cliclac a écrit :
si tu avais commencé a travailler quand c’était le plein emploi, toute fin 60 pour moi, tu saurais que trouver du boulot était relativement facile mais que les salaires, surtout de débutant étaient minables.
Structurellement la situation économique et monétaire était différente dans les années 60. La richesse créée allait pour 80% au travail et 20% au capital, aujourd'hui c'est 60%/40% et on est même a 50/50 voire plus dans certain pays (un retour au XIXe siècle ou l'accomplissement social, c'était d'être rentier).
Dans une période de plein emploi et de croissance économique, ça changeait beaucoup de choses. Moins d'inégalités, un ratio plus faible entre les salaires, la possibilité de s'enrichir en travaillant, un ratio salaire/logement qui était aussi plus faible (moins de spéculation immobilière), des possibilités d'évolution de carrière en partant du bas, des possibilités de payer des études supérieures à ses enfants en partant du bas, moins de subordination contrainte et de stress pour garder son emploi (en mode si tu n'es pas content de ton salaire et de tes conditions de travail, il y en a 10 qui attendent la place) etc...
Ce n'est plus du tout le cas aujourd'hui, et malgré les gesticulations de casso et les unes triomphantes du JDD sur le chômage en baisse. Il y a 5 532 700 chômeurs en France d'après les dernières statistiques trimestrielles.
Il y a un pays européen qui est en situation de réel plein emploi (c'est surtout lié à la reprise post-covid) c'est les Pays-Bas. Ca commence à râler, car même en faisant appel à de la main d'œuvre étrangère, ils sont obligés de passer par des augmentations de salaire et des aménagements de condition de travail. Ca ne pose pas de problème de concurrence vu que les carnets de commandes sont pleins. Par contre ça fait de la valeur ajoutée en moins pour le capital et de l'inflation en plus (le cauchemar des rentiers). Dans un paradis fiscal, ça passe mal.
Il n'y a rien de complotiste. Ce sont des choix politiques et idéologiques qui doivent trouver des équilibres (plus ou moins connivents) avec la gouvernance financière.
Un chômage bas et des salaires en hausse, c'est du manque à gagner pour le capital. Des travailleurs pauvres c'est plus rentable, pas seulement sur les salaires et l'inflation, (attention je vais parler comme un libéral pour éclairer la dinguerie totale du système) ça demande des compensations sociales publiques, donc des investissements d'Etat, donc de la dette, donc de la création de richesse par le crédit, donc de la captation en plus de la masse monétaire par la finance.
La situation post-covid le montre bien. Il n'y a pas eu d'explosion da pauvreté immédiate, car l'Etat à mis 400 milliards sur la table (qui vont être recaptés par Blackrock en
). Par contre les inégalités se sont bien creusées entre ceux qui bénéficient des revenus de leur capital et ceux qui n'ont que ceux de leur travail.
Jusqu'ici tout va bien, comme dit la formule.
"Macron est de gauche" BluesBarbu le 20/02/2021