Zorzi a écrit :
«
La sensibilité qui gémit presque exclusivement pour les ennemis de la liberté m'est suspecte.» Robespierre
Oui,
Zo, et le Max était un expert de ce territoire exigu.
Mais à ce point, il faudrait aussi ajouter un petit grain de sel de Poucet, jeté derrière soi, à l'aventure, pour les oiseaux de retour.
Le grain de sel de la toute première œuvre d'un jeune homme qui avait à peine vingt-neuf ans, œuvre commencée à Londres en 1794 et publiée là-bas encore en 1797, œuvre enfin qui portait au jour, dans son long titre de méandre, le nom austère d'
«Essai historique, politique et moral sur les révolutions anciennes et modernes, considérées dans leurs rapports avec la Révolution française» abrégé désormais pour la postérité en
«Essai sur les révolutions».
Le presque gamin qui paraissait là se nommait bien sûr François-René de Chateaubriand, un émigré.
À cette date, il n'était pas encore victime de lui-même et de ses poses, seulement de certaines ombres de ses proches.
Il s'en souviendrait presque cinquante ans plus tard dans ses
Mémoires (
MOT en est l'acronyme
...) ou dans
La Vie de Rancé.
Tiens, avec le souvenir fantôme de Montaigne en filigrane, ce début est écoutable :
« Le mal, le grand mal, c'est que nous ne sommes pas de notre siècle.
Chaque âge est un fleuve qui nous entraîne selon le penchant des destinées quand nous nous y abandonnons. Mais il me semble que nous sommes tous hors de son cours.
Les uns (les républicains) l'ont traversé avec impétuosité et se sont élancés sur le bord opposé. Les autres sont demeurés de ce côté-ci sans vouloir s'embarquer. Les deux partis crient et s'insultent, selon qu'ils sont sur l'une ou sur l'autre rive. Ainsi les premiers nous transportent loin de nous dans des perfections imaginaires, en nous faisant devancer notre âge, les seconds nous retiennent en arrière, refusent de s'éclairer, et veulent rester les hommes du XIVe siècle dans l'année 1797. [...]. Sans désirs et sans crainte, je ne nourris plus les chimères du bonheur, et les hommes ne sauraient me faire plus de mal que je n'en éprouve.»
(Introduction à l'«Essai historique... sur les révolutions... » –Londres, 1797)
Pour le reste,
Zo, blue sky ou pas, sous le gros horloge, un jour prochain
.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.