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La notoriété des Spotnicks dans leurs années de gloire 1961-1965 reposait sur leur sonorité très spécifique. Électronicien de formation, Bo Winberg avait développé une sonorisation basée sur une préamplification centrale haute-fidélité à lampes de sa fabrication, reprenant les deux autres guitares, basse et rythmique (contrairement à l'habitude d'avoir un amplificateur indépendant par instrument), et relayée par un étage de puissance à base d'unités Dynaco Mark III et des haut-parleurs énormes dont le plus gros faisait 30 pouces de diamètre. Bo Winberg avait au surplus construit une chambre d'écho à bande magnétique, avec de nombreuses têtes de lecture, d'une technologie supérieure à ce qui existait dans le commerce. Il faut aussi ajouter les guitares employées par Bo Winberg qui furent exclusivement des Fender Stratocaster pour leurs sonorités incomparables.
Cet équipement hors-normes permettait aux Spotnicks de délivrer en concert un son très puissant tout d'un bloc, immédiatement reconnaissable, associant des basses très profondes à des aigües incisives et très définies. Ils furent d'ailleurs accusés de play-back dans leurs concerts à ce sujet.
Bo Winberg a aussi été un pionnier dans la liaison sans fil entre guitare et ampli, plusieurs décennies avant que cette solution entre dans les mœurs. Ceci a été la cause d'un incident resté célèbre : en 1963 à Paris, lors d'une répétition à l'Olympia, la police est venue enquêter sur l'origine de perturbations radio-électriques, car le système de radio-transmission conçu par Bo Winberg utilisait la même bande de fréquences que la police parisienne.
Les Spotnicks ne dédaignaient pas d'utiliser aussi les plus élémentaires trucages de studio : la vélocité ébouriffante du solo d'Orange Blossom Special qui fut leur premier hit, était due au fait qu'il avait été enregistré au ralenti et qu'ensuite il avait été accéléré sur la bande finale servant à la gravure du disque. Le but était de voir ce que cela donnait, pas de faire une arnaque.