tiens, un avis bien ficelé sur le jub, avec pas mal d infos sur son fonctionnement !
Bon, parlons sons et réglages. On a 3 potards de gain/volume a gérer, mais il faudra faire des concessions ! On a en fait un gain commun au canal clair et au canal saturé, un volume général et un volume lead (pour le canal saturé). Pour garder un canal relativement clair, on devra éviter de dépasser 6 à l'input gain. Si on joue sans son clair, on peut avoir overdrive bien velu. Le volume lead permettra d'équilibrer le niveau du clean et du saturé, il influera aussi également sur la nature du drive, puisqu'il attaque la section de puissance en niveau de sortie. On peut donc sculpter de magnifiques overdrives, moelleux ou secs, cela dépendant bien sûr aussi du réglage de puissance 25 ou 50w. En tout cas, ça nous renvoie directement à la gestion d'un plexi aux canaux pontés, repris d'ailleurs sur le Vintage Modern, avec un résultat quand même à la baisse...
En plug'n'play façon AC/DC ou dans une utilisation plus moderne avec une pédale de boost, l'ampli est très exploitable, surtout en poussant un peu le volume !Sonorités La série 2550 pourrait être considérée comme une remise à zéro de la série des JCM800, remise au goût du jour. On retrouve un pont de diodes à la saturation, comme sur les modèles 2210 ou 2205, mais avec un résultat très différent, plus proche d'un 2203 dont la tonalité générale aurait été adapté aux sons plus modernes (plus grave) et le grain non pas lissé, mais équilibré. Un JCM800 2203 selon les fréquences jouées, alternera entre le côté graineux et gniaqueux qui ont fait sa légende, et des fréquences plus fuzzy, moins précises. Là, le 2554 (et les 2550) reste graineux, mordant, mais précis.
Commençons par le canal clair. Comme je l'ai dit au dessus, il faudra faire des concessions. Le canal clean n'est pas à proprement parler un rêve de gratteux, ne cherchez pas ici du Hiwatt ou du Fender. On est bien chez Marshall. Jusque 3/4 au gain, on a une excellente plateforme pour pédales. Le son n'est pas trop marqué, mais l'empreinte Marshall s'imprimera sur les pédales d'overdrive que vous avez choisi, et c'est plutôt bon ! Par contre, c'est léger si l'on passe sur le canal saturé, question gain. Au delà de 6, on commence à cruncher, un crunch qui ne plaira pas à tout le monde. Mais à 6, vous entendrez nettement John Frusciante. Ca répond, ça vit, on a du rebond. C'est encore une fois très Marshall, mais avec cette patte sonore des amplis vintage un peu poussés.
Le canal saturé... je ne sais pas par où commencé. On a lu 10.000 fois "c'est le son AC/DC"... sauf que là, c'est sacrément bien "émulé" ! On a affaire à un drive gniaqueux, qui ne commence à vivre qu'à midi au gain. Quand on le pousse on obtient pas mal de drive, une très belle quantité même, mais qui pourrait devenir imprécise si l'on pousse le volume lead. Pousser le lead volume amène pas mal de médiums, bas médiums, de gras. Il faut bien doser, tout en pensant à l'équilibrage entre les deux canaux (sauf si vous avez banni le clean).
Néanmoins, c'est ampli ne se révèle qu'en groupe, en mode 50w. Le mode 25w peut être pas mal pour des petites séances, mais ne sera pas assez ouvert dès que l'on passe à un jeu en groupe ou en répétition. Le top, c'est vraiment 50w à volume groupe, c'est là que le grain est le meilleur, il devient tout simplement magnifique. C'est, pour moi, la quintessence du son Marshall.
J'oubliais le rythme clip. Ce petit gadget est sensé booster les deux canaux. Le résultat sur le canal clean est un crunch pas vraiment séduisant, et le résultat en lead plutôt surprenant : on perd des basses de la guitare, de la gniaque, le son devient moins dynamique... bref, je ne m'en sers jamais ! Et je crois ne pas être le seul. Dommage l'idée n'aurait pas été mauvaise si le son et la possibilité de l'enclenché au footswitch y était. Mais bon...
Enfin, l'ampli, même avec le gain à fond, reste dans la philosophie 800. Si vous jouez sur un 2203, vous ne sentirez pas la différence, et vous risquez même de ne pas entendre cet hérétique pont de diodes ! Un petit booster (TS9 par exemple) s'avère précieux. Ici, on privilégie le grain au gain, la saturation très précise ne fera pas office de cache-misère, il ne pardonnera pas les approximations et ne remplacera pas les muscles de la main pour des légatos furieux. Mais le son est tellement gratifiant au final qu'on est prêt à courir ce risque !
SDMF