Zorzi a écrit :
(...)
L'expérience est une lanterne qui n'éclaire que le chemin parcouru
proverbe chinois
micmacfr a écrit :
« Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur c'est le chemin »
Lao Tseu
Pour mettre certains chemins en situation, et dans leur langue :
Caminante no hay camino. [Toi qui chemines, il n'y a aucun chemin.]
Todo pasa y todo queda,
[Tout passe et tout reste,]
pero lo nuestro es pasar,
[mais le nôtre est de passer,]
pasar haciendo caminos,
[passer en faisant des chemins,]
caminos sobre el mar.
[des chemins sur la mer.]
Nunca perseguí la gloria,
[Je n'ai jamais traqué la gloire,]
ni dejar en la memoria
[ni cherché à laisser dans la mémoire]
de los hombres mi canción ;
[des hommes ma chanson ;]
yo amo los mundos sutiles,
[j'aime les mondes subtils,]
ingrávidos y gentiles,
[légers et gentils,]
como pompas de jabón.
[comme des bulles de savon.]
Me gusta verlos pintarse
[J'aime les voir se peindre]
de sol y grana, volar
[de soleil et de rouge, voler]
bajo el cielo azul, temblar
[sous le ciel bleu, trembler]
súbitamente y quebrarse...
[soudain, et se rompre...]
Nunca perseguí la gloria.
[Jamais je n'ai traqué la gloire.]
Caminante, son tus huellas
[Toi qui chemines, ce sont tes traces]
el camino y nada más ;
[le chemin, et rien d'autre ;]
caminante, no hay camino ,
[toi qui chemines, il n'y a aucun chemin,]
se hace camino al andar. [le chemin se fait en marchant.]
Al andar se hace camino
[En marchant se fait le chemin]
y al volver la vista atrás
[et lorsqu'on tourne ses yeux en arrière]
se ve la senda que nunca
[on voit le sentier vers lequel plus jamais]
se ha de volver a pisar.
[on ne tournera ses pas.]
Caminante no hay camino [Toi qui chemines, il n'y a pas de chemin]
sino estelas en la mar... [seulement des sillages dans la mer...]
Hace algún tiempo en ese lugar
[Il fut un temps en ce lieu]
donde hoy los bosques se visten de espinos
[où les bois aujourd'hui s'habillent d'épines]
se oyó la voz de un poeta gritar
[la voix d'un poète qu'on entendit crier]
«Caminante no hay camino, ["Toi qui chemines, il n'y a aucun chemin,]
se hace camino al andar...» [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso...
[Coup après coup, vers après vers...]
Murió el poeta lejos del hogar.
[Le poète mourut loin de chez lui.]
Le cubre el polvo de un país vecino.
[Il est recouvert de la poussière d'un pays voisin.]
Al alejarse le vieron llorar
[En s'éloignant, on le vit pleurer.]
«Caminante no hay camino, [Toi qui chemines, il n'y a aucun chemin,]
se hace camino al andar...» [le chemin se fait en marchant...]
Golpe a golpe, verso a verso...
[Coup après coup, vers après vers...]
Cuando el jilguero no puede cantar.
[Quand le chardonneret ne peut chanter]
Cuando el poeta es un peregrino,
[Quand le poète est un pèlerin,]
cuando de nada nos sirve rezar
[quand il ne sert plus à rien de prier]
«Caminante no hay camino, ["Toi qui chemines, il n'y a pas de chemin,]
se hace camino al andar...» [le chemin se fait en marchant..."]
Golpe a golpe, verso a verso.
[Coup après coup, vers après vers.]
Proverbios y cantares (XXIX) de
Antonio Machado (traduction personnelle)
Séville, 1875.—À Collioure, fuyant l'Espagne, mort à la frontière, le 22 février 1939
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.