Puisqu’on en était à Paul Valéry, voici dans ses alentours, une chute célèbre à la fin de L’Idée fixe ou Deux Hommes à la mer, publié en 1932 :
«— Sapristi. Il faut absolument prendre quelque chose.
— Docteur, filons… On n’y voit presque plus. Il y a un quart d’heure que les phares balayent le secteur.
— En route !
— Vous êtes bien aimable de m’avoir supporté si longtemps. Cet après-midi me paraissait… difficile… à vivre. Grâce à vous…
— Voulez-vous que nous dînions ensemble ?
— Mon Dieu…
— On ira au cinéma…
— Vous le détestez…
— Oui. Mais on fume.
— Mais je ne veux pas…
— Tenez… Attrapez le panier, je prends l’attirail de peinture… Voyez-vous, je suis un être moral. Je ne vous lâche pas, avec toutes vos complications. Et puis, j’ai le mal de l’activité… Allons, montez par ici…
— Merci, mais vraiment…
— Je vous dis que je ne vous lâche pas… Un homme seul est toujours en mauvaise compagnie.»
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.