ZePot a écrit :
Je suis inquiet, chez moi c'est la tête qui partira en premier, et probablement assez tôt, comme ma mère. C'est un sale destin et je ne vois pas trop ce qu'on peut faire pour s'en prévenir, contrairement au physique
Ben merde, c'est pas drôle. C'est Lacan qui redoutait par dessus tout devenir "zinzin" (et il l'est devenu je crois). Je te souhaite de garder ta vivacité jusqu'à 100 ans: les jeunes du forum viendront alors te trouver et te feront un quizz r'n'r 1954-58, avec ampli à lampes et batterie acoustique.
Ma mère a des troubles de type alzheimer, et son entrée en EHPAD a été un gros soulagement pour moi. Parfois, c'est très dur (quand je la ramenais de notre petit Noël, elle me disait "mais c'est par là, tu vas où?"). Elle oublie qu'elle oublie, c'est peut-être le pire. Et cette tristesse... parce qu'elle n'oublie quand même pas tout...
Avec la mort de ses parents et des proches, on relativise pas mal quand même. Quand on aborde la cinquantaine, on voit que la série des décès "naturels" commence vraiment (accident cardiaque, cancer): quelques bonnes connaissances, un père, un cousin, un ami parmi les plus chers. On a l'impression qu'ils nous accompagnent, le temps devient universel.
Mon expérience unique d'un EHPAD n'est pas si catastrophique. Ce sont des mouroirs, mais il y a encore de la vie, des activités, des contacts. La plupart des vieux que j'y vois, auraient une vie bien plus triste à la maison: quand on n'a plus les yeux pour regarder la télé (je ne parle même pas de lire) et plus les pieds pour marcher, on est bien content de ne pas passer 23h30/24 seul dans son salon (parce que l'infirmière à gros nibards, il ne faut pas rêver, elle fait ses dizaines de patients par jour)
Vous battez pas, je vous aime tous