Pour commencer, je vais devoir faire un aveu: ma dernière expérience de jeu avec des Elixirs m'avait laissé dubitatif, et je m'en était écarté, pour de maintes raisons. Je trouvais, alors, les jeux essayés trop métalliques, pas assez chaleureux, neutres. Puis s'est présentée l'occasion de réessayer alors... pourquoi pas? Après tout, mes goûts avaient évolués, en 8 ans de pratique, on change, les styles par moi joués s'étaient diversifiés, bref, ça valait le coup.
Une fois reçus les deux jeu Nanoweb, je les ai réparti: le 12-53 est allé sur ma manouche, une Gitane DG-250m, et le 13-53 sur ma vieille Epiphone FT-150 des 60'-70', format dreadnought. Autant le dire tout de suite, ça me changeait: habituellement, ma Gitane est montée avec des John Pearce Nuage, dédiées à ce type d'instrument, quand je montais l'Epiphone avec divers jeux, n'ayant rien trouvé de concluant.
Mais venons-en à l'essentiel. Quid des sensations?
Sur la Gitane, j'ai été très surpris. Je ne m'attendais pas à ça - et Patrick non plus -: je connaissais ma guitare joueuse et vivace, mais voici que ce nouveau jeu la rendait puissante et cristalline, avec beaucoup de dynamique et d'harmoniques. L'envie et la curiosité aidant, je me suis lancé dans l'expérimentation, et c'est en étant accordé un demi-ton plus bas que j'ai trouvé ce qui me plaisait: beaucoup de profondeur, des harmonies qui ressortent tout seul... Les accords éthérés à la Pink Floyd? Elles adorent: comme le jeu est très équilibré - sur cette guitare -, les résonances se font naturellement, et on sent la guitare vivre sous le jeu. Les solos dans les aigus, en blues, façon Clapton Unplugged? Ça passe crème: la réactivité des cordes aiguës est super, ça perce vraiment, la réverbe naturelle est très présente et c'est un régal. Autant dire que j'ai été très impressionné: quelle claque au médiator! En revanche, un bémol: je n'ai pas du tout accroché au jeu aux doigts. La sensation comme le rendu m'ont laissés dubitatifs, et j'ai laissé tombé, même en réessayant à plusieurs reprises, mais je ne leur en veux pas: ma guitare, à la base, n'est pas faite pour cela, et la réactivité au médiator est super. Pourtant, je n'arrive pas à m'en défaire: le jeu est très médium, assez "neutre" non en ce qu'il ne change pas le son de la guitare, mais en ce qu'il le "standardise", par rapport à un jeu manouche. Pour les raisons énumérées, j''ai donc attribué à ce jeu un 7,5, sur une échelle de 10, le jeu étant assurément de bonne qualité, mais ne m'ayant pas sur ce point vraiment emporté. Un choix sans crainte, un jeu de qualité, mais pour ce type de guitare et un jeu polyvalent, il y a mieux.
Quid de l'Epiphone? Eh bien, pour tout dire, c'est là que j'ai été bluffé. J'aime beaucoup cette guitare, mais elle avait toujours un peu souffert de retrait, de neutralité. Mais avec les Elixirs Nanoweb 13-53... là j'ai découvert un nouveau monde. Tout a changé: le son, certes, avait un petit quelque chose de "métallique", mais en contrepartie, la puissance dégagée, la dynamique du jeu, la réactivité de la guitare, tout cela était transcendé. Comme si ma guitare avait été timide toutes ces années, mais avait trouvé le truc! J'essaye un vieux blues, ça passe... du Cat Stevens, du Neil Young? C'mon babe! Un riff qui envoie bien, genre le "It's you" de Julien (Beurks) Bitoun? La guitare réagit, vrombit, entre en résonance. Encore une fois, le jeu est très médium, intrinsèquement, mais cela vient rééquilibrer les fréquences de la dreadnought, pour le meilleur, et révéler une personnalité insoupçonnée à cette guitare: blues, chanson, rock, elle sait tout faire. Et On fire. Alors, sur cette guitare, j'ai été scotché, et je dois le dire: j'ai trouvé le jeu que je monterai à l'avenir dessus. Super son, super sensations, alors pour ces raisons.. c'est un 10!
Pour résumer, voici ce qu'on a: des jeux fiables et solides, plutôt confortables, aux fréquences très médium et flatteuses, qu'il faut essayer sur ses guitares.. il pourrait y avoir des rencontres heureuses et des vocations découvertes!
Musicalement vôtre.