Amateurs de photo

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ZePot
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Survivance. Apparition, disparition. J'ai rien compris.
Ben.oît
Ben... moi si et j'en ai chialé.
wow merci pour tant de détail. On ne m'avait jamais fait un tel compliment sur une photo. Si peut-être ma grand mère. Je suis touché.
Es könnte auch anders sein
Masha
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rapideyemove a écrit :
Ben.oît a écrit :
Merci Rapideyemove et Redstein.

Sur une dalle 27", ça jure. L'œil est attiré par la grosse masse en pierre à droite. Optique fixe 50mm 1.4. Une optique plus large aurait peut être été plus judicieuse en format portrait. Mais j'ai pas plus large que 50mm pour l'instant.


Je maintiens.

D'autant plus que la pierre ronde d'avant–plan, et sa circularité, viennent rompre ce qui construirait une symétrie trop brutale. Affadie.

Ensuite, deuxième rupture de symétrie, cette pierre est située a contrario de la diagonale de force classique, ce qui laisse heureusement vide le coin inférieur droit (regarde, dans cet ordre d'idée le Saint–Jérôme de Carpaccio -XV° siècle, avec le petit chien noir, rajouté, sans doute un repentir, le regard de Jérôme, et le suspens de son geste...).

Enfin, pierre, elle attire l'œil vers les deux halos humains à gauche du cycliste, ébauchant ainsi une diagonale fantôme avec les toits, à droite. Du coup, apparaissent d'autres fantômes, les embryons de halos en mouvement qui sinuent au tout premier–plan, ou le ponctuent.
Sotto voce.

Et, alors, toujours ce vide bien lisse, à droite. Tombal.
Lui aussi.

Apparition, disparition.
Survivance. Les mots possiblement offerts sur La Lettre volée que tout le monde voit. Que personne ne trouve, cependant.

Non, vraiment.
À demi-voix, en silence. Pas de vociférations.

Comme quoi une photo gagne, peut-être, à ce qu'on la médite aussi en très petit format.
Voire en tirage papier.

Et pas forcément sur le seul écran, tellement grand, lumineux et analytique qu'il en vient à nous voiler l'essentiel.
Quand on écoute un (final) mix, on n'envoie pas tout sur des enceintes de haut-vol, à pas de prix.

Vaudrait mieux pas que tu détruises tout de suite ce fichier.
De ce point de vue, tout à fait d'accord avec la place que tu sembles réserver aux photos "ratées" et au regard qu'elles peuvent alors requérir de nous, les témoins, eye-witnesses, de ce qui n'est pas seulement visible, mais visuel.

Oui, de quoi j'me mêle ?!



Bourgeteau
Postez des recettes, bordayl de merde.

Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous.
rapideyemove
ZePot a écrit :
Survivance. Apparition, disparition. J'ai rien compris.


C'est pas grave, ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude.

Mais je n'ai pas parlé, rigoureusement, pour ne rien dire.

Sans doute que ceux qui, comme moi, ont appris la photographie dans une ère préhistorique, l'argentique comme on n'avait pas encore l'outrecuidance de le dire, voient encore ce qui se passait dans une autre chambre, la noire, avec la lumière rouge, quand l'image plongée sortait de rien sur le papier, dans les bacs trempés aux odeurs lourdes.
L'un des ingrédients de base, pour cette magie, s'appelait le fixateur.
Le premier, le bien nommé, portait tout le poids de cette migration vers le visible.
C'était le révélateur.

Quant aux éléments qui fondent cette petite défense à laquelle je me suis livré (survie, survivance, fantômes, halos, apparition, disparition, et surtout le couple conceptuel visible / visuel...), ils sont largement emprunté à l'œuvre de l'historien de l'art et philosophe Georges Didi–Huberman, une des références majeures relativement à la réflexion sur les images, dans le monde et l'art contemporains.

Son travail ne s'est pas limité aux œuvres artistiques stricto sensu. Il a également travaillé sur la photographie, la dimension du temps, l'anachronisme, le mouvement et la danse ( le grand danseur flamenco Israel Galvan...).
Bref.

Entre autres photographes contemporains contemporains ayant travaillé plus ou moins dans cette direction, ou vers cet horizon, vous pouvez jeter un œil et une oreille à l'œuvre surprenante d'Evgen Bavcar.
Pourquoi ?

Evgen est aveugle.
Il porte souvent un miroir en sautoir pour que son interlocuteur puisse se refléter et voir, pour lui ?, sa propre image.
Et pourtant, il écrit la lumière.
Je veux dire qu'il est bien photographe.
Et cette lumière n'est ni en braille ni braillarde.

Pouvais–je être plus clair ?
Voire obscur ?


C'est le mouvement même du paradoxe, en somme.
Qui tourne, rôde autour de l'opinion qui erre, ça et là.
L'opinion ?
Platon nommait cela la « doxa ».
Ce qui ne date pas précisément d'hier.

Ce petit bout de réflexion n'aura peut-être pas été sans mérite pour les chemins qu'emprunte possiblement ce topic.

C'est tout le mal que je nous souhaite.

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Masha
  • Masha
  • Custom Supra utilisateur
On sent les 94 ans d'expérience
Postez des recettes, bordayl de merde.

Fâchez-vous comme vous voulez, je m'en fous.
rapideyemove
Masha a écrit :

Bourgeteau


Et non ma p´tite Masha. Et non.

Votre perspicacité aura sans doute encore été égarée par des bruits, de ci de là.
La vôtre comme celle de quelques autres.

Rien de commun avec le ci–devant, cette légende, pour moi.
Dommage, car avec le sillage qu'il a laissé, je ne peux m'empêcher de penser qu'il avait l'air d'être diablement intéressant.
Et que certains en gardent la nostalgie.

Mais, je vous aime bien quand même chère Masha, très chère.
Je suis un homme vénal.
Je me suis acheté.
Rien.

Si une conscience.
Et ce masque, cette persona.

Je ne suis pas sûr que ça se soigne.
C'est fâcheux.

Allez, tout au plaisir de vous avoir divertie.
Sous votre masque, aussi.
Pour autant que la chose reste possible, dans ce domaine, ici, avec le concours de toutes nos frivolités, nos foires à forum.

Et, tout au plaisir de vous divertir, encore.

Bien.
Pas d'autre question ?

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
rapideyemove
Ben.oît a écrit :
Ben... moi si et j'en ai chialé.
wow merci pour tant de détail. On ne m'avait jamais fait un tel compliment sur une photo. Si peut-être ma grand mère. Je suis touché.






Devais–je en dire plus ?
Quoi qu'il en soit, l'hommage est réfléchi, sûrement pas le fruit de l'improvisation.
Chaque mot est pesé, compté, divisé.

Et cette sincérité–là n'est pas celle d'un de nos bateleurs, et leurs talents, et leurs viagers, frivoles.

Je regarde, j'écoute. Je regarde, je patiente.
C'est cela, un peu, j'espère, être attentif.
Manière pour moi de saluer.

«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
rapideyemove
Masha a écrit :
On sent les 94 ans d'expérience


Le plus. Au moins.
Rappelez-vous, chère Masha, je suis vénal.



Bisous.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Kandide
94 c'est pas assez...
PEACE & LOVE
rapideyemove
Kandide a écrit :
94 c'est pas assez...


Tu veux dire que

« J'ai plus de souvenirs que si j'avais mille ans. » ?

Et que

« Un gros meuble à tiroir encombré de bilans,
De vers, de billets doux, de procès, de romances,
Avec de lourds cheveux roulés dans des quittances,
Cache moins de secrets que mon triste cerveau.
» ??

Et que ce cerveau

« C'est une pyramide, un immense caveau,
Qui contient plus de morts que la fosse commune.
» ???

À ce prix, ce prix toujours, celui de cette critique qui était tout autant une lecture qu'un hommage, celui de cette attention qui était requise tant par le lecteur, ou le spectateur, que par le photographe, je crois au moins, j'en accepte l'augure et me dis que cela valait bien d'essuyer deux ou trois poussières.
Comme à l'accoutumée.

D'ailleurs, à force de ménage, I Believe I'll Dust My Broom, et faire en sorte de transformer poussières et récoltes en Diamonds on my windshield.

And the wind bites my cheek through the wing
And it's these late nights and this freeway flying
It always makes me sing,
It always makes me sing.


C'est facile, je sais.
Mais cela me tient en joie.
Et ça ne fait pas de mal.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Kandide
rapideyemove a écrit :


C'est facile, je sais.


Facile, peut-être, pour toi.

Toute littérature est délation.
PEACE & LOVE
rapideyemove
Kandide a écrit :
rapideyemove a écrit :


C'est facile, je sais.


Facile, peut-être, pour toi.

Toute littérature est délation.


Outre la citation non signée, la précarité mondaine de l'écrivain sans titre ne m'appartient pas.
Je n'y suis pas.

Surtout avec l'aimable...l'aimable...qui...déjà...?
En tout cas, fort répandu.

Écrire, écrire ; et ces restes qui ne sont que littérature.
Écrire, écrire ?
« Un homme au rêve habitué, vient ici parler d’un autre, qui est mort.

Mesdames, Messieurs,

(Le causeur s’assied)

Sait-on ce que c’est qu’écrire ? une ancienne et très vague mais jalouse pratique, dont gît le sens au mystère du cœur.
Qui l’accomplit, intégralement, se retranche.
»
Stéphane Mallarmé.

Tout ça pour dire que mon gros bon sens d'insulaire n'est pas sûr d'avoir entendu grand chose aux noces de la délation et de la facilité.
Même, et surtout, si ces noces ne sont que littéraires.
Ce qui n'est pas certain, à ce que ce gros bon sens, un peu soupçonneux, a pu me souffler.

Otium sine litteris mors est et hominis vivi sepultur.

Cette dernière citation, petit paquet pour la route qui nous reste encore à accomplir, figure dans mon profil.

Je te laisse le soin de sa traduction.

La citation ne serait ni très utile ni très complète si j'omettais de rappeler que l'auteur en question oppose "otium" à "negotium", mot dans lequel on aura raison de déceler la présence du "négoce" moderne.

Bon, si je me résume, quand est–ce qu'on parle à nouveau de photographie ?
Ici, à n'en pas douter, c'est pourtant ce dont j'entendais converser.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
Kandide
rapideyemove a écrit :


Bon, si je me résume, quand est–ce qu'on parle à nouveau de photographie ?
Ici, à n'en pas douter, c'est pourtant ce dont j'entendais converser.


Certes, certes...
Soit, place à la lumière poétique et photographique

ps: Un topic sur la littérature, créer ; il te faudrait.
PEACE & LOVE
rapideyemove
Kandide a écrit :
rapideyemove a écrit :


Bon, si je me résume, quand est–ce qu'on parle à nouveau de photographie ?
Ici, à n'en pas douter, c'est pourtant ce dont j'entendais converser.


Certes, certes...
Soit, place à la lumière poétique et photographique



Ou alors ce que je crois en comprendre mériterait bien, de ce pas, que je me taise. Énormément.

Kandide a écrit :
rapideyemove a écrit :

(...)


ps: Un topic sur la littérature, créer ; il te faudrait.


Encore une subtiliité des relations personnelles qui m'échappe :

Laissons le pontifier ici, soit « place à la lumière ».

Mais conseillons–lui plutôt d'aller voir ailleurs, soit « il te faudrait créer un topic sur la littérature / Créer un topic sur la littérature il te faudrait » ( rayez la mention inutile )

Cela dit, faudrait pas je me plaigne trop non plus.
Ce jeu des mots sous les mots auquel je me suis livré, ici, succinctement, à partir de ton dernier message, tout aussi laconique que les deux ou trois précédents que j'ai lus avec besogne, m'amuse, aussi.

Bien que je doute apprendre grand chose à ce jeu.
Ou presque rien.
Ça, c'est moins drôle, et moins facile.
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.
PierredesElfes
L' un de vous envisage un tour au CES 2015 ???

au cas ou ....J'aimerais savoir si Fuji va sortir un remplacant au X-M1
La vie s'écoule comme l'eau d' un ruisseau, chaque mètre parcouru est à jamais perdu ...

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