10:15 a écrit :
aheum... attention, on parle pas de lutherie ici mais de copie mojo-parfaite-autentik... on touche plus au fétichisme qu'au rationnel, ici le son est à 90% psychologique si c'est les spec "d'origine" ça sonnera "forcement" comme une 59.... même si y a pas deux 59 qui sonnent pareil
À ceci près qu'il ne s'agissait pas d'être férocement rationnel.
Mais aussi exact que possible sur certains bois d'exception, bois qui sont aussi en danger (
Dalbergia Nigra et
Swietenia Mahagoni, pour ne citer que les plus chers, sans doute, comme les plus exposés à la spéculation et par suite à la disparition pure et simple en tant qu'espèces végétales).
Le problème de FK n'est à l'évidence pas de participer à cette déprédation mais, pour son projet ou son rêve de l' "historiquement correct" de récupérer des pièces sèches et anciennes, donc échappant dans une assez large mesure au trafic actuel d'espèces ligneuses, coupées récemment en Amérique centrale et Amérique du Sud (par exemple) et exportées clandestinement de ces pays où toutes les corruptions s'empilent pour organiser et participer à des trafics et à des pillages qui ne touchent bien évidemment pas que les ligneux.
La plupart des luthiers possèdent de véritables "bibliothèques" de vieux bois qu'ils alimentent avec autant de régularité que de soin, sans avoir recours à des réseaux plus ou moins mafieux.
Maintenant, on est bien d'accord, la pertinence d'un choix de bois ne s'exerce principalement ni par l'identité et le prestige botaniques ni par le sentiment visuel / esthétique d'une belle essence
"flawlessly figured", mais au moins tout autant, et plus, par le Tone ou le test acoustique de résonance que pratique, plus ou moins empiriquement, le luthier en comparant à l'œil et donc surtout à l'oreille deux (ou plusieurs) pièces de Honduras, de Rio, ou d'Adirondack, pour ne s'arrêter qu'à ces noms–là.
Et ce n'est qu'une partie du problème.
En tout cas, c'est ainsi que travaille un ami luthier, spécialiste des instruments du quatuor à cordes classique (violon, alto, et violoncelle dans une moindre mesure, dans son cas). Ce choix s'exerce pour lui, au premier chef, en ce qui concerne les tables d'harmonie en épicéa des instruments qu'il fabrique.
Et il n'est pas le seul à travailler ainsi.
Au-delà, cela va de soi, ce processus de choix ne concerne, bien sûr, pas que les seuls luthiers d'instruments purement acoustiques...
«Wir leben unter finsteren Himmeln, und –es gibt wenig Menschen. Darum gibt es wohl auch so wenig Gedichte. Die Hoffnungen, die ich noch habe, sind nicht groß. Ich versuche, mir das mir Verbliebene zu erhalten. »
Paul Celan, 18 mai 1960, Lettre à Hans Bender.