histoire, c'est pour arrêter d'humilier quotidiennement l'africain, qui passe devant une statue d'esclavagiste pour aller bosser.
Mais je chipotte. L'important c'est de comprendre et de dire que ce sont les formes de discriminations structurelles qui doivent être combattues. Le reste, c'est de la psychopathologie individuelle.
Vous battez pas, je vous aime tous