Mr Park a écrit :
(Avec l'accent et tout!)
C'est vrai que Charleroi est particulièrement triste. Par contre, par son passé, c'est aussi une ville super intéressante! J'y ai fait une visite touristique de l'histoire sociale du coin, c'était passionnant. Avec les endroits des plus grandes grèves, manifs, l'endroit où arrivaient les ouvriers italiens (on les classait en deux catégories: les plus musclés à gauche, ils allaient à la mine, les plus minces à droite, ils allaient à l'usine. Germinal le truc),...
C'est là que sont nées et ont abouti les plus grandes luttes sociales belges (là et dans le bassin liégeois, tout aussi ravagé et déprimant), on sent qu'il en reste une certaine fierté chez les gens.
Mais pour moi ce n'est pas la plus moche du monde, je suis allé jouer en Allemagne, et l'ex-Allemagne de l'est c'est pas triste
La pire, de loin, c'est Dresde. Forcément il ne restait rien en 45, tout à été refait à la soviétique. Des rues droites de plusieurs kilomètres avec le même immeuble gris répété à l'infini, on se serait cru dans 1984. De temps en temps, une plaine de jeux tout aussi glauque, on a vu des gamins jouer avec des seringues, c'est vraiment une ville à se flinguer. On a aussi joué à Chemnitz, tout aussi déprimante. C'est la première fois (c'était en 2009) que je voyais les panneaux de l'AFD, placés au-dessus de chaque feu de signalisation. Et là aussi, que des usines fermées. Même l'endroit où on dormait après le concert, qui n'avait pas l'air vilain par rapport au reste, n'était pas sûr, le gars nous avait dit de dormir sur nos sacs pour pas qu'on nous les pique. Ca doit être horrible de vivre là-bas
Je te rejoins sur l'ex RDA, j'avais mon pote allemand de Nuremberg avec qui on avait visité la ville de Gera juste après la chute du mur.
...les murs avec les impacts de balles, les trabants, les ruines, les HLM d'inspiration soviétique ou on s'est même fait invité par une personne en situation de handicap tout content de trouver des potes pour la soirée.
Le lendemain on a été a une sorte de fête foraine des années 30.
On a vite écourté quand une vingtaine de skinheads commençaient a s'intéresser a moi qui parlait français.
Pendant ce temps des enfants dessinaient des croix gammées sur le sol... on s'amuse comme on peut...