Après la loi sur les manifs au Québec, les Canadiens ont une bien curieuse idée de la démocracie.
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Le gouvernement canadien a déposé lundi au parlement un projet de loi spéciale obligeant à reprendre le travail 4.800 employés de la compagnie de chemins de fer Canadien Pacifique, en grève depuis mercredi dernier, invoquant la défense de l'économie nationale. La ministre du Travail Lisa Raitt, qui espère que la loi sera votée rapidement et que les trains rouleront à nouveau jeudi, a appelé la principale formation de l'opposition, le Nouveau Parti Démocratique, à l'appuyer - ce qui est loin d'être acquis.
Auparavant, elle a longuement décrit devant les caméras l'ampleur des activités du Canadien Pacifique qui transporte annuellement pour 50 milliards de dollars de marchandises, avant de conclure que l'économie du Canada, "encore fragile" malgré la reprise, ne pouvait se permettre un arrêt de travail prolongé. Devant le parlement, plusieurs ministres sont intervenus pour l'appuyer. Les transporteurs maritimes sont déjà en train de se tourner vers le port de Seattle, aux Etats-Unis, au détriment de Vancouver, a affirmé le ministre des Transports Denis Lebel.
Pour le syndicat Teamsters Canada, la partie adverse dans ce conflit, la loi spéciale empiète sur la liberté de négociation des conditions de travail. Les pourparlers entre le syndicat Teamsters Canada et la direction de la compagnie avaient été rompus dimanche, sans qu'aucun nouveau rendez-vous soit pris. Le conflit porte essentiellement sur les retraites -la direction de l'entreprise souhaitant revoir le système pour le rapprocher de ceux de ses concurrents et préserver sa compétitivité-, sur certains règlements concernant le travail et sur la gestion de la fatigue.
"La grève ne peut pas continuer. Nous avons besoin de remettre les trains en marche", a dit Mme Raitt, arguant que la grève menace d'une part des emplois dans les entreprises dépendant du transport par rail, par exemple dans l'industrie automobile, et d'autre part les exportations. "Les consommateurs et nos concurrents à l'étranger n'attendront pas que nous réglions un conflit du travail", a-t-elle dit.