quantat a écrit :
Redstein a écrit :
J'ai longtemps pensé que l'athéisme était une croyance comme une autre, et je reste plus ou moins de cet avis, mais il me faut reconnaître qu'en pratique, athée et agnostique se rejoignent : tous deux rejettent les fictions proposées/imposées par les religions, le second ne se différenciant que par un vague espoir de transcendance dont il ne parvient pas tout à fait à se défaire...
OU alors on peut rencontrer deux types d'athées : celui qui accepte vraiment que l'autre soit croyant, et
celui qui prend le croyant pour une buse.
Cela dit que je connais un paquet de croyants qui ne voient que "fictions" dans les textes sacrés ... je connais un chrétien qui considère que la résurrection de Jésus est extrêmement improbable, mais que la "vérité" de ce mythe réside dans une interprétation... ... ...
Tout le problème est là : l'honnêteté intellectuelle est l'une des qualités les plus difficiles à atteindre pour le croyant -- dans le domaine de sa croyance, me hâté-je de préciser.
Accepter que tel ou tel soit croyant, ce n'est pas un problème.
Mais (comme on le voit avec la résurgence du délit de blasphème dans la tête d'un paquet de neuneus) les problèmes commencent très tôt : parce que les buses en question ne peuvent accepter aucune contradiction concernant la fiction, objet de leur croyance.
quantat a écrit :
Redstein a écrit :
[
Sinon, puisque de « dieu », personne n'en a jamais croisé, comment le ressenti supposé de son « amour » pourrait-il être autre chose que le produit d'un exercice d'autosuggestion ?
C'est un argument qui ne peut convaincre que quelqu'un qui est déjà "conquis" par l'athéisme...
Eh non... dans quel autre domaine va-t-on ainsi accepter la validité de toute expérience parfaitement incommunicable ?
quantat a écrit :
Personne parmi nous n'a jamais rencontré le moindre nombre, ni la moindre figure géométrique: ça ne nous empêche pas de faire des maths (je sais bien qu'il y a une très grande différence entre un nombre et un dieu ... ... quoique: c'est pas si évident pour un pythagoricien ou un néo platonicien)
Comme tu le reconnais toi-même, « for all intensive purposes » (j'adore cet eggcorn
), cet argument est nul et non avenu
quantat a écrit :
L'agnosticisme dont je me réclame part du fait qu'on ne peut rien démontrer en la matière ... je pars de cet "indémontrable" comme d'autres partent du principe qu'il y a dieu, ou rien
On est d'accord. D'où mon point de vue que je considère plutôt agnostique qu'athée : les explications métaphysiques en vigueur étant toutes échafaudées par des êtrumains, elles sont forcément de l'ordre de la fiction...
...car (première proposition de l'agnostique) :
de « dieu », personne n'en a jamais croisé...
...mais (deuxième proposition) : qui peut dire que nous ne sommes pas la création d'un être immensément supérieur à nous, qu'il s'agisse d'un rigolo à barbe blanche perché sur un nuage... ou d'un scientifique d'une espèce
nettement plus avancée qui détiendrait, dans sa collection de tubes à essai, des dizaines d'univers, dont le nôtre ?